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CHAPITRE
7: SEXE, MESONGES ET VIDEO.
J'étais toujours plongé
dans mon bouquin de science fiction -un de mes thèmes de prédilection-
et commençais à désespérer de revoir ma tendre
épouse lorsque Ouissecasse bondit en bas du lit. Je n'avais rien
entendu, mais lui, si. D'ailleurs, quelques instants plus tard je l'entendis
pousser un hurlement de douleur, aussitôt accompagné d'un
bruit de chute et de la voix de ma douce:
- " Putain de con de chat, toujours dans mes pattes! " Il reparut
immédiatement avec une queue d'écureuil, sauta sur le lit
et se lécha frénétiquement une patte avant. Carole
cria du fond du couloir:
- " Chéri! Je suis rentrée! " Je lui criai en
retour:
- " Ah Tiens! Je ne t'avais pas entendu écraser le chat! "
Elle se débarrassa de son sac
et de son imperméable et vint m'embrasser:
- " Bonsoir, mon amour! Par pitié, enlève-moi ces chaussures:
je les ai gardées toute la journée! " Elle s'assit
sur le lit. Ouissecasse la regarda avec méfiance, au cas où
elle serait venue l'achever. Je me mis à genoux devant elle et
lui délaçai ses escarpins. Ils semblaient avoir eu une dure
journée. Carole avait les pieds gonflés, et ils sentaient
la transpiration. Je ne résistais pas à leur parfum et me
mis à les lécher avec assiduité. Pour une fois, elle
ne se débattait pas, et semblait plutôt apprécier
en poussant des soupirs de contentement. Elle se rendit enfin compte que
quelque chose avait changé chez moi:
- " Mais... Tu t'es fait couper les cheveux? Ça te rajeunit
drôlement! Tu es mignon comme ça. Je suppose que c'est Diane?
"
- " Ouaip. " Elle se releva:
- " Je reviens, mon chéri: je me lave les dents, me déshabille
et je te rejoins. J'ai plein de trucs à te raconter. " Moi
aussi.
Elle reparut presque aussitôt,
superbement nue, une brosse à dents dans la bouche. Je la trouvais
particulièrement épanouie, surtout ses beaux seins gonflés
de désir. Elle avait l'air plutôt mutine et je lui lançais:
- " Alors, tu as passé une bonne soirée avec ta copine
zoophile? " Elle me répondit d'un air entendu:
- " Han, han... hékait hien, hai hanfé homme une holle...
"
- " Certes, j'en conviens, mais cela risque de durcir les relations
diplomatiques avec le Pakistan... " C'était ma façon
à moi de lui faire comprendre que moi, je n'avais rien compris.
Elle pouffa et retint de justesse une projection de dentifrice avec sa
main. Elle alla se rincer et revint se jeter dans mes bras:
- " Oh mon amour! comme je t'aime! " Je la cueillais à
froid:
- " Toi, tu as quelque chose à te faire pardonner... "
Elle prit un air énigmatique:
- " Pardonner, peut-être pas, avouer, certainement. "
Nous nous sommes allongés sur le lit, sa tête sur ma poitrine
à présent glabre. Elle s'en aperçut immédiatement
car elle avait l'habitude de passer une main dans ma toison rare. Je la
devançai:
- " Je te raconterai après. Toi d'abord. "
- " D'accord, mais ça me fait tout drôle de te voir
sans poils... Mais
Tu n'en as plus du tout! Mmm... Je trouve ça
excitant... Tout doux... " Elle avait poussé ses investigations
sur tout mon corps. Elle attaqua son récit:
- " Bon, alors, j'arrive chez elle sans frapper, et je la surprends
sur le lit en train de regarder la télé. Je lui ai fait
peur, j'ai crié et je l'ai frappée à coup d'oreiller
en la traitant de feignasse. " Je reconnaissais bien là ma
gamine de femme: elle adore faire des farces.
- " On a joué un peu sur le lit, mais elle voulait m'embrasser.
Alors on a été au salon, on a bu un thé avec des
gâteaux... " je l'interrompais:
- " Encore! Ton monstre chocolaté ne t'a pas suffi? Tu vas
finir par être obèse! " Elle m'apaisa d'un geste impérial:
- " Attends! Là, elle m'a dit qu'elle voulait se faire sauter
par son chien, et qu'elle voulait que je l'aide. Je l'ai donc assisté,
mis une capote à son chien, et je l'ai guidé. Seulement,
madame a profité de moi pour essayer une variante: elle a voulu
que je lui mette un gode et que je fasse aller son chien dans ses fesses.
" Elle marquait un temps d'arrêt pour me laisser digérer
son récit:
- " Et alors, tu l'as fait? " Elle guettait mes réactions,
de peur de me choquer. Mais j'étais prêt à tout entendre.
Elle continua:
- " Ben ouais, j'ai fait ce qu'elle m'a dit. Je lui ai même
caressé les seins. Ils sont très mignons, on dirait presque
des seins de jeune fille. " Elle marqua une nouvelle pause, mais
je la laissais continuer:
- " Elle a joui très fort, et j'étais bien contente
pour elle. C'est triste pour une femme de renoncer au plaisir... "
- " Moi aussi, je suis content pour elle. C'est dommage qu'elle ne
vois plus personne, même pas son mari. Il faudrait peut-être
leur parler... "
- " Je crois que c'est trop tard pour eux deux. Donc, après
ça, elle a pris un bain, et elle a voulu que je la lave. Elle tenait
à ce que je la nettoie partout-partout. Comme je l'excitais, j'ai
arrêté et on a été manger. Elle avait fait
du coq au vin. Enfin, elle appelait ça comme ça, mais il
y avait de la coriandre, du cumin, du paprika, et -tiens-toi bien- du
pavot bleu! c'était vachement bon. Après, on a mangé
du... " Je l'interrompais de nouveau:
- " Tu n'es pas obligée de me détailler le menu...
"
- " Ouais, tu as raison, mais c'était tellement bon... Seulement,
la vicieuse n'a pas arrêté de remplir mon verre pour me saouler.
