Histoires Des Invités

 

La Carotte Nantaise 19

Claude D'Eon

 

CHAPITRE 19: LA FIN DE L'INNOCENCE.


Régis vint m'ouvrir rapidement, en T-shirt et en bermuda. Je suppose qu'il guettait ma venue depuis un petit moment... Sa chaîne stéréo tentait de couvrir les bruits torrides de ses parents, et une revue musicale pour adolescents était ouverte sur le lit. Il me fit entrer et me détailla de la tête aux pieds, sans un mot. Il était plutôt gêné, l'effet de l'alcool avait dû se dissiper…

Il se lança :
- " Ça va, Alicia ? Ils ne t'ont pas fait trop de mal ? J'ai entendu crier, des cris horribles... " Pour une fois, ce n'était pas moi...
- " Non, maître, merci, je vais très bien. Je suis à votre disposition, et j'espère être à votre goût. Si vous voulez que je change quoi que ce soit, dites-le-moi. "
- " Non, tu es parfaite. Mais j'aimerais que tu me tutoie, ça me gêne. Tu es bien plus âgée que moi… "
- " D'accord, mais je suis quand même à ton entière disposition, tu peux faire tout ce que tu veux de moi. Tu es un homme, à présent !"

Il avait du mal à exprimer ses désirs, mais il est vrai qu'à son âge, je n'aurai sûrement pas eu autant de cran :
- " Oui... J'ai toujours eu envie d'aller avec une prostituée, mais elles me font peur. Elles se moqueraient sûrement de ma petite zigounette, c'est cher et je suis sûr que ça dure pas longtemps... "
- " Tu veux que je fasse la pute ? " Il crut m'avoir vexée :
- " Excuse-moi, je croyais que tu aurais bien voulu... Comme tu m'as dit que je pouvais tout te demander... " Je lui fis un grand sourire charmeur :
- " Mais bien sûr ! Non, je t'assure qu'il n'y a pas de problème... Tu as de l'argent ? " Il tressaillit :
- " Quoi? ...Oui, un peu, pourquoi ? "
- " Une pute, c'est pas gratuit. Combien tu as ? " Il fourragea fébrilement dans son portefeuille :
- " J'ai ... Soixante cinq Euros et vingt, quarante... "
- " Laisse tomber la ferraille. Tu sais comment ça marche ? "
- " Heu... j'ai vu ça, dans des films... " À vrai dire, moi aussi. Je n'ai jamais eu besoin de fréquenter ces dames.
- " Ça ira. Prend ton temps pour négocier, ne monte pas tout de suite. Emporte tes sous, habille toi un peu mieux et suis moi dans le jardin, dans quelques minutes. À tout à l'heure. "

L'air frais de la nuit tombante me fit un bien fou. Je pris le temps de faire quelques pas dans le jardin avant de me poster sous une veilleuse encastrée dans le mur de la maison : Des papillons y dansaient dans la lumière en faisant des jeux d'ombre.

J'avais adopté la posture type de la professionnelle : la main dans la bandoulière de mon petit sac -que j'avais pris avant de descendre, on ne sait jamais- et le talon sur le mur. Un client potentiel apparut bientôt : un petit jeune homme, timide. Ça devait être la première fois qui traînait dans cette rue... Il me détailla en me croisant, sans s'arrêter. Je lui lançai :
- " Tu veux un peu d'amour, mon chou ? " Pas de réponse. Le voilà qui revint vers moi.
- " Alors, on va se faire du bien, mon biquet ? " Ce coup-ci, il s'arrêta et me dit d'une voix mâle et brutale qui ne cachait pas son trac :
- " Combien tu prends ? "
- " Dix la pipe, vingt l'amour, cinquante la nuit. " J'adaptai mes tarifs en fonction de ses finances…
- " T'es chère, j'ai pas les moyens. "
- " Radin ! Tu n'as même pas de quoi te payer une pipe ? "
- " Bon, va pour une pipe... "
- " Allonge. " Il me tendit son billet comme à regret et j'enfouis rapidement son argent de poche dans mon sac. Il allait rentrer dans la maison :
- " Hé ! Où tu vas ? C'est pas avec ça que je vais payer ma chambre ! "

Je l'entraînai derrière un buisson de seringat pour avoir un peu d'intimité, lui baissai son pantalon sur les genoux et m'accroupis devant son sexe que j'empoignai : Il ne me semblait décidément pas si petit qu'il voulait bien le dire, et je le pris dans ma bouche.

