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1. Une arrivée mouvementée
La nuit était déjà
profondément noire. La pluie de novembre tombait abondamment et
la Mercedes récente roulait prudemment sur la route sinueuse et
glissante. Seules les lumières vertes du tableau de bord éclairaient
la voiture et se reflétaient sur la combinaison de vinyl noir de
la jeune femme qui conduisait également en gants de vinyl. Il n'y
avait aucun bruit en dehors du mouvement des balais d'essui-glace . Il
était assis à l'arrière droit et portait encore les
seuls vêtements qu'il avait reçu ordre d'emporter, sans autre
bagage, dès son départ de Paris. Un lourd imperméable
en caoutchouc noir brillant, doublé de latex, sur une combinaison
également en latex et des bottes de caoutchouc noir. Ainsi vêtu,
il n'avait certes pas pu enlever son imperméable dans l'avion qui
l'avait conduit à Prague, ce qui avait attiré à plusieurs
reprises le regard intrigué de sa voisine comme de l'hôtesse.
A l'arrivée, il avait immédiatement repéré
la jeune femme qui l'attendait, vêtue comme convenu d'un long trench
en ciré noir ceinturé et de bottes cavalières en
vinyl. Elle l'avait conduit sans un mot à la voiture, puis assis
à l'arrière et soigneusement attaché les chevilles
à un crochet sous le siège ainsi que les poignets aux accoudoirs
par des bracelets métalliques avant de se mettre au volant après
avoir retiré son ciré dans un crissement de vinyl et lui
avoir mis à l'imper à l'envers, face brillante, sur lui,
la capuche enfermant son visage.
Après trois heures de route,
traversant des villages faiblement éclairés, et une interminable
forêt, il avait senti la voiture ralentir pour s'engager prudemment
dans la forêt sur un chemin en pente et non revêtu. Au bout
de quelques centaines de mètres, la voiture s'arrêta. La
jeune femme en descendit pour le détacher du siège et le
tirer sans ménagement à l'extérieur du véhicule
. Sortant du coffre divers objets, elle lui avait attaché les bras
dans le dos par de lourdes menottes métalliques, enfoui la tête
dans une cagoule en latex épais sans aucune visibilité et
n'offrant qu'un trou étroit au regard des narines pour respirer,
puis attaché de lourdes chaînes à des bracelets en
acier, dont il sentait le poids, cadenassés autour de ses chevilles.
Puis le guidant par les épaules, elle l'a poussé doucement
en dehors du chemin. La marche était rendue difficile par les chaînes
qui traînaient au sol. Il sentait sous les pieds le sol meuble,
la terre humide, les feuilles mortes, et les branchages freinaient sa
marche lui faisant à plusieurs reprises manquer de perdre l'équilibre.
Soudain, il buta sur un tronc d'arbre couché au sol et surpris,
s'affala lourdement, face au sol, sa chute n'étant amortie que
par le tapis de feuilles mortes. Un peu assommé par le choc, toutefois
sans gravité, il sentait à travers la cagoule la froide
humidité du sol et l'odeur d'humus de la forêt. Il chercha
à se relever, mais sans pouvoir utiliser les mains la tâche
n'était pas aisée sur le sol glissant. Rapidement la jeune
femme se pencha vers lui, le repoussant brutalement vers le sol et sortit
de son sac une nouvelle chaîne pour relier les menottes et les chaînes
des chevilles en le forçant de tout son poids à rester immobile,
face au sol. Sa tâche promptement achevée, il la sentit s'éloigner
avant d'entendre la voiture redémarrer et le bruit du moteur s'estomper
dans la nuit. Puis, plus aucun mouvement ni son, en dehors du bruit de
la pluie qui continuait à tomber, et du vent faisant s'entrechoquer
les cimes des arbres.
Soudain il pris conscience du caractère
incongru et menaçant de la situation : il se retrouvait seul, entièrement
vêtu de latex, dans ce pays étranger, dans une forêt
inconnue, totalement immobilisé au sol par de lourdes chaînes
d'acier. Fatigué par le voyage, il avait de la peine à ne
pas céder au sommeil, mais luttait pour rester en veille, attentif
au moindre signe de vie autour de lui. Curieusement, il ne se sentait
pas vraiment inquiet, il savait que l'organisation était fiable,
le contrat avait été clair, les références
élogieuses dans les sites spécialisés d'internet.