Après manger, on a dansé sur des vieux tubes chouettes,
et l'alcool faisait son plein effet. Comme j'avais du mal à tenir
debout, elle m'a allongée sur son lit et a commencé à
me caresser. Elle a dû trouver que je n'étais pas assez grise,
car elle a ouvert une bouteille de champagne, et m'a forcée à
en boire... " Quelque chose ne collait pas:
- " Comment une petite souris comme Mélanie peut maîtriser
une force de la nature comme toi? "
- " Tu sais, j'étais bourrée, et elle s'est montée
persuasive, comme si elle m'avait droguée ou hypnotisée.
Là, elle s'est allongée, a versé le champagne dans
sa foufoune pour que je le boive... Et je l'ai fait. " Elle attendait
que je la gronde, mais au contraire, j'étais plutôt émoustillé:
- " Alors, c'était bien? Tu as aimé? " Elle m'avoua
dans un souffle:
- " Oui... Mais ce n'est pas tout... Elle voulait aussi me faire
l'amour, mais je n'ai pas voulu, je lui ai dit que je me réservais
pour toi. D'ailleurs, je t'ai tout gardé. J'ai dû lui laisser
mon cul pour la satisfaire. " Nouvelle pause. Je la laissai raconter
à son rythme:
- " Je me suis mise à quatre pattes, elle m'a léchée
et a commencé à me caresser avec ses doigts pleins de vaseline.
Elle était très douce, et me pénétrait avec
tous ses doigts. Elle a même réussi à me mettre sa
main entière, sans me faire trop mal. "
Ses expériences m'intéressaient
au plus haut point et mon excitation limitait mon vocabulaire :
- " Alors, tu as aimé? c'était bien? " Elle fit
la moue:
- " Oh, c'était assez agréable
Mais pas assez
pour que j'y prenne du plaisir. Je l'ai laissé me caresser pour
qu'elle me fasse jouir. Par contre, j'ai pris beaucoup de plaisir en me
sentant bien pleine
Oui, c'était pas mal, à la réflexion
Ça m'a fait tout drôle. Elle était très contente.
Pour la remercier, je l'ai léchée jusqu'à ce qu'elle
jouisse aussi. On a regardé la télé sur le lit, et
puis je suis rentrée. Je ne suis quand-même débarbouillée
avant
"
J'étais très impressionné, et surtout jaloux de Mélanie:
elle avait réussi à faire en une soirée ce que je
m'évertuai -si on peut parler de vertu pour ça- à
faire depuis plus de quinze ans. Et de quelle manière! Je voulais
en savoir plus:
- " Pourquoi moi, je ne te donne pas de plaisir? Je suis trop rapide?
Tu ne me sens pas? Tu avais bu? "
- " Ça je ne sais pas. Mais pendant que je la léchais,
j'aurais bien voulu que tu me prennes par derrière. " Elle
me fixa dans les yeux:
- " D'ailleurs, si ça te dit, je me sens encore assez ouverte
pour pouvoir y prendre un certain plaisir... "
- " Moi aussi, je suis très excité, et je me suis aussi
réservé pour toi. Mais je crois que je suis prêt à
venir, après ce que tu viens de me raconter. " Carole s'allongea,
le bassin au bord du lit:
- " Lèche-moi, je mouille depuis cet après-midi. Je
t'ai tout gardé. "
Je me suis agenouillé au pied
du lit pour boire à ses lèvres. Elle était en effet
très mouillée, presque jusqu'aux cuisses. Je sentais son
odeur forte, plus un parfum que je supposai être de Mélanie.
J'explorai son petit trou qui était ma foi bien souple, et son
vagin juteux -malheureusement trop distendu pour moi. Je me demandai si
j'étais en état de l'honorer correctement, et j'y réfléchissais
en faisant sa toilette intime. Elle voulait passer à autre chose,
et surtout me faire plaisir:
- " Tu veux me faire l'amour, mon chéri? Ou tu as envie de
quelque chose de spécial? " Je tentais de lutter contre un
vieux fantasme, mais il prit le dessus. Je me jetai à l'eau:
- " J'ai bien envie d'essayer quelque chose, mais je ne crois pas
que tu serais d'accord... "
- " Ah oui? Quoi donc? " C'était embarrassant. Même
malgré la longue complicité qui nous unissait.
- " Je... C'est délicat... Je ne crois pas que tu aimerais...
C'est pas flatteur pour toi... " Très embarrassant. Elle voulait
me tirer les vers du nez, j'étais trop timide:
- " Quoi? Tu veux que je me déguise en ragondin? " Je
ris nerveusement:
- " Non! Tu ne m'aides pas beaucoup... "
- " Alors, dis ce que tu as à dire, et ne tourne pas autour
du pot. Je t'écoute. Comme tu le vois, je suis toute ouïe.
" Elle me désigna du doigt son sexe béant.
- " Voilà. C'est un truc que j'ai jamais fait, et que je voudrais
essayer. Dis-moi si je te choque. " Elle poussa un soupir agacé:
- " Putain! Accouche! C'est si terrible que ça? " Son
intervention m'aiguillonna:
- " D'accord! Voilà: j'ai envie de te jouir au visage. "
C'était dit. Elle partit à rire:
- " C'est ça?! Il n'y avait pas de quoi en faire un fromage!
"
Elle se leva et revint avec deux serviettes
qu'elle disposa sur le sol, à côté du lit. Mélanie
la maniaque commençait à déteindre sur elle:
- " Viens par ici mon chéri... " Elle s'agenouilla sur
les serviettes et me tira vers elle. Je me tenais debout devant mon épouse,
le sexe dressé. Elle fit connaissance avec mon intimité
épilée et commença à me masturber et me sucer
de façon fort provocante, en marquant de fréquentes pauses
pour me parcourir le membre de sa langue agile et me regarder dans les
yeux. Je lui adressai un sourire de contentement. Cela ne dura pas longtemps:
comme je commençais à haleter, elle me masturba énergiquement
à quelques centimètres de sa bouche ouverte. J'ai joui sur
son beau visage, longtemps et abondamment. Le sperme coulait sur ses joues
et gouttait sur ses seins, le fruit d'une journée d'excitation
contenue. Elle me suça encore quelques instants en faisant couler
le sperme sur son menton. J'essuyais son visage avec mon sexe encore bien
dur et lui donnai à sucer. Puis elle prit ses seins ruisselants
dans les mains pour les lécher l'un après l'autre. Je m'agenouillai
à mon tour pour lui laper le visage et enfin l'embrasser passionnément.
