Histoires Des Invitées
La Carotte Nantaise 28
Claude D'Eon
CHAPITRE 28: VIVISECTION
HALTE! (extraits)
Ombre, tendrement blottie contre moi, me caressait rêveusement un sein
lorsque la porte s'ouvrit d'un coup sur Firmin, furieux et visiblement surpris
de la trouver dans mes bras. Il devait pourtant savoir qu'elle m'avait louée
pour la nuit
Il la traita horriblement en hurlant :
- " Qu'est ce que tu fous là, saloperie ?! Dégage, salope
! "
En une seconde, il l'avait arrachée à moi et jetée dans
le couloir à coups de pied, suivie de ses vêtements en boule. Je
la vis pourtant me sourire tendrement et esquisser une parole, apparemment insensible
à tant de brutalité avant que Firmin ne claque la porte sur elle
:
- " Je t'ai
"
Il se laissa tomber sur mon unique chaise bancale qui menaça de s'effondrer
et me tendit mon nécessaire de toilette qu'il venait me rapporter:
- " Je ne peux pas la sentir, cette garce ! Un vrai fauve ! J'ai beau la
frapper et la frapper encore, elle continue à mordre. En plus, c'est
une caractérielle: à la moindre contrariété, elle
pique une crise, elle casse tout et frappe tout le monde. Je suis étonné
que Dame Aurore t'ait laissée dans ses griffes. "
- " Ne vous inquiétez pas, ça c'est assez bien passé.
Elle a bien fait ce que vous dites, mais j'ai réussi à l'amadouer.
Quand vous êtes entré, elle était sagement couchée
dans mes bras
L'amour, il n'y a que ça de vrai ! Au fait, vous êtes
venu pour votre petit câlin du matin? "
Je me sentais d'humeur badine, pour une fois
Il sourit et me rejoignit
sur ma couche :
- " Pas spécialement, mais puisque tu insistes
"
Il fit la grimace en m'embrassant:
- " Tu pues la moule de cette petite pute
"
Je ne me laissai pas démonter et lui demandai en souriant:
- " Vous connaissez la différence entre une moule et un pull-over
* ? "
[...]
Firmin m'accompagna jusqu'à la pièce dans laquelle Salomé
était enfermée depuis quelques jours. Nous l'avons trouvée
allongée sur sa paillasse, les mains toujours liées à la
potence. Firmin souriait, satisfait de la voir encore entravée malgré
que son épreuve se soit déjà terminée la veille.
Elle avait encore été battue, et sa cuisse portait toujours la
trace de son sang virginal, sombre et séché à présent.:
Il la libéra et je l'aidai à se relever : Elle avait toujours
son épais collier de cuir clouté, mais plus les pinces qui l'accablaient.
- " Debout, ma belle
ça va ? "
Salomé se plaint aussitôt :
- " Aïe
Va doucement, je dois me tenir droite. C'est la volonté
de mon Maître, et il m'a offert un bijou pour m'y aider. "
Je pris donc quelques précautions pour la soutenir, en me demandant
de quoi elle parlait
Elle me sourit, un peu vaseuse :
- " Oui
ça y est, je suis son épouse à part
entière, à présent. Je suis heureuse d'avoir pu respecter
ma promesse faite à mon maître, de m'offrir selon sa volonté
"
Elle jeta un il dégouté sur son intimité rougie
:
- " Je prendrais bien une douche, maintenant
"
Firmin lui tendit un grand peignoir de tissu éponge pris dans un des
placards :
- " Et même un bain, si vous le désirez. Mais avant, un copieux
petit déjeuner vous attend en cuisine. "
Elle serra les lèvres et fixa son petit seau hygiénique avec insistance:
[...]
Comme je le disais, un petit déjeuner nous attendait, mais un seul.
Salomé, guidée par son estomac désormais vide s'assit devant
et commença aussitôt à manger. Elle s'arrêta et demanda
à la maîtresse de maison :
- " Et Alicia ? On doit partager notre déjeuner ? "
Dame Aurore arbora un sourire énigmatique:
- " Alicia n'a droit qu'à un petit verre d'eau. Tout est pour toi,
Salomé. Mange, ma chérie, tu dois reprendre des forces ! "
Je bus tristement mon verre d'eau plate et tiède en m'interrogeant sur
la raison de cette punition -ma nuit avec Ombre ?- tout en me réjouissant
pour Salomé, radieuse. Dame Aurore recueillit nos impressions et s'amusa
à nous révéler quelques petits secrets:
- " Alors, Salomé, tu as apprécié tes dépucelages
? "
- " Oui Madame, mais j'aurais pleinement apprécié si j'avais
su à qui j'avais vraiment affaire... "
- " Ça, c'était pour tester ta soumission et pour assurer
le spectacle. Nous sommes assez friands de ce genre de mise en scène,
tu sais
"
- " Cela ne m'étonne pas
Mais pourquoi toute cette mascarade
? L'avoir fait parler anglais ? "
- " Pour plusieurs raisons : pour le spectacle, donc, pour renforcer la
crédibilité de ce Lord Lyndon si énigmatique -et si britannique-
et pour que tu entendes le moins possible le son de sa voix. Comme Dame Carole
nous a dit qu'Alicia parlait couramment anglais dans son travail, ça
nous a donné l'idée de l'utiliser comme interprète
"
Salomé se rembrunit :
- " Et l'argent ? Il va vraiment aller à mon
amie ? "
Dame Aurore lui sourit en secouant la tête:
- " Mais non, ça aussi faisait partie de la mise en scène!