Mais j'avais beau m'escrimer, pas moyen de lui donner une érection décente. Après plusieurs minutes de travail infructueux, je m'inquiétai :
- " Ça va pas mon chou, c'est ta première fois, c'est ça ? "
- " Non, non ! Mais je me sens pas cool, dehors, comme ça... " Moi, ça m'exciterait plutôt... Je le rhabillai :
- " Tu fais quoi ? Tu te casses sans balancer la purée ou tu rajoutes un billet ? " Il ouvrit son portefeuille et s'éclaira à la lueur de la veilleuse :
- " Tiens, voilà quarante Euros. Ça fera la nuit. "
- " C'est cinquante ! À quarante, tu me baises dehors. "
- " Je t'en ai déjà donné dix ! Pour ce que tu m'as fait... " Il ne se débrouillait pas mal… Et je m'amusais comme une petite folle :
- " Bon, d'accord... Suis-moi dans ma piaule. "

Je montai les marches en ondulant outrageusement du popotin. Une fois tous deux dans ma chambre, il se jeta sur moi, maladroitement. Il me pelotait les seins et les hanches, et cherchait ma bouche. Je refroidis ses ardeurs :
- " J'embrasse que mon mac. Pas les clients. Qu'est-ce qu'on fait ? " Il hésitait. Je n'étais pas vraiment une fille et il ne savait pas comment s'y prendre :
- " Je ne sais pas…Je te laisse décider. "
- " D'habitude, on me demande pas mon avis... Puisque tu me laisses choisir, c'est par devant, mais avec toi je préfère commencer par la levrette. " Il débutait, le pauvre :
- " C'est comment ? "
- " C'est comme les chiens, d'où le nom. Ça te plaira, fais-moi confiance. Je reste habillée ? " Pas très convaincu, le novice :
- " Heu... Oui ! Essayons ça... "
- " Déshabille-toi, moi, il faut que je me prépare. " Je pris le tube de lubrifiant dans mon sac à main et assouplit mon petit derrière. Ça faisait -relativement- un petit moment qu'il n'avait pas servi, mais il commençait à être très docile.

Quand je me suis sentie prête, je me suis mis à quatre pattes sur le lit. J'aurais pu utiliser mon chevalet, c'eût été plus pratique, mais hors sujet...
Je me tournai pour voir s'il était en forme : pas brillant… J'aurais cru que mon collant ouvert sous ma minijupe ferait plus d'effet : Je supposai que le peu de mon anatomie masculine que n'avais pas réussi à lui masquer avait dû le refroidir totalement.

Je tentai de mobiliser les troupes :
- " Il te plait pas, mon petit cul ? Je me suis fait belle rien que pour toi ! "
- " Si, si... Il me plait… " Ce n'était pas l'enthousiasme.

