Histoires Des Invités

 

La Carotte Nantaise 2

Claude D'Eon

 

CHAPITRE 2 : NOS AMIES LES BETES.

Quand je suis rentré, il faisait nuit noire. On distinguait à peine la lueur de la lune à travers les nuages qui semblaient maintenant immobiles. La pluie avait fait sortir les escargots par centaines. Heureusement, J'avais une petite lampe à mon trousseau, ce qui me permit de distinguer les meutes de fauves affamés à l'affût de chair fraîche.
J'en écrasai toutefois quelques-uns uns en étouffant un juron. Au moins, ils n'auront pas eu le temps de me croquer les mollets. Une faible traînée de lumière filtrait sous les volets de la chambre, et j'entendais la télé. Carole devait être devant son feuilleton gnangnan. Je fis le tour de la maison et entrai par la porte de service. L'essentiel de nos pièces se trouvent au rez de chaussée. La maison est grande, nous ne sommes que deux et l'escalier est assez raide. Nous gardons l'étage pour les débarras, la salle de jeux et les chambres d'amis. J'adorais surprendre Carole dans des agissements coupables. J'approchai sans bruit de la chambre : chance ! La porte était entrouverte. C'était une ruse que Carole avait mise au point : elle m'entendait arriver, car je suis d'un naturel bruyant et aimant me faire précéder de mes déclamations théâtrales. Par l'entrebâillement, la télévision distillait une musique dégoulinante de violons, entrecoupées de voix de femmes éperdues de chagrin :
- " Alors tout ce temps, tu n'as rien dit ? Tu l'as laissé faire ? Pourquoi tu m'as rien dit ? Pourquoi ??? " Je passai la tête tout doucement par la porte : Carole était assise dans le lit, les yeux fixes et rouges vissés sur la télé, une main étreignant un mouchoir brodé -elle le gardait pour ces grandes effusions, se servant de mouchoir en papier pour les usages plus... courants - l'autre plongeant dans une boîte de chocolat, d'ailleurs quasiment vide. Ses beaux seins - elle dormait toujours nue l'été - se découpaient à merveille sur le couvre-lit fuschia. Oui, je sais, ça détruit la rétine au bout d'un certain temps, mais c'est un cadeau de mariage de sa mère... Je fis grincer la porte d'un coup d'épaule malencontreux. En un dixième de secondes, elle rabattit le couvre-lit sur la boîte. Elle avait bien préparé son coup, mais j'avais été plus malin. Le pauvre Ouissecasse sur ses genoux fut réveillé en sursaut et sortit dans le couloir, vexé. Ouissecasse, c'est notre gros pépère à nous, ça. C'était un petit chaton noir et blanc arrivé affamé un matin de septembre. Carole l'a immédiatement adopté :
- " Qu'il est mignon ! On t'appellera Régliss Mint ! " Je lui fis part de mon avis :
- " Ah non, c'est con ! "
- " Black and white ? "
- " Pareil ! " Elle avança, timidement :
- " Félix ? " L'avocat parla :
- " Non, On va avoir des problèmes de droits ! Heu... je sais pas, moi... Gribouille ? " Je pris le premier nom de chat dont je me souvenais... Un ami d'enfance... mon confident... Mon...
