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CHAPITRE 20: DETOURNEMENT DE MAJEUR.
Diane et Denis semblèrent plutôt
favorables à ma démarche concernant Jasmine : Le fait de
la voir en tête-à-tête permettrait de lui présenter
la situation en détail. Je n'avais toujours pas de voiture -Denis
devant s'absenter de nouveau pour son travail- et j'espérais qu'elle
n'allait pas avoir trop de bagages pour mon petit scooter. Je préparai
soigneusement mon passage à la gare et fis ma toilette en me rasant
de près : les trois poils de ma barbe anémique ne m'ont
pas résisté longtemps
Carole avait insisté
pour que je me la laisse pousser -pour faire plus viril, sans doute- mais
je ne l'ai pas conservée bien longtemps : elle était très
moche, mal plantée, clairsemée et très longue à
pousser. Et comme je n'avais pas envie de me faire des piquouzes de testostérone
en guise d'engrais, je l'ai vite ratiboisée, sans aucun regret
de la part de nous deux.
Les bêtes attendaient ma venue
avec impatience, mais elles auraient certainement préféré
leur maman qui est plus attentionnée que ce Jean-foutre qui ne
pense qu'à repartir le plus vite possible. De plus, aujourd'hui,
pas de pain, elles n'ont eu droit qu'à leurs rations habituelles.
J'ai quand même fait l'effort de nettoyer tous les abreuvoirs, et
bien sûr de traire les chèvres et ramasser les ufs.
La pauvre Carole, elle, n'aura pas vu beaucoup la couleur de son lait
jusqu'à présent... Je le mis à bouillir pour lui
conserver jusqu'à son retour, à moins que quelqu'une ne
vienne me le siphonner entre-temps
Le reste du temps, je l'ai occupé
à travailler. Hiroshi avait encore besoin de mes services :
- " Salut à toi, Gorgon
Godzilla ! " J'avais failli
oublier qu'il n'aimait pas que je détourne son nom de guerre.
- " Bonzour, Louc. Tu
vas
bien ? " Il commençait
à faire quelques progrès. Du moins j'essayais de m'en convaincre.
- " Pas mal, et toi
le à matelas ? Qu'est ce qui t'amène
? " J'essayais de l'initier aux plus fins calembours issus de l'esprit
français, mais ça lui passait au-dessus. Dommage... Je lui
avais déjà fait le coup en anglais, mais " How do you
do
yau de poêle " et " Fine, and you
ture en
zinc " C'est beaucoup moins drôle, sauf au second degré.
- " Je veux Carole, parler. Possible ? " Il devait lire ses
phrases en phonétique, j'avais l'impression qu'il déchiffrait
mot à mot. Je lui répondis avec l'accent de la bonne portugaise,
afin qu'il puisse mieux s'imprégner de la langue française
dans toute sa diversité. A vrai dire, bien sûr, c'était
plutôt pour le perturber :
- " La madame é lé choltie. " Après quelques
secondes de silence, je développai :
- " Carole, chez Papa-Maman. Vaches. Meuuuh ! " Il rit :
- " Carole, noiraude ! "
- " Si tu veux, mais ne lui répète pas. " Il tenta
de nouveau timidement :
- " Parler Carole ? " Visiblement, mon vocabulaire était
encore trop pointu pour lui.
- " Non ! Partie. She's gone to pet her parents' cows. " J'en
étais venu à l'anglais, comme toujours, mais il préférait
continuer à ne pas me comprendre en français. J'admire le
courage des Japonais
Il pouffa :
- " Parler français, Louc. Je compris. Tu pas toi compris
moi rire de toi. Je mal parle, tout compris." S'il se met à
faire de l'humour, lui aussi, on est pas sortis de l'auberge
espagnole.
Pendant que je discutais, je regardais
ma boite mail privée. Diane m'avait écrit un petit mot.
En titre: "A mon petit amour ", puis, en texte : " Bonjour
mon chéri ! Encore merci pour tout ce que tu nous offres. Je t'envoie
tes photos, tu ne les as pas encore vues. Baisers brûlants, Ta Diane.
" Il n'y en avait que deux, Alicia en robe de mariée, en pied
au bas de l'escalier, de face et de trois-quarts. La dernière était
la plus réussie. Je me demandai ce qu'en penserait Hiroshi :
- " Dis-moi, Godzy, tu voudrais voir une photo de moi en fille ?
" Il me fit répéter. Il avait peur de ne pas comprendre
:
- " Toi ? Fille ? Tu es beau ? "
- " Très jolie... Je te l'envoie tout de suite. " Après
plusieurs minutes à essayer de lui expliquer les détails
de mon travestissement -mais rien d'autre sur ma vie privée, il
reçut la photo :
- " Hooo
Hooo
C'est pas toi. Il est trop beau pour toi
" Il était visiblement sous le charme.
- " Si, si. C'est moi. Je te le jure. " Il gloussait d'excitation
:
- " Tu as photos nus ? Je veux
"
- " Ah non, je ne m'appelle pas Carole ! Je tiens à mon image
de trader respectable. D'ailleurs, garde cette photo pour toi. "
Il était penaud.
- " C'est tard. Déjà c'est parti à mes amis.
"
- " Dis donc, tu es un rapide ! Ne dis pas que c'est moi, d'accord
? "
- " D'accord, Louc. Je fais plus. Tu si zolie
" Je le
consolai :
- " Allez, c'est pas grave. Je t'en enverrais d'autres. Promis. Sinon,
pourquoi tu m'as appelé ? "
- " Je veux donner du cadeau pour Carole. Tu me aides ? " Je
réfléchis rapidement :
- " Pourquoi pas une tenue de Geisha ? Elle serait mignonne
" Il s'énerva :
- " Non, trop cher, pas beau. J'ai assez avec costume traditionné
! "
- " Ou alors, des vêtements des jeunes japonaises excentriques,
je ne sais plus comment on les appelle
"
- " Non, pas beau aussi. Je cherche avec moi. Tu pas les bons idées.
" Il était un peu boudeur.
- " Pourquoi pas une jolie photo de toi, nu ? Elle aimerait beaucoup.
" Il réfléchit et fit après un long silence
:
- " Hooo
Tu crois ? Je n'est pas trop beau
"
- " C'est pas grave. Si tu es plus beau que tu parles bien français,
ça ira. " Il rit. Il comprenait bien ce que je disais.
- " D'accord. Je fais. J'ai des amis de la photo, ça ira.
Merci Louc. Au revoir." Il raccrocha. Il faisait de gros progrès.
Sa syntaxe était toujours aussi approximative, mais il parlait
de plus en plus vite, et je comprenais facilement son charabia.
Il était grandement l'heure
d'aller chercher ma perle de banlieue. Je mis un petit costume d'été,
clair et léger mais assez chic et levai l'ancre. J'arrivai dix
minutes avant le train, qui lui, avait cinq minutes de retard. Tel un
roc au milieu d'une rivière, je coupai le -maigre- flot de passagers
qui traversait le hall de la gare en brandissant une feuille de papier,
imprimée au nom de Jasmine Müller. Une jolie petite brunette
fonça droit sur moi :
- " Ouais, c'est moi. Vous êtes le taxi ? " Elle ne m'avait
pas reconnu :
- " Oui et non, je suis Luc Gardinot, le voisin de tes parents. Je
suis venu te chercher. " Son visage s'illumina :
- " Ah, c'est toi ? Je ne t'avais pas reconnu, dis-donc
Tu
es encore plus beau que dans mes souvenirs
Papa m'a dit qu'il envoyait
quelqu'un pour me chercher, mais je ne m'attendais pas à mon prince
charmant
" Elle attaquait fort, la petite
Elle était très jolie.
Elle sortait à peine de l'enfance, mais elle avait déjà
des courbes très appétissantes, des jolies hanches bien
galbées et des petits seins très prometteurs. Sa tenue y
était aussi pour beaucoup : jean taille basse avec string bijou
apparent -je l'ai vu quand elle est passée devant moi pour que
je profite de la vue- des escarpins à talons haut -elle était
très petite- un petit bustier décolleté sur un soutien
gorge très visible -j'avais à peu près le même-,
le nombril à l'air, orné d'un bijou -un piercing, je me
demandai ce qu'en penserait son père
Elle était bien
maquillée, avec goût -assez rare à son âge-
et ses longs cheveux bouclés luisants semblaient grassouillets.
