Histoires Des Invités

 

La Carotte Nantaise

Claude D'Eon

 

Avertissements:

Ceci est un ouvrage à caractère pornographique. Il n'est pas à mettre entre toutes les mains. La gauche pour les droitiers(ères), la droite pour les gauchers(ères). Ceci ne s'applique pas aux personnes ambidextres.
Ce n'est pas non plus un manuel ou une encyclopédie sexuelle, ni un précis de prophylaxie des maladies vénériennes et autres joyeusetées. Dans les romans, ça n'existe pas. C'est l'avantage des mondes virtuels. Ceci dit, Tout ce que vous allez lire n'est qu'une fiction, pourtant tissée de morceaux de vérités.
Tous les personnages (a part bien sûr ceux que tout le monde aura reconnus) sont fictifs et issu de mon imagination fertile. Si toutefois certains se reconnaissent entre ces lignes, je suis prêt à négocier sur l'oreiller, ou sous la table selon les goûts. En tout cas, ils peuvent être fiers d'eux. Bonne lecture.


INTROMISSION.

Je m'appelle Luc. Luc Gardinot. J'aime bien mon prénom, il se lit dans les deux sens. Certes, Jean-Luc eût été encore plus rigolo. Enfin. Ma mère a choisi le nom de son apôtre préféré, mais en tant qu'apôtre, j'ai quelques lacunes. Disons que j'en suis un drôle, qui porte la parole de sa maîtresse. Je suis un garçon de presque trente cinq ans, taille moyenne, châtain clair, un peu boudiné-je traîne une légère obésité depuis mon enfance -, des jolis seins de préadolescente, un peu de poils sur le torse. J'ai les traits fins pour un homme. Pour vous fixer les idées, je ressemble un peu à l'acteur qui faisait T.J. dans " Les têtes brûlées ". Enfin, je suis le seul à trouver que je lui ressemble, ça ne nous avance pas beaucoup. J'habite dans un village à la campagne avec ma femme Carole que j'aime, et nous formons un couple uni depuis une dizaine d'années. Mes passions sont - dans l'ordre - mon épouse Carole, mon travail et mes collègues-amis, les jeux vidéo, la photo, la nature et les animaux. Je mettrais les trois derniers dans des ordres différents selon les périodes. Vous verrez plus tard qu'il manque une autre des mes activités, mais je ne sais vraiment ni où la mettre ni comment la décrire.
Carole, c'est ma carotte nantaise. D'abord, elle vient des environs de Nantes, ensuite c'est une jolie rousse bien bâtie avec de jolies rondeurs et une peau d'albâtre, un visage ovale parfait et une petite bouche de poupée. Bien sûr, elle a quelques taches de rousseur, un peu de cellulite, quelques petits bourrelets, sans oublier ses éternelles petites lunettes rondes, qu'elle ne porte heureusement que pour lire ou conduire. Tout cela n'affecte en rien l'amour que je lui porte, d'autant que je ne suis pas un mannequin non plus. Et bien sûr ses seins commencent à ressentir les effets de la loi de newton, mais comme la pesanteur est inversement proportionnelle au carré de la distance qui les séparent de mes mains, cela nous laisse encore de belles années devant nous. Carole a commencé par être ma grande copine, elle l'est toujours du reste. Enfant, j'habitais dans la maison que nous occupons aujourd'hui, près de Nemours. C'est un joli coin verdoyant et calme, avec de belles forêts pleines de gros rochers gris. Je ne sais pas pourquoi, mes parents tenaient à partir en vacances tous les ans -deux à trois fois par an même - dans un village près de Nantes pour retrouver des amis, pêcher, faire du bateau. Moi, la mer, ça me disait rien. Je préférais la compagnie de Carole, de deux ans mon aîné. C'est la fille du père Bédier, un fermier qui nous louait à l'année pour pas grand-chose un petit cabanon -enfin, une vieille dépendance aménagée sommairement. J'étais un garçon assez innocent avant de la connaître... La première semaine, je l'évitai soigneusement car elle me faisait peur, avec ses cheveux rouges et sa façon de parler en patois avec une grosse voix. Mais bien vite, nous nous sommes mis à faire les quatre cents coups ensemble, ce qui faisait enrager nos parents respectifs. Nous nous retrouvions d'une année sur l'autre, et, petit à petit, l'amitié s'est changé en amour, d'autant que la vilaine chenille se transformait en joli papillon. Je venais la voir de plus en plus souvent, et dès que j'ai eu fini mes études et trouvé un travail, nous nous sommes mariés et nous sommes partis vivre à paris, dans une mansarde du côté des buttes Chaumont.

