Histoires Des Invités

 

Le Harem 5

Par Arkann

 

Arkann, debout sur ses étriers, donnant de l’épée à droite et à gauche, alors que sous lui Aramis mordait, ruait, piétinait… Milène à sa droite, hurlant joyeusement son cri de guerre, maniant sabre et bouclier de main de maître, guidant son cheval avec ses genoux. Circé à la gauche d’Arkann, maniant son fléau avec une redoutable efficacité. Et toutes les autres du harem sur leurs chevaux, formant un coin dévastateur.

Le chaos d’un champ de bataille, le cri des blessés, le hennissement des chevaux. Le son des armes, des armures et boucliers frappés. La clameur de soldats sentant le cours de la bataille changeant en leur faveur. Et puis il y avait les odeurs, terribles…

La pauvre piétaille mourait sous les sabots, sous les armes de son escadron. Leur charge les avait mené profondément au travers des lignes ennemies, sans complètement les traverser. Une situation dangereuse pour n’importe quelle unité de cavalerie normale, mais rien d’inquiétant pour une unité composée uniquement des femmes de son harem.

Un choc lorsqu’un carreau d’arbalète dévia le long de son plastron sans même rayer le métal. Un mouvement brusque lorsqu’Aramis piétina un mercenaire qui tentait de l’éventrer. Un coup de pied suivi d’un coup d’épée à un
autre qui tentait d’enfoncer une lance dans les flancs du cheval de Circé. Arkann se battait avec tout le talent et l’énergie dont il disposait, ne faisant qu’un avec Aramis. Aramis… qui était libre d’exprimer son caractère
vicieux, de mordre, de ruer, de piétiner…

Le fracas du Maréchal Ney, arrivant enfin en renfort, ses unités s’enfonçant à revers dans les lignes ennemies, causant un terrible carnage. Le vent tournait, les soldats leur faisant face le savaient, et les défenseurs, ceux qui n’étaient pas encore commis au combat, chargèrent avec un cri vengeur.

L’ennemi était composé principalement de mercenaires. Des mercenaires payés pour se battre… pas pour mourir. Des unités de qualité variées. Les arbalétriers Tennois, sans défense contre la cavalerie, cassèrent les premiers, leur résistance s’évaporant dès le premier choc. Les guisarmiers Landais, théoriquement efficaces contre la cavalerie, avaient été pris à revers, et leur résistance s’acheva en une déroute terrible. Les hallebardiers Murinois, quant à eux, se retiraient en ordre de bataille,
sans être inquiété car personne de sain d’esprit ne voulait s’en prendre à eux, surtout pas la cavalerie.

Arkann et son harem se frayèrent un chemin jusqu’aux unités Marsales. Un cri de guerre carnassier, empli d’une joie féroce, provint des défenseurs. Les forces Marsales avaient combattu contre un ennemi numériquement
supérieur pendant de longues heures, avaient tenu malgré le puissant avantage numérique de l’ennemi. Nombreux étaient ceux qui avaient crû leur défaite certaine. Et maintenant… maintenant les rôles étaient renversés,
leurs ennemis tentaient désespérément de se dégager.

Un coup d’œil rapide confirma aux yeux experts d’Arkann que la bataille était gagnée, que seul l’étendue du massacre restait à déterminer. Ses yeux confirmèrent aussi que les femmes de son harem, sans grande surprise,
avaient passé au travers de la bataille sans blessure significative. Certains chevaux, malheureusement, portaient des blessures malgré leur lourd carapaçon, et deux des femmes du harem n’avaient plus de cheval. Sienna était déjà à l’œuvre, faisant le tour des chevaux. Aucun ennemi ne faisait mine d’approcher, et aucun archer ou arbalétrier n’était assez proche pour les attaquer. Tout était sous contrôle. Les soldats de Marsalis, quant à eux, pourchassaient l’ennemi.

Juste derrière Arkann se trouvait Aurore, portant son étendard bien haut : le cheval de sable sur champ d’argent. Du sang tachait les couleurs argentées, et l’étendard était déchiré en deux endroits. Il ne pouvait voir sa face, complètement cachée par son lourd heaume, mais il sentait son exultation, sa satisfaction féroce. C’était son premier combat, un combat pour lequel elle n’était pas bien entraînée, mais deux des femmes du harem avaient eu pour tâche de veiller discrètement à sa sécurité.