Mais ça, c'était la mode de l'époque
- " Tu viens, Jasmine ? Je suis en scooter. J'espère que tu
n'as pas d'autres bagages... " Je désignai son petit sac à
dos en fourrure en forme de koala.
- " Appelle-moi Yasminah. Jasmine, ça me fait penser à
ce vieux porc de Xavier qui passe son temps à me reluquer. Et non,
je n'ai pas d'autres bagages, ils sont partis ce matin à Biarritz,
la patrie des vieux
Avec les miens, d'ailleurs. "
Jasmine, je trouvais ça beaucoup
plus mignon; d'ailleurs elle me faisait penser à celle du dessin
animé de Walt Disney, avec ses grands yeux en amande qu'elle écarquillait
sans arrêt : ça lui donnait encore plus l'air autoritaire
Allai-je pouvoir résister à cette petite maîtresse
en puissance qui ne pense qu'à me dévorer ?
Je lui tendis son casque et attachai
le mien. Elle sauta en selle derrière moi : elle semblait très
habituée à se faire véhiculer de la sorte, et me
collait plutôt. Et ses mains qu'elle avait introduites sous ma veste,
faisaient plus que la maintenir en équilibre
Elle me serrait
un peu plus que nécessaire.
Je me garai chez moi, dans la cour
derrière la maison. Jasmine sauta en bas de mon terrible engin,
défit son casque et se jeta sur moi :
- " Enfin seuls ! Depuis le temps que j'en rêvais
"
Elle tendit le cou en direction de la maison, affichant un air inquiet
:
- " Hé, elle est pas là, ta femme ? Régis m'a
dit qu'elle était partie
" Moi, j'en étais encore
à me débattre avec la fermeture de mon heaume :
- " Holà ! Du calme jeune fille, laisse-moi arriver !... Non,
elle n'est pas là, elle revient demain soir. Assied-toi à
la terrasse, on va parler... Tu bois quelque chose ? " Elle me tira
par la manche :
- " Ouais, mais j'ai une de ces envie de pisser ! Pas question de
poser mon cul dans les chiottes d'un train
Montre-moi où
c'est. " Je la guidai jusqu'aux toilettes : Elle laissa ostensiblement
la porte grande ouverte, aussi je détournai le regard et la laissai
seule.
Comme je l'attendais à la porte
du jardin, elle attrapa ma main au passage et m'entraîna d'un pas
décidé :
- " Viens, on va boire un coup... à nos amours ! " Elle
m'avait dit ça en me faisant une illade assassine de ses
grands yeux aux cils de biche. Elle me lâcha pour aller s'installer
confortablement dans une chaise longue :
- " Tu as du Coca light ? " Je réfléchis :
- " Heu
Je crois. Carole aussi fait très attention à
sa ligne. " Ça, c'était n'importe quoi... Mais c'est
vrai qu'elle évite les sodas sucrés depuis qu'elle a lu
qu'ils étaient gorgés de calories. Je revins avec deux verres,
deux Pepsis light et des glaçons.
Elle sirotait son verre en me couvant
d'un regard langoureux :
- " Tu veux me parler, mon chéri ? " Je ne relevai pas
:
- " Oui
Je voudrais d'abord savoir exactement ce que t'a dit
ton frère. " Elle me fit un sourire coquin :
- " Régis, mon grand copain
Il m'a dit que tu te déguisais
en fille et que tu faisais la bonne chez mes parents. Je trouve ça
rigolo ! "
- " Oui. Certes. Mais tout ceci est un jeu d'adultes, je doute que
tu comprennes vraiment. Il n'y a pas de place pour toi ici, une jeune
fille mineure... Sérieusement mineure, même. " Jasmine
haussa un sourcil :
- " Ben, et Régis ? Il a le droit, lui ? Il a même pas
dix sept ans ! " Une sueur froide descendit le long de mes reins
:
- " Hein ? Qu'est-ce que tu me racontes ? Il a dix-neuf ans, il m'a
montré sa carte
" Elle me fit un grand sourire moqueur
:
- " Ah oui, sa fausse carte
" Elle fixa ma mâchoire
pendante quelques secondes et éclata de rire :
- " Mais non, je te fais marcher ! C'est un de nos jeux à
nous, avec Régis, mais moi, il me vieillit. Il m'avait raconté
aussi le coup de la carte, que tu doutais de son âge
"
Je poussai un grand soupir. Denis avait raison : sa fille était
un sacré numéro, aussi manuvrable que le Titanic...
- " Ton père craint que tu ne sois déjà plus
Enfin, que tu aurais déjà couché avec un garçon.
C'est le cas ? " Elle gloussa de plaisir :
- " Ah oui, ça doit être ma pilule qui lui fait dire
ça
Je la prends à cause de mes règles. Je suis
malade comme une chienne, à cause de ces saloperies, mais ça
va beaucoup mieux depuis que je prends ça. " Sa voix monta
d'une octave, pleine d'excitation :
- " Mais c'est vrai que je fais tout pour le lui faire croire ! J'adore
charrier mon papa, tu verrais sa tête ! " Elle se fit plus
câline :
- " N'aie pas peur de me toucher, je ne suis pas si pure que ça,
tu sais
" Je ne voyais pas trop ce qu'elle entendait par là,
mais en tout cas, elle était plutôt précoce ! Un peu
trop, ce n'était pas normal. Pour moi, elle était mineure,
c'est tout ce qui importait, bien que l'idée de me faire séduire
par une si jeune fille me troublait plutôt :
- " Bon, tu sais à peu près ce qu'on fait avec tes
parents, mais malgré ce que tu m'as raconté, il est toujours
hors de question que tu y participes, même de loin. Ce serait la
prison pour tout le monde. " Elle soupira :
- " Bof, moi, je m'en fous de vos affaires, c'est pas mon truc, ça
m'intéresse pas. Je pourrais te voir en fille, au moins ? "
- " Ça, oui. Tant que tu veux. "
- " Mais toi, tu peux coucher avec moi. Tous les deux, personne n'en
saura rien. Et comme je prends la pilule, n'aie pas peur de me mettre
enceinte. " Je souris :
- " Alors ça, ça ne craint rien, je suis stérile.
" Elle parut très déçue :
- " Ah bon ? Mais tu peux pas faire l'amour, alors ? " Mais
qu'est-ce que les jeunes apprennent en cours d'éducation sexuelle
?
- " Stérile, pas impuissant ! Je ne peux pas avoir d'enfants,
c'est tout
" Elle était rassurée, et me fit un
sourire charmeur :
- " Tu sais, je t 'ai déjà vu tout nu le mois dernier.
Et l'année dernière... Je passe mes vacances chez mon père
à t'épier à travers ton mur tout pourri. Je t'ai
vu avec ta femme, dans l'herbe
C'est vrai que tu peux
Je te
raconte pas l'effet que tu m'as fait..." Je commençais à
me demander si c'était une bonne idée de la prendre à
part : Régis avait raison, elle m'avait mis le grappin dessus.
Je lui avais tendu la main, et elle me la boulottait jusqu'à l'omoplate.
Je voulais conclure :
- " Bon, ma petite, que ce soit bien clair : tu ne participeras pas,
de près ou de loin, à nos activités
d'adultes.
A vrai dire, tu serais plutôt gênante, sans vouloir te vexer.
" Elle me fixait d'un air langoureux, indifférente à
mes mises en garde :
- " Non mais ça, je m'en fous, je t'ai dit. Je veux juste
dormir avec toi, que tu sois rien qu'à moi. " Je soupirai.
C'était pas dans la poche ...
Nous avions fini nos verres, et il
était temps de rejoindre le reste du troupeau. Je pris Jasmine
par la main, mais elle tenait à me prendre la taille : Je la laissais
faire, flatté d'être l'objet du désir d'une aussi
belle et jeune fille. Cela dit, je ne faisais que profiter de sa tendresse
Loin de moi l'idée de faire
l'apologie de la pédophilie, mais je trouvais très agréable
de marcher à côté d'une jeune fille comme Jasmine.
