Histoires Des Invitées
La Carotte Nantaise 36
Claude D'Eon
L'ENFER EST PAVÉ DE FAÏENCE BLANCHE.
Firmin ne nous laissa pas seuls longtemps : il escortait cette fois une
jolie rousse délicieusement blanche et potelée d’une trentaine d’année,
vêtue d'une robe saumon en satin plutôt sexy. Elle ne ressemblait pas du
tout à mon épouse, mais tout en elle me donnait l’illusion de sa présence.
Carole me manquait terriblement, comme souvent d’ailleurs. Elle devait
certainement bien s’amuser, courtisée comme elle l’était… Je n’étais pas
jalouse, mais je regrettais de ne pouvoir être avec elle, participer et
assister à son bonheur et ses plaisirs…
Firmin me tira de mes pensées par une bourrade. Je devais être hypnotisée
par cette beauté rousse :
—
« Elle te plait, on dirait, non ? Je te présente Bambi. Elle fera le
plat de résistance du banquet de ce soir ! »
Encore sous son charme, je lui souris :
— « Ah ? Tu es cuisinière ? »
J’avais déjà oublié les règles du lieu et Firmin me frappa de la badine qui
ne le quittait pas :
— « Silence ! Ne réponds que si moi ou un Maître t’interroge ! »
Il arracha la robe de Bambi qui se retrouva aussitôt délicieusement nue :
sa peau blanche et tendue était absolument imberbe, son sexe également :
son mont de vénus, très proéminent, laissait à peine entrevoir une fente
timide.
Firmin lui écrasa un de ses seins menus entre deux doigts :
—
« tant mieux si tu la trouves appétissante ! En fait, le plat de
résistance, c’est elle : elle sera rôtie à la broche et servie avec des
petits légumes ! »
Malgré la douleur, le visage de Bambi exprimait un plaisir intense. Je
n’étais pas trop inquiète à son sujet, je savais que c’était un jeu, et
pour qu’il soit drôle, il appartenait à chacun de nous de bien tenir son
rôle.
Disons plutôt que je ne considérais pas vraiment tout ceci comme un jeu,
mais comme une autre vie, un jeu de rôle, une autre réalité dans un univers
parallèle…
Mais j’en restai là dans mes considérations philosophiques et me dirigeai
d'un pas décidé vers les toilettes dont ne s’éloignait pas Ombre.
Nous étions libres dans la pièce bien que certains furent entravés, et nous
avions tous fini par nous allonger sur les bottes de paille, emmitouflés
comme nous pouvions dans les couvertures, blottis les uns contre les autres
: il commençait déjà à faire noir et froid, et inconsciemment nous nous
doutions que le moment venu, nous n'aurions sans doute pas la possibilité
de dormir...
Il faisait déjà nuit et je somnolais lorsque la porte s’ouvrit et qu’une
lampe puissante m’éblouit. La voix sèche de Dame Aurore résonna :
— « Debout, petite pute ! »
Pour être bien sûre que c’était de moi qu’il s’agissait, elle arracha la
couverture qui nous réchauffait à peine et me frappa d’un coup de cravache.
Pour le plaisir, elle en distribua aussi à mes voisines, Ombre et Bambi qui
m’appréciaient également.
à peine sur pied, elle me menotta dans le dos et me passa une laisse et un
collier de cuir autour du cou :
-
« Moi aussi, j’ai envie de m’amuser un peu, de prendre du bon temps. Il
n’y a pas de raison pour que moi, je n’y aie pas droit, non ? Qu’en
penses-tu, ma petite pute chérie ? »
Moi, j’en étais encore à rassembler mes esprits et m’adressai à elle comme
si nous étions des amies de longue date :
— « Vous avez bien raison, Maîtresse. Faites-vous plaisir. »
Ma réponse sembla l’amuser car elle rit franchement en me frappant la
cuisse d’une cravache mordante :
—
« Madame, pas Maîtresse… ça me ferait bien mal d’être la maîtresse d’un
déchet dégénéré comme toi ! Mais je suis contente que tu partages mon
point de vue. Dis-moi, ma jolie petite enculée… Oui ! Je t’appellerai
comme ça à présent, ma petite enculée jolie. Ça te plait ? »
Je baissai humblement la tête :
—
« Oui, Maî… Madame, ce nom me plait, et il me va si bien… je crois que
je ne suis bonne qu’à ça. »
Mon discours lui plaisait de plus en plus, et elle rit de nouveau :
—
« Mais non, allons, là, tu te rabaisses ! Tu as bien d’autres talents,
bien plus méprisables, mais tu ne le sais pas encore… à moi la tâche
ingrate de t’enseigner et te révéler tout ça. Dis-moi, mon enculée
chérie, tu connais ''casse-noisette'' ? »
— « heu… le ballet de Tchaïkovski, Madame ? »
— « Celui-là même. »
— « Oui Madame, je le connais un peu. »
— « très bien. Tu apprécieras mieux mon petit ballet, alors. »
En découvrant ma mine perplexe, elle se mit à pouffer et m’entraîna à sa
suite en me tirant brutalement par la laisse.