- " Ouais, mais je trouve que c'est pas moins con que ce que je t'ai dit. " Elle trempa son index dans la gamelle d'eau qu'elle lui avait déjà servie, leva le chaton au ciel, fit le signe de la croix sur son jeune front en lui laissant des mèches humides et déclama :
- " Moi, Carole Bédier, par les pouvoirs qui me sont conférés par mon statut de mammifère supérieur, te baptise Gribouille, en l'honneur des talents artistiques de ton nouveau père ! "
- " Amen. Vous pouvez embrasser la mariée. " Il garda ce nom deux jours. Il prit son nouveau nom suite à un jeu de mot - pas de moi - qui me fit bien rire un jour où il refusait sa gamelle :
- " Ou y bouffe, ou y se casse ! " Les propriétaires de chat auront sûrement compris. Que ceux-là expliquent aux autres. À six mois, on lui a fait couper la joie de vivre. Maintenant, on l'appelle Dôbeulyou, en l'honneur d'un homme d'état qui a fait beaucoup pour le tourisme de masse au moyen orient et pour l'amour entre les peuples, mais ça s'écrit W. Il est sage et câlin, mais il a deux défauts : il adore déchiqueter les serviettes hygiéniques de Carole, de préférence quand elle les porte. C'est gênant, surtout la nuit. Le deuxième, pas très éloigné, est de jouer avec mes joyeuses quand il en a l'occasion, ce qui me fait toujours faire un bond. Eh oui, cinq griffes dans une couille, ça fait beaucoup. Enfin, ça n'arrive pas souvent.
Revenons plutôt à Carole. Elle était troublée par mon arrivée, toute rouge, essayant de faire disparaître le plus discrètement possible le contenu de son joli clapoir. J'adore la faire rougir... Elle arrêta le magnétoscope. L'écran devint noir, et couic les violons. Je fis mine de ne rien avoir vu de son petit manège et m'avançai à grandes enjambées, les bras écartés. J'avais gardé mes ailes, je repris une envolée. Je déclamai avec emphase, à la manière des tragédiens grecs :
- " Très chère, je vous implore de me pardonner, mais je fus retenu par un fâcheux contretemps... " Elle prit une voix gouailleuse, à la Jackie Sardou. Je regagnai le sol, telle la bouse prenant son essor du cul de la vache pour s'écraser sur les pompes de l'inséminateur :
- " Quoi, qu'est ce que t'as foutu ? T'as crevé en route ? T'as vu l'heure ? " Amusé par le contraste, je fis mine de m'effondrer. Je ne fis pas allusion à son modèle de voix, me rabattant sur un plus classique :
- " Ahhh ! Je succombe ! Moi, Eschyle, ne fut point occis par le vol majestueux d'une tortue*, mais bien par la voix de la sirène Arletty ! " Nous goûtions beaucoup nos petits numéros, et nous nous sommes mis à rire. Je préférais éviter d'évoquer Jackie Sardou car j'ai eu le malheur de raconter à Carole un rêve érotique que j'avais eu avec elle. Comme elle ne me lâche plus avec ça, je préférais ne pas lui tendre la perche. Il était quand même pas loin de minuit :
- " Ah ma pauv' dame ! J'ai passé presque toute la soirée sur la machine de Denis ! " C'était une demie vérité.
- " Il va sûrement falloir que j'y retourne. Il fait du montage vidéo et il ne sait pas trop s'en servir. " Ça c'était vrai. Ah, l'art exquis du mensonge ! Je m'enquis de ses occupations :
- " Alors, la mère casse-couilles était encore en détresse ? Elle s'est cassée un ongle ? " Mélanie est - encore - la bonne copine de Carole : c'est une gamine de cinquante ans passés, très coquette, petite et encore très bien conservée, qui panique d'un rien : elle a même failli mourir d'une crise d'hémorroïdes. Elle est mariée à un homme qu'elle n'aime plus vraiment et auquel elle se refuse complètement depuis au moins un an. D'ailleurs, le pauvre ne l'embête plus avec ses hormones. Il est souvent en déplacement pour la semaine, et je suppose qu'il a trouvé une bonne âme pour se consoler. Je sais tout, car - tout le monde le sait - les secrets de filles, c'est sacré. Carole prit un air dégagé. Comme on ne se cache rien - enfin, d'habitude - Je vois bien qu'il y a quand même quelque chose :