Je réalisai qu'elle avait l'âge d'être ma fille, notre
fille à Carole et moi, celle que l'on a pas eu et que l'on aura
jamais
En quelques secondes, je me fabriquai quelques souvenirs
d'elle : sa naissance, ses premiers pas, la première fois qu'elle
a fait du vélo toute seule sans ses petites roues, la sortie de
l'école, les grandes vacances
J'avais enfin compris le trouble
diffus que je ressentais en sa présence, et je venais de réaliser
: elle était devenue ma fille, comme elle était aussi celle
de Xavier et de Diane
Empli d'un bonheur soudain, je la serrai contre
ma poitrine et elle, surprise, leva vers moi des yeux éperdus d'amour.
Un malentendu s'était installé entre nous que je ne comptais
pas dissiper de sitôt
Les rideaux de la fenêtre de
la cuisine de Juliette s'écartèrent à notre passage.
Comme j'avais les yeux braqués dessus, Jasmine me serra encore
plus fort contre elle et me dit :
- " La vieille bigote va tout raconter. Ça y est, tu es mouillé
jusqu'au cou, et tu n'as plus rien à perdre. " Je l'embrassai
sur le front, la partie de son visage la plus proche de ma bouche :
- " Ma pauvre enfant, tu n'y es pas
Elle est de notre côté,
et tu serais surprise d'apprendre à quel point ! " Elle sourit
en secouant la tête et poussa un grand soupir, exprimant par là
le fait qu'elle ne me croyait pas du tout.
La petite famille était réunie
dans la cuisine, discutant en préparant le repas, à l'exception
de Régis qui jouait avec une petite console de jeux. Denis jeta
un regard noir sur nous deux -nous étions sérieusement enlacés,
je n'avais pas pu lui résister plus longtemps-, puis sur le bijou
qui brillait dans son jeune nombril défloré. Jasmine me
lâcha et fondit dans les bras de son père, ignorant la foudre
paternelle, en minaudant :
- " Bonjour mon petit Papounet ! Comme je t'aime
Tu m'as vachement
manqué, grave. Fais pas cette gueule, on a pas eu encore le temps
de faire des choses, avec Luc ! " Elle ne le laissa pas répondre
et sauta au cou de Diane, très joyeuse, elle :
- " Bonjour ma Didine ! T'es vachement jolie
C'est Luc qui
te fait ça ? " Diane avait remis sa jupette de tennis avec
un chemisier jaune, le tout sous un petit tablier de cuisinière
:
- " Bonjour mon petit ange ! Je suis heureuse que tu viennes nous
voir. J'ai tellement de choses à te raconter
" Elles
étaient toujours enlacées.
- " Des histoires sur Luc, je parie ? "
- " Oui, bien sûr
Entre autres ! J'ai appris plein de
choses, et je voudrais t'en faire profiter
" Denis, vraiment
peu loquace jusqu'à présent, commençait à
bouillir sur place et s'emporta :
- " Non mais
Ho ! Diane ! Ça va pas, la tête ?
C'est à ma fille que tu parles ! Et je te rappelle qu'elle n'a
pas seize ans ! Et toi, c'est quoi cette tenue ? On dirait une traînée
! Et tu as demandé à qui, pour te faire trouer le nombril
? " Jasmine lui fit un doux sourire mielleux, pas impressionnée
du tout par les vocalises de son père :
- " Cool, Papa, relax ! Je m'habille comme je veux, maman est d'accord.
Pour le piercing, C'est Xav' qui m'a accompagnée : il était
bien trop content de pouvoir mater mon corps. C'est comme ça qu'on
a ce qu'on veut des mecs : on tend une carotte, et on les emmène
où on veut, comme les bourricots. Et je ne t'ai pas montré
celui là
" Elle était en train de dégrafer
son pantalon pour illustrer ses propos, et Denis était au bord
du malaise :
- " Putain, comment on peut être aussi vicelarde à ton
âge ? Le mois dernier encore, tu me paraissais si
normale
" Il s'assit pour reprendre ses esprits, la tête dans les mains.
Jasmine lui fit un câlin :
- " Excuse-moi, mon Papounet, je te charriais, je crois que j'y suis
allée un peu fort
Tu sais, ça fait un moment que j'ai
changé, mais je voulais toujours être la petite fille à
son papa, pour toi. Mais maintenant, je n'ai plus besoin de jouer la comédie.
Ça fait aussi un petit moment que Diane est ma super copine qui
me donne pleins de conseils, pour les garçons et le maquillage
" C'est pour ça qu'elle était si bien maquillée
Pour le reste, je risquais d'être bientôt fixé.
Un doute assaillit Denis qui blêmit
un peu plus :
- " Dites, toutes les deux
Vous n'avez pas
" Elles
éclatèrent de rire. Diane les rejoignit pour étreindre
le père et la fille :
- " Mais non, mon pauvre chéri
On est de bonnes copines,
c'est tout
" Régis, qui avait juste fini sa partie de
Tétris, vint tapoter la tête de Jasmine :
- " Salut, petite sur ! Vas-y mollo avec ton vieux père.
De toute façon, il est d'accord pour que tu fasses tout ce que
tu veux ici. " Denis grommela :
- " Toi, ça va ! n'en rajoute pas, elle n'a vraiment pas besoin
d'encouragements... " Jasmine l'embrassa :
- " C'est vrai, mon Papounet ? Ça, c'est gentil ! Mais c'est
vraiment vrai ? " Effondré sur sa chaise, il poussa un gros
soupir en regardant Diane d'un air pensif :
- " Hélas oui. J'ai fait une promesse à Diane. D'ailleurs,
tu peux la remercier, on peut dire qu'elle a vraiment payé de sa
personne, et chèrement... Mais je suis sûr qu'elle te racontera
tout. En tout cas, je regrette déjà de m'être avancé
comme ça : tu avais raison pour les hommes et leur goût pour
les carottes
" En guise de réponse, Diane se releva
-elle s'était accroupie pour discuter- et lança :
- " Allez mettre la table, mes chéris. Et toi, Luc, tu peux
te changer, si tu veux. Je suis sûre que Jasmine meurt d'envie de
rencontrer Alicia. " Jasmine s'était relevée aussi
:
- " Qui ça ? " Je la pris par la main :
- " Alicia... C'est le nom que je porte quand je suis une fille.
Mais viens avec moi
" Régis lui fit, d'une voix faussement
rageuse :
- " Oui, vas-y, comme ça tu ne pourras pas nous aider à
mettre la table ! " Elle se retourna, et, pour toute réponse,
lui sourit en faisant dépasser un charmant bout de langue rose
entre ses dents. Comme Carole et W.
Elle me tapota les fesses tout le long
de la montée des marches en m'exhortant à aller plus vite.
Elle poussa un cri en entrant dans ma chambrette :
- " Putain, c'est là-dedans que tu te
Mais c'est quoi,
ce truc ? J'ai jamais vu ça ici. C'est là-dessus que tu
te fait
secouer les puces par mes parents ? " Elle caressait
mon chevalet et jouait avec les manivelles. Toutes les personnes qui passaient
devant ne pouvaient s'empêcher de les tourner... Moi le premier.
Jasmine grimpa dessus, et comprit vite
ses principales fonctions :
- " C'est chouette, ce truc ! Mieux qu'à la foire du trône...
ça a l'air vachement rigolo ! " Je la forçai à
descendre :
- " Non, Descend de là, tu me rends nerveux à jouer
là-dessus. Tu pourras jouer avec, si tu veux, mais quand tu seras
adulte. Mais je t'ai déjà dit que ça ne te regardait
pas. "
J'étalai ma robe de vichy de
la veille sur le lit. Jasmine la caressa du revers de la main et fit,
tout en la regardant :
- " De toute façon, je fais ce que je veux, tu sais ? Je te
veux. Et
Alicia n'a rien à dire, si j'ai bien compris
"
- " Mais ça, ça ne te concerne pas ! Je ne sais pas
ce que ton frère t'a raconté, mais oublie tout ça
! Et retourne toi, je te prie." Elle s'exécuta de bonne grâce
et ce n'est qu'en finissant d'ajuster mon soutien gorge que je surpris
son regard rieur dans la glace de mon armoire. J'aurais dû y penser
Une musiquette horripilante, imitation
grossière du dernier tube de Doc Opthalmo jaillit de son sac koala
posé à terre. Elle se jeta dessus et en extirpa son petit
téléphone dernier modèle en quelques secondes :
- " Oui Maman
Je sais, je te l'avais promis
Oh, il y
a un quart d'heure à peu près, le train avait plus d'une
demi-heure de retard
" Elle mentait effrontément à
sa mère en me souriant :
- " Ah bon?
