Histoires Des Invités

 

Vacances Dans Les Carpates

Par The Monk

 

1. Une arrivée mouvementée

La nuit était déjà profondément noire. La pluie de novembre tombait abondamment et la Mercedes récente roulait prudemment sur la route sinueuse et glissante. Seules les lumières vertes du tableau de bord éclairaient la voiture et se reflétaient sur la combinaison de vinyl noir de la jeune femme qui conduisait également en gants de vinyl. Il n'y avait aucun bruit en dehors du mouvement des balais d'essui-glace . Il était assis à l'arrière droit et portait encore les seuls vêtements qu'il avait reçu ordre d'emporter, sans autre bagage, dès son départ de Paris. Un lourd imperméable en caoutchouc noir brillant, doublé de latex, sur une combinaison également en latex et des bottes de caoutchouc noir. Ainsi vêtu, il n'avait certes pas pu enlever son imperméable dans l'avion qui l'avait conduit à Prague, ce qui avait attiré à plusieurs reprises le regard intrigué de sa voisine comme de l'hôtesse. A l'arrivée, il avait immédiatement repéré la jeune femme qui l'attendait, vêtue comme convenu d'un long trench en ciré noir ceinturé et de bottes cavalières en vinyl. Elle l'avait conduit sans un mot à la voiture, puis assis à l'arrière et soigneusement attaché les chevilles à un crochet sous le siège ainsi que les poignets aux accoudoirs par des bracelets métalliques avant de se mettre au volant après avoir retiré son ciré dans un crissement de vinyl et lui avoir mis à l'imper à l'envers, face brillante, sur lui, la capuche enfermant son visage.

Après trois heures de route, traversant des villages faiblement éclairés, et une interminable forêt, il avait senti la voiture ralentir pour s'engager prudemment dans la forêt sur un chemin en pente et non revêtu. Au bout de quelques centaines de mètres, la voiture s'arrêta. La jeune femme en descendit pour le détacher du siège et le tirer sans ménagement à l'extérieur du véhicule . Sortant du coffre divers objets, elle lui avait attaché les bras dans le dos par de lourdes menottes métalliques, enfoui la tête dans une cagoule en latex épais sans aucune visibilité et n'offrant qu'un trou étroit au regard des narines pour respirer, puis attaché de lourdes chaînes à des bracelets en acier, dont il sentait le poids, cadenassés autour de ses chevilles. Puis le guidant par les épaules, elle l'a poussé doucement en dehors du chemin. La marche était rendue difficile par les chaînes qui traînaient au sol. Il sentait sous les pieds le sol meuble, la terre humide, les feuilles mortes, et les branchages freinaient sa marche lui faisant à plusieurs reprises manquer de perdre l'équilibre. Soudain, il buta sur un tronc d'arbre couché au sol et surpris, s'affala lourdement, face au sol, sa chute n'étant amortie que par le tapis de feuilles mortes. Un peu assommé par le choc, toutefois sans gravité, il sentait à travers la cagoule la froide humidité du sol et l'odeur d'humus de la forêt. Il chercha à se relever, mais sans pouvoir utiliser les mains la tâche n'était pas aisée sur le sol glissant. Rapidement la jeune femme se pencha vers lui, le repoussant brutalement vers le sol et sortit de son sac une nouvelle chaîne pour relier les menottes et les chaînes des chevilles en le forçant de tout son poids à rester immobile, face au sol. Sa tâche promptement achevée, il la sentit s'éloigner avant d'entendre la voiture redémarrer et le bruit du moteur s'estomper dans la nuit. Puis, plus aucun mouvement ni son, en dehors du bruit de la pluie qui continuait à tomber, et du vent faisant s'entrechoquer les cimes des arbres.