Une semaine de " vacances " dans les Carpates ! Sa maîtresse
lui avait offert ce cadeau pour le remettre en forme après une
année de travail intense et stressante. Une semaine entière
en latex et bondage, ce qui pour un homme, rompu aux délices du
masochisme et fétichiste depuis l'enfance, était une vraie
récompense, un rêve. Toutefois, malgré cette rationnelle
confiance, il commençait à trouver le temps long, essayant
de trouver une position moins inconfortable, et se recroquevillant pour
échapper au froid qui commençait à le gagner. La
fatigue se faisait de plus en plus lourde, les yeux clos dans l'obscurité
totale de la cagoule, le froid l'engourdissant, quand il perçut
au loin des bruits de véhicule qui se rapprochaient, un moteur
diesel, poussif, probablement une camionnette ancienne, puis des claquements
de portière
Cette fois, il y avait plusieurs personnes, des
voix d'hommes, et même les aboiements d'un chien. Ils se rapprochaient
rapidement de l'endroit où il avait été abandonné
dans ses liens. Le doute commença à l'envahir, une vraie
inquiétude, même. Franchement, le jeu allait trop loin. Qui
étaient ces hommes ? A cette heure de la nuit ? Il était
impossible que ce soient des promeneurs ou des chasseurs. Au bout de quelques
minutes d'angoisse, il compris aux intonations dans leurs échanges
dont il ne reconnaissait pas la langue, que les hommes le cherchaient
et l'avaient repéré. Les craquements de feuillage s'amplifiaient,
les voix se rapprochaient, ils étaient plusieurs et rapidement
ils le trouvèrent, recroquevillé dans la boue, son ciré
trempé et maculé de boue. Sans tarder, il sentit que les
hommes le prenaient par les aisselles et les pieds pour le mettre sans
ménagement sur une sorte de brancard, sans le détacher,
sans lui parler, avant de redescendre vers la route où ils avaient
laissé leur véhicule. Là il se retrouva toujours,
sur le brancard, dans le véhicule qu'il devinait être, par
l'odeur fade de désinfectant mêlé au mazout, une sorte
d'ambulance. Le véhicule se remit en marche et un des hommes sans
lui enlever la cagoule lui mis un masque d'anesthésie qui en quelques
secondes le fit totalement basculer dans l'inconscience.
2. Réveil difficile
C'est le froid extérieur qui
le réveilla. Il ouvrit les yeux. Il ne voyait rien. La cagoule
était toujours sur son visage. Il chercha à bouger, sans
succès, pour comprendre qu'il avait les pieds et les mains attachés,
sur une sorte de lit métallique, avec des draps en latex dont il
reconnut l'odeur et la texture. En dehors de la cagoule, qu'il reconnut
être toujours la sienne, trempée de sueur et de salive, il
était nu. Il se rendit vite compte qu'il lui était impossible
de faire tout mouvement et se résigna à attendre la suite
des événements de ces drôles de vacances qui commençaient
de façon un peu plus inquiétante que les prospectus l'avaient
laissé entendre. Au bout de longues minutes, la pièce s'anima,
plusieurs personnes entrèrent
-" Bonjours et bienvenue dans notre établissement ! "
dit une voix de femme, en français, sans aucun accent. " Mon
nom ne vous dira rien, alors retenez qu'on m'appelle N°1, je suis
la responsable de cet établissement. Pour simplifier la vie de
nos hôtes, nous ne portons que des numéros, un langage international
simplificateur. D'ailleurs vous ne verrez jamais non plus mon visage.
Nous vous prions de nous excuser pour cette arrivée un peu atypique,
mais voyez-vous, compte tenu de notre activité, nous devons prendre
quelques précautions. Auparavant, je vais vous demander de signer
un document, qui est notre règlement intérieur, une simple
formalité. Je vais vous détacher la main droite" Bien
qu'il ne puisse lire, il pris avec peine, encore couché et attaché,
le stylo qu'on lui glissa dans la main, et signa. " Merci de votre
coopération. Vous savez pourquoi vous êtes parmi nous : une
semaine de bondage intensif. Effectivement, c'était le programme
initial de nos prospectus. Mais, au risque de vous décevoir un
peu, je dois vous confesser que votre maîtresse a décidé
de modifier unilatéralement les termes de ce programme. Vous lui
en avez donné le pouvoir ! En tant qu'esclave, vous avez librement
abdiqué de tout droit. En effet, nous avons fait amplement connaissance,
je suis au courant de votre histoire, simple validation professionnelle.