Pas encore?
Mais il fallait pas m'attendre,
tu savais bien que j'allais pas changer d'avis !
Mais non
Non
C'est pas grave, j'ai pas besoin de fringues, chez Papa, tu
sais bien que je suis toujours à poil
Putain, je rigole !
Quoique
Mais non, j'ai un petit copain qui va me faire faire les
boutiques
Et oui, comme les marins, un dans chaque port
Allez,
partez, va remettre ton vieux crabe dans la mer
Mais putain, tu
comprends pas la plaisanterie, ou quoi ? Allez, Tchao, et amusez-vous
bien. Je te rappelle
C'est ça
Bises. " Ses rapports
avec sa mère avaient l'air aussi tendus -voire plus- qu'avec Denis
:
- " Tu te rends compte ? Ils ont attendu que je sois arrivée
pour penser à partir, au cas où j'aurais changé d'avis
Ils sont graves, quand même
"
- " Tu verras, quand tu auras une jeune adolescente rebelle dans
la nature, comment tu prendras la chose, et si tu ne te rongeras pas les
sangs
" Je repensai aux paroles que Jasmine avait dites à
son frère, avant de venir :
- " Au fait, je m'attendais à ce que tu aies un langage plus
fleuri. D'après Régis, tu parlais comme dans les cités
" Elle eut un petit rire :
- " Ah ouais, je vois ce que tu veux dire
Non, je fais ça
que par jeu. C'est nul de parler comme un pit-bull. Tu sais, j'habite
une baraque assez chouette à Anthony, mon lycée est plutôt
sympa. Je suis une fille " normale, " quoi. "
Je passai ma robe et mes escarpins
puis me maquillai rapidement. Jasmine était maintenant allongée
sur mon lit, les yeux au plafond, se mordant les lèvres. Ma transformation,
maintenant achevée, semblait la perturber bien plus que je ne l'aurais
cru. Je me penchai vers elle et lui fit de la chaude voix feutrée
d'Alicia :
- " Quelque chose ne va pas, mon petit cur ? " Elle fut
très troublée, et sursauta presque :
- " Que tu es belle
Je ne te reconnais pas, dis donc
Je comprends que Régis n'ait pas résisté. "
Elle avait baissé les yeux. J'avais compris :
- " Tu es jalouse de ton frère ? " Elle me fusilla du
regard et cria presque :
- " Oui ! Je suis jalouse ! Tu es à moi ! " Je lui pris
la main :
- " Jeune fille, je suis une fille publique. Je suis à tout
le monde, je ne me refuse à personne. Si tu avais été
majeure, je ne t'aurais pas attendue, et Luc non plus. Alors, je serais
peut-être à toi un jour, mais pas qu'a toi. " Elle me
sourit enfin :
- " Oui, bien sûr
Mais je ne demande qu'une nuit avec
Luc. C'est possible, non ? " Elle ne devait pas être au courant
que son frère avait déjà eu droit à la sienne.
- " Tu pourrais venir chez moi, passer un moment mais je voudrais
quand même l'assentiment formel de ton père avant. "
Elle buvait mes paroles :
- " Comme tu parles bien
Et tu as une très jolie voix.
Je comprends que tout le monde craque devant Alicia. "
- " Dis moi, ça me regarde peut-être pas, mais j'avais
l'impression que ton frère n'était pas trop gêné
par mon côté " garçon ", quand j'étais
Alicia
" Elle rit :
- " J'ai l'impression que le petit chéri cherche sa voie.
Je l'ai surpris en train de se travestir, une fois, et il était
pas content. Oh, il n'était pas aussi belle qu'Alicia, mais mignonne
quand même. Il a dit qu'il se déguisait, mais on fait pas
ça tout seul dans sa chambre. En tout cas, il fait pas ça
chez sa mère, pour le coup elle lui pète une durite. Ici,
c'est vraiment plus cool, y a pas à dire
Bien, on va manger
? Les larbins ont dû tout préparer, maintenant. " Au
moment de passer la porte de ma chambre, je lui fis d'un air entendu :
- " Cette histoire de piercing, c'est vrai, non ? " Jasmine
tapota la boucle de sa ceinture en me faisant un sourire coquin :
- " Oh
peut-être
Tu verras bien !" Et elle
descendit l'escalier en riant :
- " P'pa ! Alicia a quelque chose à te demander ! "
Je m'installai à table, en face
de Diane et à côté de Denis. Jasmine, qui avait tout
fait pour être à la place de son père, se retrouva
à côté de Diane, en face de lui et Régis se
tenait en bout de table, entre le père et la fille, en bonne position
pour arbitrer leurs échanges souvent tendus. Diane me prit la main
en souriant :
- " Tu es notre invitée, aujourd'hui. On va tâcher de
te faire honneur. " Régis, mis en confiance par sa nuit d'amour
qui avait fait de lui un homme, lança en regardant sa sur
:
- " Je crois qu'on aura pas droit à notre petite gâterie
" Denis rougit, et Jasmine fit à son frère :
- " Ah bon ? C'est quoi, cette histoire ? "
- " Eh bien, après manger, pendant qu'on sirote un verre,
Alicia va sous la table et
" Denis le menaça du doigt
:
- " Ça va, elle a compris. Pas de détails. " Diane
en rajouta avec un air ingénu :
- " Mais si
Elle ne sait peut-être pas ce que c'est
" Jasmine se redressa sur sa chaise et son visage se ferma. Elle
venait de comprendre, et , confrontée de face à nos turpitudes,
elle se sentait beaucoup moins sûre d'elle. Denis, qui avait craint
le pire, se félicita en définitive de l'intervention de
son épouse. Elle osa tout de même :
- " Dis, papa, Alicia veut ton consentement pour que j'aille dormir
chez elle... Moi, tu sais bien, je te l'aurais pas demandé, mais
elle veut que ce soit toi qui dise oui. " Il poussa un soupir satisfait
:
- " Eh bien, ma fille, je suis heureux que quelqu'un ait enfin besoin
de ma permission pour faire quelque chose dans cette putain de maison.
Ça m'embête assez, tu es mineure, et je sais ce que tu veux
faire. Et si je refuse ? " Jasmine attrapa son minuscule téléphone
portable glissé à sa ceinture, l'ouvrit et fit mine de s'en
servir :
- " Allô maman ? C'est horrible, je suis tombée chez
des pervers qui veulent me violer
Au secours ! " Et elle remisa
son appareil. Denis continua, nullement impressionné par le petit
numéro de sa fille qu'elle devait lui servir assez souvent :
- " J'aurais préféré que ce soit toi qui aies
besoin de mon aval, mais bon
C'est d'accord. Je fais entièrement
confiance à Luc. C'est un homme censé et responsable, il
saura agir en conséquence
" Il avait dit ça en
me fixant intensément pour que je comprenne bien le message, et
Jasmine lui adressa un baiser du bout des lèvres :
- " Merci, mon petit Papa chéri. T'es le meilleur. "
- " Te fous pas trop de ma gueule quand même
" Le
reste du repas se déroula sans incident, Alicia et le sexe étant
des sujets soigneusement évités.