Soudain il pris conscience du caractère incongru et menaçant de la situation : il se retrouvait seul, entièrement vêtu de latex, dans ce pays étranger, dans une forêt inconnue, totalement immobilisé au sol par de lourdes chaînes d'acier. Fatigué par le voyage, il avait de la peine à ne pas céder au sommeil, mais luttait pour rester en veille, attentif au moindre signe de vie autour de lui. Curieusement, il ne se sentait pas vraiment inquiet, il savait que l'organisation était fiable, le contrat avait été clair, les références élogieuses dans les sites spécialisés d'internet. Une semaine de " vacances " dans les Carpates ! Sa maîtresse lui avait offert ce cadeau pour le remettre en forme après une année de travail intense et stressante. Une semaine entière en latex et bondage, ce qui pour un homme, rompu aux délices du masochisme et fétichiste depuis l'enfance, était une vraie récompense, un rêve. Toutefois, malgré cette rationnelle confiance, il commençait à trouver le temps long, essayant de trouver une position moins inconfortable, et se recroquevillant pour échapper au froid qui commençait à le gagner. La fatigue se faisait de plus en plus lourde, les yeux clos dans l'obscurité totale de la cagoule, le froid l'engourdissant, quand il perçut au loin des bruits de véhicule qui se rapprochaient, un moteur diesel, poussif, probablement une camionnette ancienne, puis des claquements de portière… Cette fois, il y avait plusieurs personnes, des voix d'hommes, et même les aboiements d'un chien. Ils se rapprochaient rapidement de l'endroit où il avait été abandonné dans ses liens. Le doute commença à l'envahir, une vraie inquiétude, même. Franchement, le jeu allait trop loin. Qui étaient ces hommes ? A cette heure de la nuit ? Il était impossible que ce soient des promeneurs ou des chasseurs. Au bout de quelques minutes d'angoisse, il compris aux intonations dans leurs échanges dont il ne reconnaissait pas la langue, que les hommes le cherchaient et l'avaient repéré. Les craquements de feuillage s'amplifiaient, les voix se rapprochaient, ils étaient plusieurs et rapidement ils le trouvèrent, recroquevillé dans la boue, son ciré trempé et maculé de boue. Sans tarder, il sentit que les hommes le prenaient par les aisselles et les pieds pour le mettre sans ménagement sur une sorte de brancard, sans le détacher, sans lui parler, avant de redescendre vers la route où ils avaient laissé leur véhicule. Là il se retrouva toujours, sur le brancard, dans le véhicule qu'il devinait être, par l'odeur fade de désinfectant mêlé au mazout, une sorte d'ambulance. Le véhicule se remit en marche et un des hommes sans lui enlever la cagoule lui mis un masque d'anesthésie qui en quelques secondes le fit totalement basculer dans l'inconscience.