Elle inclina la tête sur le côté et me fit avec un
sourire coquin:
- " J'espère avoir été à la hauteur de
tes espérances... " Elle s'essuya avec une serviette et je
l'aidais à se relever en l'étreignant:
- " Oh oui, ma chérie... Tu peux me jurer que je ne t'ai pas
forcée? " Nous étions assis tous les deux sur le bord
du lit.
- " Mais non, gros bêta! J'aime ça aussi, être
toute couverte de ton bon jus... "
Elle devint plus grave:
- " À vrai dire, je l'avais déjà fait avant
qu'on soit mariés. " J'étais un peu surpris. D'habitude,
elle ne me cache rien. Elle m'a déjà avoué quelques
aventures depuis notre mariage. Moi aussi, du reste, mais ça n'avait
pas été très glorieux pour moi. Il n'y a que Carole
que je parviens à satisfaire, et encore... Je ne répondais
pas, je la laissais continuer:
- " ... J'ai même eu une vie sexuelle très agitée,
surtout quand j'étais à l'école vétérinaire.
Même avant que tu me dépucelles, j'avais déjà
pris mon pied avec quelques hommes... Je te l'ai toujours caché
pour pas te faire de peine, mais je préfère crever l'abcès
maintenant. Tu vois à quel genre de fille tu as affaire. Un peu
tard peut-être. Alors n'hésite pas. Tu peux me traiter de
salope, je peux dire que... je le mérite. " Ses derniers mots
s'étranglèrent dans un sanglot. Je la serrai sur mon coeur:
- " Mais ma chérie, je t'aime plus que tout au monde! Je ne
veux que ton bonheur! Dis-moi sincèrement: as-tu pris du plaisir
durant ces années que tu as vécues librement? "
- " Oui, bien sûr, mais... "
- " Avais-tu mauvaise conscience? "
- " Après, oui, je m'en voulais de te trahir... "
- " Crois-tu que si tu m'avais tout raconté à l'époque,
on se serait mariés et on aurait été si heureux?
"
- " Là, je crois pas... Et tu aurais bien eu raison de me
jeter. "
- " Voilà. Tout est pour le mieux aujourd'hui, alors ne regrette
rien. Je t'aime infiniment, et tout ce que tu pourras faire n'entamera
pas l'amour inconditionnel que j'ai pour toi. Je sais que tu seras toujours
à mes côtés, comme je serai toujours aux tiens. "
Elle m'embrassa en sanglotant doucement.
Sa voix chevrotait encore quand elle me dit:
- " Ouah. Ça c'est causé. Pour finir avec ça,
je veux juste te dire que moi, je te soutiens à fond dans ta relation
avec nos voisins. " Elle renifla, se moucha et tenta de reprendre
son air enjoué, malgré ses yeux rouges et larmoyants. Elle
parlait aussi un peu du nez:
- " Alors, tu peux me raconter ta soirée? " Je l'entraînai
sur le lit où nous nous sommes allongés, W n'attendant que
cette occasion pour se coucher sur son ventre nu. Le contact de sa fourrure
ronronnante sur sa peau était très sensuel
Je rassemblai
mes souvenirs et tentais de les mettre dans l'ordre:
- " Bon... Quand je suis arrivé, ils m'attendaient avec impatience.
Diane a appelé sa tante et son oncle pour leur annoncer que j'étais
leur esclave... "
- " Ah bon? Pourquoi? " Je crois que je ne lui avais pas parlé
de son expérience de jeunesse.
- " Parce que toute petite, elle les avait surpris lors d'une soirée
sado-maso, et que son oncle lui avait fait promettre de leur dire quand
elle aurait compris... "
- " C'est moi qui comprends pas. Embraye. "
- " Bref, elle leur raconte tout, et ils lui proposent des tenues
et du matériel qu'elle devrait aller chercher demain. "
- " Des chaînes, des trucs comme ça? " Elle avait
l'air enthousiaste, très enjouée. À mon avis, elle
se forçait. La pauvre me faisait un peu de peine.
- " Si tu veux. Ensuite, heu... où j'en étais... Oui,
elle a pris mes mesures, m'a fait essayer des fringues de filles, et une
jolie robe de mariée. "
- " La sienne? "
- " Non, je n'aurai jamais voulu. C'était une qu'elle avait
achetée dans une vente, elle n'a jamais été portée.
Mais attention! Avec tous les accessoires, même les sous-vêtements!
"
- " Waw! quelle chance! " Voilà que je parlais fringues
avec ma meilleure copine...
- " Après, ils m'ont épilé tous les deux, et
c'était pas rigolo, surtout le service trois pièces et entre
les fesses. Je comprends ce que vous ressentez... "
- " Vous, les hommes, vous êtes plus chochottes que nous. Nous,
nous sommes parées pour affronter les atroces douleurs de l'enfantement.
"
Elle porta les mains sur Ouissecasse
comme si c'était un enfant qu'elle portait en elle. Je ne lui fis
pas la remarque que c'est une chose qu'elle ne connaîtra jamais:
je sais qu'elle en souffre assez au fond d'elle-même.
- " Ensuite j'ai commencé le montage vidéo avec Denis.
Ils ont un super matos, le proprio précédent leur a tout
laissé. Ah! Tout ce temps je suis resté tout nu, et Denis
commençait à me peloter... "
- " Tu t'es laissé faire? " j'ai cru déceler une
pointe de jalousie dans sa question.
- " Non, Diane ne voulait pas. Après je suis remonté,
Elle m'a maquillée superbement: j'étais jolie comme une
vraie jeune femme, avec la robe de mariée, je me suis trouvée
très attirante. Elle m'a fait essayer des bijoux anciens -d'ailleurs,
elle m'a laissé une bague, mais je t'en reparlerai. " Elle
prit ma main et fit d'un air peu emballé:
- " Ouais, elle est jolie... Dommage qu'elle soit si pourrie... "
- " C'est un symbole! C'est ma bague d'esclave. Il ne faut pas qu'elle
soit trop belle... "
- " Ah ouais... Tu m'en diras tant... " Elle avait du mal à
entrer dans notre jeu.
- " Bon. Après, nous sommes allés dîner. Eux
mangeaient en amoureux, aux chandelles, et moi je faisais le service.
