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CHAPITRE 23: JEUNE FILLE AUX PAIRES.
(EXTRAITS)
Comme la dernière fois, les enfants étaient cantonnés
chez nous, ce qui ne les gênait pas trop -ils connaissaient bien
tous nos jeux et les appréciaient pleinement. Ils mouraient tout
de même d'envie d'assister au spectacle, mais Denis leur avait promis
de leur montrer les enregistrements vidéo : il avait immortalisé
sur cassette ma première prestation qui les avait tant fait rire
Je m'affairais en cuisine avec Diane
lorsque la grosse berline de Germain se gara en travers du portail, sans
égard pour les éventuels usagers. Mais le maître du
monde ne s'embarrasse pas de tels scrupules
Il entra sans frapper,
la porte étant ouverte. Diane l'accueillit en lui serrant poliment
la main -elle m'avait avoué qu'elle lui faisait autrefois la bise-
et le dirigea vers le salon en l'invitant à s'asseoir. Il s'exécuta
de mauvaise grâce :
- " Je ne vais pas rester bien longtemps : Je suis venu chercher
Alicia. Elle est prête, j'espère ? " Carole lui faisait
la gueule : elle a horreur d'être invisible, un comble pour une
telle beauté flamboyante
Germain attendait juste qu'on lui
présente cette déesse avant de lui adresser la parole :
- " Eh bien, Diane, présente-moi ! Tu fais une aussi mauvaise
maîtresse de maison qu'une exécrable antiquaire
"
Diane s'empressa, confuse :
- " Oui, Germain, je te présente Carole Gardinot, une voisine
qui passait nous rendre visite à l'improviste. Carole, je te présente
Germain Pélissier, un expert en antiquités de renommée
internationale. " Germain se rengorgea et précisa, dans le
cas où ma moitié ne serait pas assez impressionnée
:
- " Et accessoirement, expert près le tribunal de Versailles,
ainsi que celui de Paris. " Mon épouse fit une moue approbative
pour donner le change : elle savait à qui elle avait affaire, et
ce n'était pas sa rangée de médailles brillant sur
sa poitrine qui allait le rendre plus digeste.
Il continua sur un ton impatient :
- " Tu n'as pas répondu à ma question : Alicia est-elle
prête ? " Diane agita énergiquement la tête :
- " Oui, oui, elle est prête, ses valises aussi
Alicia
! Dépêche-toi ! " Je déboulai dans le salon avec
mon plateau chargé, un tablier autour de la taille pour ne pas
salir ma jolie robe de vichy :
- " Voilà, voilà, Madame
Le thé est juste
prêt. "
Germain me dévora des yeux,
soupesant chaque partie de mon corps en imaginant ce qu'il pourrait en
faire, à volonté, tout un week-end. En me baissant pour
servir le thé, je sentis son regard plonger dans le décolleté
-pourtant sage- de ma robe. Et quand je lui tournai le dos, il risqua
une main discrète sous ma robe, caressant mon bas.
Il grimaça en reposant sa tasse
: mon Earl Grey ne lui convenait visiblement pas. Il s'adressa à
Diane :
- " Trop infusé, eau trop chaude, et ce n'est pas du Darjeeling
J'espère qu'elle emporte son uniforme de servante, je ne compte
pas lui offrir des vacances
"
- " Oui, bien sûr, et d'autres choses encore. Alicia, qu'est-ce
que tu emmènes comme vêtements ? "
Je me dressai fièrement et énumérai
en comptant sur mes doigts, comme une gamine :
- " Alors : ma tenue de servante, de cuisinière, d'écolière,
d'infirmière, et ma robe que j'ai sur moi. Et pis ma chemise de
nuit. Voilà. J'espère que vous aurez du plaisir à
me regarder dans mes jolis habits : Monsieur Denis il aime bien que je
change souvent. Il est tout content et il me serre contre le mur quand
il me voit. " Carole ne put s'empêcher de pouffer, ce qui vexa
Germain :
- " Madame, ne vous moquez pas de cette pauvre fille. Elle est assez
déficiente mentalement, mais je suis sûr qu'elle est pleine
de bonne volonté. Et puis, ce n'est pas ce que vous semblez croire
: j'ai une grande propriété qui n'est tenue quasiment que
par ma gouvernante. Un peu d'aide et de jeunesse lui feront le plus grand
bien, je présume
"
Carole lui adressa un sourire narquois
et lui fit sur le même ton supérieur :
- " Mais ouais, mon bon monsieur, on doute pas de la pureté
de vos intentions
" Germain se sentait pris au piège
et ne voulait pas rendre de compte à cette persifleuse, très
jolie mais visiblement sans éducation. Il se leva -il n'avait touché
ni au thé ni aux petits gâteaux- et salua l'assistance d'un
revers de main :
- " Je ne suis pas venu ici pour me faire donner des leçons
par une vulgaire inconnue. Alicia, je t'attends à la voiture. Dépêche-toi
! "
Diane contrôla nerveusement ma
mise -on aurait dit la maman d'une petite miss avant le concours- et me
tendit mes valises. Carole me serra dans ses bras en ayant du mal à
contenir une hilarité croissante :
- " Hé ben, ma chérie, je te souhaite bien du plaisir...
Essaie de ne pas vomir, quand même. Ça fait mauvais genre,
dans ce milieu ! " Elle me coiffa soigneusement de mon adorable chapeau
de paille décoré d'un ruban : j'étais vraiment mignonne
ainsi, mon petit sac à main en bandoulière. Ils m'accompagnèrent
tous à la voiture, en restant toutefois à distance.
Germain m'ouvrit le coffre de sa grosse
Mercedes pour que j'y place mes pauvres petites valises de toile. Il m'ouvrit
également la portière -non par galanterie, mais parce que
je n'y parvenais pas- et démarra rapidement en marche arrière.
J'agitai la main par la vitre restée baissée en criant joyeusement
" au revoir " à mes maîtres et leur invitée.
Eux ne bougeaient pas une oreille, à part Carole qui riait derrière
sa main et devait me trouver irrésistible en simplette, rôle
qu'elle tenait naturellement d'habitude. Je continuai à les saluer
bien après que l'on ait tourné au coin de la rue, ce qui
agaça Monsieur :
- " Cesse, je te prie. Ils sont hors de vue à présent.
"
Je lui fis un grand sourire enfantin
:
- " Ça y est, on est parti. Où on va ? "
- " Tu le sauras bien assez tôt. Chez moi
Dis-moi, Alicia,
tu connais la dame qui était chez tes maîtres ? "
Je pris une expression d'intense méditation
:
- " Ben, je crois que c'est la voisine. Elle est copine avec Madame
Diane. Des fois, elle vient à la maison, mais elle m'a jamais touchée.
C'est dommage, j'aimerais bien qu'elle joue aussi avec moi. Elle est belle,
hein ? "
Il fit la moue :
- " Oui, très belle, mais je la trouve également très
vulgaire, et d'après le peu que j'ai pu en juger, sans éducation
; et à mon avis toujours, sans culture. Crois-moi, je me trompe
rarement
Je hais la vulgarité. Tu vois, toi, malgré
ton manque patent d'éducation et ton intelligence limitée,
je te trouve bien plus intéressante. "
Il était surtout plus certain
de me sauter que ma chère épouse
[
]
Je regardais, émerveillée,
tout autour de moi : nous traversions une belle forêt odorante,
nous roulions apparemment en direction de Fontainebleau. Je rouvris la
vitre -j'avais vite trouvé la commande électrique sur l'accoudoir-
et respirai à pleins poumons :
- " J'aime bien la forêt, ça sent bon les champignons.
Des fois, mes maîtres ils m'emmènent en pique-nique, et ils
m'attachent à un arbre un peu couché. J'aime bien sentir
sa peau sur la mienne
Ça gratte, mais il sent bon. Monsieur
Denis il se met derrière moi et il me serre comme il fait d'habitude.
J'aime bien, même si Madame Diane elle me tape en disant que je
suis une salope. Elle a raison, je fais des bêtises. Il faudra pas
le dire, Monsieur, hein ? " Il tapotait mon genou avec insistance
: mon babillage lubrique semblait l'exciter.
Il ne daigna pas répondre, et
je le regardais fixement dans cette attente. Il me jeta enfin quelques
coups d'il rapide avec prudence, la petite route qu'il avait prise
étant sombre et sinueuse :
- " Pourquoi me dévisages-tu ainsi? Je te fais peur ? Tu me
trouves repoussant ? "
- " Oh non, Monsieur
C'est que je me dis que vous êtes
un grand monsieur, et moi une petite bonne. Je parle trop. Je fais des
bêtises. " Il rit :
- " Ne t'inquiète pas
Pour l'instant, tu peux parler
à ta guise. Par contre, à notre arrivée, je te prierai
de te taire. Je ne veux pas que tu donnes une mauvaise opinion de toi
à ma gouvernante. Mais dis-moi, quel âge as-tu ? "
- " Madame Diane elle a dit que j'ai cinq ans, mais c'était
pour rire. Moi, je sais pas, mais je sais que j'ai plus. " Il rit
:
- " Je n'en doute pas
En tout cas, tu n'as plus l'air d'être
mineure, c'est déjà cela. Mais ton côté enfantin,
plutôt de femme-enfant, me séduit beaucoup. "
Je lui souris fixement, avec admiration. Comme il parlait bien
je
n'avais pas tout compris, mais comme il parlait bien
Il ralentit soudainement et s'engagea
dans une allée forestière. La voiture s'immobilisa entre
deux immenses murs de rondins de bois, attendant leur chargement après
abattage : un endroit parfait pour avoir un peu d'intimité
Monsieur Germain défit sa ceinture de sécurité et
me caressa un sein. Je ne bougeais pas d'un pouce, et lui adressais un
grand sourire innocent. Il embrassa mes lèvres assez timidement
et me dit en soufflant :
- " Tu es une gentille fille... Serais-tu assez gentille pour me
prendre en bouche, comme tu as fait avec ton maître ? " Je
gardais mon sourire figé. Je ne comprenais pas :
- " Oui, Monsieur? Prendre quoi ? " Il soupira et défit
nerveusement son pantalon, m'exhibant son sexe. Il déboucla la
ceinture de sécurité qui me retenait -je n'avais pas la
présence d'esprit de me libérer- et m'attira sur lui, me
laissant quand même ôter mon chapeau de paille. Son sexe était
assez court mais semblait très fort, comme le pied d'un cèpe.
Il était humide de désir, mais encore mou. Je le caressai
:
- " Monsieur, comme vous avez une grosse bite ! J'en ai jamais vu
de si grosse... " Il me reprit :
- " Ne soit pas vulgaire ! N'utilise pas de mot de ce genre, cela
me choque. J'exige une parfaite maîtrise du français de la
part de mes employés, et je ne tolère aucun écart
de langage, ne fusse que de la part d'une bonniche intérimaire.
Et même dans une situation aussi scabreuse. " Je me repris
:
- " Bien Monsieur
Je disais que vous avez une bite énorme.
" Il rit :
- " Tu es vraiment impayable ! Enfin, tu m'as coûté
un billet, tout de même, mais je crois que je vais en avoir pour
mon argent
" Grosse " n'était pas le mot qui me
gênait
"
- " Ah bon? C'est quoi, alors ? "
- " C'est le mot " bite. " C'est très vulgaire.
Dis plutôt " membre " ou " sexe. " Ce sera mieux
". Je boudai :
- " Ah bon
Je savais pas. On me dit rien. "
[
]
Un grand portail automatique en fer
forgé s'ouvrit sur un parc arboré immense, coupé
en deux par un ruban de gravier qui se terminait devant une demeure assez
sinistre m'évoquant le style victorien. Encore une lubie d'expatrié,
sans doute
La voiture s'arrêta devant le perron de grès
gris et Germain ouvrit le coffre pour que j'en sorte mes pauvres valises.
Une femme aux cheveux à peine grisonnants, d'une élégance
sobre comme toutes les gouvernantes nous accueillit. Elle avait le visage
triste et très doux, mais ses yeux me lançaient des éclairs
que je fis mine d'ignorer pour arborer ma bonne humeur habituelle.
Je lui fis une petite révérence,
une valise dans chaque main :
- " Bonjour Madame. Je M'appelle Alicia. " Elle me battit froid
et m'ignora :
- " Monsieur a fait bonne route ? " Il ne la regarda même
pas, fourrageant dans ses poches à la recherche de Dieu sait quoi
:
- " Mmm
Linette, occupez-vous d'elle. Soyez indulgente, elle
est assez
limitée. Je serai dans mon bureau. " Il nous
laissa toutes les deux, face à face. Je lui souriais toujours,
et fit après avoir balayé le parc des yeux et poussé
un profond soupir d'aise :
- " Ils sont beaux, les arbres. J'aime bien, ça sent bon.
" Linette fit entre ses dents, comme pour elle-même :
- " Ma pauvre fille, je crains que tu sois là plus pour ton
joli minois que pour ton esprit brillant
" Je souriais toujours
:
- " Vous avez l'air gentille. Votre mari aussi. " Elle eut un
rire triste :
- " Si seulement
Ce n'est que mon patron, depuis plus de seize
ans. Il était charmant, avant que son épouse décède
il y a deux ans
Depuis, seul son boulot compte. Je ne crois plus
que
Mais qu'est-ce que je fais, moi, à parler avec une demeurée
qui vient me piquer ma place ?! "
Elle entra et montait déjà les grands escaliers qui menaient
à l'étage :
- " Allez, viens ! Reste pas plantée là. Je vais te
montrer ta chambre, si Monsieur t'y laisse dormir
" Je ne comprenais
pas et la suivis en souriant, comme un chiot joueur ignorant les méchants
coups de pieds.
La chambre était assez petite,
aveugle, aménagée à la va-vite. Cette pièce
devait avoir une autre affectation avant ma venue, et dégageait
une odeur de vieux cuir, de vieux papier et d'encaustique : certainement
une remise à vieilleries.