2. Réveil difficile

C'est le froid extérieur qui le réveilla. Il ouvrit les yeux. Il ne voyait rien. La cagoule était toujours sur son visage. Il chercha à bouger, sans succès, pour comprendre qu'il avait les pieds et les mains attachés, sur une sorte de lit métallique, avec des draps en latex dont il reconnut l'odeur et la texture. En dehors de la cagoule, qu'il reconnut être toujours la sienne, trempée de sueur et de salive, il était nu. Il se rendit vite compte qu'il lui était impossible de faire tout mouvement et se résigna à attendre la suite des événements de ces drôles de vacances qui commençaient de façon un peu plus inquiétante que les prospectus l'avaient laissé entendre. Au bout de longues minutes, la pièce s'anima, plusieurs personnes entrèrent…
-" Bonjours et bienvenue dans notre établissement ! " dit une voix de femme, en français, sans aucun accent. " Mon nom ne vous dira rien, alors retenez qu'on m'appelle N°1, je suis la responsable de cet établissement. Pour simplifier la vie de nos hôtes, nous ne portons que des numéros, un langage international simplificateur. D'ailleurs vous ne verrez jamais non plus mon visage. Nous vous prions de nous excuser pour cette arrivée un peu atypique, mais voyez-vous, compte tenu de notre activité, nous devons prendre quelques précautions. Auparavant, je vais vous demander de signer un document, qui est notre règlement intérieur, une simple formalité. Je vais vous détacher la main droite" Bien qu'il ne puisse lire, il pris avec peine, encore couché et attaché, le stylo qu'on lui glissa dans la main, et signa. " Merci de votre coopération. Vous savez pourquoi vous êtes parmi nous : une semaine de bondage intensif. Effectivement, c'était le programme initial de nos prospectus. Mais, au risque de vous décevoir un peu, je dois vous confesser que votre maîtresse a décidé de modifier unilatéralement les termes de ce programme. Vous lui en avez donné le pouvoir ! En tant qu'esclave, vous avez librement abdiqué de tout droit. En effet, nous avons fait amplement connaissance, je suis au courant de votre histoire, simple validation professionnelle. Elle m'a longuement expliqué être très déçue par votre comportement, car bien que votre accord pour devenir son esclave ait donné quelques premiers résultats encourageants, vous êtes encore très loin de son idéal et vos progrès sont lents, les rechutes trop nombreuses. Elle avait pensé vous abandonner, vous vendre aux enchères en négociant un divorce lucratif. Oui, ne soyez pas choqué, cela se pratique tout à fait, les femmes ont bien compris désormais leur vraie valeur et, maîtresses, ont pris la mesure de leur nouveau rôle et de leur nouveau pouvoir. Aussi, sur mon conseil, elle vous donne une dernière chance. Vous aller suivre un stage de rééducation intensive dans notre établissement pour devenir, comme elle l'espère encore, l'esclave qu'elle cherche à avoir à ses côtés. Ce programme donne généralement d'excellents résultats. En cas d'échec, il comporte une seconde session, plus intense. Nous allons vous expliquer en détail les grandes lignes de ce programme.
J'oubliais, le premier volet dure six mois, le second douze. Si vraiment votre maîtresse n'était pas satisfaite au terme de ces 18 mois d'entraînement, nous serions très déçus, nous détestons en effet l'échec, mais nous serions dans l'obligation contractuelle de vous conserver car vous ne serez plus en état de reprendre votre place dans la société si votre maîtresse vous abandonne au terme de ce reconditionnement physique et mental intense. Malheureusement, cela se produit assez souvent. Pas toujours d'ailleurs parce que le programme échoue, nous en sommes fiers, mais les maîtresses sont exigeantes, peuvent s'impatienter et trouver satisfaction ailleurs. L'offre de mâles esclaves ne cesse de croître ! Dans ce cas, elles abandonnent leur esclave à l'établissement et il devient alors définitivement propriété collective et est affecté aux tâches les plus dégradantes. Je dois admettre que nous avons d'excellents sujets, qui font preuve d'un masochisme total et définitif qui les honore. Certains ne peuvent toutefois suivre ce régime et tentent de s'échapper, ce qui est très nocif pour nous tous, ce que bien évidemment nous ne tolérons pas. Nous avons ici toutes les garanties juridiques et les outils techniques pour que ces choses ne se produisent pas !
Mais je digresse et vous devez être très ennuyé par mon discours".

Il entendait ces propos avec stupéfaction. C'était impossible, un cauchemar total. Ce genre de situation romanesque n'existe que dans les nouvelles mal écrites de la littérature SM. Nous sommes dans un monde protégé par des lois, les droits de l'homme, une police, cela n'a aucun sens et puis il a ses affaires, son travail, ses échéances.
" Je sais à quoi vous pensez. C'est naturel. Le choc est toujours intense sur nos patients. Je comprends votre réaction, il y a des lois, une justice, une police, on ne peut pas faire ça au plein cœur de l'Union Européenne. Et bien, c'est très simple. Je vais calmer vos interrogations par une explication rationnelle. Vous êtes ici officiellement dans un établissement de soins, un de ces luxueuses cliniques destinée à la jet set et aux hommes d'affaires exténués. C'était naguère une spécialité helvétique, mais nous sommes devenus très compétitifs depuis la chute du mur. C'est ça l'ouverture vers l'est, juste revanche après des années de misère et de mépris. Nous avons toutes les autorisations nécessaires pour des internements volontaires de longue durée pour des personnes qui ont librement donné leur accord et payé par avance. C'est ce que vous avez fait dès le début. On ne lit jamais assez attentivement les documents ! Et comme nous avons des subventions gouvernementales et européennes pour nos recherches sur les comportements sexuels déviants, nous avons les moyens de mener une politique scientifique audacieuse fondée sur des sujets motivés. Vous savez nous avons beaucoup appris sous le communisme en matière d'incarcération, de conditionnement psychologique, et de tortures raffinées et notre récente découverte des ressorts du capitalisme n'a fait qu'enrichir, au sens large, notre expérience. Nous avons du personnel compétent ! Tout est parfaitement légal, et d'ailleurs, grâce à nos relations et à nos avocats, vous avez été mis en congé spécial de votre entreprise pour six mois, avec maintien de votre traitement officiellement pour une formation aux Etats-Unis, et je dois ajouter, que ce congé est d'ores et déjà renouvelable, on ne sait jamais… ".