Le déjeuner terminé -sans
supplément avec le café- j'aidai la sainte famille à
débarrasser la table. Diane dit à son époux :
- " J'ai eu Germain, au fait. J'ai eu du mal à le convaincre,
mais il passera ce soir. Je sens qu'il va me prendre pour une conne, mais
c'est pas grave. Ce n'est pas le principal
" Elle me fit une
illade coquine. Denis souriait :
- " C'est super qu'il vienne si vite ! J'espère que ça
se passera bien... Par contre, il faudrait virer les gosses. " Les
enfants rouspétèrent en riant :
- " Hé ! Ho ! On est pas du bétail ! " Je me doutais
de ce qu'ils manigançaient à mon égard :
- " Si vous voulez, ils peuvent aller chez moi, jouer avec les bêtes,
ou avec mes jeux
" Tout le monde était emballé,
la question était réglée. Surtout pour Jasmine :
- " Moi, je t'attendrai sagement chez toi, prête à te
réconforter. " Denis était -un peu- soulagé
:
- " Bien, Diane, tu restes ici ? "
- " Oui, j'ai beaucoup de boulot. Je dois finir ma commande pour
septembre, et je ne dois pas traîner. Et toi ? " Il soupira,
contrarié :
- " Moi, j'ai plein de livraisons aujourd'hui, et je voudrais être
sur place, histoire de vérifier que ma bande de trous du cul au
cerveau de bulot ne me perdra pas de came dans les coins. C'est le début
du mois, et c'est toujours la merde. Et en plus c'est l'été,
et les plus expérimentés -enfin, les moins cons- sont en
vacances. Ça promet des coups de pied au cul en pagaille
D'ailleurs, j'y vais, si ça te dérange pas. " Elle
l'enlaça et l'embrassa tendrement :
- " Vas-y, mon amour. Je suis en bonne compagnie
" Dit-elle
en me caressant le bras.
Nous faisions la vaisselle, toutes
les trois. Régis, qui avait peur de gêner, comme beaucoup
de garçons, jouait debout avec sa petite console en nous gratifiant
de petits bruits incongrus. Diane me fit d'une voix chargée de
mystère :
- " Tu sais de qui on parlait, avec Denis ? "
- " Je crois avoir compris
Germain, c'est ton ancien patron,
le veuf à consoler
" Elle sourit :
- " Oui, c'est pour ça qu'on veut se débarrasser des
deux gremlins*
" Régis grommela, les yeux rivés
à sa console :
- " Putain, M'man, j'ai dix-neuf ans, maintenant
Je suis plus
un gremlin
" Jasmine rajouta en posant sa tête sur mon
épaule :
- " Moi, je me sens plutôt l'âme d'un gentil mogwaï*
"
La vaisselle terminée, Diane
partit travailler dans son atelier :
- " Les enfants, je vous laisse. Allez vous baigner, l'eau doit être
bonne, maintenant. " Elle quitta aussitôt la pièce,
et Jasmine sursauta :
- " Hein ? Alors, elle est finie, cette piscine ? Putain, vous êtes
chiés, personne ne m'en a parlé
" Son frère
tira sur son bustier en laissant claquer son soutien-gorge :
- " Et ouais, même qu'elle est vachement bien ! J'ai barboté
dedans hier, avec Denis, et encore ce matin, c'était chouette.
Au fait, tu as un maillot ? "
- " Ben
J'en ai peut-être un vieux, dans mes tiroirs,
si je rentre encore dedans
Sinon, je me baigne à poil : Si
on me voit pas, après tout
" Régis s'insurgea
:
- " Ah non ! C'est dégueu de montrer son cul à son
frère ! Ça me mettrait mal à l'aise : j'ai déjà
vu ton père et ma mère, ça m'a largement suffi !
" Elle ne releva pas, et m'entraîna par la main en prenant
une expression maniérée :
- " Viens, on va voir si j'en ai un. Laissons ce cancrelat boutonneux
à ses jeux de gosses. "
Nous étions déjà
dans les escaliers quand il l'abreuva d'injures misogynes. Elle me fit
entrer dans sa petite chambre, au fond du couloir, en face de celle de
Régis. D'ailleurs, il nous avait suivis de peu, certainement pour
passer un maillot lui aussi.
Jasmine fouilla dans le tiroir de sa
petite commode et en sortit un maillot de bain d'une seule pièce,
rouge. Je détournai les yeux quand elle fit voler son jean sur
son petit lit, suivi de son string, puis elle enfila tant bien que mal
son maillot de bain qui semblait vraiment trop petit. Une fois en place,
Jasmine s'écria :
- " Putain, comme il serré ! Si j'étais pas déjà
fendue, là, ce serait fait
" En effet, son maillot lui
rentrait profondément dans la chair. Je lui prodiguai un conseil
avisé :
- " Il ne te reste plus qu'à emprunter une culotte à
Diane
" Elle rit en extirpant son maillot d'enfant :
- " Hé ! Je veux me baigner, pas faire de la voile ! "
Je souris :
- " Tu es cruelle... Moi, j'adore ses rondeurs généreuses.
" Elle soupira et me dit d'un sourire navré :
- " Ben, tant pis, je me baignerai en sous-vêtements, Régis
devrait bien supporter ça... Mais il verra mon cul quand même.
" Elle se colla sur moi et me tendit ses lèvres :
- " Je ne t'ai toujours pas embrassé, dis donc ! Tu vas croire
que je ne t'aime pas
" Je la laissai me déposer un petit
baiser sur la bouche, mais elle n'insista pas longtemps :
- " Non, on verra plus tard : j'ai vraiment l'impression d'embrasser
une gonzesse. " Jasmine se rhabilla et frappa bruyamment à
la porte de la chambre de son frère :
- " T'es prêt, gros naze ? J'y vais ! " Elle dévala
l'escalier en riant, vite suivi par Régis, déjà en
maillot de bain.
Je leur apportai des serviettes et
de la lotion solaire au bord de la piscine. Ils étaient déjà
dans l'eau, et Jasmine, pressée, avait jeté ses vêtements
un peu n'importe où. Je les ramassai et les rangeai soigneusement
sur une chaise, tandis qu'elle bondissait hors de l'eau en riant. Je disposai
les serviettes sur deux bains de soleil :
- " Mes petits chéris, venez que je vous passe de la crème
solaire. Le soleil est mauvais ! " Une vraie mère poule
Ils sortirent sans trop se presser, et s'allongèrent docilement
en plaisantant, sans trop s'occuper de moi.
- " Je commence par qui, mes petits maîtres ? " Jasmine
pouffa :
- " Commence par le boutonneux, Mary Poppins ! " Régis
lui répondit en riant :
- "Va te faire farcir, petite pintade ! " Il se fit plus sérieux
et m'attira à lui pour m'embrasser et me caresser :
- " Avant, fais moi du bien : je n'y ai pas eu droit à table,
à cause de la petite morveuse. "
- " Désolé, Maître, pas en présence de
mademoiselle. " Il soupira, déçu :
- " J'étais content que tu viennes, mais là, je commence
sérieusement à le regretter ! " Pour le consoler un
peu, Je m'agenouillai entre eux deux pour cacher la vue à Jasmine,
baissai son slip de bain et lui fit quelques caresses de ma main enduite
de lotion. Ayant atteint le résultat escompté, je me mis
à le frictionner de crème solaire comme si de rien était.
Une fois le beurrage de Monsieur terminé,
j'entrepris Mademoiselle. Elle se laissa faire avec bonheur, bien que
je m'appliquais à ne laisser planer aucun doute sur la pureté
de mes intentions.
Après mon intervention qui les
avait un peu troublés, ils se remirent à discuter timidement
de leurs projets pour cet été. Moi, je repartis en cuisine
chercher des rafraîchissements pour ma petite maisonnée.
J'abreuvai les enfants -toujours allongés, et en grande conversation-
et allai rejoindre ma pauvre maîtresse qui travaillait dans son
atelier surchauffé.
Diane avait remis son bleu de travail
et suait à grosses gouttes : Elle restaurait une jolie table en
marqueterie et l'avait attaquée à la ponceuse douce. Gênée
par le bruit, elle ne m'a pas entendue arriver et sursauta quand elle
devina ma présence. Elle sourit en voyant mon plateau :
- " Ça, c'est gentil, Alicia ! Je suis contente que tu penses
à moi
" J'avais l'impression qu'elle perdait de vue
sa mission de maîtresse sévère, et je la lui rappelai
de ma voix de velours :
- " Maîtresse, je suis à votre service. Je me dois de
veiller à votre bien être et d'être toujours disponible
pour assouvir vos moindres caprices. "
- " Tu as raison
Je me laisse un peu trop aller avec toi. Il
ne faut pas que je te desserre la bride, sinon tu va devenir capricieuse.