Je me retournai pour m'asseoir sur le lit : il y avait quelque chose de pas normal :
- " Tu veux qu'on arrête de jouer ? "
- " Oui, s'il te plait. Ça... Ça va pas. " Je le fis s'asseoir à côté de moi. Je le laissai parler en lui caressant l'épaule. Cela prit plusieurs secondes avant qu'il ne se lance :
- " Tu sais, je t'ai dit que j'avais déjà couché avec des filles, et qu'elle se sont moquées de moi... " J'adoptai une voix douce et compréhensive, complice.
- " Oui ? "
- " Et ben, c'est pas vrai : j'ai jamais réussi. Elles se moquaient toutes de moi, j'arrive pas à bander. À vrai dire, Il n'y a qu'une fille qui m'a touchée, et elle a juste mis sa main dans ma culotte. J'étais tout mou, elle a ri, elle s'est moquée de ma petite bite, et comme j'étais toujours mou, elle s'est énervée, et je suis parti. Depuis, je les évite. " Je tombai de haut :
- " Tu n'as jamais couché avec une fille ? Et aucune ne t'a... touché ? C'était donc ta première fois, aujourd'hui ? " Il regardait le sol, et parlait d'une voix monocorde :
- " Oui. Cet après midi, je ne sais pas pourquoi, j'avais une envie folle de toi. Pourtant, même si je n'ai pas de chance avec les filles, je ne suis pas pour autant attiré par les garçons. Mais après ce que Diane m'a raconté -j'oserais même pas te le répéter- et te voir soumise comme tu l'étais, je me suis senti pousser des ailes. J'avais envie de toi et il fallait que je te prenne. "
- " Tu sais, je suis peut-être un garçon, mais tu peux me considérer comme une fille à part entière, quand je suis travestie. À quelques limitations près, bien sûr... Mais je trouve que tu as été assez hardi, après le repas... Excuse-moi de t'avoir bâclé, mais Denis me faisait très mal avec son pied. "
- " Je crois que c'était l'eau-de-vie qui m'a donné le courage, et aussi tout le vin que j'ai bu... Et puis je voulais montrer à mes parents que je n'étais plus un gosse. "
- " À mon avis, ils s'en étaient déjà rendu compte cet après midi... Et même qu'ils en ont pas loupé une miette. Tu sais que je suis sous surveillance vidéo, dans ma chambre ? " Régis fit un bond sur le lit :
- " Quoi? Mais c'est dégueulasse ! Ils sont vraiment tordus ! Et ils m'ont enregistré ? "
- " Non, rassure-toi. Ils ont quand-même un peu de savoir-vivre ! Je suis passée peu après par le local vidéo : je n'ai pas vu d'enregistrement en cours, ou récent. C'est dommage, car c'était un grand moment… Surtout l'intervention de tes parents. "

J'ouvris mon sac et lui rendit son argent :
- " Tiens! Peut-être qu'un jour tu auras besoin d'une vraie professionnelle... Pour l'instant, tu as plutôt besoin d'une complice. Tu es toujours d'accord pour qu'on fasse l'amour, comme tu me l'as demandé cet après midi ? Je crois qu'on s'est un peu égarés. "
- " Oui... Je me suis dit que ce serait plus facile avec une fille qu'on paye pour faire l'amour, mais je me trompais. Ça m'a mis une pression terrible. L'impression de devoir en avoir pour mon argent... "
- " Tu veux que je me change ? "
- " Non, reste comme ça. Je vais éteindre la lumière et allumer la veilleuse. Ce sera moins... brutal. "

J'enlevai tout de même mon chemisier et ma minijupe, gardant mon collant, mon bustier et mes longs gants en résille. Je m'allongeai dans mon petit lit et tirai le drap sur moi, comme une jeune fille timide. Il vint me rejoindre, entièrement nu, se colla doucement à moi mais il hésitait à me toucher : il semblait tout de même un peu gêné de coucher avec un garçon... Ou alors parce que c'était sa première fois ? Je tentai de le mettre à l'aise :
- " Je sais que je ne suis pas une fille, mais pour toi ça ne devrait pas faire trop de différence. Je veux dire que le problème est dans ta tête, pas dans celle des filles. Aime-moi, et je te promets que ce sera exactement pareil avec ta première petite amie. Sois à son écoute, sens ses vibrations, va où elle veut t'amener. N'aie pas peur d'oser, même si elle se... "

J'étais trop bavarde : il me fit taire par un baiser doux et langoureux, risquant une main sur ma petite poitrine. Je soupirai :
- " Caresse-moi... J'aime ça. Tu sais que ce sont des vrais... un peu remontés ? " Il glissa une main sous mon soutien-gorge :
- " Mais oui ! Ce sont presque des grosses mandarines ! Tu sais, j'ai des copines qui n'en ont pas de si beaux... " Je le détrompai :
- " J'ai des prothèses en silicones. Ils ne sont pas si gros que ça, tout de même… "
Il baissa mon bustier, me retira maladroitement mon soutien-gorge rembourré -comme beaucoup de garçons- pour m'embrasser longuement la poitrine en la caressant.