J'étais assis à côté d'eux, et j'avais une
assiette de porridge, un pichet et une timbale d'eau pour repas. Eux,
ils avaient un plat de fête: une terrine avec des fruits de mer,
et comme plat de la viande genre sauce madère avec des légumes
cuisinés. Ça sentait rudement bon. " Le cordon bleu
fit surface:
- " C'était quoi, comme viande? du boeuf, du veau, de l'agneau?
Et tes légumes, ils étaient rissolés, avec de la
sauce? " J'éludai le flot de questions de ma petite gourmande,
auxquelles je n'avais pas de réponse:
- " Ça, tu verras avec Diane. Après, j'ai servi le
dessert -ton somptueux gâteau- et du café. " Carole
avait l'air contrariée:
- " J'ai l'impression qu'ils se servent de toi comme d'une bonniche
gratuite. " Je la rassurai:
- " Non, ce n'est qu'un jeu. C'est Diane qui a tout fait. Je n'ai
juste porté que quelques assiettes. C'est après que c'est
devenu intéressant: j'ai sucé Denis sous la table, puis
j'ai dû m'occuper de Diane... " J'avais toujours des réticences
à raconter mes exploits à Carole. Elle était plutôt
ouverte en ce qui concerne le sexe -j'en étais venu à changer
complètement d'avis à son sujet-, mais nos pratiques sado-maso
lui restaient en travers de la gorge. Il faudra qu'elle s'y fasse... Elle
était songeuse, et je n'arrivais toujours pas à sonder ses
pensées.
Elle me laissait continuer, ne trouvant
pas de commentaire adéquat:
- " Après ça je suis monté, Diane m'a habillée,
mis mes sous-vêtements et ma lingerie fine, ma robe de mariée,
une perruque, des bijoux, et m'a maquillée. J'étais très
jolie, une vraie jeune mariée. " Carole me souriait d'un air
moqueur. Je continuai, malgré son manque de compréhension
à mon égard:
- " Ils ont bricolé un bon moment en bas, puis Diane m'a appelée
d'une voix solennelle. Elle était sur un genre de trône,
habillée comme les bourgeoises d'avant guerre, quand elles faisaient
du cheval. Là, elle m'a demandée officiellement si je voulais
être leur esclave, elle m'a lu mes obligations envers eux et elle
m'a donné cette bague en signe d'appartenance. " Carole avait
déjà lu ça quelque part -nous avons les mêmes
lectures:
- " Ah oui, c'est comme dans " histoire d'O "... "
- " Voilà. Ensuite, Denis -qui était quasiment nu et
déguisé en bourreau- m'a attachée sur une grande
table et m'a fouettée, cent coups de cravache. "
- " Tu parles d'un cadeau de bienvenue! "
- " Ça, c'était ma punition pour t'avoir caché
des choses. D'ailleurs je dois t'en parler, après ça si
tu veux bien. "
- " Tu m'étonnes! D'après ce que j'ai cru comprendre,
ça doit être rigolo! "
- " C'est pas le terme que j'aurais utilisé, mais enfin...
Tu jugeras par toi-même. " J'avais perdu le fil:
- " Heu... Oui! Après les coups de cravache, Denis a mis son
sexe dans ma bouche et Diane m'a torturée: elle m'a suspendu quelque
chose de lourd au sexe et m'a enfoncé la bougie de la veille. Elle
l'avait attachée pour la maintenir en place, mais si serrée
qu'elle continuait à s'enfoncer petit à petit. Et comme
elle était de plus en plus large, j'avais de plus en plus mal.
Ensuite, elle m'a donné plusieurs coups de cravache su les fesses
jusqu'à ce que son mari jouisse en moi. Elle m'a fait très
mal, je croyais que je saignais. "
- " Elle est folle, cette nana! " Je tentai une fois de plus
de lui faire comprendre:
- " Autant que moi qui aime me faire maltraiter... Ne la juge pas
trop sévèrement. Elle m'aime beaucoup, tu sais... "
- " Moi aussi, mais je préfère te faire du bien que
du mal! "
- " C'est pour ça que je préfère que ce soit
une autre que toi... Après ils m'ont bandé les yeux -ou
avant?- et ils ont fait l'amour derrière moi. Denis m'a enlevé
mes instruments de torture, il s'est rendu compte que ça commençait
à être insupportable. Ils ont bu un verre et sont montés
dans leur chambre. Ils ont encore fait l'amour et picolé, en me
laissant seule, ligotée sur ma table. Longtemps après, Diane
-complètement bourrée- est descendue pour pisser. Elle m'avait
oubliée, apparemment, m'a libérée, a été
faire pipi et m'a fait faire sa toilette intime avec ma langue, après.
Elle a trouvé ça amusant. " Carole fit une moue dégoûtée:
- " Beuuuh!... Ensuite? "
- " Je suis remontée, changée, je suis passé
leur dire bonsoir-, ils s'étaient un peu calmés- et je suis
rentré. J'ai regardé si j'avais des messages, j'ai pris
une douche et t'ai attendu en lisant. Voilà. "
- " Et bien, mon pauvre chéri... Tourne-toi que je regarde
tes coups... " Je me mis à plat ventre et me laissai ausculter.
- " Bah! tu n'as rien! Demain ça se verra plus. " Elle
insinua sa main entre mes fesses et me mit deux doigts dans mon petit
trou encore lubrifié, sans difficulté:
- " Là, on sent qu'il y a eu du passage. Si j'avais une queue,
je t'y ferai bien l'amour... " Ses attouchements me provoquèrent
une nouvelle érection. Je me retournai:
- " Mais moi, je ne te l'ai toujours pas fait, avec tout ça...
"
Je l'embrassai et couvrit son corps
de baisers. Ouissecasse, qui se sentait de trop, préféra
s'éclipser. Elle se laissait faire avec bonheur. Elle adore mes
préliminaires. C'est peut-être ce que je fais de mieux...
Elle ouvrit les cuisses et m'attira sur elle pour que je la prenne. Comme
je le craignais, je ne sentais déjà plus rien, et elle non
plus, certainement. Elle me retourna pour me chevaucher, c'était
mieux mais pas très satisfaisant. Elle arrêta son galop après
quelques mètres, l'air dépité:
- " Je suis désolée, mais je ne te sens déjà
plus... C'est ma faute, je me suis trop excitée. " Je lui
proposai une solution de repli:
- " Tu veux que je te fasse l'amour avec ma bouche, en te caressant?
