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Je tenais un mouchoir appliqué
sur ma bouche et mon nez en traversant la zone touchée par un incendie
majeur, ce matin. Tout le secteur avait été affecté,
comme cétait toujours le cas lors dun feu important.
Avec létat de décrépitude avancée de
la machinerie faisant circuler lair aux niveaux inférieurs
de la cité, la fumée sétait répandue
dans une large zone et tardait à complètement se dissiper.
Tout était noir de suie, même
les gens qui vivaient ici. Le plupart portaient des masques de coton ou
encore de tissus, mais beaucoup savaient cette protection illusoire et
ne tentaient même pas de se donner cette maigre protection.
Il y avait eu plusieurs centaines de
morts inévitable, avec la fumée-, et de nombreux blessés.
La nouvelle ferait peut-être brièvement les manchettes, mais
serait rapidement oubliée par ceux qui ne lavaient pas vécue.
Cétait ça, vivre sur un monde de plus de quarante
milliards dâmes.
Il y avait tout de même moins
dachalandage dans les corridors, certains ayant la capacité
dévacuer chez de la famille dans une autre zone, et beaucoup
des autres restant tout simplement chez eux.
« Bonjour Monsieur Arkel
» Cétait Alem, lun des gardes de la bande contrôlant
ce territoire. Son ton était enjoué et respectueux. Le genre
de gars qui aurait allègrement été tenancier du genre
de bordel ou les filles étaient gardées en état de
dépendance à des drogues dures pour les rendre incapables
de voguer vers de meilleurs cieux. Je lui répondis dune vague
courtoisie, comme toujours.
Des portes à droite, des portes
à gauche. La fumée ici était beaucoup moins présente,
et il métait maintenant possible de ranger mon mouchoir un
peu noirci. Un autre corridor, puis un autre, et jétais rendu
dans mon coin, une zone plus tranquille et propre. Un coup dil
à ma porte me permit de constater quelle navait pas
été ouverte depuis mon départ. Un petit cognement
codé pour avertir Milène, puis je débarrai la porte
et entrai. Les lumières étaient éteintes, excepté
pour la lampe de chevet.
Milène était assise devant
mon ordinateur, portant encore sa chaude robe de chambre grise, la main
posée sur son lourd pistolet, la tête légèrement
tournée pour sassurer que cétait bien moi. Juste
une petite précaution dusage. Il ny avait aucune tension
en elle. Il nen avait pas toujours été ainsi. Dans
les mois qui avaient suivi sa capture, elle avait été
très paranoïaque. Pas sans justification. Sa main quitta son
arme dès quelle fut satisfaite. Je pris le temps denlever
mes bottes, les plaçant à coté de celles de Milène.
Je déposai les sacs sur le comptoir.
De la nourriture achetée avec son argent. Il était hypocrite
de ma part de fièrement refuser toute aide de la part de son ordre,
alors que jacceptais son argent pour faire les courses lorsquelle
était présente. Hypocrite, mais pragmatique. Dune
part je navais pas les moyens pour la nourrir, et cet argent le
surplus de nourriture acheté- me gardait la tête hors de
leau. Il ny avait pas grand travail pour un homme comme moi.
Pas beaucoup qui soit honnête.
« Du nouveau? »
Elle haussa les épaules, «
rien de spécial. » Elle avait sa petite routine : elle vérifiait
toujours son courriel le matin et en fin daprès-midi. Puis
elle scrutait les rapports des services de sécurité.
Je la connaissais un peu trop bien
: elle avait hésité un instant avant de me répondre.
Je pris le temps de déposer mes sacs sur le comptoir.
« Vraiment, » lui dis-je
en déballant mes emplettes, sans la regarder.
Encore ce petit moment dhésitation.
Puis, « je viens dêtre assignée à ce secteur.
» Il y avait de la défiance dans sa voix, une dose de combativité.
Il ne faisait aucun doute à mon esprit que si elle était
assignée à ce secteur, cest quelle lavait
voulu ainsi, et que jen étais la cause. Nous en avions discuté
par le passé, et javais toujours rejeté lidée.
Clairement, elle en faisait à sa tête. Encore une fois.
« Tu peux te faire assigner la
ou bon te semble. Je suis certain que tu trouveras un logement qui te
conviendra. »
« Jai déjà
trouvé. Comme tu es trop borné pour déménager
vers mieux, je vais devoir emménager ici. »
« Hors de question. » Ma
réponse était calme, mon ton sans appel.
« Je naime pas la couleur
des murs
» Une voix enjouée, pleine denthousiasme.
« Oublie ça. Et puis il
y a dautres femmes dans ma vie, tu le sais. » Un demi-mensonge.