Il descendit une main et commença à me masturber. Je l'en dissuadai en le guidant :
- " Non, caresse-moi plutôt comme si j'étais une fille... Comme ça... Avec le bout des doigts, tout en appuyant de la paume... Voila, c'est ça... " Je me laissai faire un moment, puis descendis le sucer en le caressant tendrement. Il avait repris de l'assurance, et je lui fis part de mes impressions :
- " Je trouve que tu as une belle queue. Elle a une taille normale, et bien grosse avec ça. " Il ne me croyait pas :
- " Tu dis ça pour me rassurer... "
- " Tu as vu la mienne ? "
- " Oui, elle n'est pas énorme non plus. "
- " Tu sais, tous les garçons ont l'impression d'avoir la plus petite. Moi, j'en suis vraiment sûr, car j'ai eu beaucoup d'expériences malheureuses. Mais ça ne m'empêche pas de satisfaire pleinement mon épouse Carole. Et tu as vu le canon que c'est... "
- " Oh oui, elle est vraiment très belle... "
- " Peut-être que tu lui feras l'amour, un jour... Elle est aussi libre que belle. " Je me suis remis à le sucer profondément. Un peu trop consciencieusement -ou était-ce l'évocation de ma sculpturale épouse- car il jouit rapidement dans ma bouche, en retenant ses cris :
- " Je suis désolé... Je n'ai pas pu me retenir... Je voulais te faire l'amour, tu sais... " Je ris :
- " Mais c'est rien ! Ce n'est que le début ! Tu verras, tu dureras plus longtemps la prochaine fois. " Je le suçai encore quelques minutes pour le nettoyer, puis remontai pour l'embrasser, mais il était un peu réticent. Je lui demandai :
- " Ça te dégoûtes que j'essaie de t'embrasser après avoir bu ton jus ? " Il n'était pas très chaud :
- " À vrai dire, un peu... " Je lui fis la leçon :
- " Tu sais, beaucoup de filles font ça pour faire plaisir aux garçons, très peu vont jusqu'au bout et encore moins ne le recrache pas. Tu risques de décevoir énormément la fille qui te fera cet honneur. " Il s'inclina :
- " Bon, d'accord... "

Je le laissai m'embrasser : il entra sa langue sur la pointe des pieds, puis s'enhardit rapidement. Il finit par m'embrasser fougueusement et avala presque toute la salive que je lui offrais : j'avais gardé une petite partie de son sperme… Je suis plutôt partageuse !

Il me caressa de nouveau les seins sous mon bustier en résille et le sexe comme je lui avais montré. Je pense que si j'avais été une fille, ses doigts seraient tombés juste au bon endroit. Il eut rapidement une nouvelle érection que je saluai aussitôt par une fellation, moins appuyée celle là.

Il voulait passer aux choses sérieuses et écarta doucement ma tête :
- " J'ai envie de te faire l'amour, maintenant. J'ai envie de te prendre. " Il fallait un peu s'adapter au fait que je ne sois pas une fille :
- " Il va falloir que je me prépare à nouveau, à moins que tu veuilles t'occuper toi-même de mon petit cul ? " Cela semblait plutôt l'exciter :
- " Oh oui ! Dis-moi ce que je dois faire… " je lui désignai le tube de lubrifiant:
- " C'est très simple : tu m'as vue faire tout à l'heure. Tu me lubrifies généreusement -sans en mettre partout- ensuite tu me caresses avec tes doigts, sans forcer. Tu verras, ça va rentrer de mieux en mieux. Je te dirais quand je serais prête. " Je lui tendis ma croupe gainée de collant noir. Il me caressait doucement, et avait peur de me faire mal, s'égarant de temps en temps sur mon sexe. Je l'encourageai à être un peu plus offensif :
- " Vas-y plus profond. Ecarte-moi avec tes doigts... Avec tes deux mains... Continue comme ça... Voilà, je crois que je suis prête. " Je lui tendis une serviette pour qu'il s'essuie, et plaçai deux oreillers sous mes reins. J'écartai les cuisses en les levant très haut et l'invitai à me pénétrer :
- " Viens, prend-moi maintenant. J'ai si envie de toi... " Il bandait très fort. Il avait une très belle queue, bien proportionnée. Pas très longue, mais assez épaisse.

Il s'allongea sur moi et avait un peu de mal à trouver sa position idéale. Il me pénétra d'un seul coup, à fond, mais très doucement. il se mit ensuite à aller et venir, de plus en plus vite. Trop vite. Je dus le calmer :
- " Va doucement... Prend le temps de ressentir l'effet que tu me fais à chaque fois que tu me pénètres... " C'était la première fois de ma vie de femme que je faisais vraiment l'amour. Bien sûr, c'était plutôt un cours de travaux pratiques mais c'était bien agréable quand même...