Maître Karl n'a juste réglé que ma petite note
Une
épreuve de plus, que tu as brillamment remportée : peu de filles
auraient eu ce cran et cette abnégation
Bravo. Sincèrement
D'ailleurs, elle t'aime beaucoup, elle aussi. Il parait que vous aviez eu une
aventure, toutes les deux ? "
Ma petite Maîtresse semblait gênée:
- " Ah ? Elle vous a raconté ça ? Oui, j'avoue que nous avons
eu un moment d'égarement dans les vestiaires, une fois
Pourquoi
? "
- " Parce qu'elle va faire partie de ton quotidien, à présent
: Elle est toujours amoureuse de toi et a trouvé ce moyen pour s'immiscer
dans ta vie. Elle n'a pas encore décidé de la place qu'elle tient
à occuper dans votre couple, encore, mais sache qu'elle souffrait de
te faire tant de peine
"
Salomé lâcha, un peu amère :
- " Je ne sais pas si elle souffrait quand mon Maître la faisait
crier sur mon lit de noces
"
[...]
J'allais accompagner ma petite maîtresse, mais Dame Aurore me retint
le bras de sa poigne de fer :
- " Attends un peu, toi, nous avons à parler... " Firmin, resté
en retrait jusqu'à cet instant, s'avança et lui glissa quelques
mots à son oreille. Elle blêmit et lui fit, visiblement contrarié
:
- " Bon sang, je l'avais oubliée, celle-là ! Alors ? "
- " Alicia s'en est bien tirée
"
Elle se fit menaçante :
- " C'était ton travail de la surveiller ! Tu cumules les bourdes,
en ce moment ! Il faudra que je te punisse pour ça aussi
"
Il s'écrasa comme une carpette :
- " Oui maîtresse. Pardon, maîtresse. Je vous promets d'être
plus vigilant à l'avenir. "
- " Et où est-elle à présent ? "
Il bafouillait :
- " Je
Je ne sais pas. Je l'ai mise à la porte de sa chambre,
et elle a disparu
"
Dame Aurore soupira :
- " Encore une boulette
J'espère qu'elle ne va rien casser,
cette fois. Trouve-là et appelle son mari qu'il vienne la chercher. Exécution
! "
Elle avait crié, et Firmin, tremblant, disparut. Elle se radoucit :
- " Je suis désolée, tout a été de travers,
cette fois. Tu l'as échappé belle, tu sais! Elle aurait pu te
mutiler
De plus, elle n'a même pas réglé son enchère
Je ne croyais pas qu'elle irait jusqu'à réclamer son lot, pour
moi, c'était du chiqué, mais j'avais oublié que ce n'était
pas le cas pour elle, comme elle n'avait pas été mise dans la
confidence
À moins que
"
Elle fixait d'un air soupçonneux ma main qui palpait nerveusement l'argent
d'Ombre:
- " Dis moi, tu n'as rien à me donner ? "
Je réfléchis quelques instants et fouillai dans ma poche :
- " Si, Maîtresse ! Ombre m'a donné le montant de l'enchère.
Enfin elle n'avait pas assez
"
Elle prit un air redoutable et congédia cavalièrement Salomé
qui m'attendait encore en écoutant notre conversation avec un intérêt
évident:
- " Madame, je ne vous retiens pas ! "
Dès que ma petite maitresse eut quitté la pièce avec un
regard inquiet pour moi, Dame aurore se saisit de la trique en bambou qui n'était
jamais loin et m'en frappa violemment les cuisses:
- " Petite salope ! Tu voulais me voler mon dû ?! Donne-moi ça
! "
Je lui tendis fébrilement ma poignée de billets et de pièces,
mais elle continuait à me fixer d'un air soupçonneux :
- " Il en manque ! "
- " Je suis désolée, elle n'avait que ça
"
Elle soupira, fatiguée :
- " Tu n'aurais pas dû accepter. On ne négocie pas avec une
soumise, et ce n'est pas à toi d'être payée. "
- " Pardonnez mon audace, Maîtresse, mais est-ce bien important,
si c'était une enchère factice ? "
Elle me frappa de nouveau et cria:
- " Oui ! Elle a cessée d'être factice au moment où
tu as acceptée d'être payée !... Allez, va rejoindre Salomé.
J'aurai ma vengeance plus tard
"
Je quittai la pièce rapidement : Elle était parti à rire,
d'un rire de psychopathe. J'espérais qu'elle jouait encore la comédie
[...]