Linette referma la porte sur moi :
- " Je te laisse t'installer et te changer. Rejoins-moi à
la cuisine. C'est la porte sous le grand escalier du hall, à droite.
" Je repris pour un temps mon tonus habituel pour déballer
mes affaires et me changer. Je soignai ma mise de soubrette, ainsi que
mon maquillage et descendis.
[
]
Je trouvai la cuisine très facilement.
Linette préparait le souper pour Monsieur :
- " Ah, quand même, te voilà enfin ! Aide-moi à
éplucher les légumes, je prépare la table. C'est
ton travail, en principe, mais je n'ai pas le temps de t'expliquer où
se trouvent les choses. Tu sais faire ça ? " Je hochai la
tête avec énergie :
- " Oui, oui ! Ça, je sais bien faire. J'aime bien, on fait
pas de bêtises. " Elle me tapota l'épaule avec l'air
de dire : " Eh bien, c'est pas gagné
" Elle avait
rapidement fait le tour de mes capacités :
- " C'est bien, ma fille, c'est bien
"
Elle me laissa seule dans la grande
cuisine qui avait dû connaître un personnel nombreux en une
époque plus reculée. Je trouvais que la quantité
de légume était importante pour un seul homme -et deux employées.
J'avais du pain sur la planche, et me demandais si le repas allait être
prêt à temps quand Linette reparut, un peu amère :
- " Ça va, tu travailles vite et bien
Dépêche-toi
de finir avant le repas, Monsieur te réclame pour le service. Tout
nouveau, tout beau
" Je la regardais en souriant. Je ne comprenais
pas :
- " Pour sûr. On mange pas les légumes pas épluchés.
" Elle secoua la tête :
- " Mais non
Le repas est déjà prêt, dans
les casseroles derrière toi. Les légumes, c'est pour faire
du consommé : Monsieur adore ça, j'en fais de grandes quantités
que je congèle. Il mange peu, et tard. Mais tu verras. "
Elle s'assit pour m'aider. Comme je
lui souriais gentiment, elle s'adoucit et me rendit la politesse :
- " Tu as l'air d'être une gentille fille. Très jolie,
mais un peu
" Elle cherchait un terme qui ne me vexerait pas.
Je complétai :
- "
Grosse? Je sais. J'aime bien manger les bons restes de
mes maîtres. Madame Diane, elle me bat quand j'ai trop mangé.
" Linette ouvrit de grands yeux :
- " Quoi? Ta patronne te bat ? Te laisses pas faire, bon sang ! Porte
plainte ! " Je boudai :
- " Ah ben non. J'aime bien ma maîtresse. Elle m'aime bien
aussi. Mais j'ai besoin d'être punie, sinon, je fais que des bêtises.
" Elle me caressa le visage du dos de la main, pleine de compassion
:
- " Ma pauvre chérie
J'ai bien l'impression que tu es
une de ces esclaves modernes, comme on dit aux informations. C'est souvent
des gens bien comme il faut, des bourgeois ou des notables qui abusent
de personnes vulnérables comme toi. C'est répugnant. "
Je lui répondis avec un large sourire :
- " Vous êtes une gentille madame. " Elle secoua la tête,
l'air triste :
- " Je te plains
Tu es un jouet innocent entre les mains de
gens sans scrupules, et tu ne t'en rends même pas compte
"
Je poussai un soupir d'aise, les yeux
fermés :
- " Qu'est-ce qu'on mange? Ça sent drôlement bon ! "
J'étais si heureuse dans mon petit monde simple qu'elle laissa
tomber ma défense :
- " Du buf mode, avec des pâtes. Monsieur aime manger
simplement quand il est seul. À vrai dire, il a perdu le goût
des plaisirs de la vie. Seul son travail arrive encore à anesthésier
son chagrin. Et un bon cigare, de temps en temps
Il aime me laisser
l'allumer : Peut-être le fait de le voir dans ma bouche, si tu vois
ce que je veux dire
Mais je ne voudrais pas te choquer. Je n'aime
pas le cigare, mais c'est le moment le plus intime que l'on ait ensemble
"
Je souriais en épluchant mes
carottes, lorsqu'une clochette tinta à un tableau -du dix-neuvième
siècle, environ- que je croyais décoratif. Linette me fit
:
- " Tiens, Monsieur sonne. C'est à toi d'y aller, il y tient.
Son bureau est à droite de l'escalier. "
- " Je sais, je l'ai déjà embêté dans
ses gros livres tout sales. Il était pas content, il va sûrement
me taper. " Elle se prit la tête dans les mains, comme Chloé,
mais le texte était différent :
- " Mon Dieu, Mon Dieu, Mon Dieu!
Qu'est-ce que tu as fait
? Il va nous tuer ! " Je me dirigeai vers la porte :
- " Mais non, il est chou
C'est qu'un gros nounours grognon.
"
Je refermai la porte de la cuisine
avant de pouvoir goûter sa réaction et frappai à la
porte du bureau. Germain me cria d'entrer, et je me présentai timidement
au pied de sa table de travail. Il me dit sèchement :
- " Quand je sonne, tu entres. Quand tu viens me demander quelque
chose -ce qui ne doit pas arriver, dans ton intérêt- tu frappes.
Jusqu'à maintenant, tu as fait l'inverse. " Je baissai les
yeux, des trémolos dans la voix :
- " Pardon, Monsieur. Vous voyez, je fais des bêtises. Vous
n'auriez pas dû me donner déjà de récompense.
Je suis vilaine. "
Il se radoucit. J'étais si mignonne
- " Passons
Je savais à quoi m'attendre en te prenant
à mon service... Je t'ai appelée pour te dire que je désirais
passer à table. " Je le gratifiai d'un grand sourire enthousiaste
:
- " Ben venez ! On va manger du buf à la mode, avec
encore ses pattes. Si vous mangez pas tout, je pourrais goûter.
Mais je dis pas ça pour réclamer, hein ? Faut pas croire
! " Il rit :
- " Ah!
La bécassine de mon enfance n'est pas morte
Dis à Linette que je vais manger
Heu
Que je désire
passer à table. Tu vois, je parle comme toi, à présent
! Tu insuffles une bouffée de fraîcheur dans cette demeure
compassée, à ce qu'il semblerait... " Je fis avec dédain,
en me dirigeant d'un pas décidé vers la porte :
- " Mpfff
Encore un gros mot. " Il éclata de rire
en secouant la tête comme je tirai la porte sur moi.
Linette m'accueillit avec inquiétude
:
- " Alors? Qu'est-ce qu'il voulait ? " Je haussai les épaules
:
- " Ben, il va passer la table. Je devais vous le dire. " Elle
parut surprise :
- " Déjà? Il est sept heures et demie
D'habitude,
il ne mange pas avant neuf heures du soir, au plus tôt
"
Elle me regarda d'un il suspicieux :
- " Il a dû avoir une dépense d'énergie imprévue
Il t'a touchée ? " Je hochai la tête avec véhémence
:
- " Oui, un tété. Et une épaule. "
- " C'est tout ? "
- " Ben oui, il pouvait pas toucher plus, il pouvait pas bouger,
comme il m'avait donné sa grosse bite à sucer
Non,
faut pas dire de gros mots. " Elle était horrifiée
:
- " Il t'a forcée ? " Je haussai les épaules :
- " Ah ben non. Elle est grosse, mais elle est bien rentrée
quand même. Vous, vous avez une grande bouche, vous devez pas forcer
non plus. " Elle s'assit, abattue :
- " J'ai compris ce que tu fais là
Je n'osais pas y
penser, mais là, aucun doute n'est permis. S'il me l'avait demandé,
je l'aurais consolé
peut-être. Je n'ai pas l'attrait
de la jeunesse, comme toi
Mais je saurais être aussi docile.
Je lui ai déjà donné ma vie. " J'ouvris de grand
yeux inquiets :
- " T'es morte ? " Elle eut un rire triste :
- " Ce soir, oui... Mais va l'attendre à la salle à
manger. C'est la même porte que le bureau, mais de l'autre côté
de l'escalier. Fais un effort, ne te trompe pas cette fois. "
Monsieur avait entièrement terminé son repas, pourtant copieusement
servi. Il soupira d'aise et frotta son gros ventre bien rond:
- " Sonne Linette, je te prie. Là, derrière toi. "
[
]
Germain lui sourit enfin :
- " Ma bonne Linette, vous pouvez me servir, s'il vous plait ? Je
crains qu'Alicia ne connaisse mes goûts quant au café. Et
vous le servez si bien, agrémenté de la meilleure façon.
Il est toujours égal depuis toutes ces années
Combien,
au fait ? Je crois que j'en ai perdu le compte
"
- " Dix sept années en novembre, Monsieur. Mais je n'ai pas
la prétention d'affirmer que je vous ai satisfait dès mon
entrée à votre service
" Il savourait son café
les yeux fermés, tenant la précieuse petite tasse entre
ses doigts boudinés, l'auriculaire en l'air. Linette lui demanda
:
- " J'allume votre cigare, monsieur ? " Germain était
dans un état second. Il devait revivre ses années de bonheur
avec sa tendre épouse:
- " S'il vous plait, oui
Alicia, sers-moi un verre de fine
champagne. " Comme je regardais autour de moi à la recherche
d'une bouteille de champagne, Linette me désigna à la fois
le flacon, le verre adéquat et la quantité, tant que Monsieur
avait les yeux fermés.
Linette s'agenouilla devant un genre
de petit frigo en bois et en sortit avec précaution un coffret
marqué " Corona" en lettres d'or qu'elle posa sur la
table basse. Elle en a extrait un cigare qu'elle déposa dans un
petit plateau d'argent en le tenant entre les deux index, et rangea le
coffret. Linette fit glisser sa bague d'un geste sûr et le fit craquer
entre ses doigts, contre son oreille, puis en plaça une extrémité
dans une petite guillotine dorée, un coupe-cigare qui aurait dû
faire fureur pendant la révolution française. Après
avoir humecté ses lèvres d'un coup de langue sensuel, elle
y planta le gros cigare et attrapa une boîte d'allumettes démesurée.
Une fois l'allumette enflammée, elle la promena longuement sous
le cigare pour finir par l'allumer en tirant quelques lentes bouffées
en creusant les joues. C'est vrai que c'était très sensuel,
s'il n'y avait pas cette épouvantable odeur
Linette inspecta l'extrémité
rougeoyante du cigare d'un il critique et le tendit à Germain
:
- " Voici, Monsieur. " Il le vissa à ses lèvres
avec volupté, pris le temps de savourer sa première bouffée
avant de dire :
- " Merci, ma bonne Linette. Vous pouvez vous retirer, à présent
Non, laissez là le café, je crois que j'en reprendrai. Passez
une bonne soirée. " Elle me considéra d'un air triste
:
- " Merci, Monsieur. Je vous souhaite également une bonne
soirée. " Linette sortie, je tendis le verre de fine à
Germain qui l'accueillit avec un sourire. Comme j'étais une gentille
fille bien dressée, je me glissai entre ses genoux et dégrafai
son pantalon. Il me laissa faire en souriant :
- " Que fais-tu, petite coquine ? "
- " Ben, comme d'habitude
Excusez-moi, vous avez déjà
fini votre café
"
- " Ne te donne pas cette peine. Si tu veux, tu peux me caresser
doucement
Tu sais, ma petite machine ne marche plus très
bien, et je compte bien t'en faire profiter dans mon lit. Qui voyage loin
ménage sa monture, comme le dit le proverbe. " Son sexe restait
désespérément flasque dans ma main, à la limite
de l'érection. Il reprit :
- " Avant la venue de Linette, nous parlions d'elle. Tu me disais
qu'elle était morte, elle aussi. Dis m'en plus, je te prie. "
[
]
Germain se mit à son travail,
sans aucune attention pour ma modeste personne. Me voyant désuvrée,
il m'attira près de lui:
- " Viens ma petite. À présent, je ne serais pas contre
le fait que tu t'occupes de moi
Comme tu l'as si bien fait dans
la voiture
" Je me levai, heureuse d'être enfin utile
:
- " Ah oui, d'accord ! " Je me glissai sous son bureau et baissai
son pantalon et son caleçon à ses genoux : j'aime avoir
mes aises quand je travaille, d'autant que je peinais à lui procurer
une érection décente. Je m'en inquiétai :
- " Ben pourquoi vous êtes pas dur, Monsieur? Vous êtes
pas content ? "
- " C'est comme ça. C'est une chose qui ne marche plus très
bien chez moi. Il faudra que tu fasses avec. " Je repris mon office,
très lentement. Il posa sa main sur ma tête pour m'arrêter
: il voulait juste être au chaud, dans le nid douillet de ma bouche.
J'enserrai sa taille en poussant un gros soupir d'aise qui le fit glousser
:
- " J'ai l'impression que nous partageons quelques goûts communs
pour la chair
" Je l'entendais tourner les pages craquantes
de son grimoire, et griffonner des notes de sa petite écriture
nerveuse, quand soudain mon estomac se mit à gargouiller, émettant
un bruit terrible dans le silence feutré du bureau. Germain s'en
inquiéta:
- " Mais
As-tu mangé, au moins ? " Je libérai
son sexe flasque de l'emprise de ma bouche pour répondre, en émettant
un bruit de succion :
- " Ben non, pourquoi ? " Il s'emporta, certainement contre
lui-même :
- " Pourquoi? Pourquoi ? Mais, ma pauvre fille, je pensais que tu
avais mangé depuis bien longtemps! Pourquoi n'en as-tu rien dit
? "
- " Ben, Normalement, on aurait dû manger avant, mais vous
avez mangé plus tôt que d'habitude. Sinon, je mange quand
on a plus besoin de moi
Mais je croyais que vous allez me donner
ma récompense : C'est bon, et j'ai un peu moins faim après
"
[
]
Linette avait retrouvé un pâle
sourire et nous mangions toutes deux avec appétit. Je retournai
toutefois le contenu de mon assiette en tous sens :
- " Ben, elles sont où, les pattes du buf ? Vous avez
déjà tout mangé ? " Germain rit, et en expliqua
la raison à Linette :
- " Je ne sais pas pourquoi, mais elle tient absolument à
ce que le buf ait encore ses pattes. Qu'est-ce que vous avez bien
pu lui raconter ? " Elle réfléchit, amusée :
- " Je ne vois pas
Je lui ai dit que je vous avais cuisiné
du Buf mode, accompagné de pâtes
Et bien voilà,
je crois que je viens de trouver la réponse ! " Ils rirent.