Elle m'a longuement expliqué être très déçue
par votre comportement, car bien que votre accord pour devenir son esclave
ait donné quelques premiers résultats encourageants, vous
êtes encore très loin de son idéal et vos progrès
sont lents, les rechutes trop nombreuses. Elle avait pensé vous
abandonner, vous vendre aux enchères en négociant un divorce
lucratif. Oui, ne soyez pas choqué, cela se pratique tout à
fait, les femmes ont bien compris désormais leur vraie valeur et,
maîtresses, ont pris la mesure de leur nouveau rôle et de
leur nouveau pouvoir. Aussi, sur mon conseil, elle vous donne une dernière
chance. Vous aller suivre un stage de rééducation intensive
dans notre établissement pour devenir, comme elle l'espère
encore, l'esclave qu'elle cherche à avoir à ses côtés.
Ce programme donne généralement d'excellents résultats.
En cas d'échec, il comporte une seconde session, plus intense.
Nous allons vous expliquer en détail les grandes lignes de ce programme.
J'oubliais, le premier volet dure six mois, le second douze. Si vraiment
votre maîtresse n'était pas satisfaite au terme de ces 18
mois d'entraînement, nous serions très déçus,
nous détestons en effet l'échec, mais nous serions dans
l'obligation contractuelle de vous conserver car vous ne serez plus en
état de reprendre votre place dans la société si
votre maîtresse vous abandonne au terme de ce reconditionnement
physique et mental intense. Malheureusement, cela se produit assez souvent.
Pas toujours d'ailleurs parce que le programme échoue, nous en
sommes fiers, mais les maîtresses sont exigeantes, peuvent s'impatienter
et trouver satisfaction ailleurs. L'offre de mâles esclaves ne cesse
de croître ! Dans ce cas, elles abandonnent leur esclave à
l'établissement et il devient alors définitivement propriété
collective et est affecté aux tâches les plus dégradantes.
Je dois admettre que nous avons d'excellents sujets, qui font preuve d'un
masochisme total et définitif qui les honore. Certains ne peuvent
toutefois suivre ce régime et tentent de s'échapper, ce
qui est très nocif pour nous tous, ce que bien évidemment
nous ne tolérons pas. Nous avons ici toutes les garanties juridiques
et les outils techniques pour que ces choses ne se produisent pas !
Mais je digresse et vous devez être très ennuyé par
mon discours".
Il entendait ces propos avec stupéfaction.
C'était impossible, un cauchemar total. Ce genre de situation romanesque
n'existe que dans les nouvelles mal écrites de la littérature
SM. Nous sommes dans un monde protégé par des lois, les
droits de l'homme, une police, cela n'a aucun sens et puis il a ses affaires,
son travail, ses échéances.
" Je sais à quoi vous pensez. C'est naturel. Le choc est toujours
intense sur nos patients. Je comprends votre réaction, il y a des
lois, une justice, une police, on ne peut pas faire ça au plein
cur de l'Union Européenne. Et bien, c'est très simple.
Je vais calmer vos interrogations par une explication rationnelle. Vous
êtes ici officiellement dans un établissement de soins, un
de ces luxueuses cliniques destinée à la jet set et aux
hommes d'affaires exténués. C'était naguère
une spécialité helvétique, mais nous sommes devenus
très compétitifs depuis la chute du mur. C'est ça
l'ouverture vers l'est, juste revanche après des années
de misère et de mépris. Nous avons toutes les autorisations
nécessaires pour des internements volontaires de longue durée
pour des personnes qui ont librement donné leur accord et payé
par avance. C'est ce que vous avez fait dès le début. On
ne lit jamais assez attentivement les documents ! Et comme nous avons
des subventions gouvernementales et européennes pour nos recherches
sur les comportements sexuels déviants, nous avons les moyens de
mener une politique scientifique audacieuse fondée sur des sujets
motivés. Vous savez nous avons beaucoup appris sous le communisme
en matière d'incarcération, de conditionnement psychologique,
et de tortures raffinées et notre récente découverte
des ressorts du capitalisme n'a fait qu'enrichir, au sens large, notre
expérience. Nous avons du personnel compétent ! Tout est
parfaitement légal, et d'ailleurs, grâce à nos relations
et à nos avocats, vous avez été mis en congé
spécial de votre entreprise pour six mois, avec maintien de votre
traitement officiellement pour une formation aux Etats-Unis, et je dois
ajouter, que ce congé est d'ores et déjà renouvelable,
on ne sait jamais
".