Firmin lui avait enlevé son collier pour le préserver de l'humidité,
et il avait laissé là nos petites affaires, cette fois : il devait
en avoir un peu marre de faire la navette
Salomé n'avait pas besoin de maquillage pour être belle, mais
ce n'était pas mon cas, aussi je pris bien garde de ne pas l'abîmer.
Il avait une grande tenue à l'eau, mais il y a des limites
Ma Maîtresse se tourna en sortant du bain et me présenta ses fesses
:
- " Tu as vu le beau cadeau de mon Maître ? C'est pour me remercier
de l'avoir si bien servi : c'est ça qui me force à rester bien
droite
"
Elle me désignait une espèce de tige dorée, plaquée
entre ses fesses et fixée à sa ceinture permanente par un fermoir
très serré.
- " Firmin m'a dit que ça s'appelait un crochet anal. En principe,
il est relié à mon collier par une chaîne bien tendue
"
Elle semblait beaucoup apprécier cette torture continue, et je me surpris
à l'envier
Salomé ayant revêtu une jupe et un chemisier, je la maquillai,
la parai de ses bijoux et la coiffai longuement: j'adorais ses beaux cheveux
noir et brillants, légèrement ondulés. Elle rit quand je
plongeai mon nez dedans pour respirer leur bonne odeur :
- " Tu es amoureuse de moi, toi aussi ? J'aimerai bien que tu sois ma bonne
Ma bonne à tout faire, si tu vois ce que je veux dire
"
Un frisson parcourut mes reins :
- " Oui, Madame
Ce serait un grand honneur, mais j'ai dû décliner
une offre identique, déjà
"
Firmin arriva sur ces entrefaites, l'air contrarié. Je le titillai un
peu:
- " Alors, cette chasse au fauve ? Ça a mordu ? "
Il serra les lèvres :
- " Je ne sais pas où elle est passée, cette tarée.
Elle connaît bien la maison, on risque de la chercher un moment
Sinon, je suis venu vous chercher pour votre marquage. Si vous êtes prête
"
[...]
Je portai le sac de Salomé jusque dans le hall où attendait sagement
Ombre, assise sur le banc de bois en compagnie de Dame Aurore qui gardait un
il sur elle: la voiture de Maître Christian venait juste de s'engager
dans l'allée, elle allait bientôt partir. Elle me sauta au cou
et m'embrassa en me serrant très fort: elle m'aimait vraiment bien
Et elle sentait le gâteau de la veille : elle devait être dans la
cuisine à finir les restes quand les maîtres des lieux la cherchaient...
Ombre posa la main sur son cur et la tendit vers moi. Je lui répondis:
- " Moi aussi, je t'aime. Tu es une gentille fille, quand on sait te prendre
"
Firmin coupa court à nos effusions et nous poussa dans la salle dans
laquelle avait eu lieu la soirée d'hier: rien n'avait bougé, la
grande table n'avait pas été encore débarrassée.
Une vague de plaisir me parcourut en regardant le coin de la table dégagé,
et les verres renversés
Comme j'espérais revivre un tel
moment !
Il nous guida jusqu'au chevalet de torture, derrière les paravents,
et je notai la présence d'une petite lampe à souder, d'une trousse
à pharmacie et de ce que je compris être des fers à marquer
sur une desserte... Nous y voilà : ils ne plaisantaient donc pas avec
ça
Je recommençai à envisager de nouveau la réalité
de ma castration avec angoisse.
Firmin inspecta ostensiblement son matériel et nous le brandit sous
le nez :
- " À la première de ces dames
"
Après un bref échange de regards, Salomé se dévoua
d'un air décidé :
- " Je commence! Il me tarde de porter le nom de mon maître adoré
gravé dans ma chair ! "
Elle était encore meilleure comédienne que moi: elle devait être
vraiment sincère
Elle ôta sa jupe et sa culotte à la demande de Firmin et s'installa
sur le chevalet, allongée sur le dos. Il la brida énergiquement
par de larges sangles et essaya de bouger son bassin avec force pour éprouver
les entraves. Satisfait, il se recula et attendit.
Dame Aurore ne tarda pas à nous rejoindre, exaspérée :
- " Ça y est, nous voilà débarrassés de la
petite furie. Elle était juste partie prendre une douche et manger un
morceau avant d'aller attendre sur le banc comme elle fait d'habitude
La
prochaine fois, je la soignerai bien: je l'enfermerai avec cinq ou six de mes
plus cruels clients. Elle qui aime se faire posséder par plusieurs hommes
à la fois, elle me fichera la paix, cette fois
Et ça nous
rapportera plus. "
Elle soupira en regardant nos anatomies:
- " Tu as encore oublié quelque chose
Tu aurais pu faire les
repères, en m'attendant !... Tu vieillis, mon cher !... Tiens, tu filmeras
la scène, que nos amis puissent en profiter quand même. Et applique-toi,
cette fois !"