Allez, je vais faire une pause. " Elle écarta les bras pour
que je lui ôte sa tenue de travail qui tomba rapidement à
terre. Elle n'avait sur elle qu'une des petites culottes coquines qu'on
avait achetées ensemble. Je tombai à genoux et me mis à
lécher la transpiration qui perlait sur ses grosses cuisses courtes
:
- " Oh maîtresse, comme vous êtes désirable !
Je sais que je mérite d'être fouettée pour avoir dit
ça, mais je suis folle de vous. Tout ce qui vient de vous est un
cadeau pour moi... Pardon si j'ai trop parlé, mais il fallait que
je vous le dise. " Diane gloussa :
- " Denis m'a fait part de ton désir de nous flatter, et ça
me plait assez
A part vous deux, et Carole, j'entends plutôt
des moqueries
Mais je m'en tape, je sais que je plais. Hein, petite
salope, tu aimerais bien me lécher ? " Je baisai sa culotte
odorante, humide de transpiration :
- " Oh oui, maîtresse. Je ne cherche que votre plaisir. "
Elle réfléchit rapidement et me désigna une pile
de grosses couvertures militaires dont elle se servait pour transporter
ses meubles précieux :
- " Etale-en une par terre et allonge-toi dessus. Enlève ta
robe, il ne faudrait pas que tu la salisses, elle est si mignonne
" Je pliai ma belle robe de vichy, enlevai la culotte de ma maîtresse
et m'allongeai sur la méchante couverture de laine qui irritait
fortement ma peau moite. Diane était nue, mais avait gardé
ses vieilles baskets crasseuses qu'elle mettait pour travailler. L'odeur
de transpiration qu'elles dégageaient fouettait mes sens.
Diane attrapa le verre de sirop de
menthe que je lui avais servi -je commençais à connaître
ses goûts- et s'agenouilla au dessus de ma bouche. Ma maîtresse
écrasait son sexe de tout son poids sur mon visage et je devais
m'aider de mes mains pour la soutenir. Elle sirotait son verre, tout en
poussant de profonds soupirs, et en sortit un glaçon qu'elle s'appliqua
sur le clitoris. Je ne sais pas si c'était agréable, mais
elle se trémoussa en gémissant et prit rapidement son plaisir.
Diane resta quelques instants ainsi, le temps de finir son verre et de
reprendre ses esprits :
- " Par ta faute, j'ai envie de pisser, maintenant. " Elle tenta
de se relever, mais je maintenais fermement ses cuisses :
- " Mais tu vas me lâcher, conasse ? J'ai envie de pisser,
je te dis ! " Je la laissai se relever à moitié pour
pouvoir parler :
- " Je suis là aussi pour ça, maîtresse. A votre
entier service. " Elle rit :
- " Tu es vraiment une truie pour vouloir te faire pisser dans la
bouche par ta maîtresse ! Même bourrée, je n'avais
pas osé te faire ça, mais si tu m'implores, ça change
tout, et à vrai dire, ça m'arrange... " Elle s'accroupit
et s'écarta les lèvres au dessus de ma bouche grande ouverte
:
- " Et avale tout, je ne veux pas tacher ma couverture. Si tu n'es
pas à la hauteur de tes prétentions, je te punirai sévèrement.
" Elle se soulagea en moi, m'envoyant son jet d'urine contre ma langue.
Je l'avalai à grandes gorgées, et petit à petit,
son goût immonde emplit ma bouche, à la limite de la nausée
; un goût amer, salé, au puissant parfum d'urée. Rien
à voir avec les quelques délicieuses petites gouttes que
j'avais glanées entre ses lèvres...
Diane se laissa nettoyer assez longuement,
puis se releva. Je toussai, livide, l'estomac au bord des lèvres,
effondrée d'être aussi pitoyable, et aussi indigne de ce
présent tant espéré. Ma chère maîtresse
voyait bien mon malaise, et ne savait pas quoi faire. Elle finit par m'asseoir
et me servir un verre de sirop de menthe bien dosé, et me dit,
avec du remord dans la voix :
- " Je savais que c'était une mauvaise idée. Enfin,
je trouve ça plaisant, mais c'est pas bon pour ta santé,
et pas bon tout court. Mais tu m'as montré à quel point
tu es une esclave dévouée, et je te remercie pour ça.
"
- "Hemmm ! Hemmm !
" Je tournai la tête vers la
porte, d'où provenait ce raclement de gorge destiné à
attirer notre attention :
- " Bonjour, les amoureux ! J'étais venue me baigner, mais
j'entends que vous avez du monde
" C'était Juliette,
avec toute sa panoplie d'estivante. Nous ne l'avions pas entendue arriver
Diane bondit à sa rencontre, toujours nue, suivie de près
par ma personne, un peu requinquée. Elle avait certainement assisté
à une partie de nos
activités, mais j'avais l'impression
qu'elle n'avait pas compris ce qui s'était passé exactement.
Elle fit la bise avec circonspection à Diane -au cas où
elle aurait mis sa bouche en un lieu incongru- et m'évita carrément.
Pour moi, elle en était sûre.
Nous nous saluâmes de la main,
avec un grand sourire. Diane lui répondit :
- " Vous pouvez y aller, ce sont nos enfants. Par contre, je crois
que pour cette fois, il serait mieux que vous gardiez votre maillot, à
moins que ça ne les dérange pas. Ils sont très
ouverts, si vous voyez ce que je veux dire
" Juliette hésita
:
- " Oui, Oh
Je verrai avec eux. " Diane me donna une forte
claque sur la fesse qui me fit assez mal :
- " Toi, rhabille-moi, c'est pas avec ton aide que je vais avancer
dans mon boulot. Après, tu iras passer de la lotion à notre
invitée. D'ailleurs, j'espère qu'on en a encore, je te trouve
bien généreuse : On dirait que tu prends ton pied à
nous tripoter, petite salope
"
- " Oui maîtresse. Mais je prends bien soin des personnes sous
ce toit, sans plus. " Juliette semblait choquée de la rudesse
de Diane. Je ne savais pas où elle en était avec son mari,
mais elle ne semblait pas comprendre les liens puissants qui nous unissait,
ma maîtresse et moi-même. Elle se dirigea vers la piscine
en nous adressant quelques regards inquiets.
J'équipai ma maîtresse
de son bleu de travail. Comme je remontai la grande fermeture blanche
jusqu'en haut, elle m'embrassa sauvagement en m'enfonçant sa langue
dans la bouche et glissa sa main dans ma culotte pour me pétrir
le sexe. Elle serra son poing autour de mes testicules jusqu'à
ce que je gémisse, puis me repoussa brutalement en arrière
pour me faire tomber au sol -sur la couverture tout de même. Je
me m'y étais pas préparé et je me fis assez mal aux
fesses. Elle rit méchamment :
- " Ma pisse t'a saoulé, souillon ! Range-moi tout ça
et barre-toi avant que je te dérouille ! "
J'avais retrouvé ma bonne maîtresse
Je pliai la couverture et remis ma robe. Une fine planchette de bois s'abattit
sur mes fesses alors que j'étais en train de la passer, claquant
comme un coup de feu, brûlant comme le fer rouge, m'arrachant un
cri de surprise et de douleur. Diane avait repris son activité
bruyante, et moi, mon plateau.
Juliette avait gardé son maillot comme je m'en était doutée
et discutait avec les enfants. Ils avaient l'air d'être à
l'aise, et Jasmine lui tirait les vers du nez :
- "
Et il vous a fait quoi ? "
- " Oh
des choses très agréables, mais ça
me gêne de te donner des détails. " J'attirai l'attention
de Juliette :
- " Madame, je dois m'occuper de vous. Je vais vous passer de la
crème solaire, et si vous avez envie d'autre chose, vous n'avez
qu'à demander. " Elle rougit :
- " Heu
On verra. " Jasmine la contemplait avec un regard
plein d'admiration tandis que je soignais sa peau si peu flétrie.
Je ne sais pas ce que Juliette lui avait raconté, mais elle l'avait
fortement impressionnée : Elle la connaissait depuis longtemps
mais ne se doutait pas de sa véritable personnalité. Moi
non plus, du reste...