Ainsi, il était véritablement coincé dans une nasse. C'était tout à fait incompréhensible. Rien ne pouvait se faire sans la complicité de sa maîtresse. Il était clair que c'était donc elle qui avait monté ce scénario de toutes pièces. Plus que la colère, c'était la stupeur, et presque l'admiration qui le gagnaient. Alors ses interrogations, ses doutes, tout cela était faux, n'était qu'une couverture. Elle avait délibérément construit cette machination. Il voulait être esclave, alors il allait vraiment le devenir et non plus jouer ce rôle de temps en temps, dans la limite de ses disponibilités mentales, Il avait toujours dit, en bravache " no limit ! ". Elle avait toujours répondu en souriant " Nous verrons bien ! " Bien joué ! Il était pris au mot au-delà de toutes ses espérances. Cette fois, la trappe se refermait. Il était seul face à ses désirs et à ses craintes.

Il n'avait plus le temps de se perdre dans ses pensées. N°1 reprit : " Je pense que vous êtes maintenant parfaitement informé. Mais je vous dois encore toute la vérité. Notre organisation a pour but de transformer définitivement les sujets intéressés mais réticents, voire manipulateurs, à jouer pleinement leur rôle d'esclaves adorateurs de leur maîtresse afin de servir en toutes occasions la cause des femmes. Nos patients conservent généralement une vision erronée, mais persistante, sur la soi-disant supériorité masculine. Il n'y a pas de raison de pavoiser. Votre bilan collectif est édifiant : le stalinisme, le nazisme, les guerres " simples ", et maintenant le retour des guerres de religion et de la lapidation des femmes, sans oublier, en prime la pollution de la planète, toute ceci en moins de deux siècles. Vous avez tué combien de millions de femmes et d'enfants ? Délibérément ! Vous comprenez que nous ne pouvons plus du tout vous faire confiance. Votre pouvoir doit cesser avant la catastrophe finale. Nous pensons que seules les femmes peuvent sauver notre planète et nous nous y préparons, mais nous avons besoin de vous utiliser à cette fin. Nous transformons pour cela des hommes choisis pour leur rôle social en esclaves efficaces. Si nous échouons, nous vous éliminons en vous condamnant à subir à vie ce dont vous prétendez rêver mais qui n'est en fait qu'un fantasme. Nous fonctionnons en fait comme des chasseurs de tête, exploitant nos réseaux d'informatrices. Aussi vous êtes pour nous désormais un objectif avec une mission claire, définitivement vous retourner pour faire de vous un objet docile et efficace sous l'image rassurante en costume cravate de dirigeant. Nous avons votre dossier. Nous savons que vous aimez le latex, le piercing, les tatouages. Nous surveillons toutes vos recherches sur internet, c'est facile nous avons un espion sur place ! Nous avons donc conçu pour vous, sur le conseil de votre maîtresse dont l'audace nous a surpris, un programme spécial, unique. Il devrait parfois vous faire plaisir, mais souvent aller bien au-delà de vos rêves pour devenir un réel cauchemar. Au début, c'est toujours dur. Après vous en tirerez parfois du plaisir, mais vous verrez que le jeu masochiste rencontre vite ses limites quand il ne s'agit plus d'un jeu, mais surtout nous aurons accompli notre mission. Au fond, apprenez que votre plaisir nous indiffère au moins autant que le nôtre vous est ignoré depuis des millénaires. C'est ce que vous souhaitez, non ? J'oubliais : encore un mot, le " traitement " que vous allez subir dans notre établissement n'est pas réversible. Vous ne pouvez plus échapper à votre désir qui va se confondre désormais avec votre destin".