Ainsi, il était véritablement
coincé dans une nasse. C'était tout à fait incompréhensible.
Rien ne pouvait se faire sans la complicité de sa maîtresse.
Il était clair que c'était donc elle qui avait monté
ce scénario de toutes pièces. Plus que la colère,
c'était la stupeur, et presque l'admiration qui le gagnaient. Alors
ses interrogations, ses doutes, tout cela était faux, n'était
qu'une couverture. Elle avait délibérément construit
cette machination. Il voulait être esclave, alors il allait vraiment
le devenir et non plus jouer ce rôle de temps en temps, dans la
limite de ses disponibilités mentales, Il avait toujours dit, en
bravache " no limit ! ". Elle avait toujours répondu
en souriant " Nous verrons bien ! " Bien joué ! Il était
pris au mot au-delà de toutes ses espérances. Cette fois,
la trappe se refermait. Il était seul face à ses désirs
et à ses craintes.
Il n'avait plus le temps de se perdre
dans ses pensées. N°1 reprit : " Je pense que vous êtes
maintenant parfaitement informé. Mais je vous dois encore toute
la vérité. Notre organisation a pour but de transformer
définitivement les sujets intéressés mais réticents,
voire manipulateurs, à jouer pleinement leur rôle d'esclaves
adorateurs de leur maîtresse afin de servir en toutes occasions
la cause des femmes. Nos patients conservent généralement
une vision erronée, mais persistante, sur la soi-disant supériorité
masculine. Il n'y a pas de raison de pavoiser. Votre bilan collectif est
édifiant : le stalinisme, le nazisme, les guerres " simples
", et maintenant le retour des guerres de religion et de la lapidation
des femmes, sans oublier, en prime la pollution de la planète,
toute ceci en moins de deux siècles. Vous avez tué combien
de millions de femmes et d'enfants ? Délibérément
! Vous comprenez que nous ne pouvons plus du tout vous faire confiance.
Votre pouvoir doit cesser avant la catastrophe finale. Nous pensons que
seules les femmes peuvent sauver notre planète et nous nous y préparons,
mais nous avons besoin de vous utiliser à cette fin. Nous transformons
pour cela des hommes choisis pour leur rôle social en esclaves efficaces.
Si nous échouons, nous vous éliminons en vous condamnant
à subir à vie ce dont vous prétendez rêver
mais qui n'est en fait qu'un fantasme. Nous fonctionnons en fait comme
des chasseurs de tête, exploitant nos réseaux d'informatrices.
Aussi vous êtes pour nous désormais un objectif avec une
mission claire, définitivement vous retourner pour faire de vous
un objet docile et efficace sous l'image rassurante en costume cravate
de dirigeant. Nous avons votre dossier. Nous savons que vous aimez le
latex, le piercing, les tatouages. Nous surveillons toutes vos recherches
sur internet, c'est facile nous avons un espion sur place ! Nous avons
donc conçu pour vous, sur le conseil de votre maîtresse dont
l'audace nous a surpris, un programme spécial, unique. Il devrait
parfois vous faire plaisir, mais souvent aller bien au-delà de
vos rêves pour devenir un réel cauchemar. Au début,
c'est toujours dur. Après vous en tirerez parfois du plaisir, mais
vous verrez que le jeu masochiste rencontre vite ses limites quand il
ne s'agit plus d'un jeu, mais surtout nous aurons accompli notre mission.
Au fond, apprenez que votre plaisir nous indiffère au moins autant
que le nôtre vous est ignoré depuis des millénaires.