"
- " Non, j'ai envie que tu me pénètres. J'ai envie
de te sentir en moi. Encule-moi. " Elle se mit à quatre pattes
et me présenta sa jolie croupe. Je l'embrassai et caressai son
petit trou avec amour, pour la première fois il répondait
à mes avances. Il était d'ailleurs très souple et
Carole semblait prendre du plaisir à mes caresses. Je la lubrifiai
et la distendais avec mes doigts, assez énergiquement, mais elle
ne se plaignait pas, au contraire, comme si je n'allais pas assez vite
pour la préparer. Je la pénétrai en levrette très
facilement, peut être un peu trop, même. Je ne trouvais pas
la position confortable. Je m'allongeai et la fis s'asseoir sur moi. Elle
maîtrisait sa pénétration et je pouvais lui caresser
les seins et le sexe à loisir. Elle avait l'air d'apprécier
énormément. Elle ne bougeait pas beaucoup, se contentant
de me garder au fond d'elle et d'osciller du bassin d'un mouvement circulaire.
Je résistais très mal à ses sollicitations et me
mis à la masturber plus énergiquement. Son orgasme monta
si rapidement qu'elle me prit de court, ce qui me permit de profiter du
spectacle: elle se mit à me chevaucher de plus en plus vite, en
s'écartant les fesses pour tenter de s'empaler plus profondément,
puis à la venue de son orgasme elle se prit les seins à
pleines mains pour les pétrir brutalement. J'avais réussi
à lui enfourner deux doigts dans le vagin et accompagnais ses mouvements.
Je pris mon plaisir avant qu'elle ait fini de crier, ce qui fit reprendre
son orgasme. Elle se coucha sur moi, épuisée. Comme je ne
pouvais pas rester en elle dans cette position, elle se tourna sur le
dos et remit mon sexe dans son petit trou. Je lui caressai les seins en
continuant de la pénétrer par petits coups, profitant des
derniers instants de mon érection.
Je lui embrassai la nuque.
- " Alors, ma chérie, c'était aussi bien qu'avec Mélanie?
" Elle tendait le cou pour que je lui embrasse:
- " C'était bien, mais pas pareil. J'ai pris beaucoup de plaisir
aussi, mais une grande partie venait de mon sexe. Mélanie m'a moins
caressée, mais je te rassure, c'était très bien.
" Je me sentais toujours jaloux de son amie:
- " La prochaine fois, je te ferai ce qu'elle t'a fait. J'ai des
petites mains, on verra bien. "
- " Elles sont quand même bien plus grandes. Il faudrait pas
que tu m'éclates. "
- " Ne t'inquiètes pas. D'ailleurs, j'étais à
deux doigts -si j'ose dire- d'y passer moi aussi. J'ai oublié ce
passage, mais après avoir enlevé mon gode, Diane a enfoncé
sa main dans mon cul, sans ménagement. Elle a demandé à
son mari s'il voulait qu'elle me défonce. Heureusement, il n'a
pas voulu. Enfin, j'aurais bien aimé si elle avait été
plus douce... " Carole voulait passer à autre chose:
- " Si on parlait d'autre chose que de trou du cul? On commence à
tourner en rond, je trouve. "
J'en avais pas fini.
- " Avant de clore ce chapitre, je voudrais te raconter ce que j'ai
passé sous silence hier. Tu sais, la fondue. " Carole se coucha
à côté de moi et s'appuya sur ma poitrine. Mon érection
avait disparu et elle n'avait plus de raison de rester sur le dos. Elle
me fixait, les yeux brillants:
- " Oui! J'ai failli oublier! Je t'avoue que cette histoire me taraude
depuis cet après-midi. Je me demande ce que vous avez mangé
exactement. " Je refrénai son enthousiasme.
- " T'emballe pas. T'emballe pas. Tu auras moins d'appétit
quand j'aurai fini. " Elle me fixa avec des yeux inquiets:
- " Ah? "
- " Accroche-toi, j'y vais. Tu en as eu un aperçu par Diane...
"
- " Ouais, mais vas-y. Je m'attends au pire. "
- " Donc, quand elle se faisait brouter le sexe, à genoux
sur ma bouche, elle s'est enfilée plusieurs chocolats -au moins
cinq ou six- dans le derrière. Après avoir bien joué
avec moi, presque une heure plus tard, elle a senti ses chocolats se rebeller.
Ils étaient tout fondus. Déjà qu'ils avaient chaud
sur la table du salon... Elle m'a fait coucher par terre et s'est soulagée
dans ma bouche. Elle m'a remplie de chocolat. " Le visage de Carole
était figé dans un masque de dégoût et d'incompréhension:
- " Je suppose qu'il n'y avait pas que du chocolat, dans sa chocolatière?
"
- " Non, je ne crois pas, mais j'ai tout avalé sans me poser
de question. C'était pas mauvais. " Carole avait eu sa dose:
- " Oui, Bon, c'est bon, ça va... T'as fini? " Je lui
fis un grand sourire:
- " Oui, ma chérie. Tes souhaits sont exaucés. Tu sais
tout, et te voilà avec des recettes inédites. "
- " Vous êtes des malaaades. "
- " Chacun son truc, ma chérie. Dans le sexe, chacun prend
son plaisir à des sources différentes. Je ne parle pas là
de source de chocolat. " Elle commençait à être
mal à l'aise:
- " Bon, on fait dodo, maintenant? " Nous nous sommes couchés,
et Carole éteignit la lumière:
- " J'ai oublié de te dire: je sors Mélanie demain
soir, après manger. Ça ne contrarie pas tes plans lubriques,
je parie? "
- " Aucunement. C'est gentil de ta part de t'occuper d'elle. Demain,
ça devrait être assez calme pour moi, question esclavage.
"
- " À vrai dire, j'ai envie de lui trouver une fiancée.
"
- " C'est encore plus gentil. Bisous, et bonne nuit, ma chérie.
"
Le matin suivant, je n'ai pas traîné
au lit. Ouissecasse m'avait réveillé en se frottant sur
mon visage. C'était sa façon à lui de dire bonjour.
C'était gentil, mais j'aurais aimé que sa maîtresse
lui apprenne à ne pas le faire aux gens qui dorment encore. Il
était à peine huit heures, et Carole, comme à l'accoutumée,
était déjà debout. Je pouvais l'entendre préparer
le déjeuner en chantonnant la musique d'une pub pour du lait en
poudre. Elle est toujours d'excellente humeur le matin, c'est mon rayon
de soleil. Je fis un rapide câlin à Ouissecasse et me levai.