Moi aussi, de les voir rire.
Germain dit en regardant la table,
encore amusé :
- " Nous avons tout intérêt à soigner nos propos
à son égard. Elle ne laisse rien au hasard, ni rien passer.
Elle est fine mouche, malgré sa naïveté déconcertante,
et j'en ai plus appris sur moi -grâce à elle- en quelques
heures qu'en dix ans de vaine introspection. Je vous conseille vivement
de l'écouter, et même si son discours vous semble inepte,
il y a toujours un fond de vérité dans ses propos. Au pire,
elle vous fera rire et allègera vos peines. " Linette acquiesça,
la bouche pleine :
- " Oui, la pauvre fille est désarmante
" Il compléta
:
- " Et bien plus heureuse que nos deux pauvres carcasses réunies.
Dans sa sagesse, en un clin d'il, elle a vu que nous étions
morts tous les deux
" Son regard se perdit sur le mur. Germain
se leva après un silence gêné :
- " Bien
Je retourne à mon bureau, à présent,
puis je monte en mes appartements. Veuillez lui indiquer leur emplacement,
qu'elle me rejoigne dès qu'elle sera dispose. Bon appétit,
mesdames. "
Linette attendit qu'il ait gravi pesamment
les marches du grand escalier pour me demander :
- " C'est quoi, cette histoire ? On est mort ? " Je léchai
mon assiette avec élégance :
- " Ben ouais. Des fantômes. Vous vous cognez sans vous voir.
" Elle soupira :
- " Germain
Monsieur Germain a raison. La vérité
coule de ta bouche. " Je m'essuyai les lèvres avec insistance,
ce qui la fit rire :
- " Non, c'est une expression
Autre chose : c'est quoi, cette
histoire de mal de dents ? "
- " Ben, il a un peu mal aux dents, des fois. C'est pour ça
qu'il est méchant avec vous. Il vous aime beaucoup, et je lui ai
dit qu'il pouvait vous perdre s'il était trop méchant. J'avais
un chat, je l'aimais bien, mais je l'ai trop embêté, et il
est jamais revenu. " Elle eut un sourire triste :
- " Là, tu te trompes. Je mourrais plutôt que de le
laisser. " Je dressai fièrement mon nez en souriant :
- " Je sais bien, mais j'y ai dit quand même. Les choses qu'on
peut pas perdre, on s'en fout. " Elle me regarda, troublée,
en joignant les mains :
- " C'est pas possible
Tu es un ange
" Je brisai
les ambitions qu'elle venait de placer en moi :
- " J'ai envie d'aller au petit coin
"
[
]
Il glissa délicatement le livre sous le lit, et m'embrassa :
- " Je suis tout à toi, ma belle colombe. Je m'en remets entre
tes mains
Mais déshabille-toi. "
Je me levai d'un bond et allai admirer
un panneau mural auquel étaient suspendues des armes médiévales,
des fléaux et des masses d'armes:
- " Vous allez me taper avec ça? Ça va me faire des
trous dans les fesses
Vous avez pas un fouet ou un martinet, comme
tout le monde ? " Il me gronda :
- " Mais non, allons ! Je n'ai pas l'intention de te frapper ! "
- " Ben pourquoi ? Vous aimez pas ça ? Je vous plais pas ?
Je fais pas assez de bêtises ? "
- " Je ne vois pas pourquoi j'aimerais frapper un ange. "
- " Ah bon ? Mes maîtres ils aiment bien ça
Ils
m'attachent, ils me tapent en me disant " conne, salope ", et
Monsieur Denis il se colle derrière moi et Madame Diane elle me
donne son abricot tout mou et tout mouillé à manger. J'aime
bien, mais après elle crie trop fort
Mais c'est rigolo que
vous dites ça, Madame Linette elle dit aussi que je suis un ange
"
Il s'impatienta :
- " Déshabille-toi, je te prie ! " Je lui souris et ôtai
ma chemise de nuit pour qu'il découvre mes formes.
- " Tu es belle
Un peu grasse, mais ce n'est pas pour me déplaire.
Oh ! On voit encore les marques de ta dernière punition... Je trouve
que les châtiments corporels ont quand même un certain charme,
surtout sur la peau d'une jolie fille
Montre-moi tes seins, à
présent. " Malgré qu'il s'en défende, Germain
semblait positivement troublé par ma propension à me faire
battre.
- " Oui, mais ils sont tout petits. Madame Diane elle dit que les
messieurs aiment les grosses paires de tétés, alors elle
m'a donné ce joli soutien-gorge avec du mou dedans. Je l'enlève
pas devant Monsieur Denis. "
Je lui dévoilai ma poitrine
enfantine :
- " En effet, ils sont très menus, mais ce n'est pas pour
me déplaire non plus. Ta jeunesse m'attire. "
- " Madame Diane elle m'a rendue belle. C'est comme la Schtroumpfette,
Gargamel il l'a faite pas belle, les schtroumpfs ils lui jetaient des
cailloux, et elle pleurait. Alors, le grand schtroumpf il l'a prise dans
son champignon -c'est leur maison- et il l'a rendu toute belle, et après
les schtroumpfs ils se battaient pour elle, alors que c'était la
même en plus belle
" Il fit un geste d'impatience :
- " Oui, je sais, je l'ai lu dans " Le monde " de ce matin.
Tu as fini? "
- " Je vais vous montrer. " Je courai à moitié
nue jusqu'à ma chambre, et lui rapportai ma photo de baptême
d'esclave, essoufflée :
- " Voilà. C'est quand Madame Diane elle m'a transformée
en princesse. " Il semblait sincère :
- " Ah oui, en effet
Absolument ravissante. Mais tu étais
blonde ? " Je lui fis un sourire moqueur en me tirant une mèche
:
- " Ah ben non ! C'est pas mes cheveux, ils étaient pas beaux,
Madame elle me les a coupés et a mis ceux-là à la
place. Ou ceux là. Monsieur il m'aime blonde, Madame brune, c'est
facile comme ça. " Petit à petit, je le préparais
à affronter la dure vérité. Il lorgnait sur ma culotte
bien rebondie avec un il soupçonneux : l'épaisse serviette
hygiénique de Carole était très visible :
- " À présent, enlève ta culotte. " Je
me crispai :
- " Non, Madame Diane elle a dit que j'avais mes périodes
! "
- " C'est vrai ? Elle s'est bien gardée de m'en aviser, la
perfide
"
- " Ah, ben je sais pas
"
- " Tu ne sais pas, tu ne sais pas
Tu perds du sang ? "
J'étais choquée:
- " Ah ben non, jamais !
Des fois, quand on me tape, mais pas
dans la culotte. " Il s'énervait, pressentant une déconvenue
encore plus grande :
- " Alors, baisse cette satanée culotte, nom de nom ! "
Je m'y cramponnais des deux mains,
résolue:
" Ah non. Madame Diane elle veut pas. Monsieur non plus. Ils disent
que je suis pas belle. "
- Tu es donc si monstrueuse que ça ? "
Je reniflai :
- " Ben oui, faut croire. Quand je me montre, on rit ou alors on
me tape en donnant des coups de pieds en criant très fort. Et pis
on me jette dehors toute nue avec mes habits qu'on me lance par terre.
Alors maintenant, je montre plus. " Il me fit venir sur ses genoux:
- " Ecoute, tu m'as bien prévenu, je sais à quoi m'attendre.
Je te promets de t'accepter telle que tu es, et surtout, ni je te battrai
ni te repousserai. Tu es rassurée? " Pas très:
- " Je sais pas, Monsieur. Ils disent tous ça, et après,
ils crient et ils me traitent. " Il leva la main droite:
- " Je jure sur la tombe de ma chère épouse que je
te respecterai, quoi qu'il advienne. " Je souris timidement, me relevai,
mis les deux mains sur l'élastique de ma culotte et lui dis tendrement
:
- " Alors, si votre gentille femme nous regarde, c'est d'accord.
Mais j'ai honte de vous montrer, c'est pas beau. "
[
]
Il soupira et me sourit enfin :
- " C'est bon, tu peux rester. Ce n'est pas ta faute, après
tout
Je t'avais juré que cela n'y changerait rien, et j'ai
failli me parjurer, devant ma défunte épouse de surcroît
Mais tu ne te rends pas compte que tu es un homme? " Je séchai
vite mes larmes de crocodile en me relevant :
- " Un quoi? Ça va pas la tête, Monsieur? Vous faites
pas la différence entre un homme et une belle fille comme moi ?
" Il rit en secouant la tête :
- " À dire vrai, non, pas vraiment. " Je laissai tomber
bruyamment mes bras sur les cuisses:
- " Ah ben voilà! Vous savez pas, et après vous dites
n'importe quoi. Vous faites comme avec Madame Diane et Madame Linette.
Vous faites du mal, vous êtes comme un chien qui court partout et
qui casse tout et qui s'en rend pas compte. " Il rit:
- " Tu as raison, ma petite philosophe. Mais merci pour la comparaison
avec le chien
" Je lui fis, toujours très candidement:
- " Oh, vous savez, j'allais dire un éléphant, mais
j'avais peur de faire du mal. Moi j'aime pas qu'on me dise que j'ai un
gros cul. C'est vrai, mais j'aime pas. "
Il avait bien encaissé le choc
et fut de nouveau séduit par ma sensualité bien féminine,
elle :
- " Tu es vraiment mignonne, et je trouve ton
" cul ",
très appétissant. " Je m'assis brutalement à
côté de lui et lui dis, excitée :
- " C'est vrai, vous allez le manger? J'aime bien, des fois on me
le fait, mais pas souvent. C'est bête, j'aime bien ça. Beaucoup.
" Il fit une grimace :
- " Heu
Non, c'est une expression. Je voulais dire qu'il me
donnait envie, c'est tout
" Je lui sautai au cou:
- " Alors là, je suis contente: vous êtes comme mon
gentil Papa, je vous aime bien. Vous allez voir, vous allez être
content. "
J'écartai les draps et dégageai
son sexe de son pyjama d'un geste rapide. Germain protesta quelques secondes
mais fut vite séduit par mes projets :
- " Mais non, je n'ai pas dit que j'avais envie! De plus, je ne crois
pas que je pourrais
Oh, mais si! Je sens la vigueur gagner mon membre.
Tu es une fée! Ou plutôt un ange, au sexe indéterminé
Ohhh
" Je l'avais pris dans ma bouche. L'aspirine avait fait
des merveilles sur ses artères encrassées par la bonne chère
et le tabac : son gros cèpe se déployait entre mes lèvres
gourmandes dans toute sa splendeur. Je ménageais son érection
en le masturbant doucement de la main, je ne savais pas s'il pouvait en
avoir une seconde. De mon autre main glissée dans son pyjama, je
caressais sa poitrine glabre:
- " Vous voyez, vous avez plus mal aux dents. C'est bien, l'aspirine
pour les dents. " Il soupirait sous mes caresses:
- " Petite coquine, tu as bien préparé ton coup! L'aspirine,
c'était pour cela
Et c'est plutôt efficace, à
ce qu'il me semble
" Je lui fis un sourire malicieux :
- " Ça, je savais, j'ai fait exprès. C'était
arrivé à un monsieur qui était pas dur, il tordait
sa bite
Pardon, son
membre dans mes fesses, et il a demandé
une aspirine à ma maîtresse -C'était pas Diane, j'étais
toute petite encore- et après, il était tout dur, même
qu'il m'a fait drôlement mal et qu'il était content. Voilà.
Je lis pas beaucoup, mais j'apprends des choses avec les gens que je vois.
" Il était attristé par mon histoire, mais bien excité
quand même:
- " Dis-moi, tu me laisserais aller aussi entre tes jolies fesses?
Mon membre est bien gros, grâce à toi, mais je ne sais pas
si
"
[
]
Je lui dis, pleine d'assurance:
- " Demain, on va se promener. Il est beau, le parc. Je vais toucher
les arbres, et vous m'attacherez. J'aime bien les arbres. "
- " Tu es quand même un peu perturbée, ma petite. Si
cela peut t'amuser, je pense que cela pourrait me divertir, en effet
"
Il roula sur le lit, allongé
sur le dos, les membres écartés :
- " Je crois que je vais passer une excellente nuit, pour une fois.
L'exaltation de la chair n'a pas que des côtés pernicieux,
n'en déplaise aux ascètes
" Je lui souriais amoureusement
sans comprendre, bien sûr, et admirais son membre maintenant au
repos et pourtant encore bien imposant en me laissant aller à le
caresser du bout des doigts.
Germain me rendit mon sourire :
- " Tu me trouve donc si beau, un vieux singe obèse comme
moi? " J'opinais du chef:
- " Oh oui! Et pis j'aime bien les singes, ils sont rigolos. Avec
votre gros ventre, on dirait celui qui a un grand nez et un gros ventre,
le nazi qu'y s'appelle. " Il rit:
- " Le moins que l'on puisse dire, c'est que tu n'es pas avare de
compliments
Et le singe dont tu parles, c'est du nasique dont il
s'agit, et non du nazi. C'est une espèce de singe aussi, mais beaucoup
moins drôle, et malheureusement, moins menacée de disparition
que le nasique. "
- " M'empêche que quand vous riez, vous êtes beau. Pas
comme un acteur de cinéma, mais moi je vous trouve bien plus beau.