C'est ce que vous souhaitez, non ? J'oubliais : encore un mot, le "
traitement " que vous allez subir dans notre établissement
n'est pas réversible. Vous ne pouvez plus échapper à
votre désir qui va se confondre désormais avec votre destin".
3. Premiers traitements
Ces mots résonnaient encore
dans sa tête comme une sentence sans appel quand il fut conduit
toujours attaché sur le lit métallique mobile à travers
de longs couloirs. Immobilisé dans une pièce dont il entendit
la lourde porte se refermer, il fut laissé seul pendant de longues
heures, cette attente le laissant entre sommeil, rêve éveillé
et conscience agitée. Puis la porte se rouvrit, et brutalement,
on lui arracha la cagoule de latex pour l'exposer en pleine lumière.
Ebloui par l'intensité de la lumière, il découvre
qu'il est au milieu d'une salle équipée comme une salle
d'opération. On lui remet immédiatement un bandeau en latex
qui ne laisse passer aucune lumière alors qu'entre dans la pièce,
dans un bruissement de latex, une femme dont il reconnaît la voix,
N°1.
- " C'est à nouveau moi. Vous ne vous êtes pas trompé,
vous êtes bien dans une salle d'opération. Nous allons effectivement
à la demande de votre maîtresse procéder à
quelques modifications corporelles sans danger, dans cette première
étape, pour votre santé ni votre intégrité
physique ; il est encore trop tôt pour envisager un type de traitement
disons plus radical. En premier lieu vous allez être intégralement
rasé pour éliminer toute forme de pilosité, vous
savez, ce genre de traitement que doivent régulièrement
subir les femmes pour vous plaire. Vous profiterez ainsi pleinement du
contact avec les vêtements latex que nous vous avons préparé
et qui composeront exclusivement votre garde-robe. Ultérieurement,
vous serez épilé au laser afin d'éviter la repousse,
mais seulement sur le pubis, le périnée et le torse. Puis
nous allons vous poser quelques pièces métalliques dans
le corps, des piercings plus intensifs que ceux qui sont effectués
dans le commerce.Enfin, vous allez être tatoué en plusieurs
endroits de marques qui ne laisseront plus désormais aucun doute
sur votre statut d'esclave. Vous ne verrez aucune de ces opérations
car désormais vous serez maintenu en permanence dans l'obscurité.
par divers moyens le plus facile étant une cagoule en latex épais
Trois mois suffisent généralement à désorienter
nos patients, qui perdent le sens du temps et de l'espace, et parfois
de l'équilibre, comme les astronautes. C'est une nuit très
longue, mais rassurez vous sans séquelle physique irréversible.
Moralement c'est autre chose. Vous allez vivre le sentiment d'être
devenu aveugle, et douter de votre capacité à retrouver
un jour la vue car nous pouvons toujours changer d'avis, certains esclaves
demandant à être rendus définitivement aveugles pour
ne plus voir le monde qu'ils ont créé. Nous avons eu ici
des cas fameux. En revanche, vous allez exacerber vos autres sens, comme
l'odorat et le toucher et retrouver la sensibilité de votre peau
que vous avez oubliée depuis votre prime enfance, comme beaucoup
d'autres choses. Enfin, nous allons vous soumettre périodiquement
à des expériences de surdité totale en bruit rose.
Désagréable, j'en conviens, mais très désorientant.
Généralement la plupart de ces opérations se fait
sous anesthésie, mais votre maîtresse a spécifié
que tout devait être fait pour vous sans anesthésie. Je le
regrette sincèrement pour vous mais nous devons strictement respecter
notre contrat. Je vous laisse donc entre les mains de mon équipe
dont vous apprécierez j'en suis sûr le professionnalisme...
".
N° 1 ressort de la pièce
alors qu'il sent autour de lui s'affairer plusieurs personnes. Puis on
lui attache chevilles et poignets de part et d'autre du lit métallique
à des crochets extérieurs. Il sent alors une tondeuse électrique
remonter le long de la jambe gauche, sur le pubis pour redescendre sur
la jambe droite. Le mouvement se renouvelle à plusieurs reprises
et au contact de la tondeuse succède celui de la lame froide du
rasoir. Les jambes et le sexe sont rapidement dégagés, puis
vient le tour du torse, la disparition de sa toison créant une
sensation de froid, enfin c'est le crâne qui est dégagé
rapidement. On lui enlève le bandeau pour raser les sourcils et
les cils puis on le retourne sur le ventre pour parachever cette mission
de nettoyage général. Au bout d'une trentaine de minutes
il est totalement dépourvu de poils et de cheveux, totalement nu.
