Histoires Des Invitées
Framm 8
Arkann
Veston, cravate, souliers cirés. Je portais lépée
au dos, fixée à un harnais fait pour un veston, et
mon arme à feu était dans un holster, hors de vue.
Je faisais fière allure. Javais lair prospère.
Assez pour quun imbécile tente de me voler. Cétait
arrivé hier. Javais été tellement surpris
de laudace ou du désespoir- de cet idiot quil
avait presque réussi son coup. Non, mais!
Prospère, je létais maintenant. Je dépensais
beaucoup sur un certain nombre de choses, mais jarrivais tout
de même à mettre la moitié de mon salaire de
côté, ce qui nétait pas rien.
Je fis mon appel. Le rendez-vous était fixé. Oh!
Que damusement! Mon patron tenait une soirée mondaine,
et voulait quil y ait beaucoup de gens. Je nétais
pas de service aujourdhui, mais javais été
invité
et javais accepté cette invitation
que jaurais normalement refusée.
Je fermai la porte derrière moi en sortant et laissai ma
marque après mêtre assuré quil ny
avait personne.
Je marchai dun pas résolu, passant au passage deux
chiens paresseusement couchés lun sur lautre,
langues pendues, haletant. Il faisait très chaud dans les
corridors du secteur, lair plus vicié que dhabitude,
un système de régulation de lair étant
en panne depuis plusieurs jours.
Je passai Alem qui était de garde aujourdhui. Il suait
abondamment, sirotait une limonade quil avait certainement
extorquée de deux enfants qui avaient leur petite table avec
plusieurs pots de limonade et la vendait à prix fort aux
passants. Considérant quil offrait probablement la
« protection » en échange, cétait
raisonnable. Il me jeta un bref regard, mais il avait trop chaud
pour faire bien plus.
Jatteignis éventuellement mon point de rendez-vous,
lappartement de Milène. Son appartement de « fonction ».
Je cognai à la porte et elle vint mouvrir.
« Bonsoir, Arkel. »
« Tu es ravissante, Amira, » je lui dis,
la contemplant.
Il y avait de la malice dans ses yeux, la malice de ce rôle
de prostituée indépendante forcée à
ce rôle, quasi esclave de son proxénète. Il
y avait aussi un profond plaisir, invisible, celui de Milène,
jouant ce rôle. Et puis il y avait le sourire de circonstance,
qui semblait si naturel, pas du tout forcé, son expression
enjouée capable de berner nimporte qui.
Je la tenais à bout de bras, pour mieux la saisir de mes
yeux. Elle portait un cheong-sam noir, brodé de fil rouge,
le col serré se mariant élégamment avec le
collier Zaltais quelle ne pouvait enlever. Ce cheong-sam aux
très courtes manches la couvrait de la gorge aux chevilles,
moulait ses formes parfaites, rehaussant sa poitrine, et mettait
en valeur ses hanches féminines. Elle le portait si bien
un effet très sexy, même si lon ne pouvait rien
lui reprocher, puisquil ny avait aucun décolleté,
aucune parcelle de dos dévoilée, et absolument rien
de reprochable. Enfin, tant quelle ne marchait pas :
le cheong-sam était ouvert sur le côté droit
pour lui permettre de marcher normalement, et lorsque cela se passait,
une bonne partie de sa jambe était dévoilée
jusquà mi-cuisse. Une jambe couverte par un bas noir
moulant des courbes excitantes. Elle savait comment dévoiler
cette jambe de manière particulièrement aguichante.
Des souliers à talon haut, noirs. Un maquillage exquis,
très discret. Mais plus que tout, il y avait ce halo flottant
au-dessus de sa tête, qui parlait de lange qui était
son père, lilluminait de cette douce lumière
rassurante.
Elle nétait aucunement surprise. Elle ne me connaissait
que trop bien. Elle
me fit entrer avec grâce, arriva
à contenir mes ardeurs assez longtemps pour me laisser la
prendre selon ses désirs. Je me retrouvai sur son lit, sur
le dos, Amira défaisant ma braguette et libérant mon
pénis, qui était déjà très ferme.
Plus que ferme.
Elle me connaissait trop bien, ne portait pas de petite culotte.