Il s'appliqua de très longues minutes. Quand j'estimai qu'une femme " normale " aurait déjà joui depuis longtemps, je commençai à simuler la lente montée d'un orgasme. Dès qu'il s'en aperçut, il se déchaina et se vida bruyamment en moi. Mais moi, je n'étais qu'au début... Je continuais à haleter et à trémousser ma croupe, mais il débandait rapidement.

Je cessai de m'agiter, l'air déçu. Il était penaud :
- " Tu n'a pas pris ton pied ? Je croyais que tu étais en train... " Je continuai la leçon :
- " Une fille est très longue à jouir, c'est pour cela qu'il faut bien soigner les préliminaires. Il faut que tu contrôles ton excitation jusqu'à ce qu'elle ait son orgasme, et qu'elle crie. Elles ne crient pas toutes, mais elles le devraient si elles étaient correctement baisées. Enfin, tu as tenu très longtemps, tu es un bon élève. " Il était quand même inquiet au sujet de mon plaisir :
- " Tu veux que je te… masturbes? Tu étais sur le point de jouir... " Je ris :
- " Mais non, je simulais ! Même la déception... Ce sont des choses que j'ai connues : je préfère te pousser à faire des erreurs dans mes bras plutôt que tu en fasses avec ta première fiancée. La première fois, ça compte dans la vie d'une femme... " Il rajouta fièrement :
- " Et d'un homme ! Merci de t'occuper si bien de moi. " Je lui caressai l'épaule :
- " C'est rien... Je prends beaucoup de plaisir avec toi. Au fait, que penses-tu de mon cul ? "
- " C'est bon... Tout doux, tout chaud... C'est comme ça, une femme ? "
- " Pas tout à fait : c'est un peu plus... vague. Surtout si elle est très excitée et très mouillée. C'est une drôle de sensation, très agréable -trop d'ailleurs-, et on a du mal à se contrôler dans ces conditions. En plus, c'est à ce moment qu'elles nous disent qu'elles ne nous sentent plus... Tu comprendras par toi même et tu penseras à moi à ce moment là... " Il était toujours couché entre mes cuisses. Je le dégageai gentiment et nous nous sommes allongés face à face. Il avait d'autres questions :
- " On peut coucher comme ça, avec une femme? La prendre par derrière ? "
- " Je te déconseille d'essayer de ton propre chef de lui pénétrer le cul. Lèche-le, joue avec, met un doigt dedans si tu veux et si elle ne se débat pas, mais en principe elle n'aimera pas trop ça. À moins que tu tombes sur la perle rare. Comme Diane. " Il semblait mi-impressionné, mi-horrifié que je parle de la sexualité trouble de sa mère… Du moins de ce qu'il n'avait pas encore vu ! Bien sûr, j'avais bien compris que c'était tout à fait exceptionnel, uniquement dans le but de faire plier Denis à sa volonté. Elle m'avait dit qu'elle ferait tout pour sa petite Jasmine, qu'elles étaient très liées.

Je continuai, il attendait des détails :
- " Si tu étais resté, tu aurait assisté au plus bel orgasme de ta vie. Je n'ai jamais vu une femme prendre autant de plaisir à se faire sodomiser. Mais tu as dû l'entendre... "
- " Tu parles ! J'ai cru qu'elle se faisait écarteler. Ça a duré longtemps. Très longtemps. Et puis, plus rien... Ah si, des coups de fouet... Ça devait être quelque chose... "
- " Ils auraient dû immortaliser cet instant sur vidéo. Si tu avais demandé à la voir, elle aurait été sûrement d'accord. " Il n'était pas très chaud pour assister aux ébats de sa mère :
- " Heu... Tant pis. Dis, je commence à être un peu fatigué, tu veux qu'on dorme ensemble ? "
- " Avec plaisir. On retourne dans ta chambre ? "
- " Oui, je préfère. Tu peux te changer, bien sûr. " Je lui montrai mes rares tenues de nuit. Il choisit une longue chemise de nuit rose, vaporeuse, avec un décolleté plongeant que j'avais du mal à remplir honorablement.