Elle lui tendit un petit caméscope sur un trépied qu'il s'empressa
de mettre en place. À nous, pendant que Firmin s'était saisi d'un
crayon noir et traçait des traits avec application sur nos pubis :
- " Cette soirée, c'était vraiment n'importe quoi : vous
auriez dû être marquées en public, hier soir, c'est un spectacle
très apprécié, et plutôt rare. Maître Karl
l'avait demandé pour toi, Salomé, et c'est ce qui a donné
l'idée à tes maîtresses, Alicia. Seulement, Cet incapable
de Firmin avait égaré la lampe à souder et s'était
rendu compte un peu tard que nous n'avions pas de lettre K
"
Il se défendit, vexé :
- " Pour la lettre, je suis d'accord, mais la lampe à souder, je
l'avais prêtée à Dame Carole pour qu'elle nous fasse sa
crème brûlée -délicieuse, du reste- et elle a vidé
la cartouche de gaz. J'ai passé presque toute la nuit pendant que vous
patientiez en vain au salon à chercher les cartouches de rechange -ça
faisait des années que j'en avais pas changée- et à faire
cette satané lettre K. Au fait, elle vous plait, Madame? J'ai essayé
de garder le style, ça faisait longtemps que je n'en avais pas fait
"
Dame Aurore s'en saisit, la contempla un moment et l'appliqua fermement sur
le ventre de Salomé. Elle apprécia l'empreinte exsangue laissée
sur sa peau en hochant la tête:
- " Oui, ça m'a l'air bien
Fais chauffer. "
La suite se passa presque sans un mot, quasi religieusement. Je voyais la lettre
M, d'une jolie calligraphie, rougir de plus en plus au bout de la petite lampe
à souder. Salomé, sereine, le visage affichant une ferme détermination,
attendait son supplice. Dame Aurore empoigna fermement la lampe, coupa le gaz
et me fit signe :
- " Prends-la dans tes bras, tu apprécieras, ton tour venu. "
J'avais à peine enlacé son beau visage qu'elle se mit à
hurler d'une voix déchirante, dans une odeur épouvantable de corne
brûlée. Moi qui m'était attendu à une bonne odeur
de grillade
Par contre, aucun bruit, contrairement à ce que je croyais.
Elle pleurait encore lorsque elle reçut la lettre K sur le côté
droit de son pubis. Une fois marquée et le résultat agréé
par ses deux bourreaux, Firmin lui appliqua une pommade antiseptique et anesthésiante,
couverte d'un grand pansement. Il la détacha et l'aida galamment à
se relever:
- " Voilà, Madame, votre calvaire est terminé. Vous êtes
désormais la propriété incontestée de Maître
Karl. "
Dame Aurore compléta d'un ton sévère:
- " Tu sais ce que cela signifie, n'est-ce pas ? "
Salomé se rhabillait, grimaçant en remontant sa culotte :
- " Oui Maîtresse. J'obéis à mon maître en tout,
tout ce qu'il décidera pour moi sera bien. "
Elle sourit :
- " Oui, c'est à peu près ça
Puisse-tu t'imprégner
totalement de tes propres paroles et de leur portée... Allez, Alicia,
à toi. "
Je m'installai sur le chevalet, dans un état second, essayant d'imaginer
la douleur à venir pour mieux pouvoir la supporter. Une fois sanglée
et complètement immobilisée, Salomé vint me caresser le
visage :
- " C'est pas si terrible, tu sais
Je crois que je me suis un peu
laissée aller... Pense au bonheur de porter les initiales de ta Maîtresse
dans ta chair, dans un endroit aussi intime! "
Oui, quel bonheur de me faire défigurer le frifri au fer rouge
Dame Aurore me sourit d'un air ingénu :
- " Tu as de la chance, toi, tu auras trois lettres : deux D et un C, les
prénoms de tes maîtres et maîtresses. "
Je tentai timidement :
- " Heu
Vous ne pourriez pas ne mettre qu'un D ? Ça fait double
emploi, je trouve
"
Elle secoua la tête en émettant un petit bruit de bouche :
- " Ttt
Ttt
Ttt
Pas question, c'est la volonté
de tes maîtres. Par contre, tu as le choix de l'ordre des lettres
DCD, ça te va ? "
- " Ah non! Ça fait " décédé ", c'est
un peu définitif, je trouve. "
Elle semblait déçue :
- " Ah? Je trouvais ça joli, graphiquement, bien symétrique...
Le C de Carole pris en sandwich entre le D de Denis et le D de Diane, je trouve
en plus que ça colle à la réalité, d'après
ce qu'elle m'a raconté de ses ébats
Elle ne s'ennuie pas,
la coquine !... Et CDD, ça te plairait plus ? "
Je secouai la tête, mon seul organe -avec mon sexe- qui pouvait encore
bouger librement :
- " Heu
Non plus, là, ça fait " Contrat à
Durée Déterminée. " DDC, plutôt, c'est la seule
combinaison qui reste. "
Elle était d'accord.