- " Ouais, Elle a appelé vers huit heures, en me disant qu'elle avait un souci avec son chien, elle avait l'air paniquée, et elle voulait que je vienne seule, et que j'en parle à personne, et c'était bien ce que je pensais. " J'émis une hypothèse :
- " Je suppose qu'elle se baissait pour faire ses lacets quand son chien en a traîtreusement profité pour lui faire coucou-qui-c'est ? "
- " Ouais, attends ! Je ferme tout, je pars en courant chez Denis et Diane pour te prévenir, en plus sous une pluie battante, et qu'est ce que je vois ? Diane en train de pisser sous un arbre ! Comme si elle ne pouvait pas faire ça chez elle, la cochonne ! Et en plus elle n'arrêtait pas de regarder la fenêtre de peur qu'on la voie ! Elle s'est relevée pour s'essuyer la chatte, et je peux te dire que c'est une vraie blonde ! " Je soulevais un sourcil surpris :
- " Tu en es sûre ? "
- " Quand même, je suis une fille, je m'y connais ! " Je ris intérieurement : j'ai dû me tromper. Il est vrai que je n'ai vu son pubis que de très près ! Je lui décochai tout de même un regard appuyé :
- " Mais non, je suis pas gouine ! Enfin, je me suis sauvée avant qu'elle m'aie vue. Je ne savais pas qu'elle était là, et en plus je ne voulais pas perdre de temps en salamalecs. Je suis partie chez Mélanie en pensant te prévenir plus tard. D'ailleurs, j'ai rappelé quand ... heu ... Enfin après, et je suis tombée sur Diane. Elle ne devait plus avoir envie de pisser d'après sa voix. " Je voulus éclaircir quelques points :
- " Je l'ai entendu te répondre, de quoi vous parliez ? J'ai entendu parler de biberon, que j'en aurais reçu une ... " Elle rit.
- " Mais oui, tu sais bien que vous êtes nos gros bébés ! Je plaisantais ! Je lui ai demandé si tu étais sage, et que si ce n'était pas le cas, elle pouvait te donner une fessée. Je crois que c'était à peu près ça ". Elle changea de sujet, excitée :
- " Ouais, alors là il faut que je te raconte ! " Je tentais de refréner ses ardeurs, sans succès :
- " Je suppose que c'est un secret que tu ne dois révéler à personne, n'est ce pas, Madame ? "
- " À toi, seulement ! " Bien sûr ! un secret bien croustillant se partage en couple, c'est bien connu ! J'arrachai brutalement le couvre-lit et découvrit la boîte de chocolats. J'engloutis le dernier sous ses yeux impuissants. Elle gardait toujours ses préférés pour la fin, ceux à l'alcool. Ceci couvrirait doublement mon haleine - alcool et chocolat -quand je l'embrasserai, ce que je fis de suite : Je partageai mon chocolat dans sa bouche. Elle souriait en suçotant son dernier demi chocolat : non seulement je lui en avais donné la moitié, mais surtout je n'avais fait aucun commentaire au sujet de sa gourmandise. Pour l'instant.
Je me suis assis sur le bord du lit et prenant la boîte vide dans ma main gauche, je me téléportai au nord-ouest de la Grèce antique, au Danemark, en me tenant la poitrine. Je regardai la boîte dans les yeux :
- " Hélas, pauvre Yorick ! Tu as toujours eu la tête vide, mais là, c'est mort ! Être ou ne pas être tout bouffé par ma goinfre d'épouse, la question ne se pose plus ! " Carole se trémoussa dans le lit :
- " Boâhh ! Y en avait presque plus ... En plus, c'est des allégés... " Je lui répondis par ce mot célèbre que Cambronne, retranché dans le dernier carré, aurait adressé aux Anglais :
- " C'est c'lààà ... oui ! "
- " Comme disait Roland à Roncevaux ! " Rétorqua Carole qui, contrairement à moi, ne manque pas une occasion d'étaler sa culture.