Il m'entraîna par la main :
- " Viens, maintenant. " Nous sommes allés ensemble aux toilettes. En traversant le couloir, j'entendis Denis et Diane qui discutaient à voix basse, paisiblement. Il m'entraîna dans son petit lit, m'embrassa et me souhaita bonne nuit. Je me tournai pour m'endormir, sans grandes illusions. En effet, il se colla à moi, souleva ma chemise et insinua son sexe de nouveau en érection entre mes fesses. Il s'excusa presque :
- " J'ai encore envie... "
- " N'oublie pas que je me plie à toutes tes volontés. Prends-moi tant que tu veux, et de toutes les façons que tu voudras. Tu n'as pas à me demander la permission de prendre mon corps. " Il me pénétra sans problème et commença à s'agiter en moi :
- " Comme tu es bonne... Tu es vraiment la fille parfaite ! " C'est sûr que s'il croit que toutes les filles sont aussi dociles que moi, il va au devant de grandes déconvenues…

Il me fit l'amour longtemps. Très longtemps. Cette fois-ci, je ne simulai plus la montée de l'orgasme : je le ressentais vraiment. Je me suis vite sentie submergé par une vague de plaisir que je n'avais encore jamais connue. C'était la première fois que jouissait en me faisant pénétrer, sans avoir recours à mon sexe. Malgré mon devoir de discrétion, je me suis laissée à hurler mon plaisir, suivi de Régis. L'élève avait dépassé le maître -je préfèrerais dire la maîtresse- en une soirée. Au petit matin, il me réveilla par une caresse sur mes hanches :
- " Tu dors ? " J'étais un peu comateuse :
- " Encore un peu… Tu as envie de faire l'amour ? "
- " Oui. Mais je voudrais faire une chose que je n'ai pas encore faite. J'ai envie de te sucer. Je peux ? " Il était mignon...
- " Mais bien sûr, tout ce que tu veux, mon trésor ! Je vais même faire pareil. Ça s'appelle un soixante neuf, si tu ne le savais pas encore. "
- " Ah ! C'est ça… J'en ai déjà entendu parler plusieurs fois, mais je n'ai jamais osé demander ce que c'était. "
- " C'est comme ça qu'on apprend rien. Moi, je ne l'ai su qu'à dix sept ans : Carole m'en parlait sans arrêt en me donnant des coups de coude. Comme elle voyait que je restais de marbre, elle en a déduit que je faisais semblant de savoir ce que c'était. Elle m'a dit qu'elle voulait essayer avec moi, tout de suite. Juste pour me démasquer, la coquine ! "
- " On peut faire ça avec une fille ou un garçon ? "
- " Deux filles, deux garçons, un garçon et une fille... C'est très agréable. Mais tu va le savoir tout de suite. Allonge-toi sur moi. À l'envers. " Je préférais l'avoir sur moi, qu'il se sente libre. Il me caressait, mais hésita un petit moment avant de me prendre dans sa bouche : j'avais largement tâchée ma chemise de nuit et je n'étais pas très fraîche... Autant à ce qu'il s'habitue aux réalités de l'amour !

Moi, ça ne me gênait pas, bien qu'il ait passé un bon moment en moi... Nous nous sommes sucés un bon moment, tranquillement. Il cherchait à me faire jouir, mais je n'en avais pas envie. Je lui proposai une variante à notre petit jeu :
- " Puisque tu as l'air en forme, je te propose d'essayer quelques positions que tu ne connais pas encore. Ca te dit ? " Il devait être lassé de me sucer car il répondit avec enthousiasme :
- " Oh oui ! Tu me montre tellement de choses agréables ! " Je me disais qu'il n'avait pas dû voir grand-chose de la vie. Il me semblait qu'il avait fait ses études dans un collège puis dans un lycée dirigé par des prêtres : ce n'est pas le genre de choses qu'on y apprend, plutôt ce que risquent les dépravés comme nous…

Je commençai par une position qu'il connaissait, mais pas pratiquée :
- " Tu n'a pas essayé la levrette, hier... " Je me mis en position. Il souleva un détail qui me concernait plutôt :
- " Tu ne te lubrifie pas ? "
- " J'ai laissé mon tube dans la chambre... C'est pas grave. Mouille-moi un peu avec ta salive, ça ira... " Il me lécha avec application, et insinua ses doigts pour contrôler mon état de préparation. Je le rassurai :
- " Vas-y… Avec ce que tu m'as mis cette nuit, ça devrait passer tout seul ! " En effet, il me pénétra sans douleur. Juste un problème de hauteur que je m'appliquai à corriger en pliant les genoux.