Salomé me serra fort dans ses bras quand je reçus le premier
fer, suivi presque aussitôt du second. J'avais pris la ferme résolution
de ne pas crier, mais ça a été plus fort que moi, la douleur
était vraiment insoutenable, bien que fugace, laissant la place à
une lancinante brûlure, pulsatile. Une petite pause pour changer de fer,
un dernier cri étouffé par un baiser de ma petite Maîtresse
qui m'aimait beaucoup, et c'était terminé. Je fus vite détachée
et pansée.
J'allais me rhabiller, chancelante, avec cette horrible odeur qui me donnait
la nausée quand Dame Aurore s'exclama :
- " Moi aussi, je vieillis ! J'ai failli oublier ma touche personnelle
! "
Elle s'absenta quelques instants, reparut avec un fume-cigarette aux lèvres
et s'agenouilla devant moi. Quel honneur !
- " Ne bouge pas. Croise tes bras dans le dos. "
J'étais inquiète, j'avais deviné ce qu'elle voulait faire
À juste titre: elle tira énergiquement sur mon membre recroquevillé
de terreur et m'appliqua sa cigarette en son milieu en inspirant une longue
bouffée. La douleur était absolument intolérable et je
tournai de l'il, suite aux brûlures répétées
et au jeûne prolongé. Je me souviens vaguement que l'on m'ait parlé
doucement, rhabillée et conduite au salon dans lequel je n'avais jamais
mis les pieds.
Je rouvris les yeux sur le doux visage de Salomé, inquiète:
- " Ça va mieux ? Ma pauvre chérie, tu as été
gâtée, deux fois plus que moi
Rassure-toi, c'est fini: Mon
maître ne va pas tarder, il vient me chercher. "
Je fis une petite grimace, fataliste :
- " Parle pour toi... "
Firmin entra avec deux cafés :
- " Voici un peu de réconfort, mesdames. Reposez-vous quelques instants!
"
Il referma la porte derrière lui en prenant un air soudain menaçant
:
- " Et surtout, ne vous avisez pas de quitter cette pièce! "
S'en suivit des allées et venues, des bruits de meubles que l'on déplace.
Je poussai un long soupir et dit à Salomé, un petit sourire aux
lèvres, déjà ailleurs:
- " Qu'est-ce qu'ils nous préparent, encore, les Thénardier
? " Elle se contenta de me sourire encore. J'avais l'impression qu'elle
me caressait du bout des cils
Elle ferma les yeux, bien droite dans son fauteuil :
- " Si tu savais tout ce que mon Maître m'a promis pendant qu'il
me battait
j'avais honte, il me frappait avec son gros martinet de cuir,
et moi je ruisselais entre mes cuisses
Je lui suis ouverte en grand à
présent, et il m'a énuméré tout ce qu'il projetait
de me faire
"
Son silence était une invitation à la questionner :
- " Oui ? Quoi donc, Maîtresse ? "
- " Eh bien, à part d'abuser de moi selon sa fantaisie, il m'a promis
de m'humilier en public, me couvrir d'appareils de torture comme j'ai porté
hier -et encore aujourd'hui- me tatouer des mots orduriers au-dessus des fesses
Percer mes petites lèvres de toute part pour me lacer le sexe comme une
bottine, me percer les tétons pour y placer des anneaux, ainsi qu'à
mon clitoris
Il se voit déjà y attacher des chaînes,
des clochettes et des poids pendant qu'il me prendra comme une chienne
"
Sa voix était déformée par l'excitation, et toutes ces
révélations m'émoustillaient également terriblement,
malgré notre état.
Je me laissai à lui dire :
- " Mais vous êtes sa chienne, à présent, Maîtresse
! J'espère que vous êtes consciente de votre bonheur ! Comme je
vous envie, ma petite Maîtresse ! "
J'espérais que mes Maîtres allaient me gâter de la sorte,
à présent que j'avais réussi mon examen de passage
- " Oh oui ! Ma chère Alicia, oh oui
Il m'a parlé de
toi, également. Il m'a dit qu'il aimerait te voir... attachée
intimement à moi. Une sorte de torture, je me rappelle plus, j'étais
si folle de plaisir
"
Salomé poussa un profond soupir et se calma :
- " Voilà que je recommence
Je sens que je vais être
encore trempée. "
Un quart d'heure s'était écoulé quand la porte s'ouvrit
sur Maître Karl et une ravissante jeune fille aux longs cheveux clairs.
