Pathologie: Science des causes et
des symptômes et de l'évolution des maladies. (Le petit
Larousse 1995)
Catharsis: Méthode psychothérapeutique
reposant sur la décharge émotionnel liée à
l'extériorisation du souvenir d'événements traumatisants
et refoulés.(Le petit Larousse 1995)
Attache mes chevilles avec ta corde
de coton blanc pour que je ne puisse marcher. Attache mes poignets pour
que je ne puisse te repousser. Place-moi sur le lit et enroule ta corde
sur ma peau pour qu'elle m'agrippe. Maintenant je sais que je ne peux
m'échapper et que je dois me soumettre à ta bouche, langue
et tes dents, tes mains, tes mots et ton désir. J'existe seulement
comme ton objet, exposé à tout.
Pour 10 personnes qui ont lu ces lignes,
une personne ou plus a déjà expérimenté avec
le sadomasochisme (S & M), qui semble être plus populaire parmi
les gens de la classe moyenne et de la haute classe moyenne, selon certains
psychologues et ethnographe qui ont étudié le phénomène.
Charles Moser, Ph.D., M.D., de l'Institute for Advanced Study of Human
Sexuality à San Francisco, a fait des recherches dans le milieu
S & M pour comprendre les motivations et les raisons pour lesquelles
que des gens demandent d'être ligotés, fouetté et
floggé. Les raisons sont aussi surprenantes que variées.
Pour James, le désir fut apparent
quand, enfant, il jouait à des jeux de guerre, il espérait
toujours d'être capturé. "J'avais peur d'être
un malade!" qu'il dit, mais il ajoute, grâce à son expérience
de la scène: "Je remercie les Dieus du cuir d'avoir trouvé
cette communauté!"
Dans son cas, c'est la scène
qui a trouvé James. Pendant une soirée dans un collège,
un professeur l'a choisi. Elle l'a amené chez elle, l'a ligoté
et lui a dit qu'il était vilain d'avoir ces désirs, même
si elle était à satisfaire ses besoins. Pour la première
fois, il a ressenti ce qu'il avait tant imaginé et ce qu'il avait
lu dans tous les manuels S & M qu'il avait réussi à
trouver.
James, un père et un administrateur,
qui a une personnalité de type "A", très en contrôle,
travailleur, intelligent, exigeant. Son énergie est évidente
dans son visage, sa posture et sa voix. Quand il est dans une scène,
ses yeux changent et une douce énergie traverse son corps, à
travers lui, comme s'il s'était injecté de l'héroïne.
Avec chaque coup du flogger, son corps se raidit pour un instant et ensuite
il tombe dans un calme profond, une paix encore plus grande, en attente
des ordres de sa Maîtresse. "Certains doivent être ligotés
pour être libres!" qu'il dit!
L'expérience de James illustre
que la pratique du sadomasochisme inclut une relation de pouvoir non balancé,
est établie par l'utilisation de jeu de rôle, de ligotage
et/ou de douleur. La composante essentielle n'est pas la douleur ou le
ligotage mais de savoir que quelqu'un d'autre a le contrôle total
sur l'autre, décidant de ce que cette personne entend, fait, touche,
sent et ressent. Nous entendons parler d'hommes qui prétendent
être des petites filles, de femmes ligotées dans un corset
de cuir, de gens criants de douleur à chaque coup du flogger ou
quand ils sont enrobés de cire chaude. Nous en entendons parler
parce que ça arrive dans les chambres à coucher et dans
les donjons à travers le pays.
Pour plus d'un siècle, les gens
qui faisaient des activités de ligotages, de douleurs et d'humiliations
pour des plaisirs sexuels étaient considérés comme
étant malades mentales. Dans les années 80, le American
Psychiatric Association a enlevé la catégorie du S &
M dans leur manuel Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders.
Cette décision, comme celle aussi d'enlever la catégorie
de l'homosexualité en 1973, est un grand pas face à la société
et pour les gens qui ont des désirs sexuels non traditionnels.
La nouveauté est que ce genre
de désir est considéré de plus en plus normal par
les experts, voir même souhaitable pour la santé, à
cause de son potentiel psychologique. Le S & M, selon ce que les experts
croient, offre une "soupape" pour relâcher toute cette
énergie émotionnelle et sexuelle, ce qui n'est pas possible
pour certains dans le sexe traditionnel. "La satisfaction provenant
du S & M est quelque chose de bien plus grand que provenant du sexe!"
explique Roy Baumeister, Ph.D., un psychologue social du Western Reserve
University. "C'est un relâchement émotionnel total."
Malgré que les adeptes rapportent
que leurs sex est toujours meilleurs après une scène. "Le
but du S&M n'est pas de finir dans un orgasme mais de finir en catharsis."
