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Histoires Des Invitées

Le Cabinet Du Docteur Andréa

Par Laurent Larbin

 

La scène se situe dans un charmant petit appartement du 7ème arrondissement de Paris. C'est un après-midi d'automne pluvieux et mélancolique. Je m'appelle Paul et je viens d'avoir 40 ans. Cela vous paraîtra trivial, mais il me semble arriver à un tournant de ma vie. Une descente aux enfers s'annonce.

ANDREA : Pouvons-nous commencer Paul ? Je vous sens absent.

Tiré de ma rêverie, je sursaute légèrement sur le confortable divan. Telle une reine sur son trône, ma psy se tient assise en face de moi dans son élégant tailleur noir. Sa jupe me laisse admirer de longues jambes couleur cuivrées et leurs mollets finement musclés. Les pieds de la dame, enfermés dans de sévères escarpins de cuir noir, laissent apparaître des nerfs saillant sur leur dessus. Andréa est une sublime femme de 45 ans à l'allure élancée et sportive. Ses cheveux noirs en chignon, son nez aquilin et ses yeux bleus perçant, confèrent à son visage une dure expression. La douceur de sa voix et sa bienveillance naturelle dénotent avec le précèdent tableau. Cela me réconforte et m'invite à la confidence.

PAUL : Oui pardonnez-moi docteur, les petites gouttes de pluie qui coulent le long de vos fenêtres me laissent songeur. Mais je vous en prie, nous pouvons y aller.

ANDREA : Nous nous voyons aujourd'hui pour la première fois. Vous souhaitiez faire un bilan personnel et réévaluer vos décisions concernant plusieurs domaines de votre vie. La question est assez vaste, vous en conviendrez. Cet après-midi, je propose de commencer par l'objet qui vous préoccupe ici et maintenant. Parlez-moi donc de cette pluie.

J'ai bien compris qu'il n'était pas ici question de météo. J'aime cette façon imagée de communiquer.

PAUL : La pluie m'a toujours rassuré. Soulagé. Sous la pleine lumière d'un soleil radieux, j'ai peur d'être vu pour ce que je suis réellement. En revanche, une bonne averse et quelques heures d'un bon crachin me donnent l'impression de pouvoir me débarrasser de toute cette crasse qui recouvre et étouffe mon âme.

Ma psy se redresse subitement de son fauteuil style louis XV (le reste du mobilier de l'appartement est du même style) et pose son carnet de note sur les genoux. Ses yeux bleus plongent dans les miens avec la terrible envie de vouloir sonder mon âme.

ANDREA : Entrons directement dans le vif du sujet, si vous êtes d'accord. Parlez-moi de cette crasse qui vous étouffe.

Je me suis longtemps demandé si j'allais avoir un jour le cran de confier à quelqu'un ce que je suis réellement. J'ai alors imaginé différentes formulations pour atténuer la noirceur de mes confessions. Aujourd'hui, il me semble presque toucher le fond, qui j'en suis certain, sera extrêmement épineux et douloureux. Avant d'en arriver à cette extrémité, je veux pouvoir me libérer de mon fardeau et trouver une solution. La décoration style Louis XV de l'appartement, contraste avec ce vieil air de jazz des années 40 soufflé par le saphir qui danse au fond de la pièce. Ce contraste du visuel avec le sonore dépeint une atmosphère surréaliste. Comme si cette pièce était hors du temps et de l'espace. Cela me met en condition pour pouvoir me purger sans préoccupations de jugement morale ou esthétique.

PAUL : J'ai fêté mes 40 ans il y a quelques jours. Le tableau familiale est assez classique. Ma femme et mes deux enfants à mes côtés, je souffle mes bougies. Je suis heureux sur beaucoup de plans. Malgré tout, je ressens une grande frustration sexuelle.

ANDREA : Pardonnez-moi d'être assez directe mais le sujet en question l'impose. N'êtes-vous pas entièrement satisfait sexuellement par votre femme ? Que vous manque t-il ?

PAUL : J'aime ma femme et nous sommes en parfait accord sur le plan sexuel. Là n'est pas le problème. Je recherche quelque-chose de supplémentaire et ma femme ne peut en faire partie. Cela nécessite d'aller voir d'autres femmes. Non pas pour avoir des relations sexuelles à proprement parler. Il serait plutôt question d'une autre sorte d'expérience que je ne pourrais réaliser avec mon épouse.

ANDREA : De quelle sorte d'expérience est-il question ? En quoi pratiquer avec votre épouse vous serait-il impossible ?

Le divan m'engloutit, je me sens en sécurité et vais pouvoir enfin me délivrer du poids de mon côté sombre.

PAUL : Des jeux si particuliers et étranges qu'il me serait impossible de les évoquer avec ma compagne. Je ne pourrais plus la regarder en face. Il me semble que cela serait plus facile avec une femme que je ne verrais que pour cette occasion et qui à son tour, ne connaîtrait que cette face de moi. Encore une fois, je précise ne pas parler de sexe.

