Histoires Des Invités

 

La Carotte Nantaise 20

Claude D'Eon

 

CHAPITRE 20: DETOURNEMENT DE MAJEUR.

Diane et Denis semblèrent plutôt favorables à ma démarche concernant Jasmine : Le fait de la voir en tête-à-tête permettrait de lui présenter la situation en détail. Je n'avais toujours pas de voiture -Denis devant s'absenter de nouveau pour son travail- et j'espérais qu'elle n'allait pas avoir trop de bagages pour mon petit scooter. Je préparai soigneusement mon passage à la gare et fis ma toilette en me rasant de près : les trois poils de ma barbe anémique ne m'ont pas résisté longtemps… Carole avait insisté pour que je me la laisse pousser -pour faire plus viril, sans doute- mais je ne l'ai pas conservée bien longtemps : elle était très moche, mal plantée, clairsemée et très longue à pousser. Et comme je n'avais pas envie de me faire des piquouzes de testostérone en guise d'engrais, je l'ai vite ratiboisée, sans aucun regret de la part de nous deux.

Les bêtes attendaient ma venue avec impatience, mais elles auraient certainement préféré leur maman qui est plus attentionnée que ce Jean-foutre qui ne pense qu'à repartir le plus vite possible. De plus, aujourd'hui, pas de pain, elles n'ont eu droit qu'à leurs rations habituelles. J'ai quand même fait l'effort de nettoyer tous les abreuvoirs, et bien sûr de traire les chèvres et ramasser les œufs. La pauvre Carole, elle, n'aura pas vu beaucoup la couleur de son lait jusqu'à présent... Je le mis à bouillir pour lui conserver jusqu'à son retour, à moins que quelqu'une ne vienne me le siphonner entre-temps…

Le reste du temps, je l'ai occupé à travailler. Hiroshi avait encore besoin de mes services :
- " Salut à toi, Gorgon… Godzilla ! " J'avais failli oublier qu'il n'aimait pas que je détourne son nom de guerre.
- " Bonzour, Louc. Tu… vas… bien ? " Il commençait à faire quelques progrès. Du moins j'essayais de m'en convaincre.
- " Pas mal, et toi…le à matelas ? Qu'est ce qui t'amène ? " J'essayais de l'initier aux plus fins calembours issus de l'esprit français, mais ça lui passait au-dessus. Dommage... Je lui avais déjà fait le coup en anglais, mais " How do you do…yau de poêle " et " Fine, and you…ture en zinc " C'est beaucoup moins drôle, sauf au second degré.
- " Je veux Carole, parler. Possible ? " Il devait lire ses phrases en phonétique, j'avais l'impression qu'il déchiffrait mot à mot. Je lui répondis avec l'accent de la bonne portugaise, afin qu'il puisse mieux s'imprégner de la langue française dans toute sa diversité. A vrai dire, bien sûr, c'était plutôt pour le perturber :
- " La madame é lé choltie. " Après quelques secondes de silence, je développai :
- " Carole, chez Papa-Maman. Vaches. Meuuuh ! " Il rit :
- " Carole, noiraude ! "
- " Si tu veux, mais ne lui répète pas. " Il tenta de nouveau timidement :
- " Parler Carole ? " Visiblement, mon vocabulaire était encore trop pointu pour lui.
- " Non ! Partie. She's gone to pet her parents' cows. " J'en étais venu à l'anglais, comme toujours, mais il préférait continuer à ne pas me comprendre en français. J'admire le courage des Japonais… Il pouffa :
- " Parler français, Louc. Je compris. Tu pas toi compris moi rire de toi. Je mal parle, tout compris." S'il se met à faire de l'humour, lui aussi, on est pas sortis de l'auberge…espagnole.

Pendant que je discutais, je regardais ma boite mail privée. Diane m'avait écrit un petit mot. En titre: "A mon petit amour ", puis, en texte : " Bonjour mon chéri ! Encore merci pour tout ce que tu nous offres. Je t'envoie tes photos, tu ne les as pas encore vues. Baisers brûlants, Ta Diane. " Il n'y en avait que deux, Alicia en robe de mariée, en pied au bas de l'escalier, de face et de trois-quarts. La dernière était la plus réussie. Je me demandai ce qu'en penserait Hiroshi :
- " Dis-moi, Godzy, tu voudrais voir une photo de moi en fille ? " Il me fit répéter. Il avait peur de ne pas comprendre :
- " Toi ? Fille ? Tu es beau ? "
- " Très jolie... Je te l'envoie tout de suite. " Après plusieurs minutes à essayer de lui expliquer les détails de mon travestissement -mais rien d'autre sur ma vie privée, il reçut la photo :
- " Hooo… Hooo… C'est pas toi. Il est trop beau pour toi… " Il était visiblement sous le charme.
- " Si, si. C'est moi. Je te le jure. " Il gloussait d'excitation :
- " Tu as photos nus ? Je veux… "
- " Ah non, je ne m'appelle pas Carole ! Je tiens à mon image de trader respectable. D'ailleurs, garde cette photo pour toi. " Il était penaud.
- " C'est tard. Déjà c'est parti à mes amis. "
- " Dis donc, tu es un rapide ! Ne dis pas que c'est moi, d'accord ? "
- " D'accord, Louc. Je fais plus. Tu si zolie… " Je le consolai :
- " Allez, c'est pas grave. Je t'en enverrais d'autres. Promis. Sinon, pourquoi tu m'as appelé ? "
- " Je veux donner du cadeau pour Carole. Tu me aides ? " Je réfléchis rapidement :
- " Pourquoi pas une tenue de Geisha ? Elle serait mignonne… " Il s'énerva :
- " Non, trop cher, pas beau. J'ai assez avec costume traditionné ! "
- " Ou alors, des vêtements des jeunes japonaises excentriques, je ne sais plus comment on les appelle… "
- " Non, pas beau aussi. Je cherche avec moi. Tu pas les bons idées. " Il était un peu boudeur.
- " Pourquoi pas une jolie photo de toi, nu ? Elle aimerait beaucoup. " Il réfléchit et fit après un long silence :
- " Hooo… Tu crois ? Je n'est pas trop beau… "
- " C'est pas grave. Si tu es plus beau que tu parles bien français, ça ira. " Il rit. Il comprenait bien ce que je disais.
- " D'accord. Je fais. J'ai des amis de la photo, ça ira. Merci Louc. Au revoir." Il raccrocha. Il faisait de gros progrès. Sa syntaxe était toujours aussi approximative, mais il parlait de plus en plus vite, et je comprenais facilement son charabia.

Il était grandement l'heure d'aller chercher ma perle de banlieue. Je mis un petit costume d'été, clair et léger mais assez chic et levai l'ancre. J'arrivai dix minutes avant le train, qui lui, avait cinq minutes de retard. Tel un roc au milieu d'une rivière, je coupai le -maigre- flot de passagers qui traversait le hall de la gare en brandissant une feuille de papier, imprimée au nom de Jasmine Müller. Une jolie petite brunette fonça droit sur moi :
- " Ouais, c'est moi. Vous êtes le taxi ? " Elle ne m'avait pas reconnu :
- " Oui et non, je suis Luc Gardinot, le voisin de tes parents. Je suis venu te chercher. " Son visage s'illumina :
- " Ah, c'est toi ? Je ne t'avais pas reconnu, dis-donc… Tu es encore plus beau que dans mes souvenirs… Papa m'a dit qu'il envoyait quelqu'un pour me chercher, mais je ne m'attendais pas à mon prince charmant… " Elle attaquait fort, la petite…

Elle était très jolie. Elle sortait à peine de l'enfance, mais elle avait déjà des courbes très appétissantes, des jolies hanches bien galbées et des petits seins très prometteurs. Sa tenue y était aussi pour beaucoup : jean taille basse avec string bijou apparent -je l'ai vu quand elle est passée devant moi pour que je profite de la vue- des escarpins à talons haut -elle était très petite- un petit bustier décolleté sur un soutien gorge très visible -j'avais à peu près le même-, le nombril à l'air, orné d'un bijou -un piercing, je me demandai ce qu'en penserait son père… Elle était bien maquillée, avec goût -assez rare à son âge- et ses longs cheveux bouclés luisants semblaient grassouillets. Mais ça, c'était la mode de l'époque…
- " Tu viens, Jasmine ? Je suis en scooter. J'espère que tu n'as pas d'autres bagages... " Je désignai son petit sac à dos en fourrure en forme de koala.
- " Appelle-moi Yasminah. Jasmine, ça me fait penser à ce vieux porc de Xavier qui passe son temps à me reluquer. Et non, je n'ai pas d'autres bagages, ils sont partis ce matin à Biarritz, la patrie des vieux… Avec les miens, d'ailleurs. "

Jasmine, je trouvais ça beaucoup plus mignon; d'ailleurs elle me faisait penser à celle du dessin animé de Walt Disney, avec ses grands yeux en amande qu'elle écarquillait sans arrêt : ça lui donnait encore plus l'air autoritaire… Allai-je pouvoir résister à cette petite maîtresse en puissance qui ne pense qu'à me dévorer ?