Régis me caressa les fesses
sous ma robe comme je passai près de lui :
- "Dis donc, Maman t'a encore fait des misères ? On t'a entendu
crier d'ici
"
- " Oui, j'ai fait des bêtises. C'est ma faute. " Juliette
se laissait caresser la peau et s'abandonnait à mes mains douces,
les yeux fermés :
- " Merci pour tes précieux conseils
Tout se passe comme
tu l'as prévu jusqu'à maintenant, et même mieux...
Roland est un vrai toutou, il ne me quitte plus d'une semelle. Plus il
pleure à mes pieds, plus je deviens cruelle et intraitable. Je
l'ai même forcé à aller retrouver sa maîtresse,
la veuve Chanier, contre son gré. Je lui ai dit de lui faire tout
ce qu'il avait envie de me faire à moi. Je lui ai même dit
de lui faire ce que tu m'as fait. Tout ce que tu m'as fait, même
quand tu m'as léché
Où je veux dire. Il était
très choqué, je lui ai parlé très sévèrement,
et avec des mots crus. Il croyait que j'étais en colère,
mais je lui ai dit que j'étais dans mon état normal, et
que ce serait comme ça maintenant. Je lui ai dit
J'ai honte
de te répéter ça
qu'il apprenne à bien
travailler
le cul de sa pute
pour qu'il soit à la hauteur
quand j'estimerai qu'il me mérite enfin. " Elle avait parlé
à voix basse.
Jasmine tendait l'oreille, mais elle
n'avait pas dû entendre grand-chose, Juliette ayant allumé
sa petite radio. Je lui fis à l'oreille :
- " Madame, je suis extrêmement fière de vous : vous
avez l'étoffe d'une grande maîtresse. Je me soumettrais à
vos ordres avec un immense plaisir. " Elle sourit :
- " Non, Luc, tu es gentil, mais C'est entre mon mari et moi. "
Elle n'arrivait toujours pas à assimiler le fait que je ne sois
pas Luc, mais Alicia.
Je vis passer Diane en direction de
la maison, un téléphone à l'oreille, en ayant une
discussion animée. J'avais terminé l'onction de Juliette
qui entamait ses mots croisés -je ne l'avais pas encore vue dans
la piscine- et les enfants étaient retournés dans l'eau
quand Diane apparut avec un dossier jaune dans les mains, l'air ennuyé
:
- " Dis, Luc, ça t'ennuierait d'apporter ça à
Denis ? Il l'a oublié sur son bureau et il en a besoin. Il serait
bien venu le chercher lui-même, mais il a de gros soucis. Je te
raconte pas l'humeur massacrante... Les têtes vont tomber. "
Elle m'appelait Luc quand elle estimait que ce qu'elle me demandait sortait
du cadre des nos jeux :
- " Alicia s'en fera un plaisir... Mais je n'ai pas de voiture, et
je ne conduis pas ton fourgon
" Juliette vint à notre
secours :
- " Ma voiture est à toi ! Merci pour le plein, au fait !
Fais comme chez toi, tu sais où sont les clés et les papiers.
Ne t'inquiètes pas pour Roland, il ne devrait pas rentrer avant
une bonne heure. " Je l'embrassai :
- " Merci Madame. Vous êtes très bonne. " Elle
rit. Elle aimait bien que je lui donne du " Madame. "
Je fis un brin de toilette et me remaquillai
: il faisait très chaud, ce jour-là. J'emportai le dossier
et mon petit sac à malice et me lançai au volant de la vieille
Supercinq au secours de mon maître et amant. Je savais à
peu près où il travaillait, c'était un grand bâtiment
pourvu de silos à grain -enfin, ça y ressemblait- en lisière
d'un petit village, de l'autre côté de Nemours. Je mis tout
de même une demi-heure pour faire la route et trouver, ce n'était
pas aussi clair que dans mon esprit...
Je me garai dans une grande cour poussiéreuse,
écrasée de soleil. Il y avait là cinq à six
personnes, deux gros camions et un vieux chariot élévateur
jaune, aussi poussiéreux que la cour. Mon chéri était
au milieu de ces braves gens, et c'était même celui qui braillait
le plus fort. Tous se turent à mon arrivée parmi eux, aussi
je m'efforçai d'être la plus sexy et aguicheuse possible.
Je lui tendis le dossier et lui fit
d'une voix de velours qui en disait long :
- " Tiens, mon pauvre minou, je t'ai apporté ton dossier
" Ses employés avaient un sourire jusqu'aux oreilles. Leur
" Ivan le terrible " se faisant appeler " mon minou "
par une créature aux murs douteuses, ça valait son
pesant de cacahuètes. Je le mettais dans l'embarras, et je m'amusais
comme une folle. Il me répondit, mi-contrarié, mi-amusé
:
- " Ouais, merci... Tu tombes mal : on a deux camions à décharger,
le chariot vient de tomber en panne, et on n'aura pas de dépanneur
avant demain. "
Je m'intéressai au problème
: je ne suis pas doué en mécanique -loin de là- mais
leur gros engin dégageait une forte odeur de gas-oil. Je m'accroupis
en m'appuyant sur le bout de mes doigts et jetai un il en dessous
: une petite tache sombre s'était formée dans la poussière,
sous la machine :
- " Dites, j'y connais rien, mais on dirait que vous avez une fuite
" Le conducteur de l'engin -le plus crasseux- se jeta aussitôt
sous le capot en poussant des grands cris excités qui me firent
penser que ce devait être facilement réparable. Denis, un
peu rassuré, me fit en aparté :
- " Heureusement qu'une femme passait par-là
Quelle
joyeuse bande de cons, quand même... Quand je te disais qu'ils avaient
un Q.I. d'huître ! Viens dans mon bureau, je te paye le café
: Tu l'as bien mérité ! " Ses collègues et subalternes
poussèrent quelques miaulements à son départ : Il
se retourna et les fusilla du regard. Je lui répondis avec un peu
de retard :
- " Tu m'avais plutôt parlé de Q.I. de bulots, mais
ça reste quand même dans le monde du silence
"
Il m'offrit un café à
un distributeur poussif, fonctionnant à coups de pied. Il prit
le sien* et me dirigea vers son petit bureau austère et déprimant,
style années soixante, plein de grands classeurs métalliques
gris. Denis jeta le dossier sur son bureau déjà bien encombré
de papiers, d'un vieil ordinateur crasseux et d'échantillons divers,
puis se laissa tomber dans son fauteuil :
- " Putain, quelle journée. Que des merdes... " Je passai
une langue gourmande sur mes lèvres peintes et fis en me caressant
les hanches :
- " Même moi, chéri ? " Il me sourit d'un air salace
et défit sa ceinture. Je me jetai à genoux et finis de dégager
son sexe avec frénésie, l'engloutissant avec appétit,
ce qui le fit rire :
- " Doucement, petite vorace !
Arrête, maintenant. Je
veux te baiser. Ton petit cul est encore meilleur que ta bouche. "
Je me préparai rapidement -j'ai toujours ce qu'il faut dans mon
sac- et m'accoudai sur son bureau. Il me releva :
- " Non, pas comme ça. J'ai envie d'essayer autre chose. Tu
m'as donné goût à tes petites variations, ma salope
" Il était toujours assis dans son fauteuil et m'attira sur
lui, mon dos contre son ventre, la culotte aux genoux. Je m'empalai avec
délice sur son membre bien dur -je n'éprouvais quasiment
plus de douleur à présent- et le chevauchai en m'appuyant
sur les accoudoirs. C'était très épuisant pour moi,
mais il adorait ça. Je l'agaçai en tortillant ma croupe
tandis qu'il me pelotait les seins, toujours aussi brutalement.
Dehors, un bruit de moteur diesel se
fit entendre dans une série d'accélérations rageuses,
salué par des cris enthousiastes. Denis haletait :
- " Putain
Pas trop
Tôt. " Il jouit sauvagement
en moi, tout en me maintenant fermement par les épaules pour s'enfoncer
au plus profond de mes entrailles. J'en éprouvai une sensation
délicieuse, une communion étroite avec mon amant. Sans bouger,
il étendit le bras pour attraper son gobelet de café et
le sirota, son sexe toujours enfoncé en moi, mais débandant
rapidement. Je ne voulais pas perdre mon précieux jouet et me remis
à onduler. Denis m'arrêta d'une main douce mais ferme sur
ma cuisse :
- " Non, chérie. Ça suffit, j'ai du boulot. Bois ton
café. "
Un être primaire -échantillon
de la meute de dehors- entra sans frapper dans le bureau :
- " M'sieur Müller, On
Oh Pardon ! " Il se rendit
compte un peu tard que monsieur Müller était en galante compagnie.