Cette bannière flottant haut attirait l’œil… entre autres ceux d’une certaine reine, qui s’approchait maintenant, entourée de sa garde personnelle. Cette reine qui avait délibérément accepté un combat contre des forces trois fois plus nombreuses que les siennes, sachant qu’il était
proche, qu’il arriverait à temps, que ses ennemis se retrouveraient coincés entre le marteau et l’enclume.

Elle avait manifestement pris part aux combats, couverte de sang comme l’était Arkann. Sa monture était un bon cheval, mais n’était clairement pas un destrier convenable pour une reine, ce qui semblait indiquer que le
cheval avec lequel elle avait commencé la bataille avait été tué ou blessé. Son armure portait les marques du combat.

Elle souriait à pleines dents, elle, la reine de glace, qui gardait toujours son expression impassible, dans les pires moments comme dans les meilleurs. Il pouvait voir que sa garde personnelle –qui avait combattu durement, il était clair- était surprise par cela.

« Votre grâce, vous arrivez à un bien bon moment, » elle dit, d’un ton narquois. Elle était amusée, enchantée. Jamais Arkann ne laisserait sa récompense s’échapper après être venu d’aussi loin pour la réclamer. Il sentait la désapprobation du harem autour de lui, l’hostilité impuissante des femmes envers Astarté. Il brûlait de désir.

« Vous m’en voyez ravi, O ma Reine, » il répondit, en donnant une courbette aussi gracieuse que possible, en armure et au sommet d’un cheval qui voulait encore se battre, puis retira son casque, révélant sa face ou la sueur avait fait des coulisses au travers de la poussière qui s’était posée sur sa peau.

Elle s’approcha, son cheval moins imposant qu’Aramis. Il brûlait de désir, mais Astarté, elle… était tout simplement consommé par cette anticipation qui avait tant duré, cette culmination de ses plans menés à bien des siècles
durant. Un jour, elle ferait partie de son harem. Tant de soins et d’efforts méritaient juste récompense.

Elle se mit debout sur ses étriers, il se pencha, la tira brusquement contre lui. Une embrassade vorace, torride. Il la voulait, maintenant, ici, se foutant de ceux qui regarderaient la Pucelle de Marsalis se faire déflorer la, sur un champ de bataille ou rageait encore la violence. Cette audience ne faisait que le fouetter. Il voulait que tous sachent que celle qui l’avait forcé à retraiter il y avait de cela longtemps était maintenant conquise. Des jours durant il y avait pensé, comment il la débarrasserait
de son armure, comment il la plaquerait contre Aramis, l’utiliserait, encore et encore, et il allait mettre ses plans à exécution lorsqu’elle lui caressa l’esprit, lui montra ce qu’elle avait en tête. Astarté, qui avait pensé à ce jour où elle perdrait son ‘innocence’ depuis bien plus longtemps que lui.

Il la repoussa rudement, presque fâché contre elle, car ce qu’elle lui offrait était encore mieux… et ne se passerait pas avant plusieurs semaines. Des semaines à devoir se contenir, à se refuser, à attendre, à endurer… son pénis, dur comme le marbre, rigide, comprimé par l’armure qu’il portait. Son besoin, intense.

Le harem eut un mouvement collectif de recul, un instinct les avisant du danger. Dans le monde des ombres, Arkann brûlait de tous ses feux. Seule celle qui était en toute sécurité ria, un rire espiègle emplit de satisfaction et de plaisir. En toute sécurité? C’est ce qu’elle croyait,
jusqu’à ce que son rire attire l’attention d’Arkann, qui regarda Astarté de travers, grinçant des dents. Une rude caresse à l’esprit de cette Reine arrogante qui croyait pouvoir le manipuler en toute quiétude. Il lui montra
ce qui pouvait se produire si elle ne prenait pas meilleur soin. Des images d’elle, à genoux devant lui, pénis profondément enfoncé dans sa bouche. La Reine de Marsalis se faisant éjaculer sur la face. Ou encore, se faisant brutalement sodomiser devant ses hommes.