3. Premiers traitements

Ces mots résonnaient encore dans sa tête comme une sentence sans appel quand il fut conduit toujours attaché sur le lit métallique mobile à travers de longs couloirs. Immobilisé dans une pièce dont il entendit la lourde porte se refermer, il fut laissé seul pendant de longues heures, cette attente le laissant entre sommeil, rêve éveillé et conscience agitée. Puis la porte se rouvrit, et brutalement, on lui arracha la cagoule de latex pour l'exposer en pleine lumière. Ebloui par l'intensité de la lumière, il découvre qu'il est au milieu d'une salle équipée comme une salle d'opération. On lui remet immédiatement un bandeau en latex qui ne laisse passer aucune lumière alors qu'entre dans la pièce, dans un bruissement de latex, une femme dont il reconnaît la voix, N°1.
- " C'est à nouveau moi. Vous ne vous êtes pas trompé, vous êtes bien dans une salle d'opération. Nous allons effectivement à la demande de votre maîtresse procéder à quelques modifications corporelles sans danger, dans cette première étape, pour votre santé ni votre intégrité physique ; il est encore trop tôt pour envisager un type de traitement disons plus radical. En premier lieu vous allez être intégralement rasé pour éliminer toute forme de pilosité, vous savez, ce genre de traitement que doivent régulièrement subir les femmes pour vous plaire. Vous profiterez ainsi pleinement du contact avec les vêtements latex que nous vous avons préparé et qui composeront exclusivement votre garde-robe. Ultérieurement, vous serez épilé au laser afin d'éviter la repousse, mais seulement sur le pubis, le périnée et le torse. Puis nous allons vous poser quelques pièces métalliques dans le corps, des piercings plus intensifs que ceux qui sont effectués dans le commerce.Enfin, vous allez être tatoué en plusieurs endroits de marques qui ne laisseront plus désormais aucun doute sur votre statut d'esclave. Vous ne verrez aucune de ces opérations car désormais vous serez maintenu en permanence dans l'obscurité. par divers moyens le plus facile étant une cagoule en latex épais Trois mois suffisent généralement à désorienter nos patients, qui perdent le sens du temps et de l'espace, et parfois de l'équilibre, comme les astronautes. C'est une nuit très longue, mais rassurez vous sans séquelle physique irréversible. Moralement c'est autre chose. Vous allez vivre le sentiment d'être devenu aveugle, et douter de votre capacité à retrouver un jour la vue car nous pouvons toujours changer d'avis, certains esclaves demandant à être rendus définitivement aveugles pour ne plus voir le monde qu'ils ont créé. Nous avons eu ici des cas fameux. En revanche, vous allez exacerber vos autres sens, comme l'odorat et le toucher et retrouver la sensibilité de votre peau que vous avez oubliée depuis votre prime enfance, comme beaucoup d'autres choses. Enfin, nous allons vous soumettre périodiquement à des expériences de surdité totale en bruit rose. Désagréable, j'en conviens, mais très désorientant. Généralement la plupart de ces opérations se fait sous anesthésie, mais votre maîtresse a spécifié que tout devait être fait pour vous sans anesthésie. Je le regrette sincèrement pour vous mais nous devons strictement respecter notre contrat. Je vous laisse donc entre les mains de mon équipe dont vous apprécierez j'en suis sûr le professionnalisme... ".

