Histoires Des Invitées
La Carotte Nantaise 30
Claude D'Eon
IL N'Y A PAS D'AGE POUR JOUER À LA POUPEE !
Les yeux fixant ma fourchette enroulant nerveusement ses délicieuses pâtes,
il lâcha :
—
« C’est compliqué… Tout va si vite ! Mets-toi donc un peu à ma place,
je ne sais plus quoi penser : Tu es très désirable, sensuelle, gentille
et dévouée, mais… »
Je terminai sa phrase restée en suspens :
—
« …Mais je suis une fille ratée, ça je sais, tout le monde me le dit…
Je risque pas de l’oublier ! Je veux pas me jeter des fleurs, hein ?
Mais je suis bien mieux que beaucoup de filles qui peuvent avoir des
bébés. Je disais je suis à vous, vous pouvez me demander tout ce que
vous voulez. Vraiment tout, même les plus pires des choses. Faut pas
que vous ayez peur, hein ? J’ai l’habitude, vous savez… Je suis là rien
que pour votre plaisir, moi, j’ai rien à dire. Je ferai tout ce que
vous me direz, et je dirai rien si ça vous fait plaisir de me faire des
choses bizarres, sales, dégoûtantes ou qui font mal. Je vais tout faire
pour que vous soyez content, et que je m’excuse d’être ratée. »
Insensiblement, il recommençait à rougir, les yeux braqués sur mon
décolleté vaporeux que je venais d’arranger :
—
« Je ne sais pas si je pourrais encore te toucher, maintenant que je
sais… Mais tu es sérieuse, tu t’offres vraiment à moi ? »
—
« Ben ouais. Je l’ai déjà fait dans la pharmacie. Mais là, je peux tout
faire, et vous pouvez tout me faire. Je dirai rien du tout, et même que
je vous dirai merci après. »
Son visage rubicond affichait son excitation comme le postérieur d’une
babouine en chaleur :
— « Ah tiens… Tout, alors ? »
—
« Ben ouais, tout. Je vais pas passer la nuit à vous dire la même
chose, quand même. »
Il me fixa soudain dans les yeux, me regardant enfin comme la fille que
j’aurais voulu ne pas cesser d’être devant lui et me dit, certainement en
proie à un afflux de fantasmes pervers :
—
« Je ne sais vraiment pas quoi te faire… Je réfléchis, mais je n’ai pas
l’habitude d’avoir des relations de ce type… Des relations tout court,
d’ailleurs. Et toi, tu as envie de quoi ? »
—
« J’ai envie que vous soyez content, que vous regrettez pas que je suis
venue chez vous et que je suis ratée. »
—
« Oui, ça, j’ai bien compris… Mais c’est nouveau pour moi, j’aimerais
que ce soit toi qui me demandes de te faire quelque chose. Sauf de
toucher à ce que tu as entre les jambes ! »
Je réfléchis un court instant et soufflai de ma voix de velours :
— « J’aimerais que vous me donniez à manger avec les mains. »
Alexandre pouffa, s’attendant à autre chose :
—
« Petite gourmande… ça ne m’étonne pas de toi ! Eh bien, allons-y… »
Il prit délicatement un spaghetti et me le posa sur la langue, mais je
retins son doigt pour le sucer voluptueusement. Les yeux révulsés par cette
délicieuse sensation, il en reprit aussitôt un autre :
—
« Tu t’y connais pour donner du plaisir, toi… Je n’aurais jamais cru
que l’on puisse en ressentir autant avec un doigt ! »
Je lui fis, taquine :
— « ça dépend aussi où on le met ! »
Au bout du troisième, je lui écrasai la main à plat dans mon assiette :
— « Avec les mains… Je veux être remplie par vous. »
Ses yeux chargés de concupiscence fixaient ma petite bouche peinte avec
soin et il arracha une grosse poignée de spaghettis qu’il y enfourna sans
ménagement. Comme je restais grande ouverte, sans mâcher ni avaler, il
acheva de me remplir encore plus brutalement.
Domptée, je m’agenouillai sur le carrelage de la cuisine, la bouche béante,
les yeux implorants de la petite esclave modèle. Il comprit aussitôt et se
dressa devant moi, se laissant faire.
Vite devenu dur, j’extirpai son sexe de son pyjama pour me le planter entre
les lèvres grandes ouvertes, manquant d’étouffer par l’abondance de toutes
ces délicieuses choses. Ivre de plaisir, Alexandre me prit par la bouche,
me maintenant la tête pour me maîtriser : je luttais vraiment pour ne pas
suffoquer, et il se libéra rapidement en moi, poussant un terrible râle de
jouissance.
Revenu à lui et empli de reconnaissance, il voulut me relever pour
m’enlacer, mais avant je recrachai soigneusement tout le contenu de ma
bouche dans mon assiette.
Le désir retombé, il perdit un peu de ses moyens, honteux du traitement
qu’il venait de m’infliger :
—
« C’était absolument sublime, Alicia… Je m’en veux de t’avoir forcée et
brutalisée de la sorte. Ce n’est pas mon genre d’agir ainsi. »
Je bougonnai :
—
« Il faudra que je vous dise combien de fois que je suis à vous ? Vous
pouvez tout me faire, ou me demander. Là, pour l’instant, vous avez
encore rien demandé. Vous me direz quand vous saurez ce que vous
voulez, ou alors vous me forcerez sans rien dire. »
Là-dessus, je me mis à finir mes pâtes, profitant du mélange de ma salive
et de sa liqueur. Je mangeais avec élégance et distinction, saluant mon
hôte de mon verre de rosé.
Il me regardait manger, fasciné, dégoûté et encore fortement excité. Il
lança, timidement :
— « Tu es une vraie petite salope… Une belle petite salope, oui ! »
Je lui répondis par un charmant sourire, sensible à son compliment qui
m’alla droit au cœur. Il cherchait ses mots : il voulait lâcher la bride à
la bête infâme qui était en lui –comme en tant d’hommes- et il luttait
contre sa bonne éducation :
—
« Tu es comme la pire des putains. Une vraie chienne en chaleur qui ne
pense qu’à se faire saillir… Tu m’entends, pouffiasse ? »
Je ne montrai aucun signe de contrariété et continuai à lui sourire
amoureusement, ce qui l’avait poussé à me poser cette question.
—
« Oui Monsieur, vous avez raison. Vous me jugez bien, tout ce que vous
dites est vrai. Mais je peux être bien pire si vous voulez… »
— « Ah oui ? Tu peux faire la truie ? Petite cochonne ! »
Je le pris aussitôt au mot et tout en le fixant d’un air de défi, je
renversai mon assiette au sol et arrosai le tout de mon verre de vin. À
quatre pattes, la croupe tournée ver lui, je me bâfrais en léchant
consciencieusement le carrelage et en poussant des grognements porcins.
À suivre dans " La carotte Nantaise 31: Noces de fer. "
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