PHILOSOPHIE D/S

Les jeux sexuels font partie intégrante de la vie érotique de plusieurs couples. Néanmoins, ils varient en fonction de l'âge, de l'expérience de vie et surtout de la disponibilité des partenaires. Toutefois, certaines choses sont immuables et quoi que l'autre fasse, si ses désirs ne sont pas assouvis, le plaisir reste à plat.

C'est souvent le cas de ceux et celles qui sont aux prises avec des fétiches particuliers. Sommes-nous tous et toutes un peu fétichistes?

Comment définir le fétichisme?

Il existe plusieurs définitions du fétichisme, mais celle qui est la plus juste nous amène sans aucun doute dans l'utilisation préférentielle, voire exclusive, d'objets inanimés pour s'exciter et avoir du plaisir sexuellement. Un fétichiste est donc un individu qui a besoin, afin d'obtenir une excitation sexuelle, d'avoir recours à l'utilisation d'un objet en particulier. Généralement, sans cet objet, le fétichiste ne connaît pas d'excitation sexuelle, donc pas d'érection ou une érection non suffisante et il se désintéresse rapidement de la personne avec qui il est censé avoir un rapport d'intimité. Souvent, le ou la partenaire du fétichiste s'apperçoit assez rapidement que quelque chose d'inhabituel se passe lors de la relation sexuelle. Rachel, une femme de 43 ans, nous fait des confidences au sujet de son dernier 'flirt': "J'ai rencontré Adam lors d'un 5 à 7 au bureau. Il m'a été présenté par une collègue que je ne fréquente pas, mais que je connais de vue. Il était super séduisant et très bien habillé.

Belles jambes et beaux pieds."

"Avec le recul, je peux analyser la situation! Maintenant je me souviens que, dès notre première rencontre dans un lieu public, il portait une attention particulière à mes jambes et surtout mes pieds. Il m'a fait des compliments à ce sujet d'ailleurs. Sur le coup, je me suis sentie flattée et ce n'est pas inhabituel, parce que j'ai la réputation d'avoir des belles jambes! Mais bref, tout de même! On s'est fréquenté pendant près d'un mois et un soir, il m'a invitée à monter chez lui. Nous avons voulu faire l'amour, mais c'était si compliqué que ça n'a pas fonctionné. Il avait continuellement besoin de caresser mes pieds, de les voir. Alors on devait adopter des positions bien particulières pour qu'il puisse toucher et sentir mes pieds. J'en ai eu marre et le lui ai dit que je ne me sentais pas bien; je suis partie. Je ne l'ai jamais rappelé. Honnêtement, je l'ai trouvé tordu."

Le fétichisme qui n'est pas partagé par les deux membres du couple fait souvent l'effet d'une douche froide pour le ou la partenaire car il ou elle se sent très 'objet' lors de la relation sexuelle. Il ou elle a l'impression que l'autre ne s'intéresse à lui ou à elle qu'à cause de cette particularité physique ou encore parce qu'il ou elle porte certains vêtements.

Différents types de fétiches.

• Fétiche portant sur des parties du corps (souvent le plus répandu): pieds, seins, fesses, jambes...
• Fétiche portant sur une particularité physique: absence de poils, couleur des cheveux, femmes enceintes...
• Fétiche portant sur un objet: vêtements, chaussures..
• Fétiche portant sur une action: raser les parties génitales, sucer les seins...
• Fétiche portant sur un trait de caractère: femme autoritaire, homme hautain...

Pour la plupart, ces fétiches sont considérés par ceux et celles qui les vivent, comme étant très handicapants pour la relation de couple intime et sexuelle. Le fétiche arrive bon premier et le fétichiste ne parvient que difficilement, lorsqu'il le peut, à une excitation sexuelle en dehors de ce qui l'excite. Le ou la partenaire se sent exclu(e), utilisé(e) et si le couple ne remédie pas à la situation, c'est le début de la fin. Pour un bon nombre de fétichistes, seule la thérapie et beaucoup de travail viennent à bout de cette lutte au quotidien. Ne restez pas seul et allez chercher de l'aide si vous en sentez le besoin ou si vous vous sentez dépassé par les événements. Le fétichisme ne se règle pas tout seul. Il peut même prendre des proportions gigantesques avec le temps. Alors, si vous souffrez de la situation, n'hésitez pas à aller chercher de l'aide.

Source:
Par Julie Pelletier
Jounal de Montréal. Page 30
Dimanche, 20 mars 2005