Il me pistonnait allègrement. Je m'enquis :
- " Alors, ça te plait, cette position ? " Il s'arrêta pour me répondre :
- " J'adore ! Dommage que je me puisse ni te caresser ni t'embrasser. "
- " Tu veux essayer autre chose ? "
- " Pas tout de suite... " Il reprit son labeur pendant quelques minutes encore, puis se retira. Il attendait que je lui propose autre chose :
- " Allonge-toi. " Je m'installai à cheval sur lui pour m'empaler sur son sexe en m'aidant de la main. Je me mis à onduler et à le chevaucher de manière sensuelle :
- " Ça s'appelle " à la romaine ". C'est la position préférée des filles. Je te conseille celle là pour la première fois. Surtout si mademoiselle est encore vierge. "
- " Ah bon ? Pourquoi ? "
- " Comme ça elle reste maîtresse des opérations. Beaucoup de dépucelages se passent de manière trop brutale, les garçons sont trop excités pour se rendre compte de l'angoisse de leur partenaire. Et celle là, elle te plait aussi ? " Il me caressa les seins :
- " Oui, et là je peux te peloter... "
- " Et ce n'est pas tout ! " Je glissai une main entre ses cuisses pour caresser son sexe, lui arrachant un grand soupir :
- " Ah oui... C'est bon... " Je mis fin à ces caresses et pivota à l'envers, toujours sur son sexe :
- " Voici une variante : Elle donne plus de sensations. Si j'étais une fille, tu pourrais me caresser le cul. " Je me libérai et lui présentai mes fesses. Il me pénétra de ses doigts tandis que je reprenais mes mouvements du bassin en le caressant.
- " Tu vois, ça peut être très agréable, et ça peut être aussi un bonne entrée en matière si tu as envie d'essayer la porte de service de mademoiselle... " Il immobilisa mes hanches d'une main ferme :
- " C'est bon pour aujourd'hui. Mets-toi sur le ventre, s'il te plait... " Régis en avait assez de mes leçons.

Je le laissai faire : il se coucha sur moi et je me soumis à ses assauts, en l'accompagnant par des ondulations des reins. Il prit son plaisir et resta encore en moi quelques instants, puis se recoucha à côté de moi.

Il était encore tôt, mais nous n'avions plus sommeil. Je vérifiai discrètement ma perruque et l'état de ma barbe : elle commençait un peu à pousser, il fallait que j'évite les contacts. Régis était curieux :
- " Dis, tu la connais, ma sœur ? "
- " Pas beaucoup, non. Je l'ai rarement vue. "
- " Et bien moi, je peux te dire qu'elle, elle te connaît ! Chaque fois qu'elle vient ici, elle passe son temps à t'espionner. Il y a un trou dans le mur, tu le savais ? " Je pouffai :
- " Des trous, il y en a plein dans ces vieux murs. Qu'est-ce qu'elle me trouve ? " J'étais flattée que l'on s'intéresse ainsi à ma petite personne.
- " Je crois qu'elle en pince pour toi. Elle n'arrête pas de me questionner à ton sujet, comme si je te connaissais mieux qu'elle... "
- " Hé bien, je crois qu'elle pourra me questionner de vive voix. Tu as dit qu'elle venait aujourd'hui ? "
- " Ouais, ce matin. Elle devrait arriver vers onze heures... C'est à cette heure qu'elle a son train. "
- " Qui va la chercher à la gare ? "
- " Personne. Mademoiselle arrive en taxi. Elle est friquée, elle. " Je sentis une pointe de jalousie dans sa voix, malgré l'entente qui semblait régner entre eux :
- " Je sens que je vais me faire un max de blé sous mon lampadaire ! " Il rit.