N° 1 ressort de la pièce alors qu'il sent autour de lui s'affairer plusieurs personnes. Puis on lui attache chevilles et poignets de part et d'autre du lit métallique à des crochets extérieurs. Il sent alors une tondeuse électrique remonter le long de la jambe gauche, sur le pubis pour redescendre sur la jambe droite. Le mouvement se renouvelle à plusieurs reprises et au contact de la tondeuse succède celui de la lame froide du rasoir. Les jambes et le sexe sont rapidement dégagés, puis vient le tour du torse, la disparition de sa toison créant une sensation de froid, enfin c'est le crâne qui est dégagé rapidement. On lui enlève le bandeau pour raser les sourcils et les cils puis on le retourne sur le ventre pour parachever cette mission de nettoyage général. Au bout d'une trentaine de minutes il est totalement dépourvu de poils et de cheveux, totalement nu. A ce moment il sent le contact d'un jet violent d'eau glacé qui lui est appliqué sur tout le corps dans le dos, puis à nouveau sur le ventre, avant qu'une jet d'air brûlant le sèche.

Puis la pièce se vide à nouveau de ses occupants pour le laisser seul. N° 1 revient au bout de quelques dizaines de minutes. " Et bien vous voilà un homme neuf et propre. C'est bien, nous continuerons cet exercice jusqu'à ce que le traitement fasse son effet définitif. Nous allons désormais procéder aux différents piercings dont je vous ai parlé. Il faut en général deux mois pour obtenir une cicatrisation complète, comme nous opérons en milieu stérile, et nous avons des procédures plus efficaces qui ramènent à moins de quatre semaines la cicatrisation. Pendant cette période, il ne vous sera demandé aucun exercice. Vous serez conduit après l'opération dans une cellule où vous serez privé de tout contact extérieur et de toute stimulation. Votre alimentation sera liquide. Vous recevrez quotidiennement une dose nécessaire de rayons ultraviolets. Vous serez maintenu nu et libre de liens, mais votre cellule est un cube de deux mètres de côté qui laisse peu de place à la découverte. C'est très bien équipé vous verrez ! Ne vous inquiétez de rien : vos excréments seront automatiquement détectés et nettoyés, ainsi que vous-même. La température de la cellule est réglée pour créer selon notre programme une alternance stimulante de températures élevées et de refroidissements brutaux. Vous serez régulièrement douché par des jets intenses, de température également variable. Le cube tourne lentement sur lui-même et s'incline sur son axe jusqu'à 10° pour créer un effet permanent de désorientation. Vous perdrez ainsi graduellement le sens de l'équilibre, comme lors d'une longue croisière en voilier. De vraies vacances sans souci, non ? Je vous laisse à nos chirurgiens… "

4. La séance de piercings

Depuis vingt ans, le piercing a pris une place courante dans la vie des adolescents des pays occidentaux, et ne choque plus guère. La ménagère de moins de cinquante ans s'y est également mis plus récemment. Les studios de piercing se multiplient dans les villes, ouvertement. Toutefois, malgré cette démocratisation, le piercing demeure une marque profonde et symbolique dans l'univers sado-masochiste. C'est bien de ce piercing là, intense, permanent, touchant l'exercice des fonctions sexuelles que l'Institut pratiquait . Etendu sur la table d'opération, il sentait s'affairer autour de lui trois personnes vêtues des tuniques bleues habituelles en ce lieu, rassemblant des instruments et objets métalliques divers, pinces, aiguilles, encore sous leur emballage plastique stérile, ce qui le rassurait.

L'une des personnes prit la parole. Une femme, avec un accent slave.

" Suivant les instructions que nous avons reçues, nous allons.procéder successivement à plusieurs piercings. D'abord, les seins, puis le pénis, les testicules et le périnée. Comme vous ne serez pas anesthésié, nous vous demandons votre coopération. Ceci doit être un acte conscient, vous savez, c'est un moment important. Les anneaux que vous allez désormais porter sont en acier chirurgical et titane, résistants à toute tentative de découpage, et seront soudés pour ne pouvoir être enlevés