Il m'accompagna, on aurait juré qu'il était venu me chercher.
Après un passage aux toilettes, je fis la bise dans le cou de ma
douce moitié qui s'arrêta net de chanter:
- " Ah putain! Tu m'as fait peur! Je te croyais encore en train de
ronfler. "
- " La fortune appartient à ceux qui se lèvent tôt.
Et ceux qui l'ont déjà se lèvent tard. Va comprendre
Je peux t'aider? "
- " Tu tombes bien, J'ai fini. Installe-toi, mon bichon mordoré.
" Oui, nous faisions aussi un concours de petits noms aussi ridicules
qu'improbables.
Je m'attablai avec appétit -je
ne résiste pas à l'appel des tartines grillées- et
nous commencions à manger avec appétit quand le téléphone
sonna. Bilou-bilou. À cette heure, cela ne pouvait être que
belle-maman, et je ne voulais pas décrocher: Elle a le don pour
nous pourrir les petits déjeuners. À chaque fois, elle me
tanne et me fait la morale, sur ce que je devrais faire ou ne pas faire,
et surtout pour que je vienne les voir plus souvent. Ils sont gentils,
mais un peu frustes. Leur sens de l'humour est plutôt... rural.
Pour vous situer les personnages, alors que j'allais épouser Carole
et que nous ne vivions pas encore ensemble, j'étais rentré
à Paris avec un poisson crevé dans la voiture. Qu'est-ce
qu'on a ri... J'en ai encore mal aux côtes quand j'y repense. Par
contre, j'étais la coqueluche des chats du quartier...
Carole ne voulait pas se lever non
plus, et comptait sur mon dévouement. Après tout, elle avait
préparé le déjeuner:
- " Tu peux y aller, mon chéri? " Je manifestai mon enthousiasme:
- " Ventre attablé n'a pas d'orteils. " J'y allais malgré
tout, vaincu par son regard larmoyant, mais lui passai directement le
téléphone, sans décrocher: je lui laissai ce plaisir:
- " Tiens, c'est ta mère. " Elle prit la communication
et répondit:
- " Allo?... Maman? Quelle bonne surprise! " Les mots "
bonne " et " surprise " étaient à mon avis
de trop. " ... Non, tu penses... On est en train de manger... à
sept heures... Non, on préfère faire ça le soir,
ou dans la journée... Mais tu es une petite cochonne! Vicieuse,
va!... Oui, il est là, à côté de moi... "
Je criai en direction du combiné:
- " Je suis sous ma douche! " Carole me regardait en souriant:
- " ... D'accord, je... je te le passe. " Horreur. J'ai senti
que je devais être drôle:
- " Belle Maman? Quel plaisir! " Ma voix mielleuse ne la trompait
pas:
- " Surtout te force pas, petit salopiot! Je sais par Carole que
je te tape sur les nerfs! " Je pris un air outragé:
- " Oh la menteuse! Elle est simplement jalouse de notre idylle!
Vous savez bien, ma chère Ghislaine, que si elle ne s'était
pas mise entre nous, c'est vous que j'aurais enlevé sur mon cheval
blanc pour galoper vers le couchant! " Elle rit, mais pas pour ce
que je croyais:
- " Mon pauv' petit parigot, on aurait pas été bien
loin. Vers le couchant, y a la mer! " On peut dire que les gens de
la terre, ils ont les pieds sur terre. Aucune imagination.
- " Tant pis. De toute façon, c'est trop tard. Mais que me
vaut le plaisir d'entendre votre douce voix? "
- " On aurait besoin de Carole à la ferme. On voudrait faire
saillir des vaches et pour ça, c'est la meilleure. "
- " Pas que pour les vaches. Elle se spécialise dans les chiennes
en ce moment. " Carole me menaçait d'une main ouverte au-dessus
de ma tête. Elle souriait quand même
Ghislaine n'avait
pas relevé:
- " Alors, on peut te l'emprunter? "
- " Oh! Mais vous pouvez même la garder! Elle est nulle et
me sert à rien. Elle est paresseuse, fait mal la cuisine et l'amour.
Si je la rends, vous me remboursez? "
- " Des clous! Elle a déjà servi! Tu as fait sauter
le sceau de garantie! "
- " Allez, un bon geste! Pour le même prix, je vous donne le
couvre-lit fuchsia qui va avec! " Ce coup-ci, elle était morte
de rire. Enfin, pour la tuer, il faudrait y aller plus fort. C'est coriace,
ces bêtes-là
Je concluais, avant qu'elle ait repris
son souffle:
- " Allez, c'est d'accord! Me l'abîmez pas. Déjà
qu'elle sent la vache en rentrant... "
- " Ça sent bon, les vaches, c'est la nature! Et toi, tu viens
quand? Avec le travail de feignant que tu fais, tu pourrais venir habiter
à côté de chez nous! Il y a... " J'écartai
le téléphone de mon oreille et tapotai dessus:
- " Allo? Allo?... Crrk... Bzzz... Je ne... Plus... Je... Grzzz...
passe sous un tunnel! " Et je rendais l'appareil à Carole.
Systématiquement, sa mère pleurait pour qu'on vienne habiter
près de chez eux. Cette idée tentait Carole dans un premier
temps, puis elle est tombée amoureuse de notre maison et de notre
village.
- " Maman? Oui, bien sûr... après-demain, vers midi,
ça ira?... Peut-être, mais j'ai des choses à faire...
Oui... Tu feras une grosse bise à Papounet... Je m'en fous, moi
j'aime bien l'appeler comme ça. Bisous! " Elle raccrocha,
un peu furax:
- " Putain, y sont gonflés, mes vieux! Il faut que j'accourre
à leur service. Je suis pas leur fille de ferme! "
- " Tu es leur fille tout court, et, à mon avis, ils ne te
voient pas assez. Ça te dit quand même, d'y aller? "
Carole avait aussi un grand frère, marin à l'autre bout
du monde et qu'on ne voyait jamais, et j'ai appris assez récemment
qu'elle avait eu aussi un petit frère, mort d'un accident stupide,
un jeu de gosses. Elle ne l'a quasiment pas connu.