Deux amies qui avaient fait les bataillons pénitentiaires avec
moi. Je ne les voyais que très rarement, mais nous gardions le
contact à chaque semaine. Il y avait aussi cette ennemie personnelle
avec qui jentretenais une relation assez compliquée et très
infréquente. Pour le reste
personne ne mintéressait.
De toute manière, la plupart des femmes voyaient mon halo noir
et déguerpissaient.
« Tu me donneras tes factures
dhôtel, » elle me répondit, sans sourciller.
lle savait probablement mieux que moi avec qui javais été,
et quand. Un des nombreux problèmes avec les paladins, cest
quils navaient aucun respect pour la vie privée, et
se sentaient libre de fouiner dans les bases de données, dutiliser
les caméras de sécurité, de faire ce quils
voulaient. Ils avaient laccès, navaient aucun compte
à rendre. Un paladin était choisi par Milikki elle-même
: le gouvernement, la théocratie, le peuple, tous acceptaient cela
et faisaient en conséquence. Il ny avait aucun doute à
mon esprit que Milène gardait une trace de mes activités.
« Cest mon appartement,
ici. Tu peux aller ou bon te semble, mais ça, cest chez moi.
» Dit avec un geste qui englobait mon modeste territoire.
Elle me regarda droit dans les yeux.
« Plus maintenant. Fais de moi ce que tu veux, mais je reste. »
Aucune surprise. « Drôle
de manière dobéir à ton Maître
»
Son sourire était amusé.
« Tu sais très bien que ce nest pas ainsi que ça
marche. Pas avec moi. »
Ce nétait malheureusement
que trop vrai. Elle choisissait les ordres auxquels elle voulait bien
obéir. Ça
mallait. Car les ordres que je voulais
le plus voir obéis étaient aussi ceux quelle désirait
profondément recevoir, et obéir.
Elle était revenue hier, après
une absence de quatre mois, un long silence qui mavait fait sourire,
car cela voulait dire quelle avait été fort occupée
à saccomplir de sa dernière « mission ».
Et comme de fait, ce matin, en allant faire mes achats
Je pris le magazine, et allai métendre
sur le lit, sur le coté, proche de la lampe allumée. Limage
sur la couverture était
sublime. Je navais pas encore
ouvert le magazine, mais je savais déjà que ce cadeau précieux
ce devait dêtre savouré, page par page. Elle faisait
la couverture. Cétait bien elle, mais elle était méconnaissable.
Elle était à genoux, les mains jointes comme pour une prière,
la tête abaissée. Prise dans le noir, cette photo avait pour
seule source de lumière son halo. Une lumière diffuse qui
la plongeait dans les ombres, donnait une grande luminosité à
sa tunique dune pureté blanche
et mettait en valeur
ce qui avait été ajouté par traitement numérique,
des ailes dange déployées. Une énorme épée
était portée au dos, entre les ailes. Sur sa poitrine, brodé
de fil dargent, à moitié caché par le baudrier,
le symbole de lordre des anges guerriers.
Une image dune telle pureté,
dune telle innocence, dun tel sens artistique
Comment avait-elle réussi à
convaincre ce magazine de prendre un risque aussi énorme? Le magazine
était sorti ce matin même
et je savais déjà
que les nouvelles ne pouvaient avoir quun seul sujet. Le gouvernement
allait assurément fermer cette compagnie, emprisonner ces dirigeants,
brûler touts les copies du magazine, et le clergé condamnerait
dans des termes clairs cet incroyable affront. Ils auraient été
fiers de voir une telle image sur nimporte quoi
sauf dans
un magazine érotique.
Non. Milène devait avoir fait
quelque chose pour empêcher la censure. Le magazine naurait
jamais été publié, naurait jamais obtenu lapprobation
des censeurs.
De longues, longues minutes à
admirer cette photo.
« Tu aimes? »
Elle cherchait les compliments alors
que mon admiration de cette seule photo parlait delle-même.
Cette question ne méritait pas de réponse, mais je jetai
un regard en sa direction
pour réaliser quelle avait
triché. Elle avait laissé sa robe de chambre glisser, pour
révéler la tunique blanche quelle portait. La même
que sur la photo. Et puis il y avait son halo, maintenant activé,
la plongeant dans cette lumière de pleine lune qui avait un tel
impact sur cette photo. Il lui manquait lépée, les
ailes dange. Son apparence était différente, mais
leffet était similaire. Un effet de pureté, de quasi-innocence.
Son expression était faussement
timide, ses yeux un peu écarquillés. Elle avait lair
quelques années plus jeune quelle était en réalité.