Je me levai aussitôt et elle se jeta dans les bras de Salomé qui
s'était levée, interdite :
- " Bonjour ma chérie! Viens, on te ramène chez nous ! "
Comme ma petite maîtresse se rebiffait, Maître Karl s'interposa
d'une voix ferme :
- " Salomé ! Tu lui dois également obéissance. Tu
apprendras à l'aimer
"
La demoiselle -je suppose que c'était sa demoiselle d'honneur, sa meilleure
amie- continuait à lui sourire gentiment:
- " Je suis venue te voir quand tu étais attachée sur ta
table, je t'avais embrassée. Tu étais très belle, soumise
à tous mes caprices
Allez, viens
"
Salomé finit par lui sourire timidement et lui tendit la main en guettant
l'approbation de son maître:
- " Voilà qui est mieux
Je t'aime, ma chérie. Je te
promets que nous allons tout deux te combler au-delà de tes espérances
"
Il me regarda d'un il complice:
- " Au revoir, Alicia
À très bientôt! "
Je supposai que l'on avait déjà décidé de mon emploi
du temps à venir... J'esquissai une petite révérence en
faisant une grimace de douleur:
- " C'était un plaisir de vous servir, Maître
"
Ils sortirent. Salomé, décontenancée par la présence
de son amie, eut à peine la force de me faire un petit signe de la main.
Par la porte restée ouverte, je vis Firmin passer avec ses valises :
Cette fois, elle était partie
Il revint me chercher quelques instants plus tard, l'air préoccupé,
très attentionné :
- " Ça va mieux, Alicia ? Tu n'as pas trop mal ? Tu es un peu remise
? "
Je le rassurai, et il me tendit la main :
- " Viens, à présent. "
Je le suivis dans une aile, au rez-de-chaussée, que je n'avais pas visitée
encore. Il me fit entrer dans une pièce chaude et lumineuse, ou trônait
l'omniprésent chevalet de torture: la buanderie.
Je compris -mais je le pressentais depuis un moment, notamment à cause
du jeûne forcé- ce que je venais faire là : cela ressemblait
assez à une salle d'opération, les machines à laver et
à repasser mises à part. Je reconnus, posés sur une table
roulante recouverte d'un drap blanc, la trousse et le matériel vétérinaire
de mon épouse. Ma tête se remit à tourner comme je m'allongeais
docilement et me faisais sangler nue, les cuisses bien écartées,
le bassin relevé. Firmin, positivement gêné, détourna
le regard en balbutiant :
- " J'ai fini. Je
je te laisse
Heu
À toute à
l'heure. "
Il sortit aussitôt, me laissant patienter seule, au milieu des piles
de linge, à fixer le néon brillant. Oh ! Je n'étais pas
pressée
La porte s'ouvrit sur Carole, en tenue de chirurgienne, les mains en l'air,
suivie de Diane en blouse blanche et petit chapeau d'infirmière très
mignon. Mon épouse me salua comme tous les matins d'un ton badin :
- " Bonjour, ma cistude arboricole! Ça va ? "
Je répondis d'un ton morne :
- " Comme un poisson au milieu du périphérique
"
Elle garda son air enjoué :
- " Bah
Bientôt, tu te sentiras plus léger! Diane, mon
masque, je te prie. "
Diane attacha son masque, rajusta ses petites lunettes rondes qu'elle avait
chaussées pour l'occasion et lui tendit ses gants. Mon épouse
s'assit face à mon intimité sans défense et son assistante
lui tendait le matériel qu'elle lui réclamait. Carole m'informait
de ce qu'elle faisait au fur et à mesure: je n'en demandais pas tant,
je tentais juste d'imaginer ma vie sans mes testicules :
- " Je vais désinfecter, c'est froid
Maintenant, je vais te
faire une petite piqûre : tu ne sentiras rien. Enfin, je crois
"
Je vis passer une boite de médicaments suspecte. À ma demande,
Diane l'approcha de mon visage. Je lis, inquiet :
- " Usage vétérinaire, ne pas avaler
Tu veux me faire
crever, ou quoi ? "
Carole rit :
- " Comme tu y vas
Si c'est bon pour un âne, ça ne peut
être que bon pour toi ! "
Elle se fit soudain sérieuse:
- " Maintenant, tais-toi, ne bouge plus. Et ne pète pas non plus,
tu risquerais de me faire sursauter, et là, gare à ce qui se trouve
sous mon bistouri! "
Bien sûr, je ne voyais rien, mais à la mine dégoûtée
de Diane qui détournait les yeux et à la sensation de brulure
froide que je sentais sur mon scrotum, je me doutais de l'avancement des opérations.
Carole se fit soudain agressive, très tendue :
- " Compresse ! Putain, magne ! Les pinces, là ! Putain, ça
pisse ! Compresse! Vite, une autre ! "
Je me sentais me vider comme un cochon égorgé : mes jambes, surélevées,
étaient glacées, des frissons m'envahirent, et la nausée
ne me quittait pas.
La tension retomba un peu :
- " En voilà une. Sutures ! Et les pinces. "
Elle s'attaqua à l'autre testicule, et elle s'en sortit un peu mieux.
Sauf quand Diane s'alarma :
- " C'est normal, tout ce sang ? Il lui faudrait peut-être une perfusion,
non ? "
Carole semblait encore tendue, et contrariée :
- " Ouais, mais j'en ai pas. Il faudra faire sans
Et puis, il arrêtera
de pisser le sang quand il en aura plus. Maintenant, tais-toi, j'ai du mal à
me concentrer. Merde ! Compresse ! "
J'avais la certitude que j'allais y rester: soit à cause d'une hémorragie
-le plus probable, d'un empoisonnement médicamenteux ou d'une infection.