Le S & M n'est plus une pathologie.
"Si un enfant en bas âge
est témoin d'un acte sexuel entre adultes, cet enfant verra inévitablement
l'acte sexuel comme une"punition" ou un acte de soumission dans
un sens sadistique."
--Sigmund Freud, 1905
Freud a été un des premier
à discuter de S&M à un niveau psychologique. Durant
ses 20 années qu'il a exploré le sujet, ses théories
n'ont pas cessé de se croiser, créant un labyrinthe de contradictions.
Par contre il a maintenu une constante; le S & M est pathologique.
Freud affirme que les gens deviennent
masochistes pour régulariser leurs désirs de dominer sexuellement
les autres. Le désir de se soumettre provient de ce sentiment de
culpabilité du désir de vouloir dominer. Il affirme aussi
que le désir de faire du S & M se créer quand un homme
veut assumer le rôle passif de la femme avec du ligotage et de la
douleur pour représenter la castration, la pénétration
et même de donner naissance.
Le point de vue que le S & M est
pathologique a été abandonner par la communauté psychologique.
"Le sadisme sexuel est un vrai problème, mais est un phénomène
différent du S & M" , affirme Luc Granger, Ph.D., à
la tête du département de psychologie de l'Université
de Montréal, qui a créé un programme intensif pour
le traitement des agresseurs sexuels, à la prison de La Macaza
au Québec. Il a aussi fait des recherches dans la communauté
S & M; "C'est deux populations très différentes!"
affirme M. Granger. Le S&M est l'échange négocié
du pouvoir avec des participants consentants, tandis que le sadisme est
dérivé du plaisir a infligé de la douleur, ou de
complètement contrôler une personne non consentante.
Lily fine, une Dominatrice professionnelle
qui enseigne des ateliers S & M à travers l'Amérique
du Nord explique: " Je vais vous donner de la douleur, mais jamais
je vais vous blesser; jamais je vais vous frapper trop fort, jamais je
vais vous pousser trop loin ou encore vous donner une infection."
Malgré des recherches indiquant
que le S & M ne cause pas de blessure réelle et qu'il n'est
pas associé avec aucune pathologie, les successeurs de Freud en
psycho-analyse continuent d'utiliser un discoure à teneur de maladie
mental quand ils discutent à propos du S & M. Sheldon Bach,
Ph.D., professeur de psychologie à l'Université de New York
et supervisant des analyste à la Société Freudienne
de New York maintiens que les gens sont "accroc" au S &
M. Ils ont des compulsions d'être abusé "analement"
ou encore de devoir ramper sur leurs genoux et de lécher une botte
ou un pénis....ou pire encore! Docteur Bach affirme: "Le problème
est qu'ils ne peuvent pas aimer. Ils sont à la recherche de L'amour
et le S & M est l'unique façon pour eux de pouvoir faire ces
recherches, à causes qu'ils sont pris dans une situation à
saveur sadomasochiste avec un parent."
Le rapport entre les souvenirs d'enfants
et le sexe adulte.
"Je peux explorer des aspects
de moi-même que je ne peux explorer d'une autre façon et
cela, même si je suis dans un jeu de rôle, je me sens plus
en contact avec moi-même."
--Leanne Custer, M.S.W., conseillière
en SIDA
Meredith Reynolds, Ph.D., membre du
Sexuality Research Fellow fox thé social Science Research Council,
confirme que les expériences de l'enfance forment l'identité
sexuelle.
"La sexualité n,est pas
une chose qui arrive seulement à la puberté" qu'elle
affirme. "Comme n'importe quelle facette de la personnalité,
la sexualité se développe à la naissance et se développe
dans une direction donnée, pendant la vie d'une personne."
Dans ses recherches sur l'exploration
sexuelle chez les enfants, Reynolds a démontré que, même
si les expériences de l'enfance affectent sa sexualité rendue
adulte, les effets disparaissent avec l'expérience sexuelle. Par
contre, chez certains, ces souvenirs de l'enfance resteront, créant
une relation entre ces souvenirs d'enfance et le jeu sexuel adulte. "Dans
ces cas", affirme Reynolds, " les souvenirs d'enfance ont affecté
quelque chose dans la personnalité, qui a son tour a affecté
l'expérience adulte."