Je lui tendis son casque et attachai le mien. Elle sauta en selle derrière moi : elle semblait très habituée à se faire véhiculer de la sorte, et me collait plutôt. Et ses mains qu'elle avait introduites sous ma veste, faisaient plus que la maintenir en équilibre… Elle me serrait un peu plus que nécessaire.

Je me garai chez moi, dans la cour derrière la maison. Jasmine sauta en bas de mon terrible engin, défit son casque et se jeta sur moi :
- " Enfin seuls ! Depuis le temps que j'en rêvais…" Elle tendit le cou en direction de la maison, affichant un air inquiet :
- " Hé, elle est pas là, ta femme ? Régis m'a dit qu'elle était partie…" Moi, j'en étais encore à me débattre avec la fermeture de mon heaume :
- " Holà ! Du calme jeune fille, laisse-moi arriver !... Non, elle n'est pas là, elle revient demain soir. Assied-toi à la terrasse, on va parler... Tu bois quelque chose ? " Elle me tira par la manche :
- " Ouais, mais j'ai une de ces envie de pisser ! Pas question de poser mon cul dans les chiottes d'un train… Montre-moi où c'est. " Je la guidai jusqu'aux toilettes : Elle laissa ostensiblement la porte grande ouverte, aussi je détournai le regard et la laissai seule.

Comme je l'attendais à la porte du jardin, elle attrapa ma main au passage et m'entraîna d'un pas décidé :
- " Viens, on va boire un coup... à nos amours ! " Elle m'avait dit ça en me faisant une œillade assassine de ses grands yeux aux cils de biche. Elle me lâcha pour aller s'installer confortablement dans une chaise longue :
- " Tu as du Coca light ? " Je réfléchis :
- " Heu… Je crois. Carole aussi fait très attention à sa ligne. " Ça, c'était n'importe quoi... Mais c'est vrai qu'elle évite les sodas sucrés depuis qu'elle a lu qu'ils étaient gorgés de calories. Je revins avec deux verres, deux Pepsis light et des glaçons.

Elle sirotait son verre en me couvant d'un regard langoureux :
- " Tu veux me parler, mon chéri ? " Je ne relevai pas :
- " Oui… Je voudrais d'abord savoir exactement ce que t'a dit ton frère. " Elle me fit un sourire coquin :
- " Régis, mon grand copain… Il m'a dit que tu te déguisais en fille et que tu faisais la bonne chez mes parents. Je trouve ça rigolo ! "
- " Oui. Certes. Mais tout ceci est un jeu d'adultes, je doute que tu comprennes vraiment. Il n'y a pas de place pour toi ici, une jeune fille mineure... Sérieusement mineure, même. " Jasmine haussa un sourcil :
- " Ben, et Régis ? Il a le droit, lui ? Il a même pas dix sept ans ! " Une sueur froide descendit le long de mes reins :
- " Hein ? Qu'est-ce que tu me racontes ? Il a dix-neuf ans, il m'a montré sa carte… " Elle me fit un grand sourire moqueur :
- " Ah oui, sa fausse carte… " Elle fixa ma mâchoire pendante quelques secondes et éclata de rire :
- " Mais non, je te fais marcher ! C'est un de nos jeux à nous, avec Régis, mais moi, il me vieillit. Il m'avait raconté aussi le coup de la carte, que tu doutais de son âge…" Je poussai un grand soupir. Denis avait raison : sa fille était un sacré numéro, aussi manœuvrable que le Titanic...
- " Ton père craint que tu ne sois déjà plus… Enfin, que tu aurais déjà couché avec un garçon. C'est le cas ? " Elle gloussa de plaisir :
- " Ah oui, ça doit être ma pilule qui lui fait dire ça… Je la prends à cause de mes règles. Je suis malade comme une chienne, à cause de ces saloperies, mais ça va beaucoup mieux depuis que je prends ça. " Sa voix monta d'une octave, pleine d'excitation :
- " Mais c'est vrai que je fais tout pour le lui faire croire ! J'adore charrier mon papa, tu verrais sa tête ! " Elle se fit plus câline :
- " N'aie pas peur de me toucher, je ne suis pas si pure que ça, tu sais… " Je ne voyais pas trop ce qu'elle entendait par là, mais en tout cas, elle était plutôt précoce ! Un peu trop, ce n'était pas normal. Pour moi, elle était mineure, c'est tout ce qui importait, bien que l'idée de me faire séduire par une si jeune fille me troublait plutôt :
- " Bon, tu sais à peu près ce qu'on fait avec tes parents, mais malgré ce que tu m'as raconté, il est toujours hors de question que tu y participes, même de loin. Ce serait la prison pour tout le monde. " Elle soupira :
- " Bof, moi, je m'en fous de vos affaires, c'est pas mon truc, ça m'intéresse pas. Je pourrais te voir en fille, au moins ? "
- " Ça, oui. Tant que tu veux. "
- " Mais toi, tu peux coucher avec moi. Tous les deux, personne n'en saura rien. Et comme je prends la pilule, n'aie pas peur de me mettre enceinte. " Je souris :
- " Alors ça, ça ne craint rien, je suis stérile. " Elle parut très déçue :
- " Ah bon ? Mais tu peux pas faire l'amour, alors ? " Mais qu'est-ce que les jeunes apprennent en cours d'éducation sexuelle ?
- " Stérile, pas impuissant ! Je ne peux pas avoir d'enfants, c'est tout… " Elle était rassurée, et me fit un sourire charmeur :
- " Tu sais, je t 'ai déjà vu tout nu le mois dernier. Et l'année dernière... Je passe mes vacances chez mon père à t'épier à travers ton mur tout pourri. Je t'ai vu avec ta femme, dans l'herbe… C'est vrai que tu peux… Je te raconte pas l'effet que tu m'as fait..." Je commençais à me demander si c'était une bonne idée de la prendre à part : Régis avait raison, elle m'avait mis le grappin dessus. Je lui avais tendu la main, et elle me la boulottait jusqu'à l'omoplate. Je voulais conclure :
- " Bon, ma petite, que ce soit bien clair : tu ne participeras pas, de près ou de loin, à nos activités… d'adultes. A vrai dire, tu serais plutôt gênante, sans vouloir te vexer. " Elle me fixait d'un air langoureux, indifférente à mes mises en garde :
- " Non mais ça, je m'en fous, je t'ai dit. Je veux juste dormir avec toi, que tu sois rien qu'à moi. " Je soupirai. C'était pas dans la poche ...

