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Histoires Des Invitées

 

Je Me Souviens

Par le soumis de Niva

 

" Je me souviens " est un hommage à l'écrivain magicien des mots G. Perec mais c'est aussi la devise du Québec, visible notamment sur toutes les plaques minéralogiques des voitures de la Belle Province.

Je me souviens que la tonsure intégrale de mon crâne innova cet été-là par le maintien d'un N en cheveux, signe capillaire de mon appartenance que dissimulait bien imparfaitement mon chapeau de toile.

Je me souviens que ma Maîtresse, dans les râles de jouissance de nos étreintes retrouvées, exprima le vœu que grossisse la boule de mon Prince Albert et ce que Maîtresse veut...

Je me souviens de ma première sortie publique en jupe. C'était dans un théâtre où se donnait la pièce de Félix Leclerc " l'Auberge des morts subites " à l'occasion du centenaire de sa naissance. Je circulais parmi les spectateurs comme protégé par une bulle de soumission ; mais aucun regard malveillant ou moqueur ne vint troubler mon défi vestimentaire.

Je me souviens de mes ongles laqués en permanence de noir, que venait rehausser un faux ongle écarlate au petit doigt.

Je me souviens de ma joie quand j'ai réalisé que je pouvais porter mon collier d'acier au ras du cou, sans gêne pour dormir. Je ne l'ai pas quitté pendant trente-deux jours, parfois caché sous un foulard, puis de plus en plus au vu et au su de tous.

Je me souviens des fers qui ornaient mes poignets ; leur éclat me parut d'abord d'un exhibitionnisme poussé mais je finis par les porter sans y penser, juste comme un signe permanent et ordinaire de ma nature soumise.

Je me souviens que ma Maîtresse tint rigoureusement sa promesse de me flageller " recto verso " quotidiennement et me rappelle son plaisir de conquérir un territoire nouveau : le martinet cingla mes flancs, le fouet mordit mes seins, le paddle claqua sur mon torse et même le flocon tatoué sur mon pubis rougit sous la cravache.

Je me souviens du rituel quotidien qui m'imposait de recopier notre Carnet de Désirs, riche désormais de quatre-vint-six items ; recopiage manuscrit soigneux alternant une couleur pour les consonnes et une autre pour les voyelles. Les erreurs que je devais dénoncer moi-même se corrigeaient au fouet.

Je me souviens que ma Maîtresse combla au possible mon goût pour le port des chaînes. Six ou sept kilos de maillons dûment cadenassés ceinturèrent mon cou et mon torse le temps d'une longue marche solitaire sur les plages d'un archipel. Ce fut parfois mon unique habit durant les jours ensoleillés passés au chalet au bord de " notre lac ".

Je me souviens de ma tenue chaque matin pour préparer le petit-déjeuner : gilet noir, jupe minimale de cuir, bas résille et escarpins rouge pétant à mes pieds entravés : soubrette un peu putain mais toujours esclave enchaînée.

Je me souviens de l'indécent et indiscret grelot qui tinta, accroché à ma cage de chasteté : le moindre de mes pas ne pouvait échapper à ma Maîtresse.Je me souviens du savant laçage que réalisa ma Maîtresse sur mon corps entre de multiples pinces symétriquement disposées. La cordelette sillonna mon dos et mon torse et à mes dépens, je réalisais que les plus cruelles des pinces bdsm pouvaient provenir d'une marque suédoise d'ameublement, dont l'enseigne bleue et jaune est mondialement connue.

Je me souviens que la cire chaude rouge ou noire parsema mon corps de taches comme un léopard et recouvrit entièrement mon sexe, me livrant ainsi en séchant un moulage parfait de mes attributs.

Je me rappelle d'une virée dans un Montréal estival : je portais un short et mes cuissardes noires aux talons de quatre pouces. Je fis la distraction de passants souriants en allant chez nos amis de " Chaussez-en-grand " et je reçus l'hommage sympathique de Natacha, une plantureuse afro-québécoise qui visiblement rêvait de posséder des cuissardes identiques. Nous jasâmes chaleureusement et ses compliments appuyés sur ma tranquille audace me firent chaud au cœur.

Je me souviens sur l'autoroute de l'intérêt timide mais résolu d'une très jeune tenancière de buvette pour mon collier d'acier ; ses questions auxquelles je ne me dérobais point créèrent un moment bref de communion sympathique, par delà notre différence d'âge.

`

Je me rappelle le poids oppressant du sable dans lequel ma Maîtresse m'enterra jusqu'au cou, accroupi et enchaîné. L'impression d'étouffer supplanta le plaisir de cette posture pourtant longtemps désirée et gâta la jouissance espérée de l'urine répandue sur mon crâne rasé émergent de sa prison de sable.

Je me souviens que, sans forcer son talent de commerçant, Johnny d'Il Bolero (magasin érotique et bdsm de Montréal) nous persuada d'acquérir un corset de cuir, promesse enivrante d'un corps merveilleusement enserré pour mes séjours à venir.

Je me souviens que dans la boutique je cédais comme un enfant à la tentation d'un harnais de seins hérissé de pointes redoutables au premier toucher, férocement délicieuses quand il ceintura ma poitrine.

Je me souviendrai...

 

 

 

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