Alors, y faut pas faire la gueule. Surtout à Linette, la pauvre,
elle mérite pas ça. "
Il sembla méditer mes paroles
quelques secondes, remisa son sexe dans son pyjama et rentra dans le lit:
- " Bien, ma petite Alicia, tu peux aller te coucher, maintenant.
Passe une bonne nuit. " Pour toute réponse, je me couchai
à côté de lui, ce qui l'étonna:
- " Hé bien, tu ne vas pas te coucher? Tu m'as bien servi,
tu peux disposer à présent. Ce n'est pas la peine de rester
avec moi, tu ne m'offriras rien de plus. Tu peux aller dormir dans ton
lit, tu as compris? "
- " Ben ouais, j'ai compris, je suis pas stupide ! Je peux. Mais
moi, j'aime bien être avec vous : vous grognez et vous êtes
gentil comme un gros nounours. " Il éteignit la lumière
en me souriant :
- " Comme il te plaira. Mais je te préviens, je ronfle. "
- " Ça, c'est pas grave, moi je sais siffler. " Il rit
:
- " A ton aise
Il y a très longtemps qu'une
femme
n'a pas honoré ma couche de sa présence. "
- " Ah bon ? Vous mettez des couches? Madame Diane elle m'en met
aussi des fois, elle m'appelle son bébé et elle me donne
ses bons gros tétés à sucer, sur ses genoux. Elle
veut que je fasse mes commissions dans mes couches, et ça sent
pas bon, et elle me tape. Moi, j'aime bien, ça me fait des choses
Après, elle me nettoie et elle me met du lait qui sent bon, et
elle me remet une couche toute propre et elle m'embrasse très fort.
J'aime bien Madame Diane quand elle est comme ça : C'est ma gentille
maman. " La pauvre Diane, je l'affligeais de toutes les perversions
Germain était troublé:
- " Je n'aurais jamais cru cela possible de ma petite Diane. Elle
est à la fois si gentille, si douce, et à ce qu'il m'avait
semblé, pas spécialement portée sur la chose... Alors,
l'imaginer se livrer à toutes les turpitudes dont tu m'as abreuvé
jusqu'à présent, cela me paraît irréel. Bien.
Dormons, à présent. "
[
]
Je prenais beaucoup de plaisir à
me faire saillir -comme m'avait promis Denis- par Germain. La douceur
de son gros ventre aux creux de mes reins amplifiait le bonheur de lui
appartenir. J'aurais aimé que cela dure longtemps, mais il n'était
pas au mieux de sa forme et finit par se répandre dans mes entrailles
en me mordant la nuque pour étouffer ses propres cris. Linette
dormait non loin -à la portée d'un appel de son maître-
et il ne voulait troubler ni son sommeil, ni son esprit. Il se rendormit
presque aussitôt et je me blottis contre lui pour profiter plus
intimement encore du contact de son corps joufflu, bercée par son
souffle chaud dans mon cou.
Je me réveillai assez tôt
et m'éclipsai en douce, éclairée par les premières
lueurs du jour qui filtraient par les persiennes et les rideaux. Germain
s'était retourné et dormait profondément. Je pris
une douche, fis ma toilette -sans oublier de me raser- et repris mon apparence
de ravissante soubrette. Je descendis en cuisine rejoindre Linette que
j'entendais préparer le déjeuner: elle devait avoir de longues
journées, la pauvre.
Elle avait l'air surprise de me voir:
- " Tiens, tu es déjà debout? j'aurais cru que Monsieur
t'aurait gardée auprès de lui pour son plaisir personnel
"
- " Ben non, je me suis levée. Il avait l'air d'être
fatigué. Bonjour, Madame Linette! " Elle m'embrassa:
- " Oui, bonjour Alicia. Excuse-moi, j'étais tellement surprise
de te voir... Je suis si seule si souvent
Mais je t'en prie, tutoie-moi.
Tu veux un café? " Nous avons papoté longuement devant
une tasse fumante. Elle nous avait entendus, malgré le soin que
nous avions apporté à sa tranquillité:
- " Je t'ai entendue crier plusieurs fois
Il t'a fait mal?
"
- " Oh oui, mais c'était bon quand même. Il a un gros
zizi, Monsieur Germain. Pas long, mais très gros. Tu l'as déjà
vu? " Elle sourit, se remémorant un bon souvenir:
- " Oui, une fois
Il allait faire l'amour à son épouse
dans la buanderie, au milieu du linge sale. Ils aimaient bien ces jeux,
et c'était chez eux après tout. Je suis entrée sans
me méfier, et j'ai pu l'apercevoir quelques instants, dans la main
de Madame
Une belle pièce, en effet. " Je levai le doigt:
- " Ben c'est pour ça qu'ils allaient dans la buanderie: c'est
une belle pièce! " Elle rit de ma méprise et glissa
sur ce sujet, passant au comportement de son patron. Linette sentait un
frémissement dans ses rapports avec Germain, et je l'assurai avec
mes pauvres mots de mon soutien total. D'ailleurs, Germain descendit pesamment
l'escalier prendre son petit déjeuner au salon. Je me ruai pour
l'accueillir en bas des marches avec mon plus beau sourire :
- " Bonjour Monsieur! Vous avez bien dormi? " Il me sourit:
- " Merveilleusement bien, mon petit ange, à part une crise
de somnambulisme
Je vais prendre mon déjeuner, si tu pouvais
prévenir Linette
"
- " Oui, et elle va manger avec vous. Moi, je regarde et je vous
sers. Il faut bien que je travaille un peu, non? " Il leva un sourcil:
- " Quelle idée
Ma foi, si Linette trouve agréable
de déjeuner en ma compagnie, je n'y vois pas d'inconvénient.
Au contraire, à la réflexion. Bien au contraire
"
Je fis part de mon idée à Linette qui ne semblait pas très
chaude. Non pas qu'elle soit contrariée à l'idée
de devoir manger en sa présence, mais plutôt que ce soit
une idée de moi et non de Germain. Je réussis -facilement-
à la convaincre et l'accompagnai en apportant ses couverts. Elle,
se chargeait du déjeuner en question.
[
]
Germain lui prit la main:
- " J'espère que nous n'avons pas trop troublé votre
repos
Alicia est assez
bruyante. " Linette baissa
les yeux, gênée:
- " Non, non
Mais j'ai comme l'impression que vous lui avez
fait très mal. Pardonnez mon audace, mais je connais votre particularité
physique. Madame s'en était ouverte à moi, et elle se plaignait
parfois de douleurs. Elle ne vous en a jamais rien dit -je présume-
pour préserver votre amour. " Germain semblait atterré:
- " Mon Dieu, je m'en doutais! Toutes ces années à
la voir grimacer sous mes assauts passionnés
Je croyais qu'elle
y prenait du plaisir
" Linette le rassura:
- " Oh! Elle en prenait
Elle m'avait confié aussi qu'elle
adorait se soumettre à vos élans et se sentir possédée
pleinement, même au-delà de la plénitude
C'était
là ses propres mots. Et puisque nous en sommes à ces confidences,
Madame m'avait invitée à vous satisfaire également.
J'avais décliné son offre, à l'époque, par
respect pour vous deux
"
Germain sembla émoustillé
par les projets inavoués de sa défunte épouse:
- " Vous en aviez envie ou je vous dégoûtais déjà?
" Elle cria, outrée:
- " Monsieur! Jamais, vous m'entendez? Jamais vous ne m'avez dégoûtée.
Bien au contraire. Mais je vous avais mis sur un piédestal, tous
les deux, et je ne me voyais pas m'immiscer dans votre couple si harmonieux
Une vieille gouvernante compassée, qui plus est
" Il
rit en s'adressant à moi, clin d'oeil à l'appui :
- " Tu as entendu? Elle aussi dit des gros mots
" Il reprit
son sérieux et lui fit d'un ton solennel:
- " Je vous interdis de vous dénigrer de la sorte. Mon épouse
était -un peu comme l'est Alicia, dans un autre registre- très
clairvoyante. Si elle estimait que je pouvais vous trouver à mon
goût, c'est que vous l'étiez
" Elle était
flattée:
- " Vraiment, Monsieur? Mais plus maintenant. Quelques cruelles années
sont passées par-là
" Il reposa sa grande tasse
de café:
- " Ne soyez pas si dure avec vous même, ni trop tendre avec
moi. Demandez à Alicia de vous aider à vous apprêter.
Je vous autorise même -que dis-je: je vous encourage- à puiser
dans les placards de mon aimée. Je crois sincèrement qu'elle
aurait été d'accord. " Il se leva:
- " Pour ce matin, je retourne travailler. Je dois impérativement
rendre cet ouvrage lundi matin: il repart à la bibliothèque
nationale. Par contre, cet après-midi, je compte le consacrer entièrement
à vous deux. Mesdames
" Il se retira et gravit les escaliers
d'une démarche plus légère que la veille.
Linette regarda longuement son bol
après qu'il soit parti. Elle se retourna brusquement, se rappelant
enfin ma présence. Elle rayonnait:
- " Oh! Ma chérie, tu as entendu? Quel bonheur! Quelle cruche
j'ai été de me claquemurer dans mes préjugés
stupides! " Elle me tira par la main pour m'asseoir à la place
de Germain:
- " Tu m'aideras à m'arranger un peu, dis? Tu te maquilles
si bien
" Je lui souris:
- " Ah ben oui
Mais ça va pas être dur, vous êtes
belle. Y a qu'à enlever la poussière, et hop! Vous êtes
la princesse de ce château. " Elle rit.
Je me servis dans la tasse de Germain,
ce qui horrifia Linette:
- " Attends! Je vais te chercher une tasse propre! " Je secouai
la tête:
- " C'est pas la peine : vous savez, avec Monsieur Germain, on a
fait des choses bien plus sales... "
- " Oui, je m'en doute
Mais c'est moi qui aurais dû prendre
ta place. " Je la toisai d'un air de défi:
- " Vous savez, c'est mieux que c'était moi. Ce qu'il m'a
fait, je voudrais pas qu'il vous le fasse. J'ai beaucoup l'habitude, mais
là, j'ai cru qu'il allait me casser les fesses en deux. "
Elle réfléchit un instant, et son visage se décomposa:
- " Tu veux dire qu'il t'a prise... heu... par derrière? "
je me suçai quelques doigts maculés de confiture :
- " Ouais, deux fois. "
- " Madame m'avait dit qu'ils avaient essayé, mais qu'ils
y avaient vite renoncé : la douleur était atroce, malgré
le soin qu'ils y apportaient
Mais si c'est le goût de Monsieur,
je m'y plierai, dussé-je tourner de l'il. "
- " Pour moi, c'est normal. Vous demanderez à Monsieur Germain
de vous dire, moi, j'ose pas, j'ai honte. "
Elle me regarda engloutir mon déjeuner pensivement, puis je l'aidai
à débarrasser.
[
]
Elle tourna le dos à l'armoire,
les mains derrière elle sur la poignée comme pour m'en interdire
l'accès. Elle se mordit les lèvres et me dit, en évitant
mon regard :
- " Tout à l'heure, je t'ai demandé si tu aimais les
femmes. Moi, je peux t'assurer que j'aimais Madame. Pas au point d'entrer
dans son lit -je n'aurais jamais osé- mais je me repaissais de
la vue de son corps. Elle aimait que je m'occupe d'elle, que je la lave,
l'habille ou que je fasse ses soins corporels. Et ce jusqu'à ses
derniers jours, mais elle me suppliait d'engager une infirmière
pour faire ce travail, elle avait honte de ce qu'elle était devenue.
Même réduite à l'ombre d'elle-même, je l'aimais
encore et la couvrais de baisers. Monsieur, lui, était ivre de
chagrin et de désespoir, au point qu'il ne put même pas l'honorer
une dernière fois avant qu'elle nous quitte
Elle m'avait
pourtant demandé de la rendre " comestible " -c'était
ses propres termes- et attirante pour l'occasion. Ils ont passé
la nuit ensemble, et au petit matin, elle
" Linette sanglota
en se mordant les lèvres, le visage ravagé par l'émotion
:
- " Il pleurait, il ne voulait plus la lâcher
Elle était
si belle, si calme
Il répétait: " Pardon, ma
chérie, je n'ai pas pu, pourtant je t'aime tant
" Depuis,
il traîne sa douleur comme un couteau planté dans son cur.
"
Je me jetai sur elle et la couvris
de baisers et de caresses, ce qui la fit rire nerveusement malgré
la douleur qu'elle ressentait, elle aussi :
- " Ma pauvre Linette, c'est pas bien d'être triste comme ça
fais-moi un câlin ! " Elle me rendit mes caresses et mes petits
baisers affectueux. Les siennes se firent plus pressantes et ses mains
parcouraient mes hanches et mes seins. Je la laissai faire en soupirant
d'aise dans son cou, jusqu'à ce qu'elle mit fin brutalement à
ses attouchements par un chaste baiser sur mon front :
- " Excuse-moi. Je n'aurais pas dû. Pardonne-moi " Je
la regardai d'un air étonné :
- " Ben pourquoi? C'était bien, j'aime bien, moi, qu'on m'aime
Pas Toi ? " Elle éluda la question sur un grand sourire radieux
:
- " Dis-moi, petite intrigante, tu sais ce que Monsieur a prévu
pour cet après-midi? Je suis sûre que tu es à l'origine
de ce changement d'emploi du temps : le samedi après-midi, il le
consacre habituellement à sa collection de timbres. " Je pris
un air coupable :
- " Ben oui, c'est moi
Je lui ai dit qu'on irait se promener
dans le parc entre les gros arbres, qu'il m'attacherait à un beau
et qu'il me taperait un peu. " Linette ouvrit de grand yeux :
- " Quoi? Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? C'est toi qui
demande ça ? " Je boudai :
- " Ben Oui
Ça m'énerve, ici, y a personne qui
veut jouer avec moi. Madame Diane elle le fait bien souvent, un peu fort
des fois, mais c'est bien. " Elle fronça les sourcils en souriant
:
- " Mais tu es une petite masochiste, on dirait
Qu'en dit Monsieur
Germain ? "
- " Il m'a dit que oui, mais je sens bien que c'était pour
avoir la paix, que j'arrête de l'embêter avec ça parce
qu'il voulait plutôt jouer dans mes fesses. "
Elle sourit en faisant une drôle
de petite grimace dégoûtée qui tordait ses fines lèvres
:
- " Tu es un drôle de phénomène
Tu ne préfèrerais
pas jouer au croquet, plutôt ? Ce serait plus de ton âge,
et nous y jouions parfois tous les trois. Ça rappellera de bons
souvenirs à Monsieur. " Elle devait parler de mon âge
mental, je présume
[
]
Linette me montra sa maigre garde-robe
et je lui choisis une belle robe d 'été vert anis. Elle
s'assit ensuite devant la glace de sa coiffeuse et sortit quelques produits
de maquillage : ils semblaient très anciens.