Je ne m'y connaissais pas en castration, mais il me semblait qu'elle s'y prenait
drôlement mal
Je fus au summum de l'inquiétude quand je vis
Diane, les gants et la blouse maculée de sang sortir précipitamment
en se tenant le visage, et que je l'entendis pleurer à chaudes larmes
dans le couloir. Elle revint quelques instants plus tard, grimaçante
et secouée de spasmes. Carole la cueillit en la houspillant:
- " Ah! Quand même, t'as plus tes vapeurs! Compresse ! "
Elle lui répondit, paniquée :
- " Y en a plus ! "
- " Reprends la première, elle n'est pas pleine ! Sutures, pinces...
Voilà la deuxième. "
La tension retomba un peu.
Je sentais des picotements de plus en plus désagréables, et je
m'en plaignis :
- " Ça pique ! Tu fais quoi ? "
Mon épouse me répondit, tout naturellement :
- " Ben, je te recoud ! Je vais pas te laisser plein de courants d'air,
quand même ! "
- " Ouais, mais je commence à avoir mal
"
- " C'est l'anesthésique qui ne fait plus effet
Serre les
dents, j'en ai plus, de toute façon. Tiens, Diane, présente ses
jumelles à madame ! "
Diane me tendit un haricot dans lequel gisaient mes deux pauvres testicules
sanguinolents, plus gros que je ne l'aurais cru. Je me sentis encore un peu
plus mal, la vue du sang, ou le chagrin d'être séparée d'eux
Une fois recousue, Carole me pansa soigneusement, plutôt serré,
ne laissant dépasser que mon sexe, blessé lui aussi. Ce n'était
vraiment pas la fête dans ma culotte
Elle enfourna prestement les
compresses et les linges souillés dans un grand sac poubelle pendant
que Diane me détachait en me caressant:
- " Ça va ? Tu es toute pâle
"
- " J'ai la tête qui tourne
J'ai l'impression d'avoir perdu
mes cinq litres de sang. "
Carole haussa les épaules:
- " Oh! Comme tu y vas! Un litre, tout au plus... "
Ça faisait beaucoup, tout de même. Heureusement qu'elle ne s'était
pas lancée dans la chirurgie cardiaque... Par contre, elle aurait fait
merveille sur les champs de bataille... au Moyen-âge, du temps où
l'on ne survivait pas aux amputations
Elle me tendit un comprimé et un verre d'eau :
- " Tiens, avale ça : c'est pour les risques d'infection
"
J'absorbai sans sourciller son médicament à bestiau qui aurait
pu me laisser raide mort, puis elle me laissa seule avec Diane qui ne savait
que dire et évitait mon regard:
- " Je vais jeter ça et je vous envoie Firmin! "
Quelques minutes plus tard, il arriva timidement, les yeux baissés,
et tous deux me raccompagnèrent dans la petite cuisine des communs ou
m'attendait un petit déjeuner très léger. Je l'avalai avec
appétit, malgré cette satanée nausée, puis Firmin
me reconduisit au pavillon:
- " Repose-toi bien, je viendrai te chercher pour le service. Ces Dames
sollicitent ta présence auprès d'elles. J'espère que tu
seras remise... Surtout, ne touche pas à tes pansements, Dame Carole
m'a dit qu'elle craignait que ton... opération se rouvre. À tout
à l'heure! "
Il me fit une bise tendre, visiblement touché par ce que j'avais subi
et me tapota lourdement le genou à plusieurs reprises :
- " Excuse-moi pour tout ce que je t'ai dit, hier. Je ne savais pas que
C'est moche
Pardon. "
Il avait toujours cru que c'était une menace en l'air, pour me faire
peur. Quand il s'est rendu compte comme moi que j'allais réellement être
châtrée, il regretta amèrement de m'avoir menacée
plusieurs fois, comme l'allusion au veau de l'année
Il se retourna brusquement sur le pas de la porte en souriant:
- " Dis donc, petite chipie, tu t'es bien moquée de moi ! J'ai parlé
à Dame Aurore de Dame Carole et de son soi-disant rôle dans un
film
Elle m'a dit que je gobais n'importe quoi, que c'était un
dessin animé. Quelle humiliation
Mais je ne t'en veux pas. Je t'aime
bien, tu sais
"
- " Moi aussi, Monsieur Firmin. Vous êtes sévère, mais
très gentil. Excusez-moi pour cette petite blague..."
Il referma la porte sur un sourire.
[...]
Il entra dans la salle à manger -une pièce que je ne connaissais
pas encore- à mon bras, fier de s'afficher avec une fille aussi vaillante
et courageuse que moi. J'avais bien repris mes esprits
Dame Aurore, Carole
et Diane étaient installées à table et prenaient l'apéritif.