5. Le martyre de San Sebastian

Le travail du tatoueur était lent et méticuleux. L'ouvrage était ambitieux. Une copie du tableau de Greco, le martyre de San Sebastian, dessinée sur 40 centimètres de haut, entre les deux omoplates jusqu'au creux des reins… A raison de deux heures par jour, il s'agissait de plusieurs semaines de travail. L'immobilité était indispensable et, pour chaque séance, il était attaché à plat ventre sur une sorte de table d'opération, bras et jambes sanglés. Et il portait toujours l'inévitable cagoule totalement opaque de latex noir qu'il n'avait pas quittée depuis son arrivée, confiné dans l'obscurité. Au terme de chaque séance, il était raccompagné à travers les couloirs de l'institution dans sa cellule verticale, totalement privé de toute stimulation visuelle. Attaché verticalement dans un épais sac de latex dont il sentait l'emprise sans jamais l'avoir vu, respirant à travers un masque à gaz fixe sur sa cagoule, Il avait désormais perdu tout sens du temps, du jour et de la nuit, du sommeil et de l'éveil, mais son corps connaissait l'alternance brutale de la chaleur torride et du froid intense que lui infligeait le système de climatisation raffiné de sa cellule.

Entre les séances de tatouage, il subissait également des séances d'épilation définitive du pubis, du pénis et du périnée, ainsi que du crâne. Sa maîtresse avait consenti à lui laisser, dans une première étape, les sourcils. L'exercice, bien qu'accéléré, prenait également plusieurs heures par jour. Enfin, au bout de près de deux mois de préparation intense, le temps fut venu de l'installation des piercings.

Transporté dans la salle d'opération, toujours privé de la vue par la cagoule, il fut allongé sur un table et à nouveau sanglé. Dans un bruissement de latex, il reconnut le pas ferme de la maîtresse des lieux au martèlement de ses bottes sur le carrelage du sol….

" Bonjour " dit-elle avec enjouement, " J'espère que votre séjour ne nous déçoit pas. Nous mettons tout notre talent et notre technologie au service de nos pensionnaires. Nous allons passer à une nouvelle étape de votre conditionnement, conformément aux instructions de votre maîtresse accompagnés de nos précieux conseils. Je dois d'abord vous féliciter pour le chemin parcouru. Votre tatouage est absolument superbe. Certes nous n'avez pas encore pu l'admirer mais le choix de martyre de Saint Sébastien est avisé. Ce pauvre saint est devenu en quelque sorte le saint des masochistes tant l'expression de son regard face aux flèches qui le transpercent évoque plus la jouissance que la douleur… Ce thème a été repris par les communautés cuir de Californie et il ne s'est jamais autant vendu de reproduction de la représentation de son supplice. Il faut dire que les grands maîtres ont été nombreux à l'illustrer ! A croire qu'il y avait déjà dans le passé une clientèle intéressée ! Mais de là à porter cette image à même la peau il y a une chemin intéressant que vous êtes le premier à franchir "

6. Chasteté permanente

La confirmation du caractère inexorable de ce marquage lui est apparue non pas comme une catastrophe, ce qu'il aurait naturellement ressenti quelques semaines plus tôt, mais comme une étape initiatique de plus dans le cauchemar qu'il vivait depuis son arrivée et dont il n'imaginait pas les étapes ultérieures tant cette histoire rocambolesque échappait à tout scénario.

Il savait désormais que son désir l'avait conduit dans un tunnel obscur où se mêlaient effroi et désir, dégoût et attente. Il ne comprenait pas les mécanismes de cet enchaînement fatal, mais vivait chaque étape avec une sorte de détachement résigné mêlé de curiosité.

" Votre comportement nous étonne, ajoute-t-elle. Pas de révolte, jamais de question. Nous sommes surpris et ravis d'avoir entre les mains un sujet si exceptionnel. Et bien vous ne serez pas déçus par la prochaine étape. Je serai directe. Il s'agit de vous priver définitivement de l'usage de votre sexe. Vous serez désormais privé et pour toujours de jouissance classique chez l'homme, cet orgueilleux orgasme express dont vous êtes généralement si fiers… Nous allons vous installer une cage emprisonnant pénis et testicules dans un écrin de fibre de carbone. Cela présente beaucoup d'avantages…. Mais si, vous avez de la chance ! Certains de vos prédécesseurs ont eu à porter des cages de chasteté beaucoup plus lourdes et encombrantes, en acier, rendant même la marche difficile… Pour vous, la pièce est très légère, elle est indétectable, ce qui vous évitera d'ennuyeuses questions aux contrôles d'aéroport, elle est très discrète à porter… même sous un maillot de bain… de toute façon votre tatouage attirera tous les regards ! Elle se compose de deux parties qui seront dans quelques minutes assemblées par collage. Aucun outil ne pourra les séparer sans dégrader irrémédiablement le trésor qu'elles enserrent ! J'ajoute que nous avons pris soin d'insérer sur la face interne une série de pointes métalliques qui feront en sorte que toute érection, tout mouvement brusque du pénis sera ressenti comme une douleur sérieuse. Ces pointes sont également des électrodes reliées à une micro-pile et à une commande à distance. Vous pourrez ainsi être " orienté " par vos instructeurs au moyen de décharges électriques d'intensité variable dans le sens voulu pour obtenir un comportement parfait d'esclave.