Je repris :
- " J'ai une idée : si j'allais la chercher, Ca lui ferait plaisir, non ? "
- " Tu parles ! Mais fais gaffe… Ça, c'est une vraie déclaration d'amour ! Si tu la déçois, elle va te déchirer la gueule ! " Je ris à mon tour :
- " Je pensais plutôt la prendre entre quat'zyeux pour lui expliquer la complexité de la chose, surtout sur le fait qu'elle soit mineure. C'est ce qui me gêne le plus, surtout vis à vis de ses " vrais " parents. "
- " Oui, je comprends. Bon courage… Parce que c'est elle qui décide de tout. C'est une vraie furie. "
- " J'ai cru comprendre... Bof ! On verra... Son nom de famille, c'est Müller ? "
- " Oui, elle a gardé le nom de son père. Ils s'aiment bien, bien qu'ils soient comme chien et chat et qu'ils n'aient pas grand chose en commun, le physique comme le caractère. " Je baillai :
- " Ouafff… On se lève ? J'ai besoin de faire ma toilette et de me démaquiller. Les filles se démaquillent pour se coucher, moi je fais le contraire : ça commence à être insupportable... "

Il se leva sans répondre et ouvrit les volets. Une lumière rougeâtre filtrait jusqu'à maintenant à travers les persiennes, mais là c'était le soleil levant qui entrait.

Sept heures sonnaient à l'église du village. Je m'éclipsai sans me retourner. Je ne devais plus être très belle à voir...

J'étais tout de même plus appétissante que je croyais... Je me détaillais dans le miroir de ma table de toilette : ma barbe ne se voyait pas encore, mais je la sentais poindre sous mes doigts. J'enlevai ma perruque, me démaquillai et me débarbouillai. Régis était déjà descendu, et un murmure s'échappait de la chambre conjugale : je pus prendre une douche sans avoir peur de les réveiller.

Elle me fit le plus grand bien, et je me sentais un homme neuf. Enfin, un homme depuis cinq minutes... Je me rhabillai en Luc et descendis préparer le déjeuner.

Régis m'avait devancé. Je fis griller des tartines, rien de tel pour faire descendre les marmottes. En effet, ils arrivèrent tous les deux, ensemble. Ils avaient l'air d'avoir eu une nuit agitée… Diane avançait avec indolence, clignant des yeux. Elle avait une démarche incertaine, il me semble. Les coups de cravache, sans doute... Et sûrement son activité nocturne. Je leur sautai au cou pour leur faire la bise et leur posai la question rituelle :
- " Alors, bien dormi ? " Diane me répondit après un temps d'hésitation, avec un grand sourire :
- " Oui, très bien... La nuit à été un peu courte, mais ça va. À part un cri dans la nuit... " Denis crut bon d'ajouter en plaisantant :
- " Ouais, sûrement une bestiole comme un renard, ou un truc comme ça... " J'étais confus d'avoir troublé le peu de sommeil qu'ils avaient eu.
- " Heu... c'est moi. Je suis désolé. " Diane me souriait tendrement en me caressant la joue :
- " C'est pas grave... Au contraire. Je suis heureuse que mon fils ait pu te donner tant de plaisir. On a presque failli remettre ça en vous entendant, mais il faut bien dormir un peu... " Régis était à la fois gêné et fier :
- " C'est grâce à Alicia : elle m'a appris plein de choses, et surtout à avoir confiance en moi. Elle a été merveilleuse, et très patiente. Je crois que je vais la demander en mariage… " Nous nous sommes tous mis à rire. Je rajoutai :
- " Sa robe de mariée est prête. C'est vrai que tu ne l'a jamais vue... " Régis eut l'air soudain intéressé :
- " Pourquoi tu ne me l'as pas montrée ? J'aurai adoré te faire passer ta nuit de noces ! "
- " Elle est au grenier. Il n'est pas trop tard... Maintenant, tu es bien au point, et je peux toujours jouer les vierges. Je crois que ce serait intéressant ! " Diane se souvint de mon baptême :
- " Je me rappelle à quel point tu avais été déçue de ne pas avoir connu de nuit de noces. Ca pourra s'arranger. On pourra faire une fête, Ce serait pas mal. À creuser… En parlant de creuser, j'ai la dalle et cette épouvantable odeur de pain grillé me troue l'estomac ! "
- " Asseyez-vous, le déjeuner est prêt ! " Je connaissais leurs goûts : café au lait pour messieurs-dames et chocolat pour les deux futurs mariés. Et pain grillé pour tout le monde.


À suivre dans " La carotte Nantaise 20: Détournement de majeur. "

 

ŠLE CERCLE BDSM 2010