Ce n’est qu’au dehors que je pus la voir en entier, au clair des
lampadaires de la propriété : jusqu’à maintenant, je n’avais eu droit qu’à
sa lampe en plein visage…
Elle portait un long manteau de fourrure bien moelleux qui lui arrivait aux
genoux, ne laissant apparaître que ses bas et ses escarpins haut perchés.
Elle se déhanchait d’une démarche lente et chaloupée, très lascive. Pour
l’avoir pratiquée en tant que fille, cette façon de se déplacer procure à
celle qui la pratique une forte excitation sexuelle, ainsi bien sûr à ceux
qui profitent du spectacle.
Je tremblais un peu de froid, mais aussi d’un plaisir diffus,
indescriptible. L’envie, le besoin et le pressentiment que j’allais
participer à quelque chose d’intense, certainement douloureux et
désagréable, mais tellement jouissif !
A peine entrées dans le hall, Firmin lui sauta dessus, affolé :
—
« Madame, je vous cherchais partout ! Nous avons quatre nouveaux venus,
et je voulais… »
Elle le coupa sèchement :
—
« Débrouille-toi tout seul, incapable ! Tu vois bien que j’ai à faire !
»
— « Mais, Madame, je ne sais pas quoi faire, j’ai besoin de vous ! »
— « Je te dis de te débrouiller tout seul ! »
Le ton montait de plus en plus entre eux :
— « Mais qu’est-ce que je vais… »
Il n’eut pas le loisir d’en dire plus, un coup de cravache en travers du
visage l’arrêta net et elle hurla, me faisant dresser les rares poils de
mon corps :
— « Assez ! Dégage de mon chemin, larbin stupide ! »
Et elle le bouscula pour passer tandis qu’il se tenait la tête à deux
mains. Qui aurait cru que ces deux là s’adoraient ?
Nous montions lentement les escaliers, et le roulement torride de ses
hanches redoubla. Dame aurore se mit à chantonner un air de
''casse-noisette'' :
—
« Mon pauvre Firmin, il commence à vieillir. Il va falloir que je
trouve un autre larbin pour le fouetter, ou un Maître si ça peut le
distraire… Mais il n’a pas tout à fait tort, je suis un peu
''casse-couilles'' par moment. Tu ne trouves pas, ma poupée jolie, que
je suis un peu ''casse-couilles'' ? »
Elle s’arrêta et se retourna pour me dévisager avec curiosité et amusement.
Comme je restai la bouche ouverte, essayant de trouver une réponse
adéquate, elle me la referma d’un doigt délicat sous le menton :
—
« Non, tu a raison, petite enculée. Prends bien le temps de réfléchir
avant de répondre, tu me connais encore si peu en fin de compte… »
Nous étions enfin arrivées devant une porte que je ne connaissais que trop
: la grande salle dans laquelle Salomé avait passé quelques jours de
tourments…
La main sur la poignée, Dame Aurore me confia gravement :
—
« Tu as le privilège de contempler mon bien le plus précieux : mon
meilleur étalon ! »
Et elle ouvrit la porte sur l’inamovible grand H d’acier auquel était
menotté bras et jambes écartés un superbe jeune homme d’une trentaine
d’année, bâillonné et aveuglé par une cagoule de cuir qui lui couvrait la
tête jusqu’au nez. Il était délicieusement halé et huilé, mettant en valeur
une musculature parfaite, développée juste ce qu’il faut pour affirmer sa
virilité, abondamment harnaché de cuir clouté.