Son cerveau de protozoaire n'avait pas dû enregistrer l'information.
Denis s'en amusa :
- " Entre, Gégé ! Je prends juste le café avec
une amie de ma femme. " C'était en effet le cas, bien que
nos intimités chaudes et humides étaient encore en contact,
dissimulées sous ma jolie robe
Gégé continua,
les yeux fixés sur ma délicieuse personne souriante et comblée
:
- " Heu
Je disais
Le chariot
Y marche, et que
Qu'on a commencé à sortir les palettes. Y faut nous dire
où qu'on les met. Parce que la dernière fois, vous avez
gueulé qu'on les avait perdues, mais on y était pour rien
" Denis perdait patience. Je comprenais mieux sa mine défaite
quand il rentrait à la maison et qu'il avait besoin de réconfort
:
- " Ouais, ça va, j'arrive. Alignez-les dans la cour, en attendant,
et ne mélangez pas les deux camions. Ce sont des lots différents,
faites gaffe. Je termine avec madame et je suis à vous. "
Gégé s'éclipsa sans demander son reste. Denis poussa
un soupir las :
- " Tu vois avec quoi je bosse ? Du matériel pourri, du personnel
sorti tout droit du film " vol au-dessus d'un nid de coucou
" Je te jure, c'est dur. Heureusement que je travaille beaucoup à
la maison, sinon, je crois que je serais devenu aussi légumineux
que ce ramassis de cas sociaux depuis longtemps. " Il me releva avec
délicatesse :
- " Merci pour tout, ma chérie. Tu peux pas savoir le bien
que tu me fais. Je sais que je ne vais pas te vexer en disant ça,
mais j'adore ton côté salope. N'hésite pas à
en rajouter, surtout devant ces crétins. Je crois qu'ils me respecteront
plus si j'ai une créature de rêve comme toi à ma botte.
" Il me raccompagna galamment à ma voiture mais plaqua sa
main sur mon sexe en m'embrassant fougueusement contre la portière,
sous le yeux des ses collègues, bien sûr. Comme il s'en était
retourné et avait déjà parcouru une dizaine de mètres,
je l'appelai en criant :
- " Reviens vite, mon chéri, ma porte est toujours grande
ouverte ! " En disant ceci, je m'étais retournée et
lui présentai ma croupe rebondie en relevant ma robe bien haut.
Je vis par-dessus mon épaule qu'il souriait, et ses collègues
poussaient des exclamations incrédules, proférant quelques
insultes circonstanciées à mon égard. Et ils avaient
bien raison... Une vraie salope.
De retour à la maison, je vis
que j'avais sérieusement dépassé l'heure à
laquelle je devais déjà travailler. Je repris mon apparence
d'homme viril et rendis la voiture à Juliette. Je tombai sur Roland,
l'air malheureux et se tordant les mains. Il ne fit même pas une
remarque pour la Supercinq :
- " Dis, tu n'aurais pas vu Juliette ? Elle est partie
"
Je fis l'innocent :
- " Ah ? Non
Mais elle ne devrait pas tarder à rentrer.
Elle m'avait parlé de tombes à astiquer, avec ses copines
"
- " Non, je crois pas... Tu sais, elle est bizarre depuis ce week-end.
Vraiment bizarre. Mais tu l'as vue, elle parle presque pas, et quand elle
parle, elle
Non, vraiment bizarre. J'ai peur qu'elle me quitte,
tu sais
Je l'aime tant
" Ils éclata en sanglots,
ne pouvant plus prononcer un mot. Je lui tapotai l'épaule en signe
de compassion, et allait voir Juliette. Le fruit de son automne était
mûr et allait bientôt lui tomber dans la main.
Les enfants barbotaient encore dans la piscine -Régis apprenait
à sa sur à faire la planche- et Juliette était
justement en train de se rhabiller :
- " Merci pour la voiture, elle marche encore vraiment bien. Au fait,
j'ai vu Roland, il est en pleurs : Il vous cherche, et il croit vous avoir
perdu pour toujours. Ce coup-ci, il est à point. " Elle repliait
soigneusement l'antenne de sa radio, peu touchée par la détresse
de son époux :
- " Ah oui ?
Je crois que c'est pour ce soir, alors. Je vais
tâcher d'appliquer ce que tu m'as enseigné. Tu sais, je continue
à répéter toute seule. J'ai même essayé
ce que tu m'as dit avec les légumes, sur moi, mais ça fait
mal. Mais je lui ferais quand même. C'est bizarre
Je sens
monter en moi comme une grande vague d'amour, et en même temps,
je me sens très cruelle, avec l'envie de le faire souffrir et l'obliger
à m'implorer. J'ai l'impression de devenir folle
Je crois
que je ne tiendrai pas longtemps. Oui, ce soir... " Elle emporta
ses affaires et partit sans un mot pour personne. Elle était en
pleine confusion, il était grand temps qu'elle abatte ses cartes
Et son martinet, sur les reins de son époux.
Les enfants la regardaient partir au
loin, et Jasmine était déçue:
- " Ben, elle s'en va comme ça, Juliette ? Elle devait me
raconter des trucs rigolos sur toi
" Je m'accroupis au bord
du bassin :
- " Oui, son mari ne va pas bien, elle s'excuse. Dites, les enfants,
je rentre chez moi pour travailler : rejoignez-moi, je vous trouverai
des loisirs
" Oui, des vacances à la ferme
Régis grogna :
- " T'en a pas marre de nous appeler " les enfants ? "
Moi, j'ai dix-neuf ans, je te ferais dire
" Jasmine pouffa
:
- " Ouais, appelle-nous Messieurs - Dames ! "
Avant de rentrer, je repassai voir Diane, toujours dans son étuve,
avec un nouveau verre de sirop de menthe bien frais. Elle aurait peut-être
préféré autre chose, mais comme je n'étais
sûr que de son goût pour cette boisson, j'évitai de
prendre des risques. Elle ponçait toujours sa table -à la
main, à genoux pour mieux voir les défauts- avec du papier
extrêmement fin et des produits de finition. Détail amusant,
elle avait noué le haut de sa combinaison autour de sa taille,
se retrouvant la poitrine nue. Je lui passai un glaçon le long
du dos, ce qui lui arracha un cri, puis la fit rire :
- " Ahhh ! Putainnn ! " Je me collai derrière elle et
lui caressai voluptueusement la poitrine pendant qu'elle se désaltérait.
Je lui susurrai à l'oreille :
- " Je suis passé te baiser vite fait. " Je lui arrachai
son bleu sans ménagements et je la pris en levrette, sans aucun
préliminaire, à quatre pattes dans la poussière.
Je pris vite mon plaisir en elle et me retirai rapidement. Elle était
un peu déçue, mais ne m'en tint pas rigueur.
Avant de se rhabiller, elle passa un
doigt dans son sexe, le goûta et dit :
- " Carole dit que la liqueur d'un homme est meilleure dans une fille
: elle a raison
" Je ne pouvais pas me résoudre à
l'abandonner insatisfaite. Je lui pris son bleu des mains et l'embrassai
:
- " Je veux que tu prennes aussi du plaisir. Ecarte les jambes. "
Diane ne se fit pas prier : Elle se tenait appuyée à son
meuble en lui tournant le dos, debout. J'immisçai mon visage entre
ses cuisses humides de transpiration et de luxure et la léchait
goulûment, jusqu'à ce qu 'elle jouisse en plantant ses ongles
courts de travailleuse dans mes cheveux. Je l'embrassai :
- " A tout à l'heure, mon amour... Je reviendrai vers sept
heures, ça va ? " Elle me répondit en hochant doucement
la tête, sans un mot, un petit sourire de Joconde aux lèvres.
Elle me regardait partir sans bouger, toujours nue et les jambes écartées,
appuyée au meuble qui lui donnait tant de peine
À suivre dans " La carotte
Nantaise 21: Massacre à la tronçonneuse. "
* son café, pas son pied
Mais vous aurez compris !
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