A ce moment il sent le contact d'un jet violent d'eau glacé qui
lui est appliqué sur tout le corps dans le dos, puis à nouveau
sur le ventre, avant qu'une jet d'air brûlant le sèche.
Puis la pièce se vide à
nouveau de ses occupants pour le laisser seul. N° 1 revient au bout
de quelques dizaines de minutes. " Et bien vous voilà un homme
neuf et propre. C'est bien, nous continuerons cet exercice jusqu'à
ce que le traitement fasse son effet définitif. Nous allons désormais
procéder aux différents piercings dont je vous ai parlé.
Il faut en général deux mois pour obtenir une cicatrisation
complète, comme nous opérons en milieu stérile, et
nous avons des procédures plus efficaces qui ramènent à
moins de quatre semaines la cicatrisation. Pendant cette période,
il ne vous sera demandé aucun exercice. Vous serez conduit après
l'opération dans une cellule où vous serez privé
de tout contact extérieur et de toute stimulation. Votre alimentation
sera liquide. Vous recevrez quotidiennement une dose nécessaire
de rayons ultraviolets. Vous serez maintenu nu et libre de liens, mais
votre cellule est un cube de deux mètres de côté qui
laisse peu de place à la découverte. C'est très bien
équipé vous verrez ! Ne vous inquiétez de rien :
vos excréments seront automatiquement détectés et
nettoyés, ainsi que vous-même. La température de la
cellule est réglée pour créer selon notre programme
une alternance stimulante de températures élevées
et de refroidissements brutaux. Vous serez régulièrement
douché par des jets intenses, de température également
variable. Le cube tourne lentement sur lui-même et s'incline sur
son axe jusqu'à 10° pour créer un effet permanent de
désorientation. Vous perdrez ainsi graduellement le sens de l'équilibre,
comme lors d'une longue croisière en voilier. De vraies vacances
sans souci, non ? Je vous laisse à nos chirurgiens
"
4. La séance de piercings
Depuis vingt ans, le piercing a pris
une place courante dans la vie des adolescents des pays occidentaux, et
ne choque plus guère. La ménagère de moins de cinquante
ans s'y est également mis plus récemment. Les studios de
piercing se multiplient dans les villes, ouvertement. Toutefois, malgré
cette démocratisation, le piercing demeure une marque profonde
et symbolique dans l'univers sado-masochiste. C'est bien de ce piercing
là, intense, permanent, touchant l'exercice des fonctions sexuelles
que l'Institut pratiquait . Etendu sur la table d'opération, il
sentait s'affairer autour de lui trois personnes vêtues des tuniques
bleues habituelles en ce lieu, rassemblant des instruments et objets métalliques
divers, pinces, aiguilles, encore sous leur emballage plastique stérile,
ce qui le rassurait.
L'une des personnes prit la parole.
Une femme, avec un accent slave.
" Suivant les instructions que
nous avons reçues, nous allons.procéder successivement à
plusieurs piercings. D'abord, les seins, puis le pénis, les testicules
et le périnée. Comme vous ne serez pas anesthésié,
nous vous demandons votre coopération. Ceci doit être un
acte conscient, vous savez, c'est un moment important. Les anneaux que
vous allez désormais porter sont en acier chirurgical et titane,
résistants à toute tentative de découpage, et seront
soudés pour ne pouvoir être enlevés
5. Le martyre de San Sebastian
Le travail du tatoueur était
lent et méticuleux. L'ouvrage était ambitieux. Une copie
du tableau de Greco, le martyre de San Sebastian, dessinée sur
40 centimètres de haut, entre les deux omoplates jusqu'au creux
des reins
A raison de deux heures par jour, il s'agissait de plusieurs
semaines de travail. L'immobilité était indispensable et,
pour chaque séance, il était attaché à plat
ventre sur une sorte de table d'opération, bras et jambes sanglés.