[...]
Lorsqu'elle cria, Natacha planta ses ongles dans mon bras et me souffla à
l'oreille :
— « Mon dieu, quelle horreur ! Pourquoi il lui fait tout ça ? »
Je ne répondis rien. Pour ma part, ce spectacle m'excitait au plus haut
point...
Une fois qu'elle fut relativement confortablement installée sur son
tournebroche, Maître François poussa l'ensemble jusque devant la cheminée
du salon qui crépitait paisiblement. À la distance à laquelle Bambi était
placée, elle ne risquait pas de cuire, à moins d'arrêter de tourner la
broche... C'est d'ailleurs la tâche que me confia son Maître le temps qu'il
aille chercher le reste de son matériel : une immense lèchefrite, adaptée à
la taille de la pièce de viande à rôtir ainsi qu'un grand pot de sauce
madère bien chaude dans lequel était plongée une louche.
Pendant que je tournai la manivelle -un jeu d'enfant grâce à un astucieux
jeu de pignons- et sur les conseils de Maître François, Natacha versait la
sauce sur le corps chaud et laiteux de Bambi littéralement en extase qui
aurait souri de bonheur si sa bouche n'avait pas été si remplie...
Sans un mot, j'attirai l'attention de mon aide d'un coup de menton en
direction de notre rôti pour lui signifier que même si tout ceci lui
semblait surréaliste -y compris pour moi- cela faisait partie d'un jeu dans
lequel chacun y prenait du plaisir.
Même Natacha semblait prendre goût à son petit travail et je m'amusai à la
voir verser sa sauce chaude avec application, ne négligeant aucun recoin de
la jolie peau blanche soumise aux ardeurs solaires de l'apaisant feu de
bois. Elle me sourit en retour et en oubliait presque sa nudité qu'elle
avait tenté jusqu'à présent de masquer maladroitement de ses mains...
Elle poussa même jusqu'à faire un brin d'humour en s'adressant à Bambi,
toute à son rôle de nature morte :
— « Je sens qu'on va bien se régaler ! »
Je commençais à me sentir bien, au calme et à côté du feu, pelotée de temps
à autre par un Maître ou une Maîtresse qui venait se repaître de plus près
de ce spectacle si insolite, transgressif et terriblement excitant, bercée
par les conversations et le son cristallin des verres de ceux qui
préféraient le confort des fauteuils.
Un bruit de chaîne traînant au sol me fit tourner la tête et je vis entrer
ma pauvre épouse, de lourds fers à ses pieds nus, portant sur le dos une
vielle robe grise et -volontairement- toute déchirée, quasiment en lambeau
: Un de ses seins pendait par un des larges trous et ses fesses n'étaient
presque pas dissimulées.
Firmin qui la tenait en laisse la fit trébucher devant moi en posant le
pied sur sa chaîne :
— « Tu te voyais déjà une grande cuisinière ? Commence déjà par faire
rôtir cette truie ! Regarde comment ils font, et ne néglige pas
d'entretenir le feu non plus ! »
Pour lui donner la touche finale, il lui ébouriffa sa belle chevelure de
feu et lui souffla au visage une bouffée de cendres prises dans un seau,
près de la cheminée :
— « Voilà, Tu feras une parfaite cendrillon ! »
Malgré l'affliction qu'elle tentait d'afficher, Carole cachait mal son
excitation. Je pouvais le lire dans ses yeux fiévreux et surtout à la façon
dont sa poitrine se soulevait à chaque respiration, les tétons dressés...