Elle me chevaucha, me prit en elle, prenant soin de ses vêtements,
de ne pas les friper. Nul doute quelle prendrait soin quils
ne soient pas tachés, même si jallais bien tenter
de la prendre en défaut sur ce point.
Elle me serrait si bien
le résultat de ces exercices.
Javais engagé les services dune courtisane réputée,
qui était maintenant spécialisée dans la formation
de jeunes escortes de luxe, et elle avait donné à
Milène, entre autres choses, une série dexercices
vaginaux à faire chaque jour. Des exercices qui lui procuraient
une force et un contrôle dévastateur. Elle utilisait
maintenant ces techniques, en me caressant, en me parlant, me disant
combien elle me trouvait gros en elle, combien elle avait du plaisir
avec moi, avec une honnêteté désarmante, une
touche dinnocence bien surprenante. Je la sentais monter,
dans sa voix, son expression, ses mouvements, son corps
Je savais que cétait un rôle, quAmira
la courtisane nétait quune version exquisément
jouée de Milène la prostituée, qui elle maurait
joyeusement étranglé si elle lavait osé
quelle ne prenait aucun plaisir, alors que Milène la
Paladin y trouvait tout ce quelle cherchait. Ce plaisir simulé
ne létait probablement pas
Avec Milène la prostituée, laffaire aurait
été vite conclue. Mais Amira la courtisane
était
une toute autre créature. Chaque rencontre devait être
inoubliable, afin denfoncer davantage en sa victime les crocs
qui lieraient son client à elle en une relation qui dépasserait
celle dun simple client. Une sorte de relation amoureuse passionnée
et à temps partielle qui serait réelle dun côté,
et simulée de lautre. Il fallait que le client brûle,
ne pense quà la prochaine rencontre. Cette courtisane
que javais engagé pour la former avait soutiré
des sommes importantes de ses « amoureux »
fortunés au travers de sa longue carrière. Elle avait
imposé à Milène sa conception de la perfection,
et jétais heureux dadmettre que je navais
jamais dépensé mon argent aussi bien.
Elle me fit durer, elle me fit brûler
à men
faire oublier de lui jouer un tour, le moment venu. Elle me fit
durer, résistant mes efforts de conclure avant que cela lui
plaise
mais ne me fit pas éterniser. Un savant mélange
danticipation, et de récompense. Un moment elle me
parlait
et puis lautre ses yeux sécarquillaient,
et elle jouissait, émettant de petits sons, son corps se
raidissant
« Arkel
»
Une étreinte mouillée. Je la sentais jouir. Elle
mentraîna dans son sillage, de manière irrésistible.
Puissamment.
Elle maccompagna dans mon plaisir, dune manière
quelle navait jamais fait avec son rôle de prostituée
à 50 ducats. Elle jouissait, me faisait sentir que moi seul
était capable de la faire jouir ainsi, que cet orgasme était
puissant. Et je prenais, vidais mes couilles en elle, paresseux
comme un pacha, me laissait faire.
Elle prolongea mon plaisir. Jamais, jamais je navais dépensé
mon argent aussi bien que lorsque javais engagé cette
spécialiste pour lentraîner.
**
« Arkel
» Il y avait une surprise dans
cette voix onctueuse qui me tapait tant sur les nerfs. Mon patron,
un aristocrate consanguin et taré qui avait hérité
de sa fortune. Il avait des manières sophistiquées,
un ton de voix parfaitement mesuré, qui criait à tous
à quel point il était meilleur que tout le monde.
Il adorait être bon prince, affable et courtois, surtout auprès
des dames.
Je fis les introductions dusage. Amira
Amira allait
me faire du trouble, je le sentais déjà, par pur instinct
de contradiction. Amira ne savait pas, mais Milène était
consciente à quel point je navais pas beaucoup destime
pour mon patron. Et elle allait tricher. Déjà, mon
aristo était sous le charme, sans même quAmira
nait à sortir de son chemin.
Ça allait être le cas pour au moins la moitié
des hommes ci-présent : illuminée par son auréole,
gracieuse et belle comme elle létait, aucune des autres
beautés présentes ne pouvaient légaler.
Le gratin du secteur. Des clients potentiels, riches et puissants.