Nous avions fini nos verres, et il était temps de rejoindre le reste du troupeau. Je pris Jasmine par la main, mais elle tenait à me prendre la taille : Je la laissais faire, flatté d'être l'objet du désir d'une aussi belle et jeune fille. Cela dit, je ne faisais que profiter de sa tendresse…

Loin de moi l'idée de faire l'apologie de la pédophilie, mais je trouvais très agréable de marcher à côté d'une jeune fille comme Jasmine. Je réalisai qu'elle avait l'âge d'être ma fille, notre fille à Carole et moi, celle que l'on a pas eu et que l'on aura jamais… En quelques secondes, je me fabriquai quelques souvenirs d'elle : sa naissance, ses premiers pas, la première fois qu'elle a fait du vélo toute seule sans ses petites roues, la sortie de l'école, les grandes vacances… J'avais enfin compris le trouble diffus que je ressentais en sa présence, et je venais de réaliser : elle était devenue ma fille, comme elle était aussi celle de Xavier et de Diane… Empli d'un bonheur soudain, je la serrai contre ma poitrine et elle, surprise, leva vers moi des yeux éperdus d'amour. Un malentendu s'était installé entre nous que je ne comptais pas dissiper de sitôt…

Les rideaux de la fenêtre de la cuisine de Juliette s'écartèrent à notre passage. Comme j'avais les yeux braqués dessus, Jasmine me serra encore plus fort contre elle et me dit :
- " La vieille bigote va tout raconter. Ça y est, tu es mouillé jusqu'au cou, et tu n'as plus rien à perdre. " Je l'embrassai sur le front, la partie de son visage la plus proche de ma bouche :
- " Ma pauvre enfant, tu n'y es pas… Elle est de notre côté, et tu serais surprise d'apprendre à quel point ! " Elle sourit en secouant la tête et poussa un grand soupir, exprimant par là le fait qu'elle ne me croyait pas du tout.

La petite famille était réunie dans la cuisine, discutant en préparant le repas, à l'exception de Régis qui jouait avec une petite console de jeux. Denis jeta un regard noir sur nous deux -nous étions sérieusement enlacés, je n'avais pas pu lui résister plus longtemps-, puis sur le bijou qui brillait dans son jeune nombril défloré. Jasmine me lâcha et fondit dans les bras de son père, ignorant la foudre paternelle, en minaudant :
- " Bonjour mon petit Papounet ! Comme je t'aime… Tu m'as vachement manqué, grave. Fais pas cette gueule, on a pas eu encore le temps de faire des choses, avec Luc ! " Elle ne le laissa pas répondre et sauta au cou de Diane, très joyeuse, elle :
- " Bonjour ma Didine ! T'es vachement jolie… C'est Luc qui te fait ça ? " Diane avait remis sa jupette de tennis avec un chemisier jaune, le tout sous un petit tablier de cuisinière :
- " Bonjour mon petit ange ! Je suis heureuse que tu viennes nous voir. J'ai tellement de choses à te raconter… " Elles étaient toujours enlacées.
- " Des histoires sur Luc, je parie ? "
- " Oui, bien sûr… Entre autres ! J'ai appris plein de choses, et je voudrais t'en faire profiter… " Denis, vraiment peu loquace jusqu'à présent, commençait à bouillir sur place et s'emporta :
- " Non mais… Ho ! Diane ! Ça va pas, la tête ? C'est à ma fille que tu parles ! Et je te rappelle qu'elle n'a pas seize ans ! Et toi, c'est quoi cette tenue ? On dirait une traînée ! Et tu as demandé à qui, pour te faire trouer le nombril ? " Jasmine lui fit un doux sourire mielleux, pas impressionnée du tout par les vocalises de son père :
- " Cool, Papa, relax ! Je m'habille comme je veux, maman est d'accord. Pour le piercing, C'est Xav' qui m'a accompagnée : il était bien trop content de pouvoir mater mon corps. C'est comme ça qu'on a ce qu'on veut des mecs : on tend une carotte, et on les emmène où on veut, comme les bourricots. Et je ne t'ai pas montré celui là… " Elle était en train de dégrafer son pantalon pour illustrer ses propos, et Denis était au bord du malaise :
- " Putain, comment on peut être aussi vicelarde à ton âge ? Le mois dernier encore, tu me paraissais si… normale… " Il s'assit pour reprendre ses esprits, la tête dans les mains. Jasmine lui fit un câlin :
- " Excuse-moi, mon Papounet, je te charriais, je crois que j'y suis allée un peu fort… Tu sais, ça fait un moment que j'ai changé, mais je voulais toujours être la petite fille à son papa, pour toi. Mais maintenant, je n'ai plus besoin de jouer la comédie. Ça fait aussi un petit moment que Diane est ma super copine qui me donne pleins de conseils, pour les garçons et le maquillage… " C'est pour ça qu'elle était si bien maquillée… Pour le reste, je risquais d'être bientôt fixé.

Un doute assaillit Denis qui blêmit un peu plus :
- " Dites, toutes les deux… Vous n'avez pas… " Elles éclatèrent de rire. Diane les rejoignit pour étreindre le père et la fille :
- " Mais non, mon pauvre chéri… On est de bonnes copines, c'est tout… " Régis, qui avait juste fini sa partie de Tétris, vint tapoter la tête de Jasmine :
- " Salut, petite sœur ! Vas-y mollo avec ton vieux père. De toute façon, il est d'accord pour que tu fasses tout ce que tu veux ici. " Denis grommela :
- " Toi, ça va ! n'en rajoute pas, elle n'a vraiment pas besoin d'encouragements... " Jasmine l'embrassa :
- " C'est vrai, mon Papounet ? Ça, c'est gentil ! Mais c'est vraiment vrai ? " Effondré sur sa chaise, il poussa un gros soupir en regardant Diane d'un air pensif :
- " Hélas oui. J'ai fait une promesse à Diane. D'ailleurs, tu peux la remercier, on peut dire qu'elle a vraiment payé de sa personne, et chèrement... Mais je suis sûr qu'elle te racontera tout. En tout cas, je regrette déjà de m'être avancé comme ça : tu avais raison pour les hommes et leur goût pour les carottes… " En guise de réponse, Diane se releva -elle s'était accroupie pour discuter- et lança :
- " Allez mettre la table, mes chéris. Et toi, Luc, tu peux te changer, si tu veux. Je suis sûre que Jasmine meurt d'envie de rencontrer Alicia. " Jasmine s'était relevée aussi :
- " Qui ça ? " Je la pris par la main :
- " Alicia... C'est le nom que je porte quand je suis une fille. Mais viens avec moi… " Régis lui fit, d'une voix faussement rageuse :
- " Oui, vas-y, comme ça tu ne pourras pas nous aider à mettre la table ! " Elle se retourna, et, pour toute réponse, lui sourit en faisant dépasser un charmant bout de langue rose entre ses dents. Comme Carole et W.

Elle me tapota les fesses tout le long de la montée des marches en m'exhortant à aller plus vite. Elle poussa un cri en entrant dans ma chambrette :
- " Putain, c'est là-dedans que tu te… Mais c'est quoi, ce truc ? J'ai jamais vu ça ici. C'est là-dessus que tu te fait… secouer les puces par mes parents ? " Elle caressait mon chevalet et jouait avec les manivelles. Toutes les personnes qui passaient devant ne pouvaient s'empêcher de les tourner... Moi le premier.

