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Histoires Des Invitées

La Carotte Nantaise 39

Claude D'Eon

MEMOIRES D'UNE JUMENT DE HARAS

Bien que ma passion pour les chevaux fût moins dévorante, je tins à avoir les coordonnées de la personne qui hébergeait le gentil poney qui commençait à se faire bien vieux. C'est ainsi que je fis connaissance avec madame A. et avec elle, avec un nouveau monde.

Je ne la connaissais pas vraiment, mais avec mon expérience je ne pris pas trop de précautions pour lui dire pourquoi je voulais le revoir. Je fus ravie d'apprendre que sa magnifique demeure -une véritable propriété, arboré et nantie de terres généreuses accueillait des soirées plutôt spéciales et qu'elle avait le même statut que mon chéri. C'était la première fois que je rencontrais une dominatrice et je m'agenouillai pour lui baiser la main. Cela la fit rire, mais je crois qu'elle avait apprécié mon petit témoignage de respect [1]. Mon chéri, également conquis alla discuter avec elle dans leur belle maison, me laissant seule avec mon cher petit poney.

Le pauvre se laissait dépérir, loin de sa maîtresse disparue. Il était très bien soigné, mais ses yeux mornes ne me trompaient pas. Il gambada à mon approche et je l'embrassai longuement sur la bouche. Mon seul regret était de ne pas pouvoir l'embrasser quand il me saillait... Pour la première fois, je pus goûter à l'amour en pleine nature, nue sous l'ombre fraîche d'un tilleul. Je ne savais pas si je pouvais être vue, mais je m'en moquais : seule mon rendez-vous amoureux comptait et je me mis avec délices à quatre pattes dans l'herbe fraîche. Mes cris ne semblèrent attirer personne, mais un bon quart d'heure plus tard je surpris un homme brun, assez mince me regarder avec fascination et amusement sucer mon amant équin. Il ne dit rien lorsque que je le vis, aussi je continuai avec application.

Il me laissa finir avant de s'avancer et se présenta : C'était le propriétaire du lieu, l'heureux époux de madame A...

Nous avons regagné la maison en devisant, échangeant des informations sur le poney et ses maîtres.

L'homme -je l'appellerai Félicien- se comportait comme un vrai larbin face à sa châtelaine d'épouse. Cela nous surprit sur le coup, mais elle nous rappela qu'elle se faisait un plaisir -partagé- de le dominer et de l'humilier.

C'était mon premier contact avec les rapports domination soumission et le sadomasochisme, à part ma propre expérience bien sûr, et celle, malheureuse, de notre regrettée Nicole. Lorsque j'appris qu'il se jouait ici de véritables séances d'humiliation et de torture collectives, je sentis un terrible frisson dévaler mon dos, et mon sexe -pourtant copieusement arrosé par mon poney- bouillonna de plaisir.

Tout en écoutant parler Madame A. de sa voix forte et claire, je ne pus que me lever de mon fauteuil pour m'asseoir à ses pieds, comme quand j'étais petite fille et que mon grand-père nous racontait une histoire. Mon cœur bondissait dans tous les recoins de ma poitrine en l'écoutant parler avec de plus en plus de force et de détermination des pratiques qui avaient cours dans ses murs : stages de dressage, location de soumis à d'autres Maîtres, soirées de débauche et d'orgie débridée... Les soumis n'étaient là que pour servir de chair à plaisir, pour l'agrément des Maîtres dominants ; elle rajouta en riant qu'à plusieurs, l'émulation est décuplée et qu'ils rivalisaient de vice et de perversité pour tourmenter leurs victimes...

C'est ainsi que je trouvai une nouvelle famille. J'avais beaucoup de spectateurs lorsque je me faisais couvrir, et un Maître eut l'idée de me lier à mon poney au plus fort de sa saillie pour qu'il reste en moi le plus longtemps possible. Je ne saurais trop louer cette idée perverse car grâce à ce charmant monsieur, je connus l'orgasme de ma vie, et le premier avec un cheval.

Malheureusement, nous ne venions pas souvent ensemble, ayant une confiance limitée en nos baby-sitters. Les enfants furent bientôt assez grands pour se prendre en main... Mais aussi de se demander pourquoi leur maman et leur papa étaient si souvent partis de la maison.

Je ne dis pas que je n'ai pas vu grandir mes enfants -ils ont tout de même vite grandi- mais j'avoue ne pas avoir toujours été très présente. De plus, les lourds anneaux que je portais sous mes vêtements, malgré toutes mes précautions n'étaient pas sans attirer leur attention...

Je me souviens d'ailleurs d'une soirée chez Madame A. qui avait failli mal tourner à cause de l'irruption d'une petite fille dans notre salle de jeu, un soir d'été... C'était sa nièce, venue passer les vacances chez eux et qui avait trompé leur vigilance. C'est une des rares fois où je me suis sentie mal de vivre ainsi mon vice

[2]

: j'étais enchaînée, écartelée contre un mur, empalée et lestée comme souvent ; mais Dieu merci, je crois qu'elle n'avait pas trop fait attention à moi, trop occupée à vouloir libérer son oncle ligoté sur un chevalet... Cela me fit tout drôle lorsque Madame A. m'appris qu'elle adorait aussi mon poney.



[1] Je te le confirme, ma chère Bella... Toi aussi, par ton abnégation et ton souci continu de plaire à ton Maître, tu m'as fait forte impression... (NDLR : Madame A.)

[2] J'ai déjà relaté ce fâcheux incident un peu plus haut. Pour information, elle aussi aimait bien notre Poney, Bullet. Elle le chevauchait très souvent, pour son plus grand plaisir ! (NDLR : Madame A.)

Je suis au regret de vous apprendre que la mise en ligne de " Ma carotte nantaise " s'arrête ici.

Retrouvez l'intégralité du livre tiré de cette édifiante histoire sur le blog de l'auteur,

http://fr.netlog.com/Claude_Deon/blog

Et sur www.lulu.com

 

 

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