Histoires Des Invitées
Carole Et Monsieur
Cartoon
LE DRESSAGE:
Rencontres
De passage à Paris, nous avions nos habitudes dans une boutique du XIIIème,
à mi chemin entre le supermarché du sexe sado maso et le rendez vous pour
initiés. Sitôt passé le rideau qui assurait l'intimité de la porte, je
pouvais déambuler entre les rayons, suivant qu'il convenait à Monsieur, en
robe longue ou nue, bâillonnée et entravée. Je n'y ai jamais vu personne s
offusquer de voir un homme ou une femme essayer en vraie grandeur une
cravache ou des menottes sur sa ou son compagne ou compagnon. Toutes les
combinaisons étaient d'ailleurs envisagées sur ce point dans une absolue
liberté.
C'est ainsi qu'un après midi, au détour d'une amblée, nous avons rencontré
ce couple. Ils pouvaient avoir la quarantaine. Lui sec mais le sourire
attendri et elle qui portait, semblait il en permanence, sur un visage
enfantin, un perpétuel sourire étonné.
Elle allait surtout la poitrine nue et ses seins un peu lourds
apparaissaient ornés de deux fins anneaux d'or. Charmé par cette
apparition, Monsieur a engagé la conversation avec son propriétaire. C'est
ainsi que nous avons appris que la pose des anneaux était encore récente et
donc un peu douloureuse.
Monsieur m'a demandé d'ouvrir mon chemisier, afin que nous puissions
comparer les deux paires d'anneaux. Si ceux qui décoraient la poitrine
d'Hélène étaient plus discrets, Monsieur a fait valoir que mes anneaux gros
et lourds pouvaient être utilisés pour m'attacher et joignant à la parole
un geste qui m'a fait crier, a montré qu'ils étaient utiles pour tordre les
pointes de seins. Ils ont débattu des avantages et des inconvénients
respectifs de nos parures, et Jacques, ca c'était son prénom, a admis que
ces anneaux fins, plus discrets et seyants, se prêtaient moins à servir
d'objet de sévices, et qu'il faudrait peut être y remédier. Le visage
d'Hélène, à ces mots, était devenu indescriptible.
Monsieur a tenu, en plein magasin, à faire admirer mon marquage. J'ai
troussé et tenu haut ma jupe. Son ami de passage, mais plus encore une
Hélène bouleversée, ont longuement effleuré la cicatrice qui faisait de
moi, sans équivoque possible, une esclave.
Les messieurs se sont engagés à se revoir, dès qu'Hélène aurait cicatrisé,
ce qui s'est produit dès le week end suivant.
Arrivés chez nos amis en début de soirée nous avons ensemble dégusté un
repas léger accompagné de champagne mais, tous le savaient, l'essentiel
était ailleurs. Je dis amis, ce n'est pas à la légère. Parmi tous les
camarades de jeux de Monsieur, hommes ou femmes, je n'ai jamais rencontré
que des gens prévenants, attentionnés, d'autant plus qu'ils ou elles
avaitent une réputation personnelle d'inflexibilité, soit, à tout le moins,
parce que les nuisibles étaient impitoyablement écartés, soit je veux le
croire, parce que de telles relations imposent un engagement qui va très au
delà du badinage et parce que, plus de la souffrance infligée ou subie, ou
même de plaisir éprouvé, c'est de sentiments qu'il est question et que les
sévices ne sont qu'un prétexte à leur expression.
Jacques, qui recevait, nous a exposé qu'il résultait de ses conversations
avec Monsieur qu'à leur grand étonnement à tous deux, ni Hélène ni moi,
malgré toutes nos dépravations, n'avions jamais gouté à une autre femme ou
à tout le moins n'avais accepté de l'avouer. Tous deux estimaient qu'il
était plus que temps de combler cette lacune et ils envisageaient d'y
pourvoir séance tenante.
Nous nous sommes donc rendus de concert dans la chambre de nos hôtes qui
était meublée d'un grand lit et, à demeure ou pour l'occasion, de deux
confortables fauteuils qui lui faisaient face.
Nous aurions pu débuter par un effeuillage mutuel mais il ne restait que
bien peu de choses à ôter. C'est donc nues que nous nous sommes assises sur
le lit conjugal. Là, Jacques à, pour notre éducation, produit un album de
photographies qui auraient pu être tirés d'une revue pornographique pour
lesbiennes si les femmes avaient eu pour les images la même passion que les
messieurs.
Toujours est il que nous avons été priées de commencer nôtre éducation en
consultant cet aide mémoire photographique.
Nous avons vu une multitude de baisers : l'effleurement pudique les langues
qui se découvrent, les baisers passionnés, langues emmêlées et même des
baisers chastes, sur les yeux ou dans le cou.
Nous avons ensuite révisé tout ce qui peut être fait à des seins ou avec
eux. Les soupeser et les masser, lécher leurs aréoles, mordiller les
pointes, les faire rouler sous les doigts, sans oublier de faire glisser
des seins un peu lourds sur le dos et les reins d'une amante.
Nous avons également exploré la caresse des fesses, sans oublier quelques
claques légères, puis nous avons furtivement évoqué la caresse de l'anus,
du léchage à la pénétration avec un doigt ou avec la langue.
Et puis, nous sommes entrées dans le vif du sujet. Lécher les replis
extérieurs d'un sexe de femme, s'aventurer à l'entrée et y mimer une
pénétration miniature, lécher la jonction entre le sexe et l'anus, aspirer
les petites lèvres, dégager le clitoris, le lécher, le mordiller, appuyer
sur l'espace de chair juste en dessus puis juste au dessous.