Et il portait toujours l'inévitable cagoule totalement opaque de
latex noir qu'il n'avait pas quittée depuis son arrivée,
confiné dans l'obscurité. Au terme de chaque séance,
il était raccompagné à travers les couloirs de l'institution
dans sa cellule verticale, totalement privé de toute stimulation
visuelle. Attaché verticalement dans un épais sac de latex
dont il sentait l'emprise sans jamais l'avoir vu, respirant à travers
un masque à gaz fixe sur sa cagoule, Il avait désormais
perdu tout sens du temps, du jour et de la nuit, du sommeil et de l'éveil,
mais son corps connaissait l'alternance brutale de la chaleur torride
et du froid intense que lui infligeait le système de climatisation
raffiné de sa cellule.
Entre les séances de tatouage,
il subissait également des séances d'épilation définitive
du pubis, du pénis et du périnée, ainsi que du crâne.
Sa maîtresse avait consenti à lui laisser, dans une première
étape, les sourcils. L'exercice, bien qu'accéléré,
prenait également plusieurs heures par jour. Enfin, au bout de
près de deux mois de préparation intense, le temps fut venu
de l'installation des piercings.
Transporté dans la salle d'opération,
toujours privé de la vue par la cagoule, il fut allongé
sur un table et à nouveau sanglé. Dans un bruissement de
latex, il reconnut le pas ferme de la maîtresse des lieux au martèlement
de ses bottes sur le carrelage du sol
.
" Bonjour " dit-elle avec
enjouement, " J'espère que votre séjour ne nous déçoit
pas. Nous mettons tout notre talent et notre technologie au service de
nos pensionnaires. Nous allons passer à une nouvelle étape
de votre conditionnement, conformément aux instructions de votre
maîtresse accompagnés de nos précieux conseils. Je
dois d'abord vous féliciter pour le chemin parcouru. Votre tatouage
est absolument superbe. Certes nous n'avez pas encore pu l'admirer mais
le choix de martyre de Saint Sébastien est avisé. Ce pauvre
saint est devenu en quelque sorte le saint des masochistes tant l'expression
de son regard face aux flèches qui le transpercent évoque
plus la jouissance que la douleur
Ce thème a été
repris par les communautés cuir de Californie et il ne s'est jamais
autant vendu de reproduction de la représentation de son supplice.
Il faut dire que les grands maîtres ont été nombreux
à l'illustrer ! A croire qu'il y avait déjà dans
le passé une clientèle intéressée ! Mais de
là à porter cette image à même la peau il y
a une chemin intéressant que vous êtes le premier à
franchir "
6. Chasteté permanente
La confirmation du caractère
inexorable de ce marquage lui est apparue non pas comme une catastrophe,
ce qu'il aurait naturellement ressenti quelques semaines plus tôt,
mais comme une étape initiatique de plus dans le cauchemar qu'il
vivait depuis son arrivée et dont il n'imaginait pas les étapes
ultérieures tant cette histoire rocambolesque échappait
à tout scénario.
Il savait désormais que son
désir l'avait conduit dans un tunnel obscur où se mêlaient
effroi et désir, dégoût et attente. Il ne comprenait
pas les mécanismes de cet enchaînement fatal, mais vivait
chaque étape avec une sorte de détachement résigné
mêlé de curiosité.
" Votre comportement nous étonne,
ajoute-t-elle. Pas de révolte, jamais de question. Nous sommes
surpris et ravis d'avoir entre les mains un sujet si exceptionnel. Et
bien vous ne serez pas déçus par la prochaine étape.
Je serai directe. Il s'agit de vous priver définitivement de l'usage
de votre sexe. Vous serez désormais privé et pour toujours
de jouissance classique chez l'homme, cet orgueilleux orgasme express
dont vous êtes généralement si fiers
Nous allons
vous installer une cage emprisonnant pénis et testicules dans un
écrin de fibre de carbone. Cela présente beaucoup d'avantages
.