Il la regardait droit dans les yeux, et toute velléité d’amusement la quitta. Elle avait longtemps été reine, cependant. « Ce que tu veux, c’est une reddition, » elle lui dit avec calme, « pas un viol. »

Elle avait raison. En ce qui la concernait, elle. Aramis tourna sur lui-même, lentement, obéissant à la pression des genoux d’Arkann. Certaines des femmes du harem tentaient de se faire discrètes, alors que d’autres se
regroupaient, des alliées prêtes à faire front commun contre lui… laissant plusieurs d’entre elles sans aucune protection.

Milène, qui était toujours sans alliée, rencontrait son regard avec calme. Il la passa du regard, confirmant qu’elle avait trop de levier. Il sentait comment Aramis était tendu, piaffait sous lui. Aramis, qui trahissait la
tension de son cavalier, frémissant de puissance retenue.

Aurore, visiblement craintive, portant l’étendard comme une lance, comme si elle était prête à l’abaisser contre lui… mais elle avait la fourbe Aurélie pour la défendre. Et puis son regard tomba sur Maya. Maya qui avait tant
manœuvré, tant pétitionné pour partager son lit. Oui… il était temps.

Elle leva une main pour le retenir, avant même qu’il ne bouge, la pucelle comprenant rapidement qu’elle ne le serait plus guère longtemps. Délibérément, assise sur son cheval, elle enleva son heaume, deux femmes venant à son aide à la suite d’un signe discret. Il pouvait maintenant voir sa face; son expression trahissait sa crainte, malgré cette expression aguichante qu’elle tentait de fixer sur son visage. Elle savait qu’Arkann
allait être sans ménagement, sans retenue, bouillant, brûlant.

Il la savourait déjà, tentant de décider comment il la prendrait, combien de fois… mais elle avait d’autres plans : ses comparses l’aidaient à enlever cette armure qui jouerait contre lui, l’empêcherait de la prendre. Cette
armure qui l’alourdissait, qui ralentirait son cheval.

« Arkann. Je vais te donner ce que tu recherches le plus en ce moment, » Maya lui dit, d’une voix tendue, mais calme. « Je te ferai travailler. Le prix à payer, j’assumerai. Mais sache que je m’attendrai à beaucoup de ta part dans les semaines à venir. »

Un instant ou tout était calme. Puis, sans avertissement, le chaos. Le harem, aidant Maya de manière mesurée, chevaux et cavalières se pressant contre Aramis, le bloquant, le faisant réagir. Arkann, qui n’avait pas prévu le coup, ne comprit l’arnaque que lorsque Maya saisit l’une de ses consoeurs par un bras, la tira brusquement, et la fit tomber hors de sa selle. D’un mouvement agile, elle se pencha, saisit la bride de l’autre cheval. En un moment, elle était partie comme une flèche.

Arkann était furieux. Presqu’autant qu’il était heureux de ce défi ouvertement lancé, cette gifle provocante, cette confirmation qu’il avait fait un bon choix en prenant Maya dans son harem. Elle avait du caractère, et un courage certain. Il lui ferait payer chèrement cet affront.

Ce frayer un chemin au travers de l’obstruction offerte par le harem était un exercice de coups et de menaces, mais il parvint à se sortir de la mêlée. Plus parce que le harem y était maintenant disposé que pour toute autre
raison.

Maya était visible au loin, poussant ses chevaux tout en les ménageant. Arkann se tourna un moment, mais les femmes et leurs chevaux se tenaient maintenant à l’écart. Clairement, elles voulaient laisser à Maya l’avantage d’avoir deux chevaux. Soit. Aramis était le meilleur cheval, et Arkann le meilleur cavalier. Une longue poursuite en perspective. Le butin n’en serait que plus fermement savouré.

Il ne s’élança pas tout de suite. Il savait déjà que la poursuite prendrait des heures. Il mit pied à terre, puis enleva rapidement les morceaux les plus encombrant et lourd de son armure… et de celle de son cheval. Le
carapaçonnage d’Aramis était lourd… comme était celui des chevaux de Maya…

Aucune des femmes n’était la pour l’aider. C’était un travail difficile, mais il y parvint assez rapidement, et lança son cheval au grand galop, abandonnant les pièces d’armure. Le harem se chargerait de récupérer le tout. Il pouvait sentir les auxiliaires, se déplaçant au travers du royaume des ombres, prêtes à intervenir si elles percevaient un danger.