La théorie de Reynolds nous
aide à développer une plus grande compréhension du
désir d'être le manipulateur du fouet ou encore un esclave
léchant les bottes. Par exemple, si on a montré à
une enfant de ressentir de la honte à la vue de son corps et de
ses désirs, elle peut apprendre à ce "déconnecter"
de son corps et de ses désirs. Même en vieillissant et en
acquérant plus d'expérience, sa personnalité va avoir
un besoin de garder cette déconnection. Le S & M peut être
un pont. Pour elle, de se retrouver nue sur un lit, ligotée aux
poteaux du lit avec des liens en cuir, elle est forcée à
devenir complètement sexuelle. Les liens, la futilité de
se débattre, la douleur, les mots du Maître, lui disant qu'elle
est une belle esclave, ces indices permettent à son corps de se
connecter avec sa personnalité sexuelle, ce qui avait été
difficile pour elle, lors de l'acte sexuel traditionnel.
Marina est un exemple parfait. Depuis
l'âge de 6 ans que l'on attendait d'elle de réussir dans
les sports et à l'école. Elle a apprise à focaliser
sur la réussite comme une façon d'ignorer ses émotions
et désire. "J'ai apprise très jeune que les désires
sont dangereux." qu'elle dit. Elle a comprise le message dans le
comportement de ses parents: Sa mère, dépressive, qui laissait
toujours ses émotions prendre le dessus, son père, un homme
compulsif à propos de sa santé, étant obsédé
par sa diète. Quand Marina a commencé à avoir des
désirs sexuels, ses instincts, cultivés par son éducation,
trouvaient ces émotions trop inquiétantes, trop dangereuses.
"Je suis devenue anorexique, et quand vous êtes anorexique,
vous n'avez pas de désire sexuels." qu'elle dit: "tout
ce que votre corps ressent, c'est la panique."
Marina n'a jamais eu de désir
pour le S & M jusqu'à ce qu'elle devienne adulte et soit en
mesure de contrôler son anorexie. "Une soirée, j'ai
demandé à mon partenaire de mettre ses mains autour de mon
cou et de m'étrangler. J'étais si surprise de m'entendre
dire ces mots!" qu'elle affirme. Si elle donne le contrôle
total sur son corps à son partenaire, elle sent qu'elle peut se
donner la permission de se sentir sexuelle, sans les hésitations
et la déconnections qu'elle ressentait parfois lors du jeu sexuel.
"Il n'était pas intéressé par ce genre de chose,
mais maintenant, je suis avec quelqu'un qu'il l'est!" Qu'elle dit.
"Le S & M rend notre sexe vanille meilleur, car, nous nous faisons
mutuellement confiance sexuellement et nous pouvons communiquer mieux
ce que nous voulons."
S'échapper de l'Égo moderne.
" Tout comme l'alcool, l'abus
dans la nourriture ou la méditation, le sadomasochisme est une
façon pour que les gens oublient à propos d'eux-mêmes.
--Roy Baumeister, Ph.D., professor
of psychology, Case Western Reserve University
C'est dans la nature humaine de maximiser
l'estime de soi-même et le contrôle: Ceci est deux principes
généraux qui gouvernent l'étude de soi-même.
Le masochisme est contraire à ces principes, donc, un intéressant
casse-tête pour Baumeister, qui a consacré sa carrière
à l'étude du soi et de sa propre identité.
A travers l'analyse de lettre S &
M jusqu'à l'analyse de différentes variations de magazines,
Baumeister croit que le "masochisme" est une série de
technique pour aider les gens pour perdre temporairement leurs identités
normales. Il raisonne que " l'Égo moderne est composé
d'une structure incroyablement élaborée, ou notre culture
met de plus en plus de pression sur l'individu, beaucoup plus que n'importe
quelle autre culture dans l'histoire. Cette pression sur l'individu augmente
le stress associé avec les attentes et de devenir la personne souhaitée.
Cette possibilité de perdre temporairement cette identité
"normal" devient très alléchante. Baumeister dit:
"que c'est une des raisons pourquoi les gens se tournent vers le
S& M."
"Rien n'est important, excepté
toi, moi et le son de ma voix." Lily Fine parle à cet homme
d'affaire, ligoté et exposé qui lui a supplié de
recevoir une fessé avant le déjeuner. Elle lui parle lentement,
le faisant patienter pour chaque syllabe, le forçant à focaliser
sur elle, flottant dans l'anticipation des émotions qu'elle va
créer en lui. Les anxiétés, le stress des hypothèques,
de ses associés ou encore des délais d'expirations disparaissent
tous à chaque fois que le flogger touche sa peau. L'homme d'affaire
est réduit à cette créature existant seulement maintenant
ici, ne ressentant que la douleur et le plaisir.
"Je suis intéressée
de manipulé ce qui est dans la tête," affirme Lily;
"Le cerveau est la plus grande zone érogène!"
Dans une autre scène S &
M, Lily ordonne à une femme de se déshabiller et ensuite,
l'habille seulement que d'un bandeau sur les yeux. Elle ordonne à
la femme de ne pas bouger. Lily prend un mouchoir et ensuite le déplaçant
légèrement sur le corps de la femme à différents
endroits et à différentes vitesses, en variant l'angle.