Je les examinai d'un air dubitatif
:
- " Je vais chercher les miens. Je sais m'en servir, mais pas des
tiens. " Je revins rapidement et entrepris de la rendre séduisante.
Elle s'enquit :
- " Tu ne mets rien pour cacher mes rides? Elles commencent à
se voir
"
- " Non, je les cache pas, je les mets en valeur. Monsieur Germain
il est antiquaire, lui il sait que les vieilles choses ont de la valeur.
" Elle rit :
- " Dommage qu'il ne soit pas paléontologue, il m'aurait déjà
prise sur la table du petit déjeuner ! " Je souris par politesse,
je n'avais pas compris :
- " Il faut pas tricher. Les tricheurs, ils perdent toujours à
la fin. Regarde les vieilles madames qui se font tirer la peau, elles
ont plus de rides mais on dirait quelle ont une tête en plastique,
comme les poupées. C'est pour ça qu'on appelle ça
la chirurgie plastique. Même des fois, elles sont si pas belles
qu'on dirait des poissons qui se sont écrasé la tête
dans leur bocal
Voilà, j'ai fini. Je vous ai faite à
peu près belle, mais pour ce soir, juré je vous fais en
princesse, comme Sissi, mais en plus vieille. " Elle resta insensible
à mon compliment, mais s'admira sans fin dans le miroir :
- " Ah oui ! Bravo ! Ton maquillage est vraiment discret : tu es
une vraie artiste
" Elle m'attira contre elle pour que l'on
puisse s'admirer ensemble. Cette fois, je pris les devants et l'embrassai
passionnément. Elle se laissa faire de bon cur mais me repoussa
gentiment. Ce n'était pas la première fois qu'elle expérimentait
les amours saphiques, à mon avis -bien que pour ce qui me concerne,
le terme soit un peu exagéré...
[
]
- " Ah bon
Dis, ça veut dire quoi, le mot que tu m'as
dit tout à l'heure ? Heu
Masotiste, ou un truc comme ça
" Linette se redressa sur sa chaise et prit le temps de boire à
son verre d'eau avant de répondre :
- " Hé bien, un masochiste -ou une masochiste dans ton cas-
c'est quelqu'un qui aime bien qu'on lui fasse du mal, ce qui n'est pas
normal à mon avis. Moi, je préfère qu'on me fasse
du bien. Tu peux me dire ce que ça te fait ? C'est la première
fois que j'en rencontre une, et je me suis longtemps demandée ce
qui les motivait
"
Je tordais mes mains, puisant dans
mes sentiments contradictoires :
- " Ben, je sais pas
Il faut que les gens qui me tapent, ils
m'aiment. J'ai déjà eu des monsieurs malades vraiment méchants
qui voulaient vraiment me faire du mal. J'ai eu peur, là je voulais
pas, et mes maîtres ils étaient pas contents non plus. "
Linette me glissa, amère :
- " Je parie qu'ils t'on frappée pour te consoler ? "
- " Ah ben non ! Ils étaient très gentils et très
embêtés. J'ai pu dormir entre eux deux pour me faire consoler.
Là, j'étais bien contente
"
Je sauçai ma cassolette avec
délice :
- " Mais quand c'est des gens qui m'aiment, Comme mes maîtres
Denis et Diane, c'est pas pareil. Je suis triste quand ils ne me punissent
pas, ou qu'ils me tapent pas. Des fois, ils m'attachent, ils me tapent
un peu et ils font exprès de m'oublier et ils font comme si j'étais
pas là, je peux pas faire pipi ou je mange pas. Là, c'est
pas pareil, je sais qu'ils pensent toujours à moi. Des fois, Monsieur
Denis passe me serrer très vite en me faisant mal aux fesses, ça
j'aime bien. Surtout quand ils me remplissent la bouche pour pas m'entendre.
Et même que des fois, c'est pas lui, ou il y a plusieurs messieurs
avec lui
"
Linette semblait au bord de la nausée
:
- " Je ne voulais pas que tu me racontes ce que tu subis. Je voulais
juste savoir ce que tu ressens au fond de ton cur, pourquoi tu as
du plaisir quand on te fait du mal. "
Je fis la moue, puis un grand sourire
:
- " De l'amour ! Beaucoup d'amour. C'est comme ça que je donne
mon amour. Offrir quelque chose qui vous coûte, c'est donner beaucoup.
Et m'offrir de la douleur, c'est prendre tout l'amour que j'offre. Me
rien faire, c'est m'empêcher de donner mon amour et me rendre malheureuse.
C'est pour ça qu'il faut me taper. Tu voudras ? " Linette
essayait d'assimiler ma vision de la chose :
- " Si tu veux
Mais quand tu m'as embrassée, tout à
l'heure, tu voulais me donner de l'amour, alors pourquoi te faire frapper
? " Je soupirai :
- " T'as pas compris
Je parlais d'amour, le vrai, comme celui
qu'on a pour le Bon Dieu, la Sainte Vierge et le petit Jésus. Les
bisous, les câlins, quand on joue dans le lit, c'est pas pareil.
" Linette hocha lentement la tête :
- " Oui
Je crois comprendre. J'aurais du mal à reformuler
ce que tu viens de me dire, mais je crois que j'ai compris dans les grandes
lignes. C'est promis, je m'occuperai de toi. Avec amour. " Je hochai
la tête d'un air décidé :
- " Et Monsieur Germain aussi. Il a dit. Il faut tout lui dire ce
que j'ai dit. "
[
]
Germain se racla la gorge, visiblement
mal à l'aise :
- " Dites-moi, Linette, j'ai évoqué -pour la énième
fois- l'inclination d'Alicia pour les sévices corporels, et elle
m'a assuré qu'elle vous avait abondamment renseignée sur
le sujet. Elle refuse de renouveler ses explications. J'ai l'impression
que cela l'a épuisée
" Je confirmai l'impression
de Germain :
- " Ah ouais. J'ai dû me faire fumer la tête pour trouver
des mots comprenables pour vous. Alors, Linette, vous lui dites bien tout
comme j'ai dit. " Elle rit :
- " Bien, Alicia
Monsieur, j'espère que je serais assez
" comprenable. " Alors, si j'ai bien compris, Alicia fait la
distinction entre deux amours : le léger, comprenant les attouchements
et les rapports sensuels, et le profond, quasi mystique, qu'elle ressent
envers la personne qui la maltraite -à la condition expresse qu'elle
l'aime, enfin qu'il y ait une dualité -j'oserai même le terme
de communion- bourreau-victime. Elle m'a affirmé qu'elle ressentait
le même amour envers la personne qui lui " offre " ses
sévices que pour Dieu. Voilà, je crois que j'ai répété
à peu près tes paroles. "
Je hochai pensivement la tête.
Germain reposa sa fourchette et se rinça la bouche à son
verre de bordeaux :
- " Je n'en suis pas surpris le moins du monde, et pour tout dire,
enchanté de cette nouvelle. J'entretiens des rapports épistolaires
avec un ami -ancien séminariste et à présent évêque-
au sujet des saints et de leurs sacrifices. Même Jésus Christ
était mu par ces sentiments qui nous semblent révoltants
: Il a souffert jusqu'à la mort pour nous submerger d'amour, par
delà les siècles. Idem pour les saintes " à
grand spectacle ", comme Catherine de Sienne -qui se délectait
des suppurations et des sanies recueillies dans un bol sur les malades
aux plaies les plus nauséabondes**** et Thérèse d'Avila
qui passait la nuit à se faire torturer par les anges. Les surs
qui assistaient à la scène rapportaient que cela ressemblait
étrangement à un orgasme prolongé****
Je ne
veux pas dire par là que les masochistes sont des saints ni que
les saints sont masochistes, mais qu'une certaine forme de douleur consentie
peut s'apparenter à un profond acte d'amour. "
Je fis une moue dégoûtée
:
- " Votre Thérèse, elle faisait pire que moi. Le pire
que j'ai fait, c'est de servir de petit coin, et encore, ça, j'ai
bien aimé. Bon, maintenant, vous allez lui dire que je suis ratée.
Je regarde que vous dites bien tout. " Il soupira : cette tâche
ne lui plaisait pas... Plus pour son image de marque que par respect pour
moi, je suppose
- " Bien
C'est délicat. Je suppose qu'elle vous a parlé
de cette nuit, et de nos rapports, je présume ? Entre femme, on
doit parler de ces choses-là
" Linette n'était
pas à l'aise non plus, et ne tenait pas vraiment à apprendre
ce que je voulais qu'elle sache :
- " Oui, monsieur, mais c'est votre vie privée, et elle ne
me regarde absolument pas. Vous avez le droit d'assouvir vos pulsions
perverses avec une fille majeure. "
- " Vous ne me facilitez pas vraiment la tâche
C'est
la volonté d'Alicia, et cela ne m'amuse pas non plus. Bien, je
vais être cru, vous ne me laissez pas le choix : je l'ai sodomisée,
et ceci à deux reprises. Je suppose que vous l'avez entendue crier.
Oui, vous me l'avez confirmé ce matin
Et bien, si je l'ai
déshonorée de la sorte, ce n'était pas par vice -bien
que j'en ai retiré un immense plaisir, c'était une expérience
nouvelle pour moi- mais par obligation. À part sa bouche, elle
n'a pas d'autre orifice. Pas de vagin, mais elle a un pénis. "
Linette se dressa :
- " Quoi ?! C'est un travesti ?! " Germain lui fit signe de
se taire, mais je criai à mon tour :
- " Ah non ! Pas encore ça ! Pas ce mot qui veut rien dire
! " Je mouillais mes yeux pour faire bonne mesure.
Germain lui expliqua ce que j'étais
vraiment :
- " Non, Linette : Alicia est une vraie fille dans son cur.
Elle sent confusément qu'elle est anormale, mais elle se sent absolument
femme, jusqu'à éprouver un désir ardent de porter
un enfant, désir évidemment irréalisable. J'espère
ne pas vous avoir choquée par mes pratiques sexuelles
En
tout cas, veuillez ne pas déconsidérer cette brave Alicia,
et voyez-la plutôt comme une de vos semblables. Je l'ai cruellement
blessée, hier, alors qu'elle m'avait gentiment prévenu de
son " problème ", qu'elle ne parvient pas à identifier
d'ailleurs. Ne faites pas la même erreur, je vous le demande comme
une faveur. Et, dernière chose, je tiens à accéder
à son désir de se faire corriger, cet après-midi.
Veuillez préparer le nécessaire, je vous prie. "
En prononçant sa dernière
phrase, Germain me regardait avec amusement saliver devant la part de
clafoutis qui l'attendait :
- " Tu en as eu pour ton dessert ? En veux-tu encore ? "
- " Ben
On avait pas fini quand vous avez sonné. Mais
oui, j'en veux bien. Ça sent bon, ça aussi ! " Il émit
un rire sardonique:
- " Je m'en doutais, vilaines menteuses ! Je vais vous punir pour
avoir proféré un tel mensonge: je vous condamne à
prendre le café et votre dessert en ma présence ! "
Linette se leva pour débarrasser et chercher nos desserts et le
café. Elle prit un air contrit, tout en souriant :
- " Pitié, maître! Pas ça! Fouettez-nous nue,
plutôt! "
Il cria, se voulant menaçant:
- " Ah! Ne me tentez pas, Linette, ne me tentez pas! "
Pour la première fois, j'entendais
le rire joyeux de Linette qui résonnait en cascade dans le grand
hall. Germain me sourit:
- " Tu vois, je lui ai tout raconté. Elle n'a pas l'air d'être
trop effrayée
"
- " Oui, et puis vous allez nous taper toutes nues toutes les deux,
ça va être bien! Elle pourra vous donner plein d'amour, comme
ça! " Il tendit la main pour réfréner mes ardeurs
:
- " Holà! c'était une boutade... Nous allons commencer
par toi. Ne nous en veut pas, mais c'est une chose nouvelle pour nous.
Je ne sais pas si d'ailleurs nous serons à la hauteur de tes espérances.
"
[
]
Je patientais dehors avec ma longe
et mon scion de bambou en attendant que Linette reparaisse avec Germain.
Cinq minutes plus tard, ils descendaient les marches du perron en devisant
aimablement :
- " Vous avez eu là une excellente idée, Linette. Je
crois qu'il n'y a pas de meilleur jeu pour cette occasion, distrayant
et accessible à tous. Et que de souvenirs, mon Dieu, que de souvenirs!
"
J'aidai Linette à enfoncer les
arceaux selon un parcours machiavélique tandis que Germain examinai
les maillets et les boules, pensif.
Je m'amusais réellement comme
une folle, criant après Linette ou Germain qui s'ingéniaient
à éjecter ma boule hors du circuit. Ils ne me ménageaient
pas, et j'aimais bien ça.
Monsieur confia à sa gouvernante:
- " Mon Dieu, comme j'aurais aimé avoir une enfant comme elle!