Maya avait deux chevaux, et sa meilleure option était de suivre la route, d’y aller le plus vite possible, changeant fréquemment de cheval, sans même ralentir. Une route qui serpentait dans cette zone de collines couvertes de
forêts, bordé par une rivière tumultueuse à l’ouest. Ce territoire était celui de Marsalis, et Arkann le connaissait très bien, s’y étant battu. Il connaissait la route, le terrain environnant…

Au moment opportun, il dirigea Aramis hors de la route, lui faisant sauter le fossé… et s’engouffrer dans la forêt. Une course effrénée au travers des buissons, manoeuvrant autour des obstacles, grimpant la colline, la redescendant. Aramis, le meilleur de tous les étalons que ce monde pouvait offrir, une monture sans égale, agile, rapide, puissante.

La route, de nouveau, suivie pour un temps… puis encore une fois la forêt, Arkann fouetté par les buissons, incliné vers l’avant afin de rendre son poids plus facile à porter. Les sabots d’Aramis, dévorant les lieues, la distance séparant Arkann de Maya. Une heure de course folle, puis une autre, et les flancs d’Aramis se couvrirent de sueur. Un cheval normal aurait été tué par l’effort demandé. Pas Aramis.

Puis vint le moment ou Arkann était certain qu’il avait passé Maya, et il fit redescendre Aramis au trot, jusqu’à ce qu’il soit proche de la route. Il arrêta, en embuscade, souriant, laissant Aramis souffler. Et attendit. Attendit de longues minutes.

Trop longtemps.

De longues secondes à considérer le terrain environnant, à tenter de penser comme Maya pouvait l’avoir fait. Il comprit alors : elle avait probablement traversé la rivière au gué de Passiat, et ce malgré la hauteur des eaux et
le risque important que cela comportait. Un choix dangereux, étrange, et ultimement futile, car la route de Passiat était probablement bloquée par une des avalanches tardives communes pour cette route. Il se pouvait qu’elle ne le sache pas.

Il engagea Aramis sur la route, sens aux aguets, utilisant sa magie pour s’assurer qu’elle n’était pas dans les bois ou collines. Sans doute utilisait-elle sa propre magie pour se dissimuler, mais celle d’Arkann percerait ses sortilèges si elle se trouvait suffisamment proche.

Il y allait lentement, pour s’assurer qu’elle ne se cachait pas, dans l’espoir de le laisser passer pour ensuite s’enfuir à nouveau, et atteindre le gué lui prit presqu’une heure.

Au bord de la rivière rugissante, il trouva des traces de sabots portant les fers distinctifs des chevaux du Harem.

Le gué était… impraticable. La rivière déchaînée et couverte d’écume promettait la mort à quiconque avait la témérité de s’y aventurer. Maya était intelligente. Espérait-elle qu’il croirait vraiment qu’elle avait tenté la traversée?

Un doute. Un regard vers l’arrière. Elle était hors de vue, mais maintenant qu’il la cherchait à nouveau, il sentit combien elle était proche, pas même cent mètres. Elle s’approchait furtivement sous le couvert de ses meilleurs sortilèges, à pied. Pensait-elle vraiment pouvoir le
surprendre? Arriver à le maîtriser? Probablement pas : dès le début de sa fuite, elle avait su qu’elle perdrait, qu’il ne serait que plus excité et rude… ce qui ne l’empêchait pas de tenter le coup. Elle était déterminée, lui ferait des enfants forts…

Une pression des genoux, et Aramis tourna, s’élança. Il y avait une piste étroite laissée par les animaux, menant directement à sa proie, et Arkann l’emprunta, son érection rageuse revenant au galop.

Satisfaction. Telle était la brève sensation qui l’envahit, lorsqu’il tomba dans le piège. Satisfaction, car Maya avait les attributs qu’il cherchait chez ses femmes, car il y avait longtemps qu’on l’avait surpris ainsi : Maya lui avait donné ce qu’il cherchait, un leurre qui retiendrait son attention, le garderait de chercher plus. Un leurre qui mettait Maya entre lui et ce leurre. La mettait sur le chemin direct, cette piste qu’elle avait espéré
–raisonnablement- trouver à ce point de passage obligé pour les cerfs voulant traverser la rivière, et qu’Arkann avait nécessairement emprunté.