Quelque fois, le tissu touche à peine le corps et les seins de
la femme, d'autre fois, elle fait des tourbillons avec le mouchoir sur
le dos en descendant. "La femme frissonne, elle ne sait pas ce que
je lui fais, mais elle semble apprécier!" affirme Lily.
La théorie de "perdre son
identité" est supporté par un idée appelé
"analyse d'encadrement (frame analysis), développé
par feu Irving Goffman, Ph.D. Selon Goffman, malgré la conception
populaire de ce que le S & M peut être sombre et orgiaque, le
S & M a des règles complexes, des rituels et une dynamique
qui crée cet encadrement autour de l'expérience S &
M.
"Cet encadrement suspend la réalité.
Il crée des attentes, des normes et des valeurs qui rendent ces
situations différentes de la vie quotidienne." confirme Thomas
Weinberg, Ph.D., un sociologiste au "Buffalo State College"à
New York et est l'éditeur du "S & M: Studies in Dominance
& Submission (Prometheus Books, 1995)."
À l'intérieur de cet
encadrement, les gens sont libres d'agir et de ressentir librement d'une
façon qu'ils ne pourraient pas faire normalement.
Le S&M fait parti du continuum
sexuel.
Le S & M a inspiré la création
de plusieurs théories psychologiques en plus de ceux déjà
discutés ici. Avons-nous besoin d'autant de théorie? Peut-être
que non. Selon Stephanie Saunders, Ph.D. director associé du "Kinsey
Institute for Research in Sex, Gender and Reproduction" à
l'université de l'Indiana, " plusieurs comportements sont
examinés à cause qu'ils sont perçus comme marginal,
sont en réalité, faisant parti du continuum de la sexualité
et du comportement sexuel.
Après tout, les ingrédients
d'une bonne scène S & M sont; la communication, le respect
et la confiance, ingrédient qui sont les mêmes dans un le
sexe traditionnel. Le résultat est le même, un sentiment
de relation à son corps et à soi-même.
Laura Antoniou, un écrivain
qui a ses ouvrages à propos du S & M, publié par Masquerade
Books à New York, explique ceci d'une autre façon; "
Quand j'étais enfant, j'avais des rêves S & M. je punissais
Barbie d'avoir été vilaine. Je ligotais Barbie, je dominais
GI Joe. Le S&M est tout simplement ce qui m'exite.
L'utilisation du fouet réfléchi:
se rendre plus loin que les barrières du jeu sécuritaire.
Le S & M peut être une activité
qui peut être psychologiquement saine. Sa devise est: Sécuritaire,
sain et consensuel. Par contre, à certaines occasions, les choses
vont plus loin que prévue.
Abus
Il est rare que cela arrive, mais des
fois, le Dominant (top) devient tellement "intoxiqué"
par le pouvoir créé par la soumission, qu'il en oublie de
contrôlés le traitement fait à sa soumise. "Je
les appelle les 'Natural Born Tops'" dit Lily Fine, "et je n'ai
pas de temps pour eux." Certaines personnes soumises désirent
être battues car elle a une très basse opinion d'elle et
croit qu'elle mérite d'être battue. Elles sont misérables,
sans réponses et absentes durant une scène. Dans ce cas,
le S & M cesse d'être un jeu et devient pathologique.
Limites
Un petit pourcentage de gens amène
d'une façon erronée, la S & M dans d'autre facette de
leurs vies. "la majorité des gens qui pratiquent le S &
M sont dominants ou soumis dans des situations très spécifiques,
et malgré, que, dans leurs vies, ils doivent prendre toutes sortes
de rôles différents." Affirme Luc Granger, professeur
de psychologie. Il continue; " Si la seule façon qu'une personne
peut avoir une relation avec une autre est à travers une relation
sadomasochiste, cela indique qu'il y a probablement un problème
psychologique plus profond.
L'utilisation du S & M comme thérapie.
"Les gens confondent souvent le
fait de bien se sentir après une scène S & M avec l'idée
que le S & M est une thérapie, affirme le professeur de psychologie
Roy Baumeister. " Pour prouver que quelque chose est thérapeutique,
vous devez prouver qu'il y a des effets bénéfiques durables
sur la santé mentale....et il est très difficile de prouver
qu'une thérapie est thérapeutique." En terme mental,
le S & M ne vous rend pas plus en santé ou en pire santé
mentale.
Marianne Apostolides est l'auteur de
"Inner Hunger: A Young Women's Struggle through Anorexia and Bulimia
(W.W. Norton, 1996)."
Publication: Psychology Today
Date de publication:Sep/Oct 99
(Document ID: 417)
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