Jasmine grimpa dessus, et comprit vite ses principales fonctions :
- " C'est chouette, ce truc ! Mieux qu'à la foire du trône... ça a l'air vachement rigolo ! " Je la forçai à descendre :
- " Non, Descend de là, tu me rends nerveux à jouer là-dessus. Tu pourras jouer avec, si tu veux, mais quand tu seras adulte. Mais je t'ai déjà dit que ça ne te regardait pas. "

J'étalai ma robe de vichy de la veille sur le lit. Jasmine la caressa du revers de la main et fit, tout en la regardant :
- " De toute façon, je fais ce que je veux, tu sais ? Je te veux. Et… Alicia n'a rien à dire, si j'ai bien compris… "
- " Mais ça, ça ne te concerne pas ! Je ne sais pas ce que ton frère t'a raconté, mais oublie tout ça ! Et retourne toi, je te prie." Elle s'exécuta de bonne grâce et ce n'est qu'en finissant d'ajuster mon soutien gorge que je surpris son regard rieur dans la glace de mon armoire. J'aurais dû y penser…

Une musiquette horripilante, imitation grossière du dernier tube de Doc Opthalmo jaillit de son sac koala posé à terre. Elle se jeta dessus et en extirpa son petit téléphone dernier modèle en quelques secondes :
- " Oui Maman… Je sais, je te l'avais promis… Oh, il y a un quart d'heure à peu près, le train avait plus d'une demi-heure de retard… " Elle mentait effrontément à sa mère en me souriant :
- " Ah bon?… Pas encore?… Mais il fallait pas m'attendre, tu savais bien que j'allais pas changer d'avis !… Mais non… Non… C'est pas grave, j'ai pas besoin de fringues, chez Papa, tu sais bien que je suis toujours à poil… Putain, je rigole !… Quoique… Mais non, j'ai un petit copain qui va me faire faire les boutiques… Et oui, comme les marins, un dans chaque port… Allez, partez, va remettre ton vieux crabe dans la mer… Mais putain, tu comprends pas la plaisanterie, ou quoi ? Allez, Tchao, et amusez-vous bien. Je te rappelle… C'est ça… Bises. " Ses rapports avec sa mère avaient l'air aussi tendus -voire plus- qu'avec Denis :
- " Tu te rends compte ? Ils ont attendu que je sois arrivée pour penser à partir, au cas où j'aurais changé d'avis… Ils sont graves, quand même… "
- " Tu verras, quand tu auras une jeune adolescente rebelle dans la nature, comment tu prendras la chose, et si tu ne te rongeras pas les sangs… " Je repensai aux paroles que Jasmine avait dites à son frère, avant de venir :
- " Au fait, je m'attendais à ce que tu aies un langage plus fleuri. D'après Régis, tu parlais comme dans les cités… " Elle eut un petit rire :
- " Ah ouais, je vois ce que tu veux dire… Non, je fais ça que par jeu. C'est nul de parler comme un pit-bull. Tu sais, j'habite une baraque assez chouette à Anthony, mon lycée est plutôt sympa. Je suis une fille " normale, " quoi. "

Je passai ma robe et mes escarpins puis me maquillai rapidement. Jasmine était maintenant allongée sur mon lit, les yeux au plafond, se mordant les lèvres. Ma transformation, maintenant achevée, semblait la perturber bien plus que je ne l'aurais cru. Je me penchai vers elle et lui fit de la chaude voix feutrée d'Alicia :
- " Quelque chose ne va pas, mon petit cœur ? " Elle fut très troublée, et sursauta presque :
- " Que tu es belle… Je ne te reconnais pas, dis donc… Je comprends que Régis n'ait pas résisté. " Elle avait baissé les yeux. J'avais compris :
- " Tu es jalouse de ton frère ? " Elle me fusilla du regard et cria presque :
- " Oui ! Je suis jalouse ! Tu es à moi ! " Je lui pris la main :
- " Jeune fille, je suis une fille publique. Je suis à tout le monde, je ne me refuse à personne. Si tu avais été majeure, je ne t'aurais pas attendue, et Luc non plus. Alors, je serais peut-être à toi un jour, mais pas qu'a toi. " Elle me sourit enfin :
- " Oui, bien sûr… Mais je ne demande qu'une nuit avec Luc. C'est possible, non ? " Elle ne devait pas être au courant que son frère avait déjà eu droit à la sienne.
- " Tu pourrais venir chez moi, passer un moment mais je voudrais quand même l'assentiment formel de ton père avant. " Elle buvait mes paroles :
- " Comme tu parles bien… Et tu as une très jolie voix. Je comprends que tout le monde craque devant Alicia. "
- " Dis moi, ça me regarde peut-être pas, mais j'avais l'impression que ton frère n'était pas trop gêné par mon côté " garçon ", quand j'étais Alicia… " Elle rit :
- " J'ai l'impression que le petit chéri cherche sa voie. Je l'ai surpris en train de se travestir, une fois, et il était pas content. Oh, il n'était pas aussi belle qu'Alicia, mais mignonne quand même. Il a dit qu'il se déguisait, mais on fait pas ça tout seul dans sa chambre. En tout cas, il fait pas ça chez sa mère, pour le coup elle lui pète une durite. Ici, c'est vraiment plus cool, y a pas à dire… Bien, on va manger ? Les larbins ont dû tout préparer, maintenant. " Au moment de passer la porte de ma chambre, je lui fis d'un air entendu :
- " Cette histoire de piercing, c'est vrai, non ? " Jasmine tapota la boucle de sa ceinture en me faisant un sourire coquin :
- " Oh…peut-être… Tu verras bien !" Et elle descendit l'escalier en riant :
- " P'pa ! Alicia a quelque chose à te demander ! "

Je m'installai à table, en face de Diane et à côté de Denis. Jasmine, qui avait tout fait pour être à la place de son père, se retrouva à côté de Diane, en face de lui et Régis se tenait en bout de table, entre le père et la fille, en bonne position pour arbitrer leurs échanges souvent tendus. Diane me prit la main en souriant :
- " Tu es notre invitée, aujourd'hui. On va tâcher de te faire honneur. " Régis, mis en confiance par sa nuit d'amour qui avait fait de lui un homme, lança en regardant sa sœur :
- " Je crois qu'on aura pas droit à notre petite gâterie… " Denis rougit, et Jasmine fit à son frère :
- " Ah bon ? C'est quoi, cette histoire ? "
- " Eh bien, après manger, pendant qu'on sirote un verre, Alicia va sous la table et… " Denis le menaça du doigt :
- " Ça va, elle a compris. Pas de détails. " Diane en rajouta avec un air ingénu :
- " Mais si… Elle ne sait peut-être pas ce que c'est… " Jasmine se redressa sur sa chaise et son visage se ferma. Elle venait de comprendre, et , confrontée de face à nos turpitudes, elle se sentait beaucoup moins sûre d'elle. Denis, qui avait craint le pire, se félicita en définitive de l'intervention de son épouse. Elle osa tout de même :
- " Dis, papa, Alicia veut ton consentement pour que j'aille dormir chez elle... Moi, tu sais bien, je te l'aurais pas demandé, mais elle veut que ce soit toi qui dise oui. " Il poussa un soupir satisfait :
- " Eh bien, ma fille, je suis heureux que quelqu'un ait enfin besoin de ma permission pour faire quelque chose dans cette putain de maison. Ça m'embête assez, tu es mineure, et je sais ce que tu veux faire. Et si je refuse ? " Jasmine attrapa son minuscule téléphone portable glissé à sa ceinture, l'ouvrit et fit mine de s'en servir :
- " Allô maman ? C'est horrible, je suis tombée chez des pervers qui veulent me violer… Au secours ! " Et elle remisa son appareil. Denis continua, nullement impressionné par le petit numéro de sa fille qu'elle devait lui servir assez souvent :
- " J'aurais préféré que ce soit toi qui aies besoin de mon aval, mais bon… C'est d'accord. Je fais entièrement confiance à Luc. C'est un homme censé et responsable, il saura agir en conséquence… " Il avait dit ça en me fixant intensément pour que je comprenne bien le message, et Jasmine lui adressa un baiser du bout des lèvres :
- " Merci, mon petit Papa chéri. T'es le meilleur. "
- " Te fous pas trop de ma gueule quand même… " Le reste du repas se déroula sans incident, Alicia et le sexe étant des sujets soigneusement évités.