- " Oui, bien sûr, c'est ma passion, les bêtes. Mais
ils pourraient y mettre les formes, quand même. "
- " Tu penses rester longtemps? "
- " Quelques jours, mais tu les connais, ils sont du genre crampon.
" Je brandis une tartine en tâtant mon bol de chocolat maintenant
tiède:
- " Mangeons, ma soeur, avant que la glace ne prenne dans nos bols.
"
Je fis ma toilette et jetai un oeil sur mon téléphone mobile
que j'avais laissé sur mon bureau. J'avais trois messages, dont
un d'Omar qui me félicitait pour mon travail. Il me fit part aussi
de l'avis de son employeur qui trouvait mes honoraires trop élevés.
Il l'avait convaincu du contraire. J'espérais que ce n'était
pas Omar qui se sucrait un peu trop au passage... Sur mon écran
d'ordinateur, c'était la panique. L'épisode MLTL avait mis
un coup de pied dans la fourmilière, et cela avait des répercussions
sur d'autres actifs que j'avais négligées. Certains de mes
collègues étaient un peu en rogne contre moi, car ils avaient
perdu plus que ce que je leur avais fait gagner. Il me faudra au moins
la matinée pour remettre un peu d'ordre là-dedans... Dans
un premier temps.
Mon attention fut attirée par
un bruit suspect. Je me levai et en découvrais bien vite la cause.
Cela se passait dans la salle de bain: Carole était à genoux
et maintenait fermement Ouissecasse au sol, par la peau du cou. Il était
entouré de flocons de coton, et grognait. Je m'interposai héroïquement:
- " Arrière, Médée! Tueuse d'enfants! "
Carole ne me jeta pas un regard:
- " Ce con de chat m'a encore bouffé une couche. Tu as encore
oublié de fermer le placard! " Elle essayait de lui faire
lâcher le reste de la dépouille de sa serviette.
- " Bah! Laisse le finir de jouer... Je nettoierai, et je t'en achèterai
une neuve. D'ailleurs, depuis les années soixante, elles ont un
peu évoluées, et sont toutes fines maintenant. "
- " J'ai pas confiance. J'ai toujours mis celles-là depuis
ce satané jour où je me suis mise à fuir. "
Carole et le progrès, ça fait deux. Elle lâcha Ouissecasse,
qui joua encore un peu avec sa proie, puis, voyant que nous ne poussions
plus de cris, s'en désintéressa et sortit prendre l'air.
Je ramassais les débris. Pas de quoi fouetter un chat, même
celui-là...
J'allais retourner à mes transactions
numériques quand Carole sortit s'occuper de son cheptel, en jeans
et chemise à carreaux. Même accoutrée ainsi, avec
ses bottes en caoutchouc, un seau à la main, elle était
superbe. Je la regardais s'éloigner au fond du jardin -un très
grand jardin-, sa longue tresse rousse sautant sur son épaule au
rythme de ses hanches bien moulées dans son pantalon. Elle me fit
un geste de la main, sans se retourner. Comment savait-elle que je passais
mon temps à l'admirer? Je l'aime tant... Dommage que son gentil
geste se termina par un doigt d'honneur tendu bien haut
Je lui criai:
- " Moi aussi, je t'aime! " Tout en marchant, elle me fit un
grand sourire coquin par-dessus son épaule.
La matinée passa rapidement.
Carole vint me chercher pour le déjeuner. Elle ne s'était
pas changée et avait enfilé son tablier de cuisinière,
avec écrit en gros, en lettres de feu: " Le chef, ici, c'est
moi! ". Elle avait tout de même ôté ses bottes.
Fidèle à son habitude, elle se colla sur mon dos, posant
sa tête sur mon épaule. Elle sentait bon la nature, les bêtes
et la cuisine:
- " Ce con de Carlos m'a encore bouffé les tétons.
Il n'arrête pas de courir après les chèvres et les
poules. Il n'y a que les oies qui lui font peur. " Carlos est un
mignon petit âne provençal, très joueur et farceur.
Carole a craqué pour lui dans une foire agricole. On a bien essayé
de le débaptiser, mais il ne répond qu'à son nom
qui nous évoque un chanteur terroriste. Carole l'a castré
elle-même, car il paraît qu'un âne entier, c'est invivable.
Il ne lui en tient pas rigueur, et il est toujours joyeux. Il est toujours
fourré avec les chèvres, sauf quand on le sort pour promener
les gosses ou pour partir en randonnée.
Carole continua:
- " Tu viens, mon choubidou, c'est prêt. Tu en as pour longtemps?
" Je sentais une pointe d'exaspération et de crainte dans
sa voix. Je la rassurai:
- " Non, ma crépidule. De toute façon, je n'aurais
pas fini avant un bon moment. Je continuerai tout à l'heure. Je
clôture juste cette séquence de transfert de fonds et je
suis à toi. Voilààà... Tac... Tac... Et Paf!
Fini. "
Je quittai ma session de travail et
pris le bras de mon épouse, d'un air emprunté:
- " Allons nous restaurer, à présent. Que nous as-tu
concocté, cette fois, ma douce colombe? "
- " De la merde, comme d'habitude. " Je pris un air satisfait:
- " Ah! Bien... Bien... Chaque jour est un jour de fête, grâce
à toi, mon amour. "
- " La flatterie ne rendra pas ma cuisine meilleure. " Elle
était modeste. Enfin, elle voulait me le faire croire. Je la pris
à contre-pied:
- " C'est dommage, elle en aurait en effet bien besoin. Oufff...
" Elle me donna un coup de coude dans les côtes. Bien qu'elle
savait que tout le monde appréciait ses petits plats, elle ne tolérait
que sa propre critique:
- " Assieds-toi et goûte. Saucisses-lentilles façon
Caro. "
- " C'est quoi, ta façon? C'est d'ouvrir la boîte de
la main gauche? " Elle était gauchère, et même,
parfois, gauchiste. Elle prit ma remarque de haut:
- " Monsieur, vous êtes un petit con. J'ai tout cuisiné
moi-même, avec mes petits doigts boudinés. " Elle avait
de belles grandes mains élégantes, mais elle avait de la
poigne... Elle me posa l'assiette qu'elle venait de me servir devant moi.