Regardez-la vivre, quel plaisir! Même aussi simplette, elle m'aurait
comblé de bonheur. J'ai élevé mes enfants dans le
respect, l'obéissance et le travail, et voyez le résultat:
des êtres ingrats, froids et calculateurs, qui viennent m'imposer
ponctuellement leur progéniture -leur copie conforme- pour estimer
la valeur de leur héritage
Quelle ironie ! On croit que la
réussite est la clé du bonheur, et regardez
Regardez-la
! Heureux, les simples, le royaume des cieux est à eux
"
Je bondis sur place:
- " Ouaiiis! Buuut! "
Linette remporta la partie haut la
main. Germain avait sa dose, et nous aida gentiment à ranger :
- " À présent, allons nous promener dans le parc. Alicia,
prend ton matériel que je vois là
Tiens, ma canne
à pêche
Au moins, elle va servir un peu
"
Il était très joyeux et détendu, et Linette, à
son bras, était comme une rose épanouie.
Ils devisaient en évoquant le
bon vieux temps, Madame et les enfants. Moi, je les suivais à petite
distance, examinant les arbres, recherchant l'élu de mon coeur.
Un grand marronnier me fit de l'il et je criai :
- " Ça y est! Je veux çui-là! " Germain
et Linette se retournèrent et vinrent me rejoindre.
- " Voilà : Vous allez m'attacher et me taper. Mais attention,
hein ? Faut pas être gentil ou dire que j'ai trop mal, autrement
ça gâche tout. Et il faut me dire des gros mots, et me punir
vraiment. Vous pourrez ? Vous êtes trop gentils, je crois. "
Germain haussa le ton :
- " Petite idiote, j'ai eu trois enfants, et je ne me gênais
pas pour les corriger sévèrement. Tu ne m'attendriras pas.
Déshabille-toi. Vite ! Linette, vous l'attacherez, bien serrée.
" Il me donna une grosse claque sur les fesses et m'arracha la trique
et la longe des mains. Je m'exécutai en baissant la tête,
soumise, et me mit entièrement nue. Linette fut très troublée
par la vue de mon sexe, incongru sur mon corps si féminin. Je ne
lui laissai pas le temps d'en profiter en étreignant le gros tronc
rugueux. Linette me lia les poignets ensemble -mes mains étaient
distantes d'une trentaine de centimètres- d'un geste sûr
et rapide, ainsi que les chevilles en m'obligeant à serrer les
jambes autour du tronc en une position tout à fait inconfortable.
Elle aussi devait bien m'aimer
Mes pieds étant décollés
du sol, seule l'écorce sur ma peau et mes poignets serrés
me tenaient debout. Je n'aurais pas imaginé que ce fut aussi pénible
Soudain, la fine baguette de bambou s'abattit sur mes reins en un sifflement
aigu. La brûlure m'arracha un cri.
Germain semblait ennuyé:
- " Tu cries trop fort. Je ne veux pas t'entendre, tu vas nous faire
remarquer. Mords-toi l'épaule ! " Il reprit ses coups, mais
je faisais encore trop de bruit en pleurant à présent :
- " Linette, faites-la taire. Débrouillez-vous. " Elle
plaqua sa main sur ma bouche en s'efforçant de me faire des yeux
menaçants, mais, à travers mes larmes, je voyais bien qu'ils
étaient humides également. Elle m'embrassa alors sauvagement,
écrasant sa bouche sur la mienne à chacun de mes sursauts.
C'était très bon, et j'accueillis sa langue consolatrice
avec bonheur.
Germain s'arrêta, jetant la fine
baguette de bambou au sol:
- " Je n'en puis plus. Linette, vous me faites un effet terrible,
toutes les deux
Je vous prie de m'excuser, mais je n'y tiens plus.
" Il baissa son pantalon et se colla derrière moi, s'insinuant
sans ménagement entre mes fesses. J'avais été bien
inspirée de me lubrifier, il était très en forme
Linette continuait à m'embrasser au rythme des coups de reins de
Germain, canalisant à grand-peine mes cris et mes contorsions.
Mais cela ne dura qu'un instant, et Germain se retira rapidement en lâchant:
- " Le cul de cette petite pute est exquis
" Il se rhabilla,
et, son excitation retombée, se sentit assez gêné
par sa conduite et ses propos. Linette ramassa la baguette et reprit ma
correction, sur les fesses et les cuisses cette fois. Je l'entendais ahaner
à chaque coup, elle y mettait du cur. Moi, je mordais à
nouveau mon épaule
Elle s'arrêta net. Germain avait
retenu son bras :
- " Cessez, Linette, vous vous épuisez. Venez plutôt
vous promener avec moi, nous avons beaucoup de choses à nous dire
Allez, venez, elle ne mérite pas qu'on s'intéresse à
elle. " Je les regardai s'éloigner sous les arbres frais,
se tenant par le bras, sans un regard pour moi. Ils avaient été
parfaits.
La peau griffée par mon châtaigner,
je suivais leur conversation silencieuse de loin et essayais de deviner
leurs propos. Ils m'adressaient par moment un coup d'il fugace et
inquiet, mais semblaient être en grande discussion, face à
face, se prenant et se caressant les mains. Germain se jeta à genoux
en parlant d'une voix forte et chargée d'émotion, suivi
aussitôt de Linette qui fit de même, mais sur un ton plus
résolu. Germain la releva, lui baisa les mains et ils disparurent
au fond du parc -si tant est qu'il en eut un, tellement il me semblait
immense.
Je pouvais entendre le clocher du village
proche égrener les heures, après avoir annoncé un
mariage. Il était six heures passées lorsque Linette vint
me chercher sans un mot, se contentant juste de me délier un pied
et un poignet, et elle repartit aussitôt en direction de la maison.
Je la surpris tout de même à me jeter un regard coupable
par dessus son épaule, qu'elle déguisa en mépris.
Je frottai mes poignets endoloris et
ma poitrine marquée par l'écorce, sous mon poids et mes
convulsions, puis je me rhabillai bien vite pour aller rejoindre mes maîtres
temporaires. Je retrouvai Linette dans sa cuisine: Elle préparait
le repas -qui pour une fois n'avait pas tenu compagnie à Hibernatus-
en chantonnant gaiement.
Je me jetai sur elle en la serrant
très fort :
- " Oh! Ma gentille Linette, comme tu m'as bien fait plaisir ! Tu
peux pas savoir ! " Elle me prit dans ses bras avec réticence
:
- " Nous sommes des monstres... Je n'aurais jamais cru pouvoir faire
ça. Mais le pire, c'est que j'ai pris un plaisir immense à
te torturer
Si Germain ne m'avait pas arrêtée, je ne
sais pas ce que je t'aurais encore fait
" Je la grondai :
- " Mais non, vous êtes des amours de m'avoir fait tout ce
que je voulais. Même me faire croire que vous vous en foutez de
moi, mais moi je voyais bien que vous me regardez avec des yeux tristes
Vous pouvez être content, j'ai eu un beau cadeau. Maintenant, je
vous embête plus avec ça. Qu'est-ce qu'on mange? "
Elle rit :
- " Tu ne perds pas le nord, toi! Que des bonnes choses... J'ai envie
de fêter ça. Tu pourras me faire belle, ce soir, alors? "
Je lui fis, les poings sur les hanches:
- " Ah ben ouais! Vous allez être belle comme la princesse
de cendrillon. Et pis, c'est pareil: vous êtes toute sale dans la
cuisine, et hop, un coup de baguette magique -pas celle que j'ai eu sur
les fesses, hein!- et vous êtes toute belle, que Monsieur Germain
il va se rouler par terre quand il va vous voir. " Linette, toujours
d'humeur badine, lâcha sur un ton faussement sérieux :
- " De rire? Merci bien. Je n'ai pas fait l'école du cirque,
mais l'école hôtelière. " Je ris à son
humour si proche du mien :
- " Mais non, vous êtes bête. Il va pleurer de voir une
si belle madame qu'il a rendu malheureuse si longtemps
"
[
]
Je l'accueillis dans le hall. Il semblait
plutôt gêné et baissa les yeux en me voyant, aussi
je tins à le mettre à l'aise:
- " Ah Monsieur, je vous attendais.
Je voulais vous dire merci pour tout ce que vous m'avez fait. J'ai déjà
dit pareil à Linette, alors, il faut pas vous inquiéter.
Je vous vois tout bizarre, y faut pas. Allez, venez, je vous ai préparé
une belle surprise
" Je ris dans ma main : " Ouais, une
belle surprise! "
Détendu et intrigué,
il me suivit jusqu'au petit salon, à côté de la salle
à manger monumentale. Je l'installai dans un fauteuil moelleux,
tout en attentions et en prévenance, le couvant des yeux comme
une jeune fille comblée par une nuit d 'amour torride :
- " Voilà. Bougez pas, je vais chercher votre surprise. Bougez
pas, hein? " Il acquiesça en souriant, amusé par mon
excitation.
Linette avait dû nous entendre
car elle se tenait en haut des marches, un peu en retrait. Elle sautait
sur place, excitée comme une collégienne, et je la rejoignis
bien vite :
- " Comment tu me trouves ? Ça va ? Je suis pas trop froissée
? J'ai pas abîmé mon maquillage ? Et mes cheveux? J'ai pas
une mèche, là ? " Je répondis patiemment à
toutes ses questions, en lui souriant tendrement.
- " Vous êtes très belle. Une princesse, je vous dis...
Votre prince, il attend au salon. J'y ai dit qu'il allait avoir une surprise,
et je crois bien que c'est vraiment vrai. Tout à l'heure, vous
étez déjà un peu belle et
Au fait, y vous a
dit que vous étez belle ? "
- " Oui, mais pas tout de suite. Il voulait me le dire plus tôt,
mais il trouvait cela inconvenant
Mais après ce qu'on t'a
fait, on a parlé d'égal à égal. C'était
très fort
On s'est dit des choses
" Ses yeux commençaient
à s'embuer mais elle reprit ses esprits et sa gaieté en
me donnant une petite tape sur les fesses, ce qui me fit glousser :
- " Allez, descends, petite coquine ! Je te suis à distance.
"
Je rejoignis Monsieur Germain qui était
plongé dans son carnet en patientant. Il me regardait avec amusement
me poster devant la table basse, entre les deux fauteuils, les mains dans
le dos, bouillante d'une excitation contenue. Soudain, il se raidit, porta
la main à son cur, se leva, la mâchoire pendante -ce
qui mettait sa lippe humide encore plus en valeur- et bredouilla à
l'attention de Sissi :
- " Mon Dieu! Vous êtes sublime, Linette! L'espace d'un instant,
j'ai cru revoir mon Eymeline
Mais je suis sot. Je ne veux pas vous
comparer sans cesse à elle : Ce doit être très humiliant
pour une femme de vivre dans l'ombre d'une rivale
Vous êtes
sublime, vous, Linette. Voyez, j'en ai les larmes aux yeux tant vous irradiez
de beauté. "
J'étais vexée pour elle
et grondai Germain:
- " Hé Ho, Monsieur! On s'est donné du mal pour qu'elle
soit comme une princesse, et vous vous dites qu'elle irradie, comme si
c'était du géranium ! Dites pas n'importe quoi, vous allez
encore la faire pleurer ! "
Il rirent et s'installèrent
en vis-à-vis en se couvant des yeux. Moi, je faisais un peu la
gueule de ne pas être plus souvent prise au sérieux. Je repris
vite mon air joyeux pour leur servir l'apéritif en buvant leurs
paroles, mais malheureusement, ils restaient très évasifs
en ne faisant que des allusions à leur passé commun et aux
propos -visiblement intenses- qu'ils ont échangés dans le
parc.
[
]
Ils étaient assis face à
face, Linette finissant d'allumer amoureusement le cigare de Germain.
Après un si bon repas, cette odeur me soulevait plutôt le
cur. Il prit le cigare que lui tendait Linette et me fit, joyeux
:
- " Alicia ! Tu pouvais te joindre à nous, tu sais ? Viens
nous servir : nous prendrons tous deux une fine. " Je les servis
et me lovai entre les genoux de Germain qui bredouilla :
- " Mais, enfin ! Je ne
Pas devant
Linette est là
! " Je lui décochai un grand sourire angélique :
- " Oui, vous avez raison. Il faut toujours commencer par les femmes.
Madame Diane elle me dit ça toujours, même que Monsieur Denis
il râle et qu'il a jamais le temps
" Germain m'interrompit
:
- " Mais non, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire ! Je n'ai pas envie,
et Linette non plus ! " Je lui répondis sur un ton plein d'assurance,
teinté de reproche :
- " Ah, ça ! Vous dites toujours que vous avez pas envie,
après vous en redemandez ! C'est comme les dames qui viennent prendre
le thé chez Madame : elles prennent un petit bout de gâteau,
parce qu'on les force, et après, elles mangent tout en disant c'est
pas raisonnable. Et Linette, vous croyez qu'elle a pas envie ? Je sais
qu'elle pense qu'à ça ! "
Curieusement, Linette resta étrangement
silencieuse. Germain aussi, guettant sa réaction. Elle mordait
ses lèvres, en proie à un conflit intérieur. Elle
finit par lâcher :
- " Vas-y, Alicia. Ça ne me gêne pas que tu t'occupes
de Monsieur. Il a déjà fait ça devant moi, tout à
l'heure. Je ne suis qu'une domestique, comme toi, après tout
" Germain était excité par la proposition de sa gouvernante,
et n'émit qu'une faible objection :
- " Mais, Linette, vous êtes sûre? Après tout
ce qu'on s'est dit ? "
- " Je vous en prie. Ne vous gênez par pour moi. De toute façon,
il est hors de question que j'aie des relations sexuelles avec un homme
en dehors du mariage. Et puis, vous l'avez fait venir pour ça,
après tout. Profitez-en. Allez, je vous regarde. Faites-moi ce
plaisir. "
Germain ne répondit rien. Qui
ne dit mot consent
Je m'emparai de son sexe, mou pour l'instant,
mais m'appliquai à lui pratiquer la meilleure fellation possible.