L'album se terminait par un accouplement de tribades. Visiblement, l'usage
d'instruments était réservé pour le cours suivant.
Jacques était entre temps allé rechercher un fond de champagne et ces
messieurs, confortablement installés dans les fauteuils, nous ont invitées
à passer aux travaux pratiques.
Et j'ai découvert l'amour d'une femme. Nous nous sommes goutées, seins
contre seins, le visage perdu dans le cou de l'autre J'ai embrassé sa
bouche comme elle m'embrassait. Nous avons, à notre tour, exploré et agacé
nos poitrines. J'ai découvert que le creux entre les seins d'une autre
femme peut refermer des trésors de fragrances, sans avoir à avoir à aller
chercher plus bas. Nous nous sommes mordillées, j'ai soupesé des seins plus lourds que les miens, senti leurs aréoles devenir grenues et leurs
pointes se tendre, j'ai, dès cet instant, vu le regard d'Hélène se perdre
comme devait se perdre le mien. Et puis, enveloppée de l'odeur du plaisir,
je suis allée découvrir le cœur de mon amie. J'ai d’abord découvert une
chose que je n'avais jamais imaginée. Chaque femme a, dans le plaisir, un
parfum caractéristique. Hélène, d'un blond roux, dégageait une senteur un
peu fauve, légèrement acidulée, proprement bouleversante. J'ai appliqué de
mon mieux ma récente instruction livresque. Je l'ai léchée, je l'ai
mordillée, je l'ai aspirée, prenant comme autant de petites victoires les
gémissements que je tirais d'elle.
Et puis Hélène, qui déjà passait ses mains dans mes cheveux, s'est mise à y
fourrager frénétiquement puis a commencé à crier en me serrant contre elle.
La suite s'est faite tout simplement. Hélène m'a tirée vers le haut du lit,
en m'empoignant sous les aisselles et s'est glissée à mes pieds, entre mes
jambes que je lui ouvrais. C'a été mon tour de me sentir léchée, aspirée
mordillée, mais quand, négligeant tout le reste, Hélène a posé sa bouche
sur mon clitoris pour ne plus s'occuper que de lui, c'a a été mon tour de
crier, de me débattre, de m'arquer. Aux débuts de notre rencontre, Monsieur
s'était essayé à ces caresses, et j'en gardais, frustrée depuis, un
souvenir ému. Mais ce que je venais de vivre échappait à toute mesure.
Appaisée, je caressais les cheveux de mon amante, lorsqu'ai soudain entendu
une voix trop connue qui, débordante de jubilation et d'ironie, me disait :
Dis donc Carole. Je crois que tu viens de jouir. Ne te souviens tu pas de
tes promesses ?
J'étais atterrée mais il a fallu que j'explique, en détails, à une Hélène
au bord des larmes et à un Jacques blême, la nature de mes engagements,
leur pourquoi, les conséquences prévues en cas de manquement, pour conclure
qu'en effet, je méritais, sans doute possible et sans délai, d’être punie.
Le retour dans le monde des messieurs était brutal.
Monsieur a convenu de la nécessité d'une punition appropriée et nos hôtes
ont eu l'élégance de ne pas s'opposer à une coutume visiblement si bien
ancrée et, ainsi expliquée, si légitime et nécessaire.
Il eut cependant été indécent de procéder comme à l'accoutumée. Aussi il a
été convenu que je resterais allongée, les bras en arrière, tandis que
Monsieur resterait habillé mais s'agenouillerait à coté de moi et tandis
que Jacques s'emparerait de mes poignets pour les immobiliser.
Hélène s'était vue prescrire de s'agenouiller en position d'offrande face
au compas de mes cuisses, mais les yeux levés, pour n'en rien perdre.
Puis Monsieur a sorti d'une poche, comme par sorcellerie, son fouet de
voyage, m'a demandé de relever et d'ouvrir mes cuisses et j'ai compté,
cette fois jusqu'à quinze, entre deux sanglots.
Au moment ou je comprenais que mon martyre s'achevait, j'entendis, tous
entendirent, la voix blanche d'Hélène qui disait, nous avons joui ensemble,
ce serait injuste que Carole soit la seule punie. Jacques, veux tu bien me
fouetter comme elle l'a été?
Les messieurs, réunis, ont eu beau lui expliquer que j'étais liée par des
vœux qui ne l'engageaient pas, elle n'en a pas démordu, et je les soupçonne
d'en avoir jubilé, pour autant qu'ils ne l'aient pas envisagé dés l'abord.
Chacun a donc changé de place comme dans un jeu de chaises musicales et
cela a été mon tour de contempler le sexe fragile d'Hélène, ouvert pour son
supplice. C'a été son tour de hurler, de supplier, de pleurer, mais j'ai
découvert que ce spectacle nouveau, ce spectacle que je donnais moi même
épisodiquement, m'avait bouleversée. J'effleurais la compréhension du
plaisir qu'éprouvait Monsieur à m'entendre crier et à me voir me tordre
sous le fouet.
Ces rencontres qui se sont répétée épisodiquement m’apportaient peu, mais
me permettaient de mieux ressentir, au travers des souffrances et des
émotions de mes consœurs comme de l’émotion que je tirais moi même de leurs
souffrances, ce qu’il y avait de jubilatoire, pour Monsieur, à me posséder,
comme je mesurais la liberté morale et l'impression de sécurité affective
qu’il m‘apportait en me possédant.
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