Ça sentait très bon. Cela faisait un moment qu'elle n'en
avait pas fait. Comme ce matin, il faisait assez frais pour la saison,
elle a sauté sur l'occasion. J'essayai de deviner ce qu'elle y
avait mis, mais mes connaissances s'arrêtaient aux choses visibles.
Outre les saucisses -artisanales du charcutier du village- et les lentilles
vertes, je ne voyais que des lardons rissolés et des rondelles
de carottes. J'émis donc des réserves:
- " À mon avis, il y a là-dedans des choses prohibées
par l'académie de médecine. Plus c'est bon, moins c'est
bon. Et là, on atteint des niveaux dangereux. "
- " Tu es vraiment doué pour tourner les compliments. Je crois
que je devrais m'en contenter... "
Je me souviens de la première
fois qu'une femme me fit cette remarque, alors que j'avais une dizaine
d'années: c'était ma maman, et nous étions dans la
cuisine. Elle préparait le repas gaiement et moi, je lui tenais
compagnie en lisant les aventures de ma souris impérialiste préférée.
J'eus soudain une envie irrépressible de lui dire:
- " Tu sais, je trouve que tu ne fais pas ton âge... "
Elle parut surprise et me fit en souriant:
- " Ah bon? Tu me donnes Combien? "
- " Ho
Pas plus de quarante cinq ans... " Elle souriait
toujours, en secouant la tête:
- " Merci, c'est gentil... J'en ai pas encore quarante... "
Voilà pour l'anecdote. Revenons
à Carole. Je goûtais, et décidais d'être plus
direct. Je la perturbais, la pauvre chérie:
- " Mmm... Oui, je crois que je vais reporter un peu la date de notre
divorce... " Carole tenait à accompagner ce festin par un
côtes-du-Rhône. Elle aime bien biberonner depuis quelque temps,
on dirait... Je l'ai accompagnée, et le repas fini, je me rendais
en reptation verticale devant mon ordinateur. Je n'aurais pas dû
boire autant. Je travaillais doucement, et avec beaucoup de mal. Heureusement,
les effets de l'alcool se dissipèrent rapidement.
Carole avait fini la vaisselle et vint
me retrouver. Elle me fit un petit câlin, et, en principe, c'est
là que ça dégénère... Elle sentait
que j'étais préoccupé et n'insista pas:
- " Chéri, je retourne voir les bêtes. Ça fait
un moment que j'ai pas nettoyé Rosita et Perdita. " Quelle
santé. Mettre son nez dans les déjections caprines -elle
parlait de nos deux chèvres- après un si bon repas, c'est
du suicide. Elle continuait:
- " Et la poule blanche m'a paru bizarre tout à l'heure. Tu
retournes chez les Dédés? " C'est le surnom de nos
voisins, les Müller, à cause des initiales de leurs prénoms.
Elle ne semblait pas être préoccupée par ma réponse:
- " Oui, d'ailleurs je ne vais pas tarder. J'ai mis un beau foutoir,
et j'attends que ça se calme un peu pour voir la suite. Heu...
Là, je parlais de mon boulot... "
- " J'avais compris, esprit pervers! Tâche de rentrer vers
sept heures, n'oublie pas que je sors ce soir. Entre filles. Bisou. "
Elle m'embrassa et partit soigner ses bêtes.
Il était déjà quatre heures moins le quart lorsque
je franchis la porte des Müller. Je ne frappais pas, j'étais
un peu chez moi maintenant. Je ne voyais personne, mais j'entendais ronchonner
dans le bureau de Denis: c'est un gentil garçon, mais il a vraiment
un sale caractère...
Il était assis devant son ordinateur,
secouant nerveusement sa souris. Je lui fis une bise sur la bouche:
- " Ça n'a pas l'air d'aller
" Il semblait vraiment
préoccupé: il ne m'a pas rendu mon baiser:
- " Pfff... Ils font chier, ces cons! Ils m'ont mélangé
soixante palettes dans l'entrepôt, pas moyen de les retrouver! Ils
ne savent pas faire la différence entre le "Deteflor Plus"
et le "Deteflor Super". Je te jure! Il faut que j'y aille et
que j'en prenne un pour taper sur l'autre! "
- " Ah... Tu sors?... " J'étais un peu dépité.
- " Ouais, il va falloir... Excuse-moi, je ne t'ai pas bien accueilli.
Tu vas bien? "
- " Un peu douloureux, mais ça va. Diane n'est pas là?
" Je connaissais déjà la réponse:
- " Non, elle est partie pour la journée, et elle ne rentrera
que demain. Elle a pris le fourgon et la remorque, elle doit faire une
livraison de meubles, chez le client dont elle a parlé. Je l'ai
aidée à charger, c'était bien lourd. Au fait, elle
m'a dit que tu lui plais énormément en Alicia et qu'elle
t'aime. Elle t'embrasse. " C'était un peu embarrassant:
- " Ça te gêne pas qu'elle dise ça? " Il
sourit enfin:
- " Mais non, voyons! Moi aussi, je t'aime. " Il me fit un bisou
sur la bouche. Il reprit son air contrarié:
- " Excuse-moi, mais il faut vraiment que j'y aille. Je vais sûrement
rentrer très tard, alors ne m'attend pas. Je te laisse les clés,
fais comme chez toi. " Ça promettait d'être gai. Je
tentai ma chance:
- " Tu n'as pas le temps pour un petit câlin vite fait? "
- " Non, t'es gentil. De toute façon, j'ai pas le coeur à
ça. Tout à l'heure, si tu es encore là
"
Je me fis une raison:
- " Bon, tant pis. Je vais tâcher de finir les vidéos,
avant qu'on ait matière à en faire d'autres... "
Denis me fit un dernier bisou et s'éclipsa,
avec regrets. Je me mis à son banc de montage et finissait le premier
film. J'ai dû couper pas mal vers la fin, on papotait beaucoup.
Ensuite, j'ai sous-titré les passages inaudibles. Il n'y avait
pas que des cris... Bizarrement, j'ai eu plus de mal avec le deuxième,
celui de mon baptême. Le cadrage était très mauvais,
et le son plutôt fluctuant. J'avais fini la partie vidéo,
pas très satisfait du résultat, peu avant sept heures. Petit
à petit, une idée s'insinua dans mon esprit. Oh! Juste une
idée, comme ça
Ŕ suivre dans " La
carotte Nantaise 8: Mises en boite. "
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