Auparavant, nous allons vous installer un anneau qui sera lui même collé dans la fibre de carbone. Cet anneau soudé est en titane, également difficile à retirer… Enfin, vous serez tatoué sur le pubis des initiales de votre maîtresse, mais également des armes de cet établissement au cas, possible, où votre maîtresse se lasserait de vous pour vous confier à notre garde. Et pour que nul n'en ignore, votre bas ventre sera également orné d'un magnifique " SLAVE " tatoué. Je vous souhaite bonne chance ! Mais je vous rappelle que tous ces ornements ne sont là que pour vous rappeler votre situation permanente d'esclave, ils ne représentant que le début de votre entraînement". Dès que toutes vos modifications corporelles auront été acceptées par votre corps, vous subirez l'entrainement latex et caoutchouc le lus intense que nous n'avons jamais administré à un patient volontaire… ou presque. Vous êtes déjà un sujet exceptionnellement masochiste et fétichiste, mais vous n'avez pas encore exploré vos limites.

Une fois son verdict énoncé, elle disparut dans le même bruissement de latex qui produisait chez lui une intense excitation.

L'opération fut brève. D'abord le percement du gland pour effectuer un classique prince Arthur, suivi de l'insertion de l'anneau. Rapide et efficace, c'est une opération sans douleur. Puis l'installation de la cage, à ses mesures, mais interdisant désormais toute érection. Les deux parties de la cage formant un écrin anatomique précis, tout mouvement lui était désormais impossible. Le collage fut rapide. Le tatouage de son pubis fut également rapide, moins d'une heure.

Puis les intervenants quittèrent la salle, le laissant seul, attaché sur la table d'opération, à méditer sur son sort. Définitivement le jeu était allé trop loin….En même temps, il acceptait son nouvel état. Il avait toujours dit par bravade qu'un esclave ne devait pas jouir, qu'il devait porter bien visibles les marques de son état… Et bien, c'était fait. La trappe s'était refermée. Il sentit son sexe se tendre dans son étui de carbone, sévère et chaud. Il savait que désormais toute érection lui serait interdite, toute éjaculation également. Son plaisir ne serait trouvé que dans la douleur, l'humiliation, le port permanent des vêtements en caoutchouc et latex qu'il affectionnait tant au point d'accepter de renoncer définitivement à tout autre plaisir.

Il pressentait que cette fois il ne s'agissait plus d'un jeu. Sa vie avait basculé dans un esclave définitif dont il ne sortirait certainement pas, dans ce château ou ailleurs. On lui faisait croire qu'il pourrait retrouver une vie normale. Mais cette fois sa volonté était défaillante. Il pensait qu'il n'aurait plus envie de se battre pour retrouver sa vie d'avant. Que seuls le latex, les modifications corporelles, un traitement intense étaient de nature à lui générer le plaisir dont il serait à jamais privé par ailleurs. Il sombra dans le sommeil et ne tarda pas à imaginer des tortures intenses. Il avait lu que des esclaves allaient jusqu'à accepter de devenir volontairement aveugles, sourds, muets pour vivre le plus intensément possible leur état de domination absolue. Il rêvait de momification, il imaginait la cérémonie au cours de laquelle il serait enterré vivant au fond de ce pays inconnu. Il touchait le fond du désir le plus extrême. Pire encore peut-être.

 

ŠLE CERCLE BDSM 2010