Mais si, vous avez de la chance ! Certains de vos prédécesseurs
ont eu à porter des cages de chasteté beaucoup plus lourdes
et encombrantes, en acier, rendant même la marche difficile
Pour vous, la pièce est très légère, elle
est indétectable, ce qui vous évitera d'ennuyeuses questions
aux contrôles d'aéroport, elle est très discrète
à porter
même sous un maillot de bain
de toute
façon votre tatouage attirera tous les regards ! Elle se compose
de deux parties qui seront dans quelques minutes assemblées par
collage. Aucun outil ne pourra les séparer sans dégrader
irrémédiablement le trésor qu'elles enserrent ! J'ajoute
que nous avons pris soin d'insérer sur la face interne une série
de pointes métalliques qui feront en sorte que toute érection,
tout mouvement brusque du pénis sera ressenti comme une douleur
sérieuse. Ces pointes sont également des électrodes
reliées à une micro-pile et à une commande à
distance. Vous pourrez ainsi être " orienté " par
vos instructeurs au moyen de décharges électriques d'intensité
variable dans le sens voulu pour obtenir un comportement parfait d'esclave.
Auparavant, nous allons vous installer
un anneau qui sera lui même collé dans la fibre de carbone.
Cet anneau soudé est en titane, également difficile à
retirer
Enfin, vous serez tatoué sur le pubis des initiales
de votre maîtresse, mais également des armes de cet établissement
au cas, possible, où votre maîtresse se lasserait de vous
pour vous confier à notre garde. Et pour que nul n'en ignore, votre
bas ventre sera également orné d'un magnifique " SLAVE
" tatoué. Je vous souhaite bonne chance ! Mais je vous rappelle
que tous ces ornements ne sont là que pour vous rappeler votre
situation permanente d'esclave, ils ne représentant que le début
de votre entraînement". Dès que toutes vos modifications
corporelles auront été acceptées par votre corps,
vous subirez l'entrainement latex et caoutchouc le lus intense que nous
n'avons jamais administré à un patient volontaire
ou presque. Vous êtes déjà un sujet exceptionnellement
masochiste et fétichiste, mais vous n'avez pas encore exploré
vos limites.
Une fois son verdict énoncé,
elle disparut dans le même bruissement de latex qui produisait chez
lui une intense excitation.
L'opération fut brève.
D'abord le percement du gland pour effectuer un classique prince Arthur,
suivi de l'insertion de l'anneau. Rapide et efficace, c'est une opération
sans douleur. Puis l'installation de la cage, à ses mesures, mais
interdisant désormais toute érection. Les deux parties de
la cage formant un écrin anatomique précis, tout mouvement
lui était désormais impossible. Le collage fut rapide. Le
tatouage de son pubis fut également rapide, moins d'une heure.
Puis les intervenants quittèrent
la salle, le laissant seul, attaché sur la table d'opération,
à méditer sur son sort. Définitivement le jeu était
allé trop loin
.En même temps, il acceptait son nouvel
état. Il avait toujours dit par bravade qu'un esclave ne devait
pas jouir, qu'il devait porter bien visibles les marques de son état
Et bien, c'était fait. La trappe s'était refermée.
Il sentit son sexe se tendre dans son étui de carbone, sévère
et chaud. Il savait que désormais toute érection lui serait
interdite, toute éjaculation également. Son plaisir ne serait
trouvé que dans la douleur, l'humiliation, le port permanent des
vêtements en caoutchouc et latex qu'il affectionnait tant au point
d'accepter de renoncer définitivement à tout autre plaisir.
Il pressentait que cette fois il ne
s'agissait plus d'un jeu. Sa vie avait basculé dans un esclave
définitif dont il ne sortirait certainement pas, dans ce château
ou ailleurs. On lui faisait croire qu'il pourrait retrouver une vie normale.
Mais cette fois sa volonté était défaillante. Il
pensait qu'il n'aurait plus envie de se battre pour retrouver sa vie d'avant.
Que seuls le latex, les modifications corporelles, un traitement intense
étaient de nature à lui générer le plaisir
dont il serait à jamais privé par ailleurs. Il sombra dans
le sommeil et ne tarda pas à imaginer des tortures intenses. Il
avait lu que des esclaves allaient jusqu'à accepter de devenir
volontairement aveugles, sourds, muets pour vivre le plus intensément
possible leur état de domination absolue. Il rêvait de momification,
il imaginait la cérémonie au cours de laquelle il serait
enterré vivant au fond de ce pays inconnu. Il touchait le fond
du désir le plus extrême. Pire encore peut-être.
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