Le déjeuner terminé -sans supplément avec le café- j'aidai la sainte famille à débarrasser la table. Diane dit à son époux :
- " J'ai eu Germain, au fait. J'ai eu du mal à le convaincre, mais il passera ce soir. Je sens qu'il va me prendre pour une conne, mais c'est pas grave. Ce n'est pas le principal… " Elle me fit une œillade coquine. Denis souriait :
- " C'est super qu'il vienne si vite ! J'espère que ça se passera bien... Par contre, il faudrait virer les gosses. " Les enfants rouspétèrent en riant :
- " Hé ! Ho ! On est pas du bétail ! " Je me doutais de ce qu'ils manigançaient à mon égard :
- " Si vous voulez, ils peuvent aller chez moi, jouer avec les bêtes, ou avec mes jeux… " Tout le monde était emballé, la question était réglée. Surtout pour Jasmine :
- " Moi, je t'attendrai sagement chez toi, prête à te réconforter. " Denis était -un peu- soulagé :
- " Bien, Diane, tu restes ici ? "
- " Oui, j'ai beaucoup de boulot. Je dois finir ma commande pour septembre, et je ne dois pas traîner. Et toi ? " Il soupira, contrarié :
- " Moi, j'ai plein de livraisons aujourd'hui, et je voudrais être sur place, histoire de vérifier que ma bande de trous du cul au cerveau de bulot ne me perdra pas de came dans les coins. C'est le début du mois, et c'est toujours la merde. Et en plus c'est l'été, et les plus expérimentés -enfin, les moins cons- sont en vacances. Ça promet des coups de pied au cul en pagaille… D'ailleurs, j'y vais, si ça te dérange pas. " Elle l'enlaça et l'embrassa tendrement :
- " Vas-y, mon amour. Je suis en bonne compagnie… " Dit-elle en me caressant le bras.

Nous faisions la vaisselle, toutes les trois. Régis, qui avait peur de gêner, comme beaucoup de garçons, jouait debout avec sa petite console en nous gratifiant de petits bruits incongrus. Diane me fit d'une voix chargée de mystère :
- " Tu sais de qui on parlait, avec Denis ? "
- " Je crois avoir compris… Germain, c'est ton ancien patron, le veuf à consoler… " Elle sourit :
- " Oui, c'est pour ça qu'on veut se débarrasser des deux gremlins*… " Régis grommela, les yeux rivés à sa console :
- " Putain, M'man, j'ai dix-neuf ans, maintenant… Je suis plus un gremlin…" Jasmine rajouta en posant sa tête sur mon épaule :
- " Moi, je me sens plutôt l'âme d'un gentil mogwaï*… "

La vaisselle terminée, Diane partit travailler dans son atelier :
- " Les enfants, je vous laisse. Allez vous baigner, l'eau doit être bonne, maintenant. " Elle quitta aussitôt la pièce, et Jasmine sursauta :
- " Hein ? Alors, elle est finie, cette piscine ? Putain, vous êtes chiés, personne ne m'en a parlé… " Son frère tira sur son bustier en laissant claquer son soutien-gorge :
- " Et ouais, même qu'elle est vachement bien ! J'ai barboté dedans hier, avec Denis, et encore ce matin, c'était chouette. Au fait, tu as un maillot ? "
- " Ben… J'en ai peut-être un vieux, dans mes tiroirs, si je rentre encore dedans… Sinon, je me baigne à poil : Si on me voit pas, après tout… " Régis s'insurgea :
- " Ah non ! C'est dégueu de montrer son cul à son frère ! Ça me mettrait mal à l'aise : j'ai déjà vu ton père et ma mère, ça m'a largement suffi ! " Elle ne releva pas, et m'entraîna par la main en prenant une expression maniérée :
- " Viens, on va voir si j'en ai un. Laissons ce cancrelat boutonneux à ses jeux de gosses. "

Nous étions déjà dans les escaliers quand il l'abreuva d'injures misogynes. Elle me fit entrer dans sa petite chambre, au fond du couloir, en face de celle de Régis. D'ailleurs, il nous avait suivis de peu, certainement pour passer un maillot lui aussi.

Jasmine fouilla dans le tiroir de sa petite commode et en sortit un maillot de bain d'une seule pièce, rouge. Je détournai les yeux quand elle fit voler son jean sur son petit lit, suivi de son string, puis elle enfila tant bien que mal son maillot de bain qui semblait vraiment trop petit. Une fois en place, Jasmine s'écria :
- " Putain, comme il serré ! Si j'étais pas déjà fendue, là, ce serait fait… " En effet, son maillot lui rentrait profondément dans la chair. Je lui prodiguai un conseil avisé :
- " Il ne te reste plus qu'à emprunter une culotte à Diane… " Elle rit en extirpant son maillot d'enfant :
- " Hé ! Je veux me baigner, pas faire de la voile ! " Je souris :
- " Tu es cruelle... Moi, j'adore ses rondeurs généreuses. " Elle soupira et me dit d'un sourire navré :
- " Ben, tant pis, je me baignerai en sous-vêtements, Régis devrait bien supporter ça... Mais il verra mon cul quand même. " Elle se colla sur moi et me tendit ses lèvres :
- " Je ne t'ai toujours pas embrassé, dis donc ! Tu vas croire que je ne t'aime pas… " Je la laissai me déposer un petit baiser sur la bouche, mais elle n'insista pas longtemps :
- " Non, on verra plus tard : j'ai vraiment l'impression d'embrasser une gonzesse. " Jasmine se rhabilla et frappa bruyamment à la porte de la chambre de son frère :
- " T'es prêt, gros naze ? J'y vais ! " Elle dévala l'escalier en riant, vite suivi par Régis, déjà en maillot de bain.

Je leur apportai des serviettes et de la lotion solaire au bord de la piscine. Ils étaient déjà dans l'eau, et Jasmine, pressée, avait jeté ses vêtements un peu n'importe où. Je les ramassai et les rangeai soigneusement sur une chaise, tandis qu'elle bondissait hors de l'eau en riant. Je disposai les serviettes sur deux bains de soleil :
- " Mes petits chéris, venez que je vous passe de la crème solaire. Le soleil est mauvais ! " Une vraie mère poule… Ils sortirent sans trop se presser, et s'allongèrent docilement en plaisantant, sans trop s'occuper de moi.
- " Je commence par qui, mes petits maîtres ? " Jasmine pouffa :
- " Commence par le boutonneux, Mary Poppins ! " Régis lui répondit en riant :
- "Va te faire farcir, petite pintade ! " Il se fit plus sérieux et m'attira à lui pour m'embrasser et me caresser :
- " Avant, fais moi du bien : je n'y ai pas eu droit à table, à cause de la petite morveuse. "
- " Désolé, Maître, pas en présence de mademoiselle. " Il soupira, déçu :
- " J'étais content que tu viennes, mais là, je commence sérieusement à le regretter ! " Pour le consoler un peu, Je m'agenouillai entre eux deux pour cacher la vue à Jasmine, baissai son slip de bain et lui fit quelques caresses de ma main enduite de lotion. Ayant atteint le résultat escompté, je me mis à le frictionner de crème solaire comme si de rien était.

Une fois le beurrage de Monsieur terminé, j'entrepris Mademoiselle. Elle se laissa faire avec bonheur, bien que je m'appliquais à ne laisser planer aucun doute sur la pureté de mes intentions.

Après mon intervention qui les avait un peu troublés, ils se remirent à discuter timidement de leurs projets pour cet été. Moi, je repartis en cuisine chercher des rafraîchissements pour ma petite maisonnée. J'abreuvai les enfants -toujours allongés, et en grande conversation- et allai rejoindre ma pauvre maîtresse qui travaillait dans son atelier surchauffé.

