Histoires Des Invitées
La Carotte Nantaise 31
Claude D'Eon
NOCES DE FER
En me relevant pour leur sourire tendrement, il aperçut enfin mes initiales
:
— « Mon Dieu ! Alicia, mais tu as été marquée au fer rouge ! »
Il s’abaissa à se mettre péniblement à genoux devant moi pour y voir de
plus près. Il semblait fasciné, très excité plutôt que choqué : Il
caressait mes cicatrices d’un doigt léger, puis finit par les embrasser,
m’enserrant les fesses de ses bras courts :
—
« comme tu es belle ainsi marquée ! Je ne savais pas que cela se
faisait encore, de nos jours… Ce doit être le nom de tes Maîtres ? »
— « Ben ouais. C’est pour me retrouver si je me perds. »
Linette, qui avait observé la scène d’un œil curieux, posa la main sur
l’épaule de son époux :
—
« Mon amour, si tel est votre désir, je porterai avec bonheur vos
initiales gravée dans ma chair. Mon corps est tout à vous à présent, et
je vous laisse le modeler à votre convenance. »
Germain se releva et l’enlaça tendrement :
—
« Merci pour cet inestimable présent, mon aimée ! Je ne me vois pas
vous torturer de la sorte pour l’instant, mais de savoir que vous me
laisseriez la jouissance totale de votre corps me transporte de joie !
»
Elle se leva et lui fit d’un air coquin :
—
« Monsieur, à présent je vous prie de m’excuser, mais je dois préparer
le déjeuner de Monsieur… »
Il rit :
—
« Faites donc, et ne tardez pas. Vous savez comme j’ai horreur
d’attendre, et je me sentirais contraint de vous punir si vous tardez
trop… »
Linette lui jeta un regard de braise :
—
« Bien monsieur. Je vous le préparerai donc avec la plus grande des
diligences. »
Et elle nous laissa seuls, un peu décontenancés. Germain finit par
m’adresser la parole :
—
« Ainsi tu es revenue… J’en suis très heureux, à présent que je te
partage avec ma chère Linette. Viens que je te fasse un câlin. »
Je m’assis à côté de lui sur le lit et laissai ses mains parcourir mon
corps. Il souffla en embrassant ma nuque :
—
« Mon Dieu, je suis le plus heureux des hommes ! J’ai une épouse
merveilleuse qui se livre corps et âme à moi et à mes perversions, et
ma petite Diane chérie –que j’ai du reste cruellement blessée- m’offre
un cadeau inestimable… »
Je fis l’innocente :
— « Ah ouais ? Quoi ? »
Germain m’embrassa sur le front :
— « Mais toi, ma chérie ! Tu as transformé nos vies ! »
Lui adressant un sourire charmeur, je m’allongeai sur le lit de Linette,
sur le flanc. Comme il ne bougeait pas, je le pris par la main mais il se
défendit mollement :
—
« Je sais ce que tu veux, mais je ne peux plus rien pour toi. J’ai
vraiment tout donné à linette… »
Je le rassurai en lui caressant le visage, lui souriant tendrement :
— « Je veux juste vous sentir contre moi, c’est tout… »
Il me sourit en retour et j’ouvris en grand son pyjama ; il se colla
étroitement contre mon corps, son ventre rond, tout chaud et moite de
transpiration épousant mes reins, son gros sexe mou s’écrasant sur mes
fesses dociles et rebondies… J’en poussai un profond soupir d’aise.
Linette, qui avait passé une tenue plus digne d’une gouvernante, nous
trouva toujours enlacés sur le lit et un peu assoupis. Elle lança sur un
ton volontairement solennel :
—
« Monsieur, Mademoiselle, votre déjeuner est servi dans le grand salon.
Je vais aller à l’office du dimanche, et si Mademoiselle désire m’y
accompagner, qu’elle fasse vite. »
Et elle se retira.
Je soupirai :
—
« J’ai pas trop envie d’aller à la messe. On y est déjà allé hier, pour
votre mariage. »
—
« Ce n’est pas la même chose. Un mariage, ce n’est pas une messe. Tu
comprends ? »
Je fis la moue :
—
« Oui, mais j’ai pas envie de dire au curé que j’ai fait des choses :
il voudra encore que je dise deux pâtés et trois ovaires. Linette elle
ira sans moi. »
Il se fit plus convaincant :
—
« Alicia, je sais que tu dois nous obéir en tout. Alors, tu
l’accompagneras à l’office. C’est un ordre. »
— « Bien monsieur. Je vous obéis alors. »
Il était déjà rhabillé et sur le pas de la porte que j’en étais encore à
trier mes vêtements ôtés un peu trop négligemment, surtout ma belle robe.
Il me fit, impatient, sur un ton qui ne souffrait pas de réponse :
— « Descends comme tu es. Tu n’as pas le temps de t’habiller. »
Germain ne s’enquit pas de savoir si j’avais froid et me suivit à quelques
distances dans le grand escalier. Je savais -j’espérais- qu’il regardait
mes fesses rondes se déhancher outrageusement à chaque marche que je
descendais et je l’entendis dire :
—
« Tu as vraiment un beau fessier pour une petite truie de ton genre…
J’aimerais te saillir devant mon épouse que j’adore, qu’elle voit de
près ce que je brûle de lui faire… »
Je me retournai pour lui sourire amoureusement :
—
« Merci Monsieur pour ce joli compliment… Je crois que Madame Linette
aimerait beaucoup vous voir prendre votre plaisir comme vous aimez le
plus. »
Je repris la descente de l’escalier, jouissant pleinement de ma nudité.
Bien sûr, mes attributs masculins –certes recroquevillés par le froid- qui
battaient timidement contre mes cuisses à chaque pas me gâchaient un peu le
plaisir d’être une fille, quoique cette sensation me fût très agréable.
Visiblement, Germain s’était fait à mon charme androgyne, sans parler de
Linette… Mais j’aurais bien aimé avoir une petite culotte féminine, ou de
la lingerie : à part ma perruque et mon maquillage –ainsi que mes courbes
appétissantes- rien n’affirmait clairement que j’étais pour l’heure du sexe
féminin.
Je suis souvent nu à la maison ou dans le jardin, mais être contraint de
l’être par obéissance est autrement plus jouissif : je n’étais pas nu par
confort ou pour mon simple plaisir, mais par la volonté de mon maître, et
cela changeait tout. À chaque instant, j’avais la conscience et le
sentiment humiliant de l’être, sans défense, à la merci de la survenue de
n’importe quel évènement ou visiteur. De plus, je grelottais un peu dans
cette grande bâtisse, et Germain y semblait sinon peu sensible, du moins
indifférent.
Il ne me manquait que les délicieuses entraves -et encore plus celles de
Salomé- dont j’avais goûté le charme pervers chez Dame Aurore.
J’implorai souvent ma Maîtresse Diane –un peu trop distante à mon goût ces
temps-ci- pour qu’elle m’en gratifie, lui expliquant qu’ainsi elle pourrait
me dominer sans que cela empiète sur son précieux temps. À chaque fois,
elle me répondait :
— « On en reparlera quand tu auras réussi ton examen. »
À suivre dans " La carotte Nantaise 32: Chienne de lit. "
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