Je travaille dans la finance. C'est... compliqué, je vais prendre par le début. Après des études plutôt ternes, rehaussé par un goût assez inhabituel pour le théâtre, les lettres et les matières incertaines, j'entrais dans une société de courtage à Paris. C'était une boîte qui fonctionnait à l'américaine, où le moindre coursier pouvait, à force de travail et de talent, gravir les échelons rapidement. Ce fut mon cas. Non pas que je brillais par des compétences exceptionnelles, mais j'ai su faire montre de ténacité, de flair et... d'opportunisme, n'hésitant pas à m'attirer des mérites qui ne me revenaient pas vraiment. Mais ça, c'était au tout début de ma carrière d'agent de change. Par la suite, j'ai réussi à m'attirer une clientèle fidèle qui ne jurait que par moi, car j'ai le talent assez rare de pouvoir prédire l'avenir, enfin en ce qui concerne les placements, sauf catastrophe majeure bien sûr. D'ailleurs, avec quelques collègues à travers le monde, j'avais anticipé l'éclatement de la bulle Internet et l'effondrement de l'économie mondiale. A vrai dire, ce n'est pas un grand prodige, il est même étonnant qu'on ait pu spéculer autant sur du vent. Nous avions réussi à épargner nos meilleurs clients, et même à faire de jolis bénéfices, tout en faisant encore fructifier nos capitaux personnels. Ma société a fait faillite, enfin disons que mon patron m'a licencié pour faute grave, surtout parce lui avait tout perdu et m'en voulait plutôt. J'ai racheté la maison de mon enfance pour m'y installer avec Carole, nous vivions une vie de dingue à Paris. Je perdais pied avec la réalité et Carole s'étiolait : c'est une fille de la campagne, et la capitale, ce n'est pas son biotope idéal. Maintenant je travaille à la maison, quand j'en ai envie ou si j'ai besoin d'un peu de sous... Carole S'occupe de la maison, du jardin et de quelques petites bêtes. Avec mes ex-collègues à travers le monde, nous avons mis sur pied un réseau mondial de surveillance économique. Il faut dire que ce sont - moi compris - tous des petits génies dans leur domaine. Nous sommes reliés en permanence et nous échangeons toutes nos informations en temps réel. Chaque transaction effectuée par l'un de nous bénéficie à chacun, au prorata de son implication dans l'affaire plus un seuil minimum. Nous sommes une poignée d'acariens sur le dos du gros serpent monétaire mondial… Lorsque nous n'étions encore que cinq, je nous avais appelé " Le club des cinq ", que Carole s'était empressée de rebaptiser " le club des singes ". Comme nous allions bientôt passer à six, j'ai dit à Carole :
- " Fais gaffe qu'on ne devienne pas " l'armée des douze singes " et qu'on vienne te bouffer le cul ! " Elle ferma les yeux en souriant :
- " Mmm... oui... A douze, ça doit être bon ! ... " Enfin... Si ça peut lui faire plaisir...

Nous n'avons pas d'enfants. Nous avons attendu de quitter notre mansarde pour nous pencher sur la question. Après deux ans de tentatives infructueuses, il s'est avéré que nous étions stériles. Tous les deux. Carole a été victime d'une infection mal soignée dans son enfance -elle l'avait cachée à ses parents, par honte - et moi, d'un déficit d'hormones, ce qui explique mes formes assez androgynes. Nous n'en souffrons pas trop, pas au point d'essayer d'en avoir à tout prix ou d'en adopter. La compagnie des enfants de nos amis, ceux du village, ou de nos quelques neveux qui adorent jouer avec nos animaux comblent beaucoup ce manque.
Les jeux vidéos sont mon passe-temps préféré, surtout les simulateurs de vol, passion que je partage avec quelques collègues et clients. Carole y est plutôt réfractaire, et adore me poser des questions sans queue ni tête au plus fort de l'action. C'est devenu un jeu pour elle et même pour moi -dans une moindre mesure. Elle a souvent des réflexions surréalistes et l'on pourrait croire qu'elle est un peu simplette, mais il n'en est rien. Elle est au contraire très fine et, comme moi, adore les situations décalées et cocasses. Nos esprits fonctionnent en une symbiose parfaite.
Je me débrouille assez bien en photo, avec Carole comme sujet principal. Elle est un sujet docile qui se prête à tous mes délires artistiques. Mes relations sont d'ailleurs très friandes de mes clichés... Carole à beaucoup de succès auprès de mes collègues et tous prennent de ses nouvelles.
En ce qui concerne la nature et les animaux, c'est un goût que j'ai développé au contact de Carole. Nous avons pas mal de bestioles (en gros à peu près tout ce qui existe sous la taille d'une vache), mais c'est surtout elle qui s'en occupe. Elle a fait des études de vétérinaire, mais n'a jamais exercé, ayant arrêté ses études en cours de route. Je ne me lasse pas d'admirer la façon dont elle attrape les bêtes les plus rapides et les plus farouches. Elle a cessé de me demander de l'aide, me trouvant plutôt empoté. Là, je ne lui donne pas tort. Bien sûr elle est très demandée dans notre entourage. Nous faisons aussi de grandes randonnées dans les campagnes avoisinantes et des parties de pêche avec nos amis…

Notre petite vie bien huilée s'écoulait ainsi paisiblement, jusqu'à cette soirée d'été...

La Carotte Nantaise, chapitre 1

 

ŠLE CERCLE BDSM 2007