Un applaudissement lent mais sonore nous fit tous nous retourner. Dame
Aurore, son manteau entrouvert sur sa nudité se tenait dans l'embrasure de
la porte :
—
« Alors là, Chapeau. Mon cher Firmin, j'en reste sans voix... J'avoue
avoir été un peu rude avec toi, mais là, tu dépasses mes souhaits les
plus fous ! »
Ne croyant qu'à moitié à sa sincérité, il risqua :
—
« Vous êtes sérieuse, Madame, ou vous vous moquez encore de moi et de
mon incompétence ? »
—
« Mais non, mon brave Firmin, je suis tout ce qu'il y a de plus
sérieuse. Tiens, je vais même te récompenser par un chèque en blanc :
Je t'autorise à baiser n'importe quelle salope présente dans cette
pièce, et de la façon que tu aura choisi. »
À ces mots, Natacha qui se sentit en danger se colla contre moi,
terrorisée. Pour appuyer ses dires, Dame Aurore ôta la cage métallique
contraignant le sexe de son époux visiblement très excité par le traitement
qu'il venait de faire subir à ma moitié, à voir son érection contenue et le
long fil de sécrétions qui en coulait :
—
« Alors, tu as choisi celle dans laquelle tu vas te vider, fidèle
serviteur ? »
— « Oui Madame, c'est tout réfléchi. Vous. »
Elle sursauta :
— « Moi ? Tu me prends pour une salope ? »
—
« Oui Madame, sauf votre respect. Et vous comme moi savons que nous
sommes encore bien loin du compte ! »
Dame Aurore, vaincue, posa son manteau de fourrure sur un fauteuil libre :
—
« Bien, je n'ai qu'une parole. Je suis à ta disposition. Prends-moi
selon ta fantaisie. »
Il lui fit poser un pied bien haut sur le bord du foyer de la cheminée et
s'accroupit pour se délecter de son sexe détrempé, jouant du bout de la
langue avec son piercing.
Satisfait, Firmin la fit se baisser à l'équerre, les mains appuyées sur la
cheminée et enfouit son visage entre ses fesses pour la lécher avec
passion.
Le sexe luisant, tendu comme un arc il la fit plier des genoux sans
ménagement et la sodomisa à fond, la faisant crier de douleur et de
plaisir.
Natacha, traumatisée et toujours blottie contre moi en oublia un peu sa
tâche, aussi Carole lui prit la louche des mains pour continuer à arroser
le rôti qui tournait toujours.
Les ébats des hôtes de la demeure eurent lieu dans la plus grande
indifférence de la part des Maîtres et ne durèrent de toute façon que peu
de temps.
Une fois les pulsions de son valet assouvies, Dame Aurore lui remit sa cage
métallique, se rhabilla et nous dit avant de sortir, visiblement satisfaite
par le tableau que nous lui offrions :
—
« C'est bien, les souillons, pour une fois vous ne me décevez pas.
Attention à ne jamais arrêter de tourner la broche, sinon la viande de
Bambi va vraiment cuire. »
À Firmin, en me désignant du doigt :
—
« Range-moi celle-là. Elles n'a plus rien à faire ici pour l'instant. »
Natacha me jeta une supplique silencieuse pour que je ne l'abandonne pas :
j'étais le seul lien qui la reliait à cet univers surréaliste. Avant de
quitter mon épouse, nos regards se croisèrent l'espace d'un instant et mon
cœur bondit dans ma poitrine : En un battement de cils, j'ai pu lire dans
ses beaux yeux gris-bleu un immense bonheur...
Firmin me raccompagna donc dans le bâtiment où tentaient de dormir nos
camarades, et comme j'allais me recoucher entre eux, il se ravisa :
—
« En fin de compte, je vais avoir besoin d'une bonniche pour m'aider à
mettre la table. Dame Carole aurait dû s'en occuper à ta place, mais
elle a visiblement mieux à faire... »
Il me guida jusque devant mon armoire qu'il ouvrit :
—
« Met ta tenue de bonniche. Elle te va vraiment à ravir et ta petite
robe moule ton gros cul rond avec bonheur. Tu as vraiment plus de
gueule que moi là-dedans... »
Je perçus une pointe de regrets dans sa voix :
— « Vous m'en voulez pour ça, Monsieur ? »
Sa façon de m'enlacer la taille me surprit quelque peu :
—
« Certainement pas, ma jolie. Je ne peux pas t'en vouloir d'être si
délicieusement féminine et de remplir si bien les tenues que je t'ai
offertes... Je suis heureux qu'elles aient une nouvelle vie, je
regrette seulement de ne pas avoir eu ne serait-ce qu'un quart de ta
sensualité... Il y a bien longtemps, j'étais la bonniche de Madame, et
elle me traitait sévèrement. Aujourd’hui, je ne suis que son valet
empoté au possible, mais qui se plie en quatre pour son plaisir...