Diane avait remis son bleu de travail et suait à grosses gouttes : Elle restaurait une jolie table en marqueterie et l'avait attaquée à la ponceuse douce. Gênée par le bruit, elle ne m'a pas entendue arriver et sursauta quand elle devina ma présence. Elle sourit en voyant mon plateau :
- " Ça, c'est gentil, Alicia ! Je suis contente que tu penses à moi… " J'avais l'impression qu'elle perdait de vue sa mission de maîtresse sévère, et je la lui rappelai de ma voix de velours :
- " Maîtresse, je suis à votre service. Je me dois de veiller à votre bien être et d'être toujours disponible pour assouvir vos moindres caprices. "
- " Tu as raison… Je me laisse un peu trop aller avec toi. Il ne faut pas que je te desserre la bride, sinon tu va devenir capricieuse. Allez, je vais faire une pause. " Elle écarta les bras pour que je lui ôte sa tenue de travail qui tomba rapidement à terre. Elle n'avait sur elle qu'une des petites culottes coquines qu'on avait achetées ensemble. Je tombai à genoux et me mis à lécher la transpiration qui perlait sur ses grosses cuisses courtes :
- " Oh maîtresse, comme vous êtes désirable ! Je sais que je mérite d'être fouettée pour avoir dit ça, mais je suis folle de vous. Tout ce qui vient de vous est un cadeau pour moi... Pardon si j'ai trop parlé, mais il fallait que je vous le dise. " Diane gloussa :
- " Denis m'a fait part de ton désir de nous flatter, et ça me plait assez… A part vous deux, et Carole, j'entends plutôt des moqueries…Mais je m'en tape, je sais que je plais. Hein, petite salope, tu aimerais bien me lécher ? " Je baisai sa culotte odorante, humide de transpiration :
- " Oh oui, maîtresse. Je ne cherche que votre plaisir. " Elle réfléchit rapidement et me désigna une pile de grosses couvertures militaires dont elle se servait pour transporter ses meubles précieux :
- " Etale-en une par terre et allonge-toi dessus. Enlève ta robe, il ne faudrait pas que tu la salisses, elle est si mignonne… " Je pliai ma belle robe de vichy, enlevai la culotte de ma maîtresse et m'allongeai sur la méchante couverture de laine qui irritait fortement ma peau moite. Diane était nue, mais avait gardé ses vieilles baskets crasseuses qu'elle mettait pour travailler. L'odeur de transpiration qu'elles dégageaient fouettait mes sens.

Diane attrapa le verre de sirop de menthe que je lui avais servi -je commençais à connaître ses goûts- et s'agenouilla au dessus de ma bouche. Ma maîtresse écrasait son sexe de tout son poids sur mon visage et je devais m'aider de mes mains pour la soutenir. Elle sirotait son verre, tout en poussant de profonds soupirs, et en sortit un glaçon qu'elle s'appliqua sur le clitoris. Je ne sais pas si c'était agréable, mais elle se trémoussa en gémissant et prit rapidement son plaisir. Diane resta quelques instants ainsi, le temps de finir son verre et de reprendre ses esprits :
- " Par ta faute, j'ai envie de pisser, maintenant. " Elle tenta de se relever, mais je maintenais fermement ses cuisses :
- " Mais tu vas me lâcher, conasse ? J'ai envie de pisser, je te dis ! " Je la laissai se relever à moitié pour pouvoir parler :
- " Je suis là aussi pour ça, maîtresse. A votre entier service. " Elle rit :
- " Tu es vraiment une truie pour vouloir te faire pisser dans la bouche par ta maîtresse ! Même bourrée, je n'avais pas osé te faire ça, mais si tu m'implores, ça change tout, et à vrai dire, ça m'arrange... " Elle s'accroupit et s'écarta les lèvres au dessus de ma bouche grande ouverte :
- " Et avale tout, je ne veux pas tacher ma couverture. Si tu n'es pas à la hauteur de tes prétentions, je te punirai sévèrement. " Elle se soulagea en moi, m'envoyant son jet d'urine contre ma langue. Je l'avalai à grandes gorgées, et petit à petit, son goût immonde emplit ma bouche, à la limite de la nausée ; un goût amer, salé, au puissant parfum d'urée. Rien à voir avec les quelques délicieuses petites gouttes que j'avais glanées entre ses lèvres...

Diane se laissa nettoyer assez longuement, puis se releva. Je toussai, livide, l'estomac au bord des lèvres, effondrée d'être aussi pitoyable, et aussi indigne de ce présent tant espéré. Ma chère maîtresse voyait bien mon malaise, et ne savait pas quoi faire. Elle finit par m'asseoir et me servir un verre de sirop de menthe bien dosé, et me dit, avec du remord dans la voix :
- " Je savais que c'était une mauvaise idée. Enfin, je trouve ça plaisant, mais c'est pas bon pour ta santé, et pas bon tout court. Mais tu m'as montré à quel point tu es une esclave dévouée, et je te remercie pour ça. "

- "Hemmm ! Hemmm !… " Je tournai la tête vers la porte, d'où provenait ce raclement de gorge destiné à attirer notre attention :
- " Bonjour, les amoureux ! J'étais venue me baigner, mais j'entends que vous avez du monde… " C'était Juliette, avec toute sa panoplie d'estivante. Nous ne l'avions pas entendue arriver… Diane bondit à sa rencontre, toujours nue, suivie de près par ma personne, un peu requinquée. Elle avait certainement assisté à une partie de nos… activités, mais j'avais l'impression qu'elle n'avait pas compris ce qui s'était passé exactement. Elle fit la bise avec circonspection à Diane -au cas où elle aurait mis sa bouche en un lieu incongru- et m'évita carrément. Pour moi, elle en était sûre.

Nous nous saluâmes de la main, avec un grand sourire. Diane lui répondit :
- " Vous pouvez y aller, ce sont nos enfants. Par contre, je crois que pour cette fois, il serait mieux que vous gardiez votre maillot, à moins que ça ne les dérange pas. Ils sont très… ouverts, si vous voyez ce que je veux dire… " Juliette hésita :
- " Oui, Oh… Je verrai avec eux. " Diane me donna une forte claque sur la fesse qui me fit assez mal :
- " Toi, rhabille-moi, c'est pas avec ton aide que je vais avancer dans mon boulot. Après, tu iras passer de la lotion à notre invitée. D'ailleurs, j'espère qu'on en a encore, je te trouve bien généreuse : On dirait que tu prends ton pied à nous tripoter, petite salope… "
- " Oui maîtresse. Mais je prends bien soin des personnes sous ce toit, sans plus. " Juliette semblait choquée de la rudesse de Diane. Je ne savais pas où elle en était avec son mari, mais elle ne semblait pas comprendre les liens puissants qui nous unissait, ma maîtresse et moi-même. Elle se dirigea vers la piscine en nous adressant quelques regards inquiets.

J'équipai ma maîtresse de son bleu de travail. Comme je remontai la grande fermeture blanche jusqu'en haut, elle m'embrassa sauvagement en m'enfonçant sa langue dans la bouche et glissa sa main dans ma culotte pour me pétrir le sexe. Elle serra son poing autour de mes testicules jusqu'à ce que je gémisse, puis me repoussa brutalement en arrière pour me faire tomber au sol -sur la couverture tout de même. Je me m'y étais pas préparé et je me fis assez mal aux fesses. Elle rit méchamment :
- " Ma pisse t'a saoulé, souillon ! Range-moi tout ça et barre-toi avant que je te dérouille ! "

J'avais retrouvé ma bonne maîtresse… Je pliai la couverture et remis ma robe. Une fine planchette de bois s'abattit sur mes fesses alors que j'étais en train de la passer, claquant comme un coup de feu, brûlant comme le fer rouge, m'arrachant un cri de surprise et de douleur. Diane avait repris son activité bruyante, et moi, mon plateau.

Juliette avait gardé son maillot comme je m'en était doutée et discutait avec les enfants. Ils avaient l'air d'être à l'aise, et Jasmine lui tirait les vers du nez :
- " …Et il vous a fait quoi ? "
- " Oh… des choses très agréables, mais ça me gêne de te donner des détails. " J'attirai l'attention de Juliette :
- " Madame, je dois m'occuper de vous. Je vais vous passer de la crème solaire, et si vous avez envie d'autre chose, vous n'avez qu'à demander. " Elle rougit :
- " Heu… On verra. " Jasmine la contemplait avec un regard plein d'admiration tandis que je soignais sa peau si peu flétrie. Je ne sais pas ce que Juliette lui avait raconté, mais elle l'avait fortement impressionnée : Elle la connaissait depuis longtemps mais ne se doutait pas de sa véritable personnalité. Moi non plus, du reste...