Elle vint me rejoindre sur le lit,
me fit tourner sur le dos. Sans un mot, elle défit lavant
de mes pantalons, se tenant entre mes jambes entrouvertes. Ce quelle
voulait était clair, et je détournai mon attention delle,
et commençai à tourner les pages, à admirer ces photos
qui étaient autant de cadeaux somptueux. Le thème était
clair : une ange guerrière, pure, vertueuse, innocente. Javais
rencontré un ange guerrier, une fois : il était intervenu
lors dun combat désespéré contre des démons
trop puissants pour que de simples mortels puissent y faire face. Une
créature dune beauté indescriptible, insufflant courage
et espoir à tous ceux qui se tenaient dans sa radiance. Des milliers
de soldats étaient tombés dans ce seul combat qui navait
duré quelques minutes. Pur? Peut-être. Vertueux? Probablement.
Mais innocent? Cétait une qualité que je nétais
pas prêt à accorder à un ange basé sur ma courte
expérience
et ce que je savais de ma mère.
Cela nimportait pas. Seul leffet
était important.
Les photos
avaient été
prises par le plus renommé des grands photographes érotiques
de ce monde. Ça
paraissait, partout. Pas un sein, rien du
tout de révélé
mais tant de choses explicitement
suggérées, de manière si exquise, si
innocente.
Javais la bouche de Milène
autour de mon membre, sa langue me léchant doucement, ses doigts
appliquant caresses et pression la ou il le fallait. Et je ne lui portais
aucune attention, mes yeux rivés aux pages, savourant chaque détail
les fières et féminines courbes de Milène, des postures
« daction », de combat, avec la tunique en mouvement,
révélant cuisses, épaules, parfois plus, même
si la caméra ne le montrait pas. Les expressions. Milène,
déterminée. Milène, donnant un coup dépée,
une expression victorieuse illuminant son visage. Milène, sans
sa tunique, se lavant dans un petit lac la nuit, son dos, le haut de ses
fesses, un bras étendu vers le coté alors que lautre
utilisait le savon sur lui. Plusieurs autres de ces images, révélant
un peu, suggérant plus encore. Et toujours, son halo pour seule
lumière.
Sa langue, sa bouche, ses doigts, me
travaillant, comme je le lui avais montré au cours des années.
Faisant ces choses que jaimais le plus. Que mon plaisir, que ma
satisfaction, déjà sans fond
Je lui fis part de mon appréciation,
jouai avec elle, en lui parlant des ces milliard dhommes de tous
âges qui se masturberaient à la vue de ses photos. De ces
millions qui devaient le faire, au moment présent. Et je sentais
combien mes mots laffectaient. Des menaces, denvoyer des cadeaux
anonymes à ses frères et surs darme. En particulier,
à ce paladin quelle avait tourmentée en mon nom. Elle
gémissait, poussait de petits cris aux idées les plus osées.
Jétais loin davoir la compétence de son photographe,
mais moi aussi je pouvais faire usage dune caméra, et peut-être
elle me mordit presque, surprise par un orgasme puissant et prématuré,
lorsque je lui dit que
peut-être, un jour, un jour proche,
des photos aussi habiles
mais des photos plus pornographiques quérotiques.
Une ange guerrière, capturée par un simple mortel, utilisée,
abusée pour la caméra
Des pensées à voix haute
mais, déjà, elle et moi savions que ce nétait
pas une question de « si », mais de « quand ».
Je détestais tellement Milikki que cette idée créait
un besoin lancinant. Je nourrissais son plaisir et le mien, lui disant
ce qui allait arriver à cette ange. Non pas une fois, mais plusieurs.
Son photographe avait une réputation pour losé, le
provoquant. Je ne le connaissais aucunement, mais je savais quil
prendrait ces photos
de moi et Milène
Milène haletait, se frottait
toujours contre les couvertes. Elle laissa aller mon pénis. «
La dernière page
»
Je tournai la page. Une photo de Milène,
avec un sourire retors, une expression repue, luisante de sueur, couchée,
une jambe pliée. Toujours en tunique, quoique celle-ci soit maintenant
frippée, humide de sueur. À peine décelable dans
les ombres, une tache sombre sur sa tunique, à laine. Déflorée.
À ses cotés, lépée, dont la poigne luisait
« Maître
la petite
opération dont tu mas parlé, il y a un an
»
Elle navait pas besoin den
dire plus. Je savais. Une petite opération, toute simple, pour
se refaire une virginité. Elle
avait bien choisi son moment.
Cétait trop intense. Ça.
Les photos. Lattention quelle mavait donnée.
Et puis cette pureté, cette innocence quelle affectait. Je
lui tins la tête par les cheveux dune main, et me masturbai
de lautre. Quelques secondes, et jy étais. Je détestais
tellement Milikki que de faire cela à une des ses paladins, au
rôle dange que Milène tenait
elle savait combien
cétait puissant pour moi. Un puissant orgasme, prétendant
éjaculer au visage dune ange. Que de satisfaction! Que de
vengeance!
Framm
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