Mon patron était profondément impressionné.
Les autres personnes aussi. Et tout le monde savait. Savait quAmira
était une escorte, car jamais une personne comme elle ne
se serait associée à un type comme moi à moins
dy être obligée. Je la sentais vibrer, même
si rien de cela ne paraissait. Tout comme moi, elle pouvait lire
la spéculation à peine voilée sur les visages,
pouvait deviner les questions
était-elle réellement
disponible pour de largent? Couchait-elle avec ses clients?
Se laissait-elle enculer? Quétaient les limites? Combien
en coûtait-il pour les repousser? Était-elle aussi
bonne au lit que son apparence le suggérait?
Des aristocrates, des gens puissants, des gens riches. Des personnes
habituées à obtenir le meilleur, à se faire
dire oui.
Une entrée gracieuse, contrastée. Elle, dapparence
si gracieuse
et moi, dapparence rustre, même avec
mon complet. Lépée au dos naidait pas,
ni ma barbe de trois jours, mais la noirceur de mon halo aurait
à lui seul fait le travail. Oh! Mais que certains auraient
pâlis de savoir qui elle était réellement.
Je me laissai aller. Jétais excité par cette
convoitise que je lisais dans les yeux des convives, par la manière
avec laquelle Milène était fouettée par ce
rôle quelle jouait si exquisément.
Au cours de la soirée, séparé de Milène,
mon patron, entouré de plusieurs autres, me demanda ouvertement
comment je lavais trouvée, quels étaient ses
prix. Tout aussi crassement, je lui répondis, sans aucun
égard pour cette compagne temporaire, réagissant avec
ce manque de classe attendu dun homme maudit dun halo
noir.
Discutant avec dautres, Milène nentendait rien.
Elle navait pas besoin. Il ny avait quà
entendre les rires, les courts regards jetés en sa direction,
la convoitise, pour faire un et un. Elle nétait pas
la seule. Les femmes avec qui elle discutait
Mauvais calcul, celui que javais fait. Elle sexcusa,
vint en ma direction avec cette démarche féline qui
éveillait lalarme en moi. Son sourire était
trop innocent, son air trop enjoué. Je lavais traitée
comme jaurais traité Milène la prostituée,
et non comme Amira lescorte de luxe, due certains égards.
Cette gifle bien sentie que jallais recevoir était
méritée.
Mauvais calcul, encore.
« Arkel, je ne me sens pas très bien. Allons
prendre lair. » Elle me dit cela en magrippant
le poignet droit dune manière en apparence légère,
mais je la sentais prête à appliquer une pression sévère
en un point qui me causerait une douleur aiguë si je mavisais
de ne pas coopérer. Lavais-je indisposée à
ce point?
Un sourire, quelques mots, et nous nous dirigions vers le jardin.
Mon patron avait hérité de cette grande maison dotée
de ce luxe extrême quétait un grand jardin à
la surface de lhabitat. Comme toujours lorsque je sortais,
linfini vide du firmament au dessus de moi me fit tituber
légèrement. Jaimais être dehors, respirer
un air qui nétait pas recyclé, mais ce luxe
était bien rare, et pas entièrement confortable.
« Amira, je- »
« La ferme. » Pas dinflexion dans sa
voix, comme lorsquelle était furieuse et se contrôlait.
Avais-je été assez odieux pour dépasser ses
bornes? Mieux valait coopérer. Pas un mot de ma part.
Elle s'attaqua à la fermeture éclair de mes pantalons
avec des doigts fébriles et je compris alors ce qui se passait;
avec un grand sourire, je la tournai et la plaquai fermement contre
le mur, mes doigts soulevant le coté de son cheongsam, révélant
son sexe nu...
Mauvais calcul, encore une fois..
Ses yeux riaient, moqueurs; la vengeance est douce au coeur du
Paladin. Elle tourna les yeux, regard empli d'espoir désespéré
et innocent. Et la, un prêtre de Milikki. Une scène
juteuse ] souhait: moi avec mon halo noir, me préparant à
abuser d'une créature de Milikki...
Mylène frémissait de jouissance déguisée
en peur à l'idée de me voir me débattre pour
me sortir de mon pétrin. ..
"In nomine Milikki .."
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