Le choc du corps de Maya frappant le sien par le coté le fit tomber de cheval. Une dure chute à pleine vitesse, dans des bois. Une chute sécuritaire, car elle avait activé une magie qui amortirait leur choc. Doublement sécuritaire, car Arkann avait fait de même, instinctivement. Elle avait sauté d’un arbre, sa trajectoire parfaitement calculée. Roulant au sol, les deux tentant de regagner pied, de trouver l’autre afin de le maîtriser.

Malheureusement pour Arkann, Maya avait activé d’autres magies en même temps qu’elle avait frappé, brûlant la somme d’une année de travail en amulettes, d’un seul coup. Il avait bien ses défenses, mais beaucoup de celles-ci étaient connues des femmes du harem, et Maya avait trouvé plusieurs failles apparentes, les avait exploitées, et l’une d’elles était une faille réelle.

Pendant quelques instants, tout ce qu’Arkann pouvait faire, c’était de retraiter. Il était désorienté, étourdi, et Maya ne lui donnait pas un moment de répit. La surprise était du bord de Maya, l’expérience de celle d’Arkann. Une botte d’Arkann la frappa durement au ventre, le coup à peine amorti par la main qu’elle avait réussi à interposer. Pas qu’un simple coup pouvait la ralentir. Il arriva presque à s’esquiver, mais il ne pouvait la voir, ébloui par les sorts, et elle chargeait, épaule baissée, connecta
durement, et le fit tournoyer sur lui-même, tomber lourdement au sol.

Elle fondit sur lui tel une panthère sur sa proie mais Arkann, aussi désorienté fût-il, interposa une jambe qui l’empêcha de le maîtriser. Le temps était compté pour Maya, elle le savait, redoublait d’efforts. Elle avait eu des avertissements de la part du harem, lorsqu’elle avait été
acceptée, les avait pris à cœur, et elle était aussi prête qu’une nouvelle pouvait l’être. Elle n’avait aucune intention de se faire prendre, pratiquement violée. Elle avait décidé de le faire travailler… ou de le maîtriser, de l’utiliser.

Arkann avaient des menottes spéciales, qui pouvaient être utilisées contre les mâles de leur propre espèce. Elle en avait trouvé une paire dans la forge, l’avait empruntée. Déployant toutes ses énergies, elle arriva à attraper un poignet d’Arkann. Le faire pour l’autre… lui prit quelques
instants.

Elle avait réussi! Elle dansait presque de joie. Elle avait inspecté les menottes magiques, savait à quel point celles-ci coupaient leur victime de la magie. Maintenant qu’elle seule pouvait l’utiliser, Arkann était à sa mercie. Elle attendit qu’Arkann reprenne ses sens avant de lui dire ce qu’elle avait en tête.

Elle allait perdre sa virginité, mais Arkann allait être doux comme un agneau, sinon… et puis il allait lui donner _beaucoup_ de plaisir avant qu’elle lui laisse en avoir un peu. S’il ne coopérait pas…

« Tu vas me promettre beaucoup de choses, » elle lui promit, se demandant jusqu’où elle pourrait aller. Elle lui enlevait ses vêtements, révéla la puissante érection à son regard, le caressa.

« On dirait que tu aimes, Arkann. »

Arkann était calme, la regardait avec une expression neutre. Il ne faisait nul doute à l’esprit de Maya qu’Arkann se saisirait de la première opportunité disponible pour se libérer. Elle savait qu’il devait fulminer, qu’il trouverait moyen de la punir par après. Raison de plus pour en profiter au maximum.

Elle se dévêtit lentement, langoureusement, savourant ce moment extrêmement rare. L’un des trop rares males, en son pouvoir exclusif! Elle se ferait déflorer selon ses propres termes…

Nue, ignorant l’inconfort de marcher sur des brindilles et petites roches sans ses bottes, elle retourna à Arkann. Avoir un lit aurait été le summum de la perfection, mais on ne pouvait tout avoir. De toute manière, c’était Arkann qui allait être sous elle, le plus inconfortable, et il y avait toute une satisfaction à le savoir.