Régis me caressa les fesses sous ma robe comme je passai près de lui :
- "Dis donc, Maman t'a encore fait des misères ? On t'a entendu crier d'ici… "
- " Oui, j'ai fait des bêtises. C'est ma faute. " Juliette se laissait caresser la peau et s'abandonnait à mes mains douces, les yeux fermés :
- " Merci pour tes précieux conseils… Tout se passe comme tu l'as prévu jusqu'à maintenant, et même mieux... Roland est un vrai toutou, il ne me quitte plus d'une semelle. Plus il pleure à mes pieds, plus je deviens cruelle et intraitable. Je l'ai même forcé à aller retrouver sa maîtresse, la veuve Chanier, contre son gré. Je lui ai dit de lui faire tout ce qu'il avait envie de me faire à moi. Je lui ai même dit de lui faire ce que tu m'as fait. Tout ce que tu m'as fait, même quand tu m'as léché… Où je veux dire. Il était très choqué, je lui ai parlé très sévèrement, et avec des mots crus. Il croyait que j'étais en colère, mais je lui ai dit que j'étais dans mon état normal, et que ce serait comme ça maintenant. Je lui ai dit… J'ai honte de te répéter ça… qu'il apprenne à bien travailler… le cul de sa pute… pour qu'il soit à la hauteur quand j'estimerai qu'il me mérite enfin. " Elle avait parlé à voix basse.

Jasmine tendait l'oreille, mais elle n'avait pas dû entendre grand-chose, Juliette ayant allumé sa petite radio. Je lui fis à l'oreille :
- " Madame, je suis extrêmement fière de vous : vous avez l'étoffe d'une grande maîtresse. Je me soumettrais à vos ordres avec un immense plaisir. " Elle sourit :
- " Non, Luc, tu es gentil, mais C'est entre mon mari et moi. " Elle n'arrivait toujours pas à assimiler le fait que je ne sois pas Luc, mais Alicia.

Je vis passer Diane en direction de la maison, un téléphone à l'oreille, en ayant une discussion animée. J'avais terminé l'onction de Juliette qui entamait ses mots croisés -je ne l'avais pas encore vue dans la piscine- et les enfants étaient retournés dans l'eau quand Diane apparut avec un dossier jaune dans les mains, l'air ennuyé :
- " Dis, Luc, ça t'ennuierait d'apporter ça à Denis ? Il l'a oublié sur son bureau et il en a besoin. Il serait bien venu le chercher lui-même, mais il a de gros soucis. Je te raconte pas l'humeur massacrante... Les têtes vont tomber. " Elle m'appelait Luc quand elle estimait que ce qu'elle me demandait sortait du cadre des nos jeux :
- " Alicia s'en fera un plaisir... Mais je n'ai pas de voiture, et je ne conduis pas ton fourgon… " Juliette vint à notre secours :
- " Ma voiture est à toi ! Merci pour le plein, au fait ! Fais comme chez toi, tu sais où sont les clés et les papiers. Ne t'inquiètes pas pour Roland, il ne devrait pas rentrer avant une bonne heure. " Je l'embrassai :
- " Merci Madame. Vous êtes très bonne. " Elle rit. Elle aimait bien que je lui donne du " Madame. "

Je fis un brin de toilette et me remaquillai : il faisait très chaud, ce jour-là. J'emportai le dossier et mon petit sac à malice et me lançai au volant de la vieille Supercinq au secours de mon maître et amant. Je savais à peu près où il travaillait, c'était un grand bâtiment pourvu de silos à grain -enfin, ça y ressemblait- en lisière d'un petit village, de l'autre côté de Nemours. Je mis tout de même une demi-heure pour faire la route et trouver, ce n'était pas aussi clair que dans mon esprit...

Je me garai dans une grande cour poussiéreuse, écrasée de soleil. Il y avait là cinq à six personnes, deux gros camions et un vieux chariot élévateur jaune, aussi poussiéreux que la cour. Mon chéri était au milieu de ces braves gens, et c'était même celui qui braillait le plus fort. Tous se turent à mon arrivée parmi eux, aussi je m'efforçai d'être la plus sexy et aguicheuse possible.

Je lui tendis le dossier et lui fit d'une voix de velours qui en disait long :
- " Tiens, mon pauvre minou, je t'ai apporté ton dossier… " Ses employés avaient un sourire jusqu'aux oreilles. Leur " Ivan le terrible " se faisant appeler " mon minou " par une créature aux mœurs douteuses, ça valait son pesant de cacahuètes. Je le mettais dans l'embarras, et je m'amusais comme une folle. Il me répondit, mi-contrarié, mi-amusé :
- " Ouais, merci... Tu tombes mal : on a deux camions à décharger, le chariot vient de tomber en panne, et on n'aura pas de dépanneur avant demain. "

Je m'intéressai au problème : je ne suis pas doué en mécanique -loin de là- mais leur gros engin dégageait une forte odeur de gas-oil. Je m'accroupis en m'appuyant sur le bout de mes doigts et jetai un œil en dessous : une petite tache sombre s'était formée dans la poussière, sous la machine :
- " Dites, j'y connais rien, mais on dirait que vous avez une fuite… " Le conducteur de l'engin -le plus crasseux- se jeta aussitôt sous le capot en poussant des grands cris excités qui me firent penser que ce devait être facilement réparable. Denis, un peu rassuré, me fit en aparté :
- " Heureusement qu'une femme passait par-là… Quelle joyeuse bande de cons, quand même... Quand je te disais qu'ils avaient un Q.I. d'huître ! Viens dans mon bureau, je te paye le café : Tu l'as bien mérité ! " Ses collègues et subalternes poussèrent quelques miaulements à son départ : Il se retourna et les fusilla du regard. Je lui répondis avec un peu de retard :
- " Tu m'avais plutôt parlé de Q.I. de bulots, mais ça reste quand même dans le monde du silence… "

Il m'offrit un café à un distributeur poussif, fonctionnant à coups de pied. Il prit le sien* et me dirigea vers son petit bureau austère et déprimant, style années soixante, plein de grands classeurs métalliques gris. Denis jeta le dossier sur son bureau déjà bien encombré de papiers, d'un vieil ordinateur crasseux et d'échantillons divers, puis se laissa tomber dans son fauteuil :
- " Putain, quelle journée. Que des merdes... " Je passai une langue gourmande sur mes lèvres peintes et fis en me caressant les hanches :
- " Même moi, chéri ? " Il me sourit d'un air salace et défit sa ceinture. Je me jetai à genoux et finis de dégager son sexe avec frénésie, l'engloutissant avec appétit, ce qui le fit rire :
- " Doucement, petite vorace !… Arrête, maintenant. Je veux te baiser. Ton petit cul est encore meilleur que ta bouche. " Je me préparai rapidement -j'ai toujours ce qu'il faut dans mon sac- et m'accoudai sur son bureau. Il me releva :
- " Non, pas comme ça. J'ai envie d'essayer autre chose. Tu m'as donné goût à tes petites variations, ma salope… " Il était toujours assis dans son fauteuil et m'attira sur lui, mon dos contre son ventre, la culotte aux genoux. Je m'empalai avec délice sur son membre bien dur -je n'éprouvais quasiment plus de douleur à présent- et le chevauchai en m'appuyant sur les accoudoirs. C'était très épuisant pour moi, mais il adorait ça. Je l'agaçai en tortillant ma croupe tandis qu'il me pelotait les seins, toujours aussi brutalement.