Je regrettais que Linette ne puisse rien voir d'où elle était.
Elle lui parla, d'une voix chaude et tendue par l'émoi qu'elle
ne cherchait pas à dissimuler :
- " Monsieur
Je me souviens vous avoir surpris avec notre chère
Eymeline
Je l'enviais, et comme je l'aimais... Elle adorait me confier
vos secrets d'alcôve. Si vous le désirez, je pourrais la
remplacer, comme elle me l'avait demandé
J'envie Alicia,
elle ne s'embarrasse pas de conventions. Elle ne cherche qu'à donner
du plaisir. Un vrai ange
Oui, un vrai ange
" Germain
se pâmait, perdu dans les yeux de Linette. Il lui faisait l'amour,
par personne interposée :
- " Oh ! Ma chère Linette ! Comme vous êtes bonne avec
moi ! C'est vrai, je vous aime. Et à présent, c'est clair
: Voulez vous être ma femme? "
Je n'ai jamais vu une demande en mariage
aussi romantique
Il aurait pu attendre un peu, tout de même
Mais Linette se semblait pas choquée,
comme si je n'existais pas :
- " Oh ! Mon bon Germain ! Oui!
Oh oui ! Je veux être
à vous
Toute à vous. Epousez-moi, je saurais vous
satisfaire, même s'il m'en coûte
" Elle s'arrêta
pour le regarder prendre son plaisir. D'après sa voix amoureuse,
elle semblait avoir apprécié :
- " J'aime vous voir
Comme ça. J'espère que je
vous verrais souvent aussi heureux
Sauf quand je vous tournerai
le dos, bien sûr ! "
Je rhabillai Germain. Sa promise l'émoustillait
beaucoup, et je doutais fort qu'ils tiennent jusqu'au mariage :
- " Linette, vous êtes une coquine, et j'aime ça. Je
vous promets de ne pas vous décevoir, et surtout d'être à
la hauteur de vos attentes. Mais Alicia s'était proposée
de vous satisfaire également. Vous dites que vous voulez me plaire,
mais je veux une preuve de votre loyauté. Laissez-vous faire à
votre tour, et offrez-moi votre plaisir. C'est un ordre. "
Je me mis aussitôt à ses
genoux, arborant un grand sourire d'encouragement. Elle était très
gênée :
- " C'est embarrassant
Je ne sais pas si
Avec une fille
Vraiment
" Germain abattit une carte décisive :
- " Vous vous vantez d'avoir eu une certaine complicité avec
Eymeline, mais ce que vous ne savez pas, c'est que vous n'étiez
pas la seule à bénéficier de ses confidences. Alors,
ne me faites pas croire que c'est une chose nouvelle pour vous
"
Elle semblait atterrée, paniquée
:
- " Elle m'avait promis!... Jamais vous n'auriez dû le savoir
! Cela ne nous est arrivé que quelques fois, en votre absence.
Nous ne voulions pas vous faire de peine
"
Germain se mit à rire à
gorge déployée. Il s'en expliqua après s'être
un peu calmé :
- " Eh bien
Non, ma tendre épouse ne vous a pas trahie,
c'est vous-même qui venez de le faire
Elle m'a toujours caché
vos amours saphiques, bien que je m'en doutais, au vu de la tendresse
de vos rapports
Cela restait un fantasme d'homme, jusqu'à
aujourd'hui, et je vous remercie de rajouter une rose sur l'autel que
je lui ai dressé dans mon cur
Mais non, je faisais
allusion aux rapports soutenus que vous entreteniez avec la petite bonne
que j'aimais tant, Claudine
Vous n'étiez pas très
discrètes, surtout dans le silence nocturne
"
Sans un mot, Linette vida son verre
de cognac brûlant d'un trait et s'offrit à moi, comme si
elle montait à l'échafaud. Je fis glisser sa culotte humide
que j'offris malicieusement à Germain, sous le regard réprobateur
de Linette et ouvris ses cuisses en l'avançant au bord du fauteuil.
Germain pouvait voir ses belles jambes gainées de bas couleur chair,
encadrant ma tête agitée de mouvements de bas en haut. Germain
la gronda :
- " Mais laissez-vous aller, nom d'une pipe ! Regardez-moi dans les
yeux, et laissez-vous porter par vos sens ! " Ses conseils semblèrent
porter leurs fruits, et petit à petit, Linette apprécia
pleinement mes caresses, au point de guider ma tête avec ses mains.
Je sentais qu'elle faisait très attention à ma perruque,
bien qu'il en faille beaucoup pour la déloger. Germain avait dû
lui en parler
Elle jouit en geignant, comme une enfant
capricieuse et grognonne.
J'embrassai une dernière fois
son sexe en gage d'affection et rabattis sa robe. Germain serrait sa petite
culotte dans son poing et la humait avec délice, ce qu'il devait
faire depuis un moment... Linette lui fit, gênée :
- " Je vous ai donné ce que vous vouliez. Rendez-la-moi, maintenant.
Vous m'embarrassez, à la sentir comme ça. De plus, j'ai
dû la tacher, c'est très gênant. " Il enfourna
la petite culotte dans sa poche et toisa sa fiancée :
- " Non. Je tiens à la conserver : c'est mon cadeau de fiançailles.
Je la garderai sur moi, jusqu'à ce que vous soyez mienne. Au moins."
[
]
Il me mit une tape sur les fesses pour
me faire monter l'escalier, ce qui me fit glousser :
- " Oh ! Monsieur, comme vous êtes coquin ! " Un peu surréaliste,
comme remarque, après ce qu'il venait de me faire endurer
Comme la nuit précédente,
je m'étais préparée de fond en comble, mais j'avais
revêtu ma tenue d'infirmière, avec mes bas blancs. Il ne
l'avait pas encore vue
J'entrais sans frapper. Germain était
déjà couché, et cette fois, entièrement nu
dans son lit ouvert. Pas de livre pour apprendre à mourir dans
la joie, rien. Seul un sachet d'aspirine vide gisait sur la table de nuit
à côté de son verre d'eau.
Il me détailla avec intérêt
:
- " Tu es très belle en infirmière. Tu savais que c'était
un des fantasmes préféré des hommes ? " Je prenais
des poses suggestives :
- " Ben ouais. J'allais pas me déguiser en bonne sur,
quand même
"
- " Et pourquoi pas? Tu serais certainement ravissante, dans cette
tenue. À vrai dire, je crois que j'aimerais beaucoup
"
Je bougonnai :
- " Faut pas jouer avec la religion. C'est pas bien. Le bon Dieu,
je crois pas qu'il aimerait ça. " À la vérité,
c'est une idée qui m'excitait également, mais je n'avais
pas la tenue idoine. J'aurais même pu chanter mon adaptation à
capella de " Dominique-nique-nique " dans cette tenue
[
]
Il me souffla, en rut :
- " Hier, quand je trouvais ton cul appétissant, tu as dis
que tu aimais te le faire manger, tu te rappelles ? " Je me fendis
d'un large sourire :
- " Oh oui, alors ! " Il me fixa d'un air trouble :
- " Hé bien, j'espère que tu aimes ça. Je n'ai
pas arrêté d'y penser, et moi aussi, j'ai envie d'essayer.
Tu vas me manger. " Je ne m'attendais pas du tout à ça,
et je dus faire une drôle de tête :
- " Quoi, ça te dégoûte? Tu dois en avoir l'habitude,
pourtant ! " Je tentai de reprendre une contenance, et un air enthousiaste.
Oh ! Cela ne me déplaisait pas, mais j'étais tellement surprise
- " Oui, Oui
Oh ! J'aime aussi, hein ? Montrez-moi votre gros
derrière. " Il se tourna péniblement, et je le plaçai
au bord du lit, à quatre pattes.
[
]
Après une brève toilette,
je regagnai ma chambre. Germain m'avait fait plutôt mal et je commençais
à souffrir continuellement de la visite répétée
de son membre épais. Je somnolais depuis un petit moment quand
la porte de ma chambrette s'ouvrit et se referma doucement. Je crus avoir
rêvé quand une douce présence se glissa sous mes draps.
C'était évidemment Linette.
Sa bouche cherchait la mienne en me soufflant son haleine chaude et parfumée
:
- " Ne dis pas un mot. Germain ne doit pas savoir. Jamais. "
Elle m'embrassa passionnément, comme lors de ma punition, et fit
glisser ma chemise de nuit en tremblant :
- " Tu m'as léchée divinement, et devant mon fiancé
encore. J'étais un peu gênée, mais terriblement excitée
Oui, terriblement. J'étais trempée, et j'espérais
tant ta langue
" Elle se coula sur moi, se dirigeant vers mon
sexe en arrachant mes couvertures. Je la retins par le bras :
- " Non, je suis pas belle
Y faut pas. " Bien sûr,
j'en mourrais d'envie, mais je protestai pour la forme.
[
]
Germain me secoua l'épaule :
- " Réveille-toi, Alicia ! J'ai encore envie de toi. Je t'ai
renvoyée trop tôt. " Je fis mine de me réveiller
:
- " Mmm ? C'est vous, Monsieur ? Quelle heure il est ? "
- " Plus bas ! Linette dort à côté. Je vais te
prendre de telle façon qu'elle ne t'entende pas. Je ne voudrais
pas qu'elle me prenne pour un satyre. Mais j'ai des besoins
Tu as
ouvert la boîte de Pandore, à toi d'en assumer les conséquences.
"
J'étais encore embrumée
:
- " Mmm ? La quoi ? " Il me tira par les pieds pour amener mon
visage au milieu du lit, et je me laissai faire sans comprendre.
Mais je compris bien vite : il s'allongea
au-dessus de moi et planta son sexe dans ma bouche, m'étouffant
de son gros ventre. Je l'entendais psalmodier des obscénités
à voix basse pendant qu'il me déshonorait :
- " Oui, je te baiserai aussi comme ça, ma salope de Linette
Tu aimes ça, grosse pute, vieille salope
Tu as bien bouffé
la chatte de ma femme, sale truie ! Je t'aime, sale putain, je t'aime
" Et il s'abandonna en moi en grognant, puis se releva précipitamment
et bredouilla :
- " Ne dit rien
Jamais. Elle me quittera sinon, c'est sûr
Oublie
Tu n'as rien entendu. "
Et il s'enfuit à grandes enjambées. J'entendis la porte
de sa chambre se refermer assez bruyamment.
Linette refit surface en s'extrayant
péniblement de dessous le lit. Elle me poussa pour se faire une
place et dit, nonchalamment, d'un ton amusé :
- " Bien. Reprenons où nous en étions, Mademoiselle,
je vous prie. En position... "
[
]
Après une retouche sommaire
de mon maquillage -qui commençait à m'insupporter, malgré
le service minimum que je m'accordais pour la nuit- je descendis prendre
mon déjeuner. Linette regardait mes petits seins nus sous ma chemise
de nuit vaporeuse et secoua la tête en souriant. Dieu sait quelle
idée elle avait en tête :
- " Après manger, tu feras ta toilette et tu mettras ta belle
robe, la bleue que tu avais hier. Et ton chapeau. Je sens que tu vas faire
tourner la tête à plus d'un paroissien
ensuite on ira
à la pharmacie, et à la boulangerie. Je vais acheter un
beau gâteau en ton honneur, pour te remercier. Tu choisiras. "
Je bondis de joie :
- " Oh ! Merci ma bonne Linette ! Ça
Alors ça,
c'est gentil
Je pourrais choisir ce que je veux, même si c'est
un gros ? " Elle me sourit, attendrie :
- " Mais oui, ma chérie. Ce que tu voudras. Et puis, des bonbons,
aussi. Tu les mangeras chez toi. " J'étais aux anges. Quels
gentils maîtres !
[
]
Linette conduisait très bien,
d'une façon sûre et décontractée, indispensable
pour ménager ces vieilles mécaniques. Elle se gara sur la
place du village, en face de l'église. Une dizaine de tourterelles
turques****** y picoraient avec frénésie le riz jeté
la veille. Je m'extasiai, les mains jointes sur mon cur :
- " Oh les jolis pigeons ! Qu'ils sont beaux ! On dirait qu'ils sont
tout roses ! " Elle secoua la tête :
- " Mais non, ce sont des tourterelles. " J'étais vexée
:
- " Ah ben peut-être. Je suis pas une ornithorynque, moi !
" Elle me reprit :
- "
logue. Ornithologue. "
- " Ouais. Je me trompe toujours avec le docteur qui soigne le nez
" Elle n'insista pas et m'invita à admirer lesdits volatiles
:
- " C'est vrai qu'ils sont beaux. C'est vraiment l'animal rêvé
pour symboliser le mariage : ils sont
huit, et tous sont en couple.
Regarde bien. "
- " Ah ouais, dis donc ! Vous avez vu comme ils se tiennent la main
? " Linette pouffa. Je ne relevai pas et sortis la photo de mon baptême
de mon sac à main :
- " Ça c'est moi, la mariée. Je suis belle, hein ?
" Elle prit la photo et oscillait entre l'admiration et la tristesse
: "
- " C'est ta robe de mariée? Germain m'a parlé de ton
fiancé, celui que tu attends encore. Tu crois qu'il va revenir
? " Je lui fit un sourire radieux :
- " Ben oui, il m'a dit ! Et on s'aime tellement
On va se marier
et on va faire des bébés. Je suis sûre. "
[
]
Le pharmacien semblait bien la connaître
:
- " Bonjour Mademoiselle Linette ! Belle journée, encore.
L'été semble vouloir rester, cette fois
Mais qui est
cette jeune beauté avec vous ? "
- " Bonjour, Monsieur Alexandre ! C'est Alicia, une jeune fille au
pair qui passe quelques jours avec nous, pour me seconder un peu. "
- " Oui, vous avez un grand domaine. Et une bien grande maison
Qu'est-ce qu'il vous faudra ? "
- " D'abord, des bas de contention : je vois que vous en avez de
très beaux en vitrine
" Il semblait un peu gêné,
étrange pour un pharmacien :
- " Oui
Mon assistante va s'occuper de vous. Elle est plus
qualifiée que moi pour vous présenter ces modèles.
