Pour naviger sur le site en utilisant le glossaire BDSM
Pour naviguer sur le site en utilisant le glossaire technique
 
Page d'accueil
À propos de nous
Articles BDSM
Editoriaux BDSM
Notre groupe de discussion sur Yahoo
Histoires BDSM
Galerie BDSM et divers
Humour BDSM
Liens BDSM
Sondages BDSM
Évènements BDSM
Annonces personelles BDSM
Pour nous écrires
 
To navigate the site in English
 

 

 

Histoires Des Invités

La Passion D'Esther

Par Esther Langlewich

 

Premiers Baisouillages.

Lentement, la tête en feu où se disputaient des pensées rageuses, je tourne le dos à mon maître (faut-il l’appeler autrement, puisque j’obéis dans discuter à son ordre loufoque). Dans la salle de bain, je cherche la mini-tondeuse et le rasoir qui me servent pour les aisselles et les jambes. Mais, tout à coup, un éclair de conscience me fit reposer tout cela : « Pourquoi donc devrais-je obéir à ce grossier personnage ? Advienne que pourra, je n’obéirai pas ! » Cette évidence me pousse illico à gagner ma chambre et à revêtir d’une robe classique. Plus question d’affrioler Igor ! Quelques minutes plus tard, de retour au salon, je trouve Igor calme et souriant. Il me regarde et dit d’une voix posée : « Ainsi donc, je ne pourrai pas contempler ce soir la belle callipyge au Mont-de-Vénus lisse comme du marbre. » Après un instant, il ajouta, reprenant le vouvoiement : « Ceci dit, votre robe vous va à ravir, et à défaut du beau cul que vous me cachez, je vois devant moi un magnifique profil. » Prise par une sorte de scrupule incompréhensible, –qui n’est peut-être qu’une réaction instinctive à la flatterie, - je lui demande : « Vous ne m’en voulez pas trop de vous avoir désobéi ? » - « Mais pourquoi devriez-vous m’obéir ? Il n’y a rien entre nous. Je laisse les contrats de soumission aux amateurs de BDSM. » Ne sachant pas exactement ce qu’il avait en tête, je l’interromps : « BDSM, qu’est-ce c’est ? » - « Bondage – c’est à dire entrave, - Domination, Sadomasochisme. » Je ne vois pas davantage de quoi il s’agit, mon éducation dans ce domaine étant très lacunaire, même par Internet interposée.

La soirée se poursuit sur le ton mi badin, mi culturel. Igor connaît énormément de choses dans les domaines les plus divers. Depuis la danse classique et son admiration pour la ballerine russe Sakharova, jusqu’aux voitures sans chauffeur, en passant par les volcans d’Auvergne dont le système est encore vivant. De plus, il a l’art de se mettre à la portée de l’ignorante que je suis, et cela, sans forfanterie, comme s’il s’agissait toujours de me rappeler quelque chose que j’ai toujours su. Finalement, nous nous quittons bons amis, sans autres allusion à mes poils de cul.

Après le départ d’Igor, je range la maison, lave les verres et vais me coucher. Mais, au moment précis où j’enlève ma robe, me saute au visage le souvenir de mon strip-tease raté. Seule dans ma chambre, je rougis. « Et merdre de merde de merde de merde ! me dis-je. Pourquoi avoir fait tant de manières ?! Au fond, me raser le pubis, voilà une expérience à laquelle je n’aurais jamais pensé sans Igor ; c’est une expérience excitante pour une fille entreprenante mais un peu naïve comme moi. » Cette idée de pubis rasé me trotta un instant dans la tête, puis je l’oubliais, satisfaite de ne pas m’être laissée entraîner.

Quelques jours plus tard, l’image d’un bas-ventre tondu me revint en mémoire à l’occasion d’une discussion au café avec deux autres collègues de travail. Je ne sais pas trop pourquoi, la conversation roula un moment sur certaines femmes musulmanes –toutes ? - qui, parait-il, ne se rasent pas le pubis tant qu’elles sont vierges, mais qui, une fois mariées, gardent glabre le bas de leur ventre. « C’est peut-être pour permettre à leur mari de leur lécher plus confortablement le minou » dit l’espiègle Claudine, la plus volage d’entre mes copines. Devant mon air ahuri, elle précise : « Il est très désagréable de tirer la langue tout en ayant les poils du cul dans la bouche. » - « Je vois que tu as une grande expérience » répondis-je, amusée, attendant une réponse positive. « Je te laisse à tes suppositions », conclut-elle. Au fond, peut-être ne parlait-elle que par ouï-dire. Quant à moi, je repensais à mon repas d’anniversaire avec Igor. À l’instant même, la décision s’est prise en moi de me raser le pubis. Serait-ce une anticipation inconsciente de mon désir de voir Igor dans mon lit ?

Je revis Igor plusieurs fois, sans réaliser mon rêve. Mais je me consolais en pensant que le jour où, de nouveau, je me montrerai nue devant lui, il verra un mont de Vénus « lisse comme du marbre », comme il dit. Poussée par une curiosité de jeune pucelle, en cette période de ma vie qui, finalement, n’est pas si lointaine, je me suis souvent regardée dans la glace, jouissant mentalement de mon ventre de petite fille qui laisse voir nettement la fente du bas-ventre insérée à égale distance de ses deux cuisses. Jambes largement écartées, j’ai aussi pu contempler longuement, à l’aide d’un petit miroir grossissant, mes pétales de rose, grandes et petites lèvres, mignonnes et fragiles, qui n’avaient jusqu’à lors jamais été torturées. C’était avant qu’elles ne soient rendues monstrueuses et difformes par les poids qu’Igor, à maintes reprises, y a depuis suspendus durant de longues heures. À cette époque –une autre vie, mais qui ne datait finalement que de quelques mois- ces gentilles pétales de rose protégeaient de leurs délicates corolles mon clitoris, délicieux bouton d’amour et source de mon principal plaisir physique. Aujourd’hui, toujours par la volonté d’Igor, et opérée par le fer rougi au feu, cette source de mon plaisir féminin est tarie. Sacrifié sur l’autel de ma passion envers mon amant, mon bouton d’amour est devenu insensible. Plus précisément, il a été réduit en cendres. Et cela, sans que la perte m’en soit pénible. (Je ne parle pas de l’opération elle-même : brulée durant huit secondes à l’endroit le plus sensible de mon corps, par un fer rougi à blanc, je hurlais comme un veau que l’on égorge. Et la douleur de mon bas-ventre me poursuivit plusieurs semaines. Uriner me faisait pleurer de douleur. Mais n’anticipons pas !)

 

La Passion D'Esther; Initiation Entre Filles.

 

 

© THE BDSM CIRCLE - LE CERCLE BDSM 2018