Elles s'arrêtèrent à peine de parler à mon arrivée,
et Carole me fit, négligemment :
- " Ça y est, tu es enfin remise
Tu vois, c'était pas
grand-chose, c'était pas la peine de faire ta comédie!... Tiens,
va nous chercher l'entrée, dans le four
Et ne traîne pas
en route, il ne faut pas que ça refroidisse ! "
Je m'inclinai, vexée d'être aussi mal considérée:
- " Bien Maîtresse
"
Firmin, occupé à servir le vin, me désigna la porte de
la cuisine en question. En fait, c'était bien sûr la même
qu'hier, sauf que l'on y accédait par une autre porte.
J'apportai le plat en question: il n'était pas très copieux,
plutôt très " cuisine moderne, " à base de champignons
: je reconnus des girolles et des champignons de Paris émincés.
Ça sentait très bon, et j'en avais l'eau à la bouche :
j'avais déjeuné assez succinctement, il n'y avait pas très
longtemps, et son fumet était irrésistible.
Dame Aurore et Diane émirent des éloges dithyrambiques que mon
épouse accepta avec un embarras feint. En réalité, elle
adore la flatterie:
- " Oh, ce n'est pas grand-chose
C'est une recette de mon invention:
j'appelle ça " des rognons blancs sauce forestière
" Vous m'en direz des nouvelles. "
Carole me laissa déposer les assiettes brûlantes devant chacune
d'elles. Ce que j'avais pris pour des champignons de Paris n'était en
fait
Diane demanda ingénument à Carole:
- " C'est quoi, des rognons blancs ? Ce sont des rognons ? "
Mon épouse rit :
- " Presque
Ce sont des testicules ! "
Diane examina une fine lamelle du bout de sa fourchette :
- " Ah ? Et de quoi ? "
Carole me coula un regard malicieux :
- " Heu
De porc, de porc
"
Firmin, blême depuis quelques instants, sortit en s'appuyant au montant
de la porte: Lui aussi avait compris.
Dame Aurore picorait, les champignons surtout. La cuisinière s'inquiéta
:
- " Vous n'aimez pas ? "
- " Pas trop
Mais ce n'est pas votre faute, je n'apprécie
pas trop ce genre d'abats, voilà tout. "
Diane regretta qu'elle fût servie sans avoir goûté, elle
aurait bien mangé sa part:
- " C'est très bon, mais vraiment pas très copieux
"
Carole sourit en me regardant et lui répondit:
- " Je suis désolée, mais je n'ai pu me procurer que ça
Dame Aurore, si vous n'aimez pas, verriez-vous un inconvénient à
ce qu'Alicia finisse votre assiette ? J'aimerais beaucoup lui faire goûter
"
Sans se faire prier, Dame Aurore fit glisser son assiette devant une chaise
vide et la tira pour m'inviter à m'asseoir.
Je goûtais des rognons blancs pour la première fois, du bout des
dents, et je ne trouvais pas ça génial non plus... Mes maîtresses
me regardèrent manger avec fascination, un sourire indéfinissable
aux lèvres. Firmin, qui était revenu et se tenait derrière
elles, secoua la tête d'un air à la fois malheureux et horrifié
en me regardant. J'étais pleinement consciente de ce que je mangeais,
une partie de moi-même qui avait cessé de l'être, et je trouvais
cette situation vertigineuse. En tout cas, Carole et Diane adoraient me regarder
me manger
Je peux dire qu'elles jouissaient littéralement du spectacle.
Je servis la suite, puis le reste du repas. Dame Aurore me remercia après
le dessert:
- " Merci, Alicia. Tes épreuves ici sont terminées, pour
cette fois du moins
Tu peux te changer, mettre une robe, ou ce que tu
veux... Tu es une invitée, à présent
Tu viendras
manger ici, puis tu nous rejoindras au salon. À tout à l'heure
! "
Je passai ma robe de vichy et mes ballerines: je me sentais bien mieux ainsi,
sans mes escarpins ni mes bas -que Firmin m'avait contrainte à remettre
pour le service- et mon intimité était moins serrée que
dans ma petite robe noire. Firmin m'avait servi la même chose qu'à
mes maîtresses, moins copieusement, et surtout, l'entrée en moins...
Le vin m'était interdit : Carole ne voulait pas que je boive, à
cause de mon opération.
Il s'assit en face de moi pour me tenir compagnie, me faire la conversation.
Il me fit part de son dégoût:
- " Tes maîtresses sont ignobles... Je peux dire que j'ai déjà
vu pas mal de choses peu reluisantes, mais jamais de castration ni de cannibalisme,
et le pompon, te forcer à manger tes propres
Non, vraiment, je
n'ai jamais vu ça. "
- " Je crois qu'au contraire j'ai beaucoup de chance d'en avoir de si cruelles.
Quelque part, c'est délicieux de me livrer entièrement à
elles, leur offrir mon corps
Et me faire manger par elle, après
tout, je crois que je ne pouvais espérer une telle preuve d'amour
"
À suivre dans " La carotte Nantaise 30: Il n'y a pas d'age pour jouer à la poupée. "
* Voir le chapitre 21 : " massacre à la tronçonneuse "
|