ANDREA : Il s'agirait de considérer cette femme uniquement pour vos jeux. Cela faciliterais la pleine expression de vos fantasmes, qu'une relation conjugale classique ne pourrait permettre.

PAUL : Oui, c'est exactement cela ! Une maîtresse mais sans relation sexuelle, est-ce tromper ?

ANDREA : A chacun sa vision morale de la chose, Paul.

Cette question de fantasme d'adultère taraude mon esprit depuis si longtemps. Je pense en souffrir, d'autant plus qu'il ne s'agit pas de sexe. Ces idées confuses me donnent la nausée.

PAUL : Écoutez, je vais tout vous raconter d'un trait, cela me soulagera.

ANDREA : Allez-y je vous en prie.

PAUL : Il y a une dizaine d'années, je me suis intéressé à la réflexologie plantaire. Je suis devenu vendeur à domicile de produits de beauté. Le principe était d'organiser des réunions chez les clientes afin de leurs proposer mes produits.

En plus de la vente, cerise sur le gâteau, j'offrais aux clientes un massage des pieds. Cela me permettais de me démarquer de la concurrence. En réalité, masser les pieds de mes clientes était mon unique but !

Évidemment, encore aujourd'hui ma femme ne connaît de mon activité que l'aspect vente. Elle ignore qu'il m'arrive de passer une après-midi chez une femme qui n'a aucunement décidé de m'acheter mes produits, mais au contraire, profiter de moi uniquement pour se faire masser les pieds gratuitement. Il y a quelque chose au delà du massage des pieds. Je le sais, la cliente le sait, mais personne en parle. Seul compte l'instant présent.

De clientes à clientes et de bouche à oreille, j'ai rencontré Nathalie. Une belle rousse. Grande et fine. Imaginez Nicole Kidman à l'époque de Eyes Wide Shut, vous aurez alors une image parfaite de Nathalie.

Notre première rencontre était remarquable. Elle m'a reçu dans sa petite cuisine et a posé ses longs et fins pieds blancs sur un petit tabouret. Elle m'a invité à m'agenouiller devant elle. Mes produits ne l'intéressaient pas, cela avait été très clair au téléphone. J'ai alors passé une bonne heure à genoux sur son carrelage à lui caresser tendrement la voûte plantaire et les orteils.

Dans cette position inconfortable, mon dos me faisait mal. En cherchant à me repositionner, je heurtais à plusieurs reprises le sac poubelle suspendu derrière moi. Cela faisait rire Nathalie. A aucun moment elle ne prit la peine de bouger le sac. Voilà les conditions dans lesquelles je fus reçu et auxquelles j'ai dû me soumettre.

Avec le recul, cette première rencontre a été un test de la part de Nathalie. Elle se cherchait un larbin docile et dévoué. J'avais réussi ce test.

Depuis quelques mois maintenant, nous nous voyons deux à trois fois par semaine. Uniquement pour lui masser les pieds. C'est notre petit moment à nous et bien entendu ma femme ignore tout de cela. Je prends beaucoup de plaisir à caresser ses longs orteils blancs et à masser avec dévotion sa douce et rose plante de pied. Nathalie ne voit en moi qu'un fidèle serviteur amoureux de ses petons et adorant la servir. En ce qui me concerne, à chaque rendez-vous, mes yeux sont absorbés par la belle cambrure de ses pieds. Quand à mes doigts, ils dégustent la fraîche et divine texture de la plante et des orteils. Voilà l'unique rapport qui existe entre Nathalie et moi. Je ne ressens donc aucune gêne à être humilié de la sorte et à en éprouver du plaisir. Passer l'après-midi à genoux, à ses pieds, pendant qu'elle m'ignore et bavarde au téléphone avec son amie. Je sens bien qu'elle me prend pour un imbécile à accepter ce genre de chose. Cela ne fait qu'augmenter l'excitation que j'éprouve pendant le massage. Aux pieds d'une femme, je me sens libre. Je venais de comprendre quelque-chose. Au delà du massage, c'est la sensation d'être humilié qui m'attire.

Mais voilà, être le petit larbin docile de Nathalie ne me suffisait plus. Un jour, j'ai eu envie de pousser le ridicule encore plus loin. Je voulais créer une situation, dans laquelle elle puisse éclater de rire et se moquer ouvertement de moi. J'ai alors pensé au gag du gâteau à la crème.

Docteur Andréa me regarde avec questionnement.

PAUL : Vous savez, le clown qui se prend une tarte à la crème en plein visage et provoque le fou rire du public.

Docteur Andréa comprend de quoi il va être question et s'enfonce doucement dans son fauteuil afin de bien profiter de mon histoire. J'ai l'impression que ça l'amuse beaucoup d'avoir un patient comme moi.

 

À suivre …

 

 

© THE BDSM CIRCLE - LE CERCLE BDSM 2016