" L'assistante en question, une jeune fille brune d'une vingtaine
d'année, terminait de servir une gentille vieille dame au problème
de transit, saluée précédemment devant l'église
:
- " Bonjour, mesdames, j'ai entendu que vous souhaitiez des bas ?
"
- " Oui, ceux-là, les mauves. En taille trois. " Elle
sortit de derrière son comptoir et releva sa blouse, entraînant
sa petite jupe dans le mouvement pour nous dévoiler ses cuisses
:
- " C'est amusant, j'ai les mêmes ! À force de piétiner
toute la journée
Ils sont très beaux. C'est pour mademoiselle
? " Nous profitions toutes deux de son anatomie, et même de
sa petite culotte de coton. Nous étions seules dans l'officine,
et Linette avait du mal à se concentrer :
- " Heu
Oui
Non ! C'est pour moi. Ça fait très
" jeune ", non ? " La jeune fille laissa retomber le rideau
du théâtre de Guignol et attrapa une boîte :
- " Oui, et cela vous ira très bien. Une touche de fantaisie,
rien de tel pour que la vie vous sourie ! "
- " Vous ne croyez pas si bien dire
Il me faudrait aussi du
lubrifiant à usage intime. Un gros pot, ou un tube, selon ce que
vous avez
" La préparatrice se fit plus sérieuse
:
- " Vous souffrez de sécheresse vaginale? Nous avons aussi
des ovules à placer
" Linette savait ce qu'elle voulait
:
- " Non, je vais me marier, et je compte m'offrir entièrement
à mon époux. Ce serait pour des rapports
Heu
Sodomites. " La fille lui fit un grand sourire coquin :
- " Ah
Des rapports anaux, vous voulez dire
Monsieur
est gâté, si je puis me permettre
" Linette ne
se démontait pas, et prenait plaisir à étaler ses
fantasmes :
- " Vous ne croyez pas si bien dire
Gâté par la
nature, de surcroit
Il a un sexe énorme, et il a déjà
déshonoré Mademoiselle de cette façon. La pauvre,
elle a beaucoup crié
Il me faut un lubrifiant très
efficace. "
La fille nous regardait en souriant,
se doutant qu'on la menait en bateau. Je vis Monsieur Alexandre passer
le nez par l'embrasure de la porte menant à l'arrière-boutique,
rouge comme une pivoine, mais il disparut aussitôt. La demoiselle
nous donna un gros tube de lubrifiant " hautes performances ",
toujours le même sourire aux lèvres. Elle devait se demander
ce qu'on allait réellement en faire
Le soleil qui montait dans le ciel
nous éblouit. Je clignais encore des yeux quand Linette me demanda
:
- " Tu pourras tout répéter ? "
- " Ben oui
Je crois. Pourquoi vous avez dit tout ça
? Le pauvre Monsieur de la pharmacie était tout embêté.
Y a des gens qui aiment pas qu'on parle des choses
comme ça.
" Elle me sourit :
- " Je sais qu'il est très timide... Je l'ai fait exprès,
pour le mettre dans l'embarras. Mais sinon, tout était vrai. Tu
pourras dire à Monsieur Germain que
Tiens, c'est là
: Regarde tous les beaux gâteaux ! " Nous étions arrivés
devant l'échoppe et je m'extasiai devant les pâtisseries
:
- " Oh oui! Ils sont beaux
Oh! Celui là, avec les fraises!
J'aime bien les fraises. Et pis il est pas trop gros
" Linette
me tapota l'épaule :
- " Excellent choix
Nous adorons cela également. De
plus, tu n'as pas hésité longtemps ! " Nous faisions
la queue, il y avait déjà une demi-douzaine de personnes
qui attendaient leur tour. Je regardais d'un air hostile les clients qui
faisaient mine de s'approcher de mon fraisier, tout en faisant mon choix
parmi les assortiments de friandises devant le comptoir.
Linette prit le fraisier et m'offrit
pour quatre euros de bonbons divers. Les clients et la vendeuse se moquaient
-gentiment- de moi comme je remerciais sans arrêt mon amie, ce qui
l'agaça : elle n'aimait pas qu'on se moque de moi.
Juste à côté de
la voiture, sur le trajet du retour, je vis la vitrine d'un bureau de
tabac et collai mon chapeau tout contre pour mieux voir les merveilles
exposées. Tout à l'heure, je devais avoir le soleil dans
l'il pour ne pas l'avoir remarquée. Linette voulait encore
me faire plaisir :
- " Quelque chose te plait ? Dis donc, ils ne s'embêtent pas
C'est de l'or, pour ce prix ! "
Elle était un peu dure : bien
sûr, ce n'était pas de la qualité, mais il y avait
de très jolies choses :
- " Allez dans la voiture. J'achète des cadeaux et j'arrive.
Je veux pas que vous voyez. " J'avais repensé à ce
que j'avais dit à Germain à sa première visite, et
j'avais imaginé une liste de présents possibles, des bricoles
qu'on pouvait trouver dans ce genre d'endroit. Mes maigres économies
y étaient passées, mais j'ai trouvé ce que je cherchais.
De magnifiques bijoux en merdium massif, plaqué or de synthèse.
[
]
Germain apparut dans l'encadrement
de la porte :
- " Alicia, si tu veux venir
Et vous aussi, Linette, si vous
pouvez quitter vos fourneaux
" Linette avait mis un plat à
dégeler lentement, et pouvait sans problème le laisser sans
surveillance.
Germain nous entraîna à
pas lent sous les fraîches frondaisons, chacune à un de ses
bras :
- " Mesdemoiselles, j'ai enfin terminé l'étude de mon
ouvrage. Mais ce n'est pas pour cela que je tenais à ce que vous
soyez là, toutes les deux
Voilà, je m'explique : Linette,
j'ai demandé votre main hier, mais je crains ne pas avoir été
honnête avec vous : je vous demanderai des choses
abominables.
J'en ai besoin pour exulter. Vous en avez eu un bref aperçu, avec
notre chère Alicia. Mais cela risque d'être bien pire, et
je crains que notre future union n'y survive. Je ne sais pas si Eymeline
vous a confié l'intégralité de mes perversions et
de mes inclinations
" Linette lui adressa un sourire poli :
- " Une bonne partie
Mais j'ai appris à les aimer, et
je ne peux pas concevoir désormais que vous soyez autre. Mais j'espère
que vous me réserverez d'autres surprises. J'aimerais assez que
violiez ma bouche en m'insultant de façon ordurière... Comme
vous avez fait à Alicia, cette nuit ! "
Il s'arrêta net de marcher pour
me gronder sévèrement :
- " Alicia ! Je vous avais formellement prié de vous taire,
c'était donc trop vous demander ! " Il m'avait vouvoyé,
je crois bien que c'était la première fois.
Linette prit ma défense :
- " Elle n'a rien dit ! Elle n'en avait pas besoin, j'étais
là, sous le lit, et j'ai pu apprécier votre coup de reins...
Je ne savais pas alors ce que vous lui faisiez, la petite chanceuse, mais
j'ai bien savouré vos mots d'amour. Dès que vous êtes
reparti, je me suis fait satisfaire par Alicia. Mon gros verrat chéri,
je suis votre vieille truie. De bon cur. " Germain la regardait,
fasciné par son aplomb, et se demandait si c'était "
du lard ou du cochon. "
Il bredouilla, rouge de honte :
- " Pa
Pardonnez-moi, ma pauvre Linette
Vous voyez quel
genre de bête lubrique je suis ? Je vous prie de m'excuser pour
ce moment d'égarement, et
" Linette le fit taire d'un
baiser :
- " Il suffit. Je connais presque tout de vous. C'est avec plaisir
que je me soumettrai à tous vos caprices. J'ai déjà
commencé ce matin: je suis allée acheter -avec Alicia- les
beaux bas que vous m'aviez choisis et un gros tube de lubrifiant pour
notre nuit de noces. J'ai bien précisé à quel usage
pervers il était destiné, et combien il devait être
efficace pour l'usage que j'en attendais. Alexandre était au bord
de la pamoison. "
Germain la serra dans ses bras :
- " Oh ! Mon aimée ! Quel bonheur de vous avoir ! Mais ce
n'était pas urgent, et je disais cela pour plaisanter
Et
en outre, je n'avais parlé que des bas ! Bien sûr, j'en avais
très envie, mais je ne me serais jamais douté que vous auriez
eu le courage, le sens du sacrifice aussi exacerbé
J'en suis
très touché. Mais ce pauvre Alexandre, vous allez le tuer
! " Ils rirent, enlacés.
Linette reprit :
- " Je veux rester à votre service, une fois mariés.
Nous ne changerons rien dans nos habitudes, sauf que nous partagerons
nos repas, vous pourrez jouir de moi à votre guise, me prendre
dans les couloirs comme une petite soubrette
Cela me rappellera
ma jeunesse. Je suis d'ailleurs déçu que vous n'ayez jamais
rien tenté
"
- " Je suis désolé, Linette, mais je suis très
fidèle. Mais à présent, je ne suis plus contre un
petit extra, partagé bien sûr
"
Il me détaillait de bas en haut,
me déshabillant du regard :
- " Alicia, si je voulais te parler, c'était d'abord pour
te remercier pour tout ce que tu nous as apporté en si peu de temps.
Vraiment, du fond du cur, et Linette se joint certainement à
moi. Ensuite, je voudrais que tu viennes à notre service : tu serais
largement récompensée, gâtée et choyée
comme notre propre fille. Tu serais libre de faire ce que tu veux, et
tous deux, nous te donnerions beaucoup d'amour, tu pourrais même
dormir entre nous. À toi de choisir. "
[
]
Germain me prit par la main et m'attira
contre un gros chêne :
- " Je veux profiter de toi une dernière fois. Je sais que
tu n'as rien demandé, cette fois, mais j'ai envie de toi. Enlève
ta robe. " Je me déshabillai en ôtant mon chapeau, puis
il me fit m'agenouiller le dos contre le gros tronc rugueux. Il me laissa
s'occuper de lui et planta son sexe encore mou dans ma bouche. Il prit
rapidement de la vigueur comme il me pistonnait, les bras étreignant
le tronc :
- " J'ai joué la comédie, tout à l'heure, et
cette nuit
En réalité, j'avais déjà
rejoint ta chambre en catimini, celle de Linette n'étant pas très
éloignée. "
[
]
Le gâteau était très
bon. Ils me regardaient tendrement tous les deux manger ma deuxième
part avec gourmandise, en s'étreignant la main. Après le
café, je leur offris fièrement mes petits cadeaux: une jolie
bague comportant deux curs enlacés pour Linette et une épingle
à cravate ornée d'un blason -celui des ducs de Lorraine,
trois colombes- pour Germain. Malgré l'évidence que mes
présents n'étaient pas de qualité supérieure,
Linette en eut les larmes aux yeux :
- " Oh, ma chérie, comme c'est gentil
Je ne la quitterai
pas : ce sera ma bague de fiançailles, pour toujours. " Germain
aussi était touché :
- " Ma Linette, je voulais vous en offrir une bien plus belle, mais
je n'en ferai rien : Je vous couvrirai de bijoux si vous le désirez,
mais cet anneau d'amour, je le chéris déjà. "
Et il embrassa la bague passée au doigt de sa promise. Il continua
en installant maladroitement son épingle :
- " Je croyais tout avoir, ne plus avoir besoin de rien et voilà
que tu m'apprends qu'il me manquait en fait quelque chose. Je t'en remercie,
je suis réellement très touché. Vraiment. D'autant
plus que tu n'y étais pas obligée
" Ils se levèrent
pour me faire la bise, émus aux larmes. Si j'avais offert un truc
comme ça à Carole, je crois qu'elle n'aurait pas réagi
aussi chaleureusement. Tout juste un " Ah, merci
Mais t'as
pas dû te ruiner
"
[
]
Germain me porta gentiment mes valises
jusqu'à la maison, un sourire béat aux lèvres adressé
avec subtilité à Diane : l'élève n'avait pas
vaincu le maître. Ils se saluèrent, s'installèrent
au salon, et comme je n'avais pas de place, Germain me prit sur ses genoux
en me caressant tendrement la cuisse. Carole me contemplait avec un regard
attendri, mais je lisais dans la flamme de ses yeux gris qu'elle se moquait
de moi. Je pouvais même l'entendre rire
[
]
Ils se levèrent brusquement
et m'embrassèrent. Je ne voyais pas ce qu'ils voulaient faire
Carole m'expliqua, un sourire coquin aux lèvres :
- " J'ai négocié un tête à tête
amoureux avec tes maîtres. Ils sont très durs en affaires,
j'ai dû payer de ma personne pour les faire céder. Ça
n'a pas été facile
" Je fis une mine compatissante
:
- " Oh ! J'imagine, ma pauvre chérie
Comme c'est gentil
de t'être sacrifiée pour moi ! " Nous nous sommes tous
mis à rire, et Carole m'entraîna d'autorité par la
main dans notre nid d'amour, toujours sous les rires de Diane et de Denis
que je pus à peine saluer et à qui je demandai de l'aide
:
- " Au secours ! Je veux pas passer à la casserole, je suis
trop jeune!
"
Mon épouse adorée avait
dressé une table romantique dans le jardin, et Ouissecasse surveillait
les assiettes. Au cas où.
- " Installe-toi, mon amour. Je vais te servir, tu l'as bien mérité
"
Elle reparut avec les entrées, entièrement nue. Je l'imitai.
J'adore nos orgies bucoliques
À suivre dans "
La carotte Nantaise 24: Plombier, c'est un beau métier. "
**** Véridique.
****** Jolie tourterelle originaire d'Asie mineure, colonisant la France
depuis plusieurs dizaines d'années.
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