Étendue sur le coté, elle caressa Arkann, laissant ses mains découvrir son corps, explorer, le caresser. Elle avait beaucoup à essayer, n’avait aucune expérience, mais on ne faisait pas partie d’un harem sans apprendre certains éléments en cours de route… elle connaissait certains des points faibles d’Arkann, ces choses qui le rendaient particulièrement excité. Il allait y goûter…

Elle caressait son esprit, lui fournissait des images, lui donnait un avant-goût. Arkann la satisfaisant de sa bouche. Arkann sous elle. Arkann qui implorant de le laisser atteindre son sommet. Arkann la surprit : il
semblait savourer chaque image. Un sourire imperceptible au début, qui semblait grandir, plus Maya osait, allait loin dans ses fantasmes.

Au début, cela l’encourageait… mais lorsqu’Arkann commença à lui suggérer des choses qu’elle pouvait faire, elle comprit que quelque-chose n’allait pas.

Elle ouvrit la bouche pour parler, mais Arkann secoua la tête, lui donnant un sourire cruel. Il s’assit, leva les mains pour qu’elle puisse bien voir. Voir les menottes se défaire d’elles-mêmes, glisser, tomber…

« Tu ne pensais tout de même pas que j’allais laisser traîner un arme puissante comme ça, si elle n’avait pas une faille? »

Elle bougea rapidement, mais jamais aussi vite que lui. Il agrippa un poignet, tira brusquement, la fit tomber sur lui. Un vif coup de reins, et il roulait avec elle. Elle tenta de lui donner un coup dans les parties, mais il était trop proche. Et il avait maintenant le contrôle des deux
mains de Maya, l’écrasait sous son poids. Elle sentit comment ses pieds, ses genoux, travaillaient pour l’empêcher de croiser les jambes, les forcer ouvertes.

Elle le sentit glisser entre ses jambes, son corps formant un coin qu’il utilisa pour élargir le passage, ouvrir le chemin.

« Arkann, non! Je- »

Un cri rauque, une douleur intense. Arkann, d’un coup, l’avait pénétré, profondément. Avait déchiré cet hymen délicat qui n’offrait qu’une barrière insubstantielle.

Un autre cri, à ce deuxième coup qui lui permit de s’enfoncer en elle bien plus profondément. Arkann, aussi excité qu’il pouvait l’être, son pénis conquérant possédant ses pleines dimensions. Une cadence et une énergie
rageuse, vengeresse, punitive.

Arkann la regardait dans les yeux, savourait la douleur de celle qui avait eu tant de plans pour l’humilier, le posséder. Ses défenses étaient affaiblies, et il n’eut aucun problème à lui caresser l’esprit, altérer ses perceptions de manière subtile mais très prononcée : il n’en fallait pas
beaucoup pour que la douleur soit perçue par le cerveau comme du plaisir. Plus intense était la douleur…

Il s’en donnait à cœur joie, la ravageait de toute sa puissance, prenait son plaisir, se nourrissait de ce mélange douleur-plaisir qui pourfendait la femme, l’un impossible à distinguer de l’autre, savourait le chant de ses cris et de ses gémissements. Elle en pleurait.

Terminer ne lui prit guère de temps. Une vierge, brutalement déflorée, ses perceptions complètement faussées. Il ferait de celle qui avait tant révélé sur ses plans le concernant une masochiste déterminée.

Il en fit usage à plusieurs reprises. Reput, il l’abandonna sur le sol de la forêt, fixant dans sa mémoire l’image de cette femme pleine de ressources, sale d’avoir roulé sur le sol, les jambes ouvertes, le poil pubien lui collant à la peau, épuisée, incapable de se défendre, offerte à ses yeux. Les journées qui viendraient allaient lui être douloureuses. Mais il l’avait senti, combien puissante sa douleur, à quel points ses orgasmes avaient été intenses. Elle le détesterait un temps, chercherait à prendre sa revanche. Mais elle viendrait à lui, ne demanderait rien
d’autre.

Un sourire. Il était heureux.

Le Harem 6

 

ŠLE CERCLE BDSM 2006