Alors non, ne crains rien, je ne t'en veux pas d'être la belle fille
que tu es. Je suis juste un peu amer de n'avoir été et de n'être que ce
que je suis, mais ça, tu n'y es pour rien. »
N'ayant rien pour retoucher ma mise, Firmin s'en chargea lui-même en
rajustant l'alignement de mes vêtements et en me coiffant de ses longs
doigts osseux, me braquant sa lampe torche en plein visage :
—
« Voilà, tu es à peu près présentable. Tu es bonne pour le service. En
route. »
De retour dans la grande salle à manger, je constatai une fois de plus
quelques changements dans sa disposition : quelqu'un s'activait derrière
les paravents tirés au fond de la salle et les tables, disposées en un
large U avaient été poussées vers l'entrée de la cuisine, ménageant un
grand espace libre. Je m'efforçai de faire le vide dans mon esprit en
refoulant de vaines spéculations, me concentrant sur la tâche qui m'était
dévolue : placer les différents verres et couverts selon l'étiquette, sous
l’œil critique de Firmin.
Sans crier gare, je fus prise de tremblements et la nausée qui
m'accompagnait depuis mon « traitement » s'intensifia. En même
temps, je perdais la vue et le sens de l'équilibre, reposant brutalement la
pile d'assiette que je portais sur un coin de table, sans être vraiment
sûre d'ailleurs qu'elle y reste sagement...
Telle une poupée de chiffon, je me laissai glisser au sol, engluée dans un
rêve cotonneux. Firmin, toujours aussi taquin, insinua un pied sous ma jupe
pour m'en tapoter mollement les fesses :
—
« Tiens... Elle ne nous ferait pas un petit coup d'hypoglycémie, notre
perle rare ? Ce serait trop drôle, avec tous ses kilos en trop... »
En effet, je me sentais assez faible, et je n'avais quasiment rien dans le
ventre, à part un peu d'eau sucrée... Je ne m'étais par trop resservie
d'orangeade car je craignais qu'elle ne traverse mon corps trop rapidement.
Il me roula sur le dos pour me relever les jambes à l'équerre en me posant
les pieds sur un dossier de chaise :
—
« Je sais comment soigner ça : tout ça, ce n'est qu'un problème de
circulation ! »
Il se mit à me frapper bruyamment les cuisses du plat de la main, comme
s'il me fessait. Malgré mon état peu reluisant -bien que ma position m'ait
fait reprendre quelques couleurs- je goûtait ce traitement encore inconnu :
mes bas modifiaient la sensation que je connaissais -et appréciais- et les
fessées à main nue sont mes sévices préférés...
Le valet eut tout de même pitié de moi et m'entraîna en cuisine pour me
donner un petit verre d'eau bien sucré et un quignon de pain : à présent
que j'étais entièrement vidée, je pouvais de nouveau manger un peu mais il
me tardait vraiment d'avoir un bon repas...
Des cris en provenance du salon intriguèrent Firmin, et moi aussi par la
même occasion, d'autant plus qu'il me semblait reconnaître la voix de mon
épouse cendrillonnée.
Je le suivis pour voir de quoi il retournait et je vis ma pauvre Carole se
faire palper par un Maître sous toutes les coutures comme elle aurait pu le
faire elle-même aux vaches de ses parents. Malgré cela, elle continuait
vaillamment à tourner la manivelle tandis que Natacha, qui n'en menait pas
large, arrosait consciencieusement son méchoui sexy...
Nous sommes restés quelques instants pour profiter du spectacle quand
d'autres cris en provenance du hall et se rapprochant se firent entendre :
Deux autres Maîtres entrèrent au salon- je les connaissais de vue mais
j'avais oublié leurs noms- poussant devant eux une Ombre toujours aussi
infernale, malgré qu'elle soit enchaînée les mains dans le dos et aussi
livide que moi.
À la vue de Bambi qui tournait imperturbablement sur sa broche, elle se rua
dessus pour laper la sauce et lui mordre une fesse. Le rôti émit un petit
cri -signe qu'il n'était pas encore bien cuit- et les Maîtres la
maîtrisèrent rapidement.
Dame Aurore, qui devisait avec ses invités au fond du salon prit la parole
:
—
« Eh bien, il me semble que nous soyons au complet. Si vous voulez bien
passer à table... Je crois que nous avons tous faim, surtout cette
infernale petite peste ! »
À suivre dans " La carotte Nantaise 37: Quatre mariages et un enterrement (de vie de jeune fille)
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