Dehors, un bruit de moteur diesel se fit entendre dans une série d'accélérations rageuses, salué par des cris enthousiastes. Denis haletait :
- " Putain… Pas trop… Tôt. " Il jouit sauvagement en moi, tout en me maintenant fermement par les épaules pour s'enfoncer au plus profond de mes entrailles. J'en éprouvai une sensation délicieuse, une communion étroite avec mon amant. Sans bouger, il étendit le bras pour attraper son gobelet de café et le sirota, son sexe toujours enfoncé en moi, mais débandant rapidement. Je ne voulais pas perdre mon précieux jouet et me remis à onduler. Denis m'arrêta d'une main douce mais ferme sur ma cuisse :
- " Non, chérie. Ça suffit, j'ai du boulot. Bois ton café. "

Un être primaire -échantillon de la meute de dehors- entra sans frapper dans le bureau :
- " M'sieur Müller, On… Oh Pardon ! " Il se rendit compte un peu tard que monsieur Müller était en galante compagnie. Son cerveau de protozoaire n'avait pas dû enregistrer l'information. Denis s'en amusa :
- " Entre, Gégé ! Je prends juste le café avec une amie de ma femme. " C'était en effet le cas, bien que nos intimités chaudes et humides étaient encore en contact, dissimulées sous ma jolie robe… Gégé continua, les yeux fixés sur ma délicieuse personne souriante et comblée :
- " Heu… Je disais… Le chariot… Y marche, et que… Qu'on a commencé à sortir les palettes. Y faut nous dire où qu'on les met. Parce que la dernière fois, vous avez gueulé qu'on les avait perdues, mais on y était pour rien… " Denis perdait patience. Je comprenais mieux sa mine défaite quand il rentrait à la maison et qu'il avait besoin de réconfort :
- " Ouais, ça va, j'arrive. Alignez-les dans la cour, en attendant, et ne mélangez pas les deux camions. Ce sont des lots différents, faites gaffe. Je termine avec madame et je suis à vous. " Gégé s'éclipsa sans demander son reste. Denis poussa un soupir las :
- " Tu vois avec quoi je bosse ? Du matériel pourri, du personnel sorti tout droit du film " vol au-dessus d'un nid de coucou… " Je te jure, c'est dur. Heureusement que je travaille beaucoup à la maison, sinon, je crois que je serais devenu aussi légumineux que ce ramassis de cas sociaux depuis longtemps. " Il me releva avec délicatesse :
- " Merci pour tout, ma chérie. Tu peux pas savoir le bien que tu me fais. Je sais que je ne vais pas te vexer en disant ça, mais j'adore ton côté salope. N'hésite pas à en rajouter, surtout devant ces crétins. Je crois qu'ils me respecteront plus si j'ai une créature de rêve comme toi à ma botte. " Il me raccompagna galamment à ma voiture mais plaqua sa main sur mon sexe en m'embrassant fougueusement contre la portière, sous le yeux des ses collègues, bien sûr. Comme il s'en était retourné et avait déjà parcouru une dizaine de mètres, je l'appelai en criant :
- " Reviens vite, mon chéri, ma porte est toujours grande ouverte ! " En disant ceci, je m'étais retournée et lui présentai ma croupe rebondie en relevant ma robe bien haut. Je vis par-dessus mon épaule qu'il souriait, et ses collègues poussaient des exclamations incrédules, proférant quelques insultes circonstanciées à mon égard. Et ils avaient bien raison... Une vraie salope.

De retour à la maison, je vis que j'avais sérieusement dépassé l'heure à laquelle je devais déjà travailler. Je repris mon apparence d'homme viril et rendis la voiture à Juliette. Je tombai sur Roland, l'air malheureux et se tordant les mains. Il ne fit même pas une remarque pour la Supercinq :
- " Dis, tu n'aurais pas vu Juliette ? Elle est partie… " Je fis l'innocent :
- " Ah ? Non… Mais elle ne devrait pas tarder à rentrer. Elle m'avait parlé de tombes à astiquer, avec ses copines… "
- " Non, je crois pas... Tu sais, elle est bizarre depuis ce week-end. Vraiment bizarre. Mais tu l'as vue, elle parle presque pas, et quand elle parle, elle… Non, vraiment bizarre. J'ai peur qu'elle me quitte, tu sais… Je l'aime tant… " Ils éclata en sanglots, ne pouvant plus prononcer un mot. Je lui tapotai l'épaule en signe de compassion, et allait voir Juliette. Le fruit de son automne était mûr et allait bientôt lui tomber dans la main.

Les enfants barbotaient encore dans la piscine -Régis apprenait à sa sœur à faire la planche- et Juliette était justement en train de se rhabiller :
- " Merci pour la voiture, elle marche encore vraiment bien. Au fait, j'ai vu Roland, il est en pleurs : Il vous cherche, et il croit vous avoir perdu pour toujours. Ce coup-ci, il est à point. " Elle repliait soigneusement l'antenne de sa radio, peu touchée par la détresse de son époux :
- " Ah oui ?… Je crois que c'est pour ce soir, alors. Je vais tâcher d'appliquer ce que tu m'as enseigné. Tu sais, je continue à répéter toute seule. J'ai même essayé ce que tu m'as dit avec les légumes, sur moi, mais ça fait mal. Mais je lui ferais quand même. C'est bizarre… Je sens monter en moi comme une grande vague d'amour, et en même temps, je me sens très cruelle, avec l'envie de le faire souffrir et l'obliger à m'implorer. J'ai l'impression de devenir folle… Je crois que je ne tiendrai pas longtemps. Oui, ce soir... " Elle emporta ses affaires et partit sans un mot pour personne. Elle était en pleine confusion, il était grand temps qu'elle abatte ses cartes… Et son martinet, sur les reins de son époux.

Les enfants la regardaient partir au loin, et Jasmine était déçue:
- " Ben, elle s'en va comme ça, Juliette ? Elle devait me raconter des trucs rigolos sur toi… " Je m'accroupis au bord du bassin :
- " Oui, son mari ne va pas bien, elle s'excuse. Dites, les enfants, je rentre chez moi pour travailler : rejoignez-moi, je vous trouverai des loisirs… " Oui, des vacances à la ferme…

Régis grogna :
- " T'en a pas marre de nous appeler " les enfants ? " Moi, j'ai dix-neuf ans, je te ferais dire… " Jasmine pouffa :
- " Ouais, appelle-nous Messieurs - Dames ! "

Avant de rentrer, je repassai voir Diane, toujours dans son étuve, avec un nouveau verre de sirop de menthe bien frais. Elle aurait peut-être préféré autre chose, mais comme je n'étais sûr que de son goût pour cette boisson, j'évitai de prendre des risques. Elle ponçait toujours sa table -à la main, à genoux pour mieux voir les défauts- avec du papier extrêmement fin et des produits de finition. Détail amusant, elle avait noué le haut de sa combinaison autour de sa taille, se retrouvant la poitrine nue. Je lui passai un glaçon le long du dos, ce qui lui arracha un cri, puis la fit rire :
- " Ahhh ! Putainnn ! " Je me collai derrière elle et lui caressai voluptueusement la poitrine pendant qu'elle se désaltérait. Je lui susurrai à l'oreille :
- " Je suis passé te baiser vite fait. " Je lui arrachai son bleu sans ménagements et je la pris en levrette, sans aucun préliminaire, à quatre pattes dans la poussière. Je pris vite mon plaisir en elle et me retirai rapidement. Elle était un peu déçue, mais ne m'en tint pas rigueur.

Avant de se rhabiller, elle passa un doigt dans son sexe, le goûta et dit :
- " Carole dit que la liqueur d'un homme est meilleure dans une fille : elle a raison… " Je ne pouvais pas me résoudre à l'abandonner insatisfaite. Je lui pris son bleu des mains et l'embrassai :
- " Je veux que tu prennes aussi du plaisir. Ecarte les jambes. " Diane ne se fit pas prier : Elle se tenait appuyée à son meuble en lui tournant le dos, debout. J'immisçai mon visage entre ses cuisses humides de transpiration et de luxure et la léchait goulûment, jusqu'à ce qu 'elle jouisse en plantant ses ongles courts de travailleuse dans mes cheveux. Je l'embrassai :
- " A tout à l'heure, mon amour... Je reviendrai vers sept heures, ça va ? " Elle me répondit en hochant doucement la tête, sans un mot, un petit sourire de Joconde aux lèvres. Elle me regardait partir sans bouger, toujours nue et les jambes écartées, appuyée au meuble qui lui donnait tant de peine…


À suivre dans " La carotte Nantaise 21: Massacre à la tronçonneuse. "


* son café, pas son pied… Mais vous aurez compris !

 

ŠLE CERCLE BDSM 2010