Soudain je lui saisis le bras en lui tendant un doigt inquisiteur. Je restai dans la même pièce. De théâtre, bien sûr. Je lui lançai, les yeux exorbités :
- " Ne sens-tu donc rien, malheureuse ?! Il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark ! " Elle huma l'air quelque secondes, puis s'écroula sur ses oreillers en soupirant bruyamment, telle une poupée gonflable à l'agonie :
- " Ah ! putain ... Il a encore la chiasse ... " W lui répondit en grattant paresseusement sa caisse au fond du couloir. J'émis une remarque à son crédit :
- " Cet animal me fascine : il a des dons de télékinésie extraordinaire : il arrive à faire voyager ses émanations méphitiques à la vitesse du son. Que dis-je ! plus vite encore ! " Elle me coula un regard langoureux :
- " Tu peux y aller, mon chéri ? " Je la regardai droit dans les yeux en désignant la pile de cassette encore à visionner :
- " À une seule condition : tu arrêtes de regarder cette connerie de decervelation de masse de La-main-de-ma-soeur-dans-la-culotte-d'un-zouave ! " Je ne me souvenais plus du nom - à rallonge - de cette série. Elle sembla plutôt hostile à mon ultimatum. Elle prit ses seins dans ses mains et me les brandit sous le nez :
- " Mes couilles ! plutôt crever ! D'abord, tu ne te souviens plus du titre ! " Si tant est que je m'en sois souvenu un jour. Je me risquai avec aplomb :
- " Les dents du bonheur : Giscard face à son Destaing. " Elle s'énerva, les poings sur les hanches :
- " Mais t'es nul ! Tu fais aucun effort ! Rentre-toi bien ça dans le crâne : " Les enfants du destin ou Dominique à la poursuite du bonheur ! " Je ne le répèterai pas ! " Je pris le visage de Bernadette devant la vierge en joignant les mains :
- " Mais oui ! Mon Dieu ! comment ai-je pu oublier un tel titre ! " Je repris sur un ton morne :
- " Ouais, m'empêche que c'est de la daube. C'est un peu comme " Les oiseaux se cachent pour mourir ", sauf que là-dedans, je te jure que non seulement ils se cacheraient mieux, mais en plus ils feraient tout pour hâter la chose. "
- " Là t'es méchant ! En plus c'est français ! "
- " Je demande la nationalité Turkmène dès demain. Bon. C'est pas tout ça, mais il faut que je ramasse la bouse de ton coussin vibrant. " Sur ce, je partis ratisser la caisse du chat pour nourrir les rosiers de Madame. Je croisais W à qui je fis une papouille en passant, car il me jetait ce regard éperdu d'amour mêlé de reconnaissance que seuls les animaux familiers, les épouses fidèles et les maîtresses comblées arborent. Je l'engageais à rejoindre la sienne :
- " Va voir ta maman, elle va te lécher les fesses. "
- " J'ai entendu ! Beuark ! " J'y comptai bien.
Nous disposons de tout un équipement sophistiqué pour les toilettes de W afin de ne pas nous salir, digne de la conquête spatiale. Ah ! S'il pouvait aller chier sur la lune ! Cette tâche ingrate accomplie, je me lavais les mains dans la salle de bain tout en regardant mes fesses. Le cordon du tampon était toujours plaqué au fond de ma raie, on ne voyait rien. Rassuré, je me lavais les dents. Ce faisant, Je suis revenu tenir compagnie à ma douce qui menaçait de reprendre le visionnage de ... Ça me reviendra. Elle me cueillit à mon entrée dans la chambre :
- " Dis, tu n'as rien à me demander ? " J'interrompais mon lustrage des crocs :
- " Mmmm ? Ka hain ? h'est héhà hait ! "
- " Je comprends rien ! va te rincer ! " Je fis demi-tour sur un talon et obéis. Je revins quelques secondes plus tard. Elle me re-cueillit :
- " Alors ! tu vois toujours pas ? " Elle guettait avec avidité ma réponse, assise sur ses talons, sur le lit. Je pris un air songeur en me massant le menton, puis celui du savant qui dit " Euréka " l'index en l'air, et enfin affichai un sourire radieux pour m'exclamer, joyeux :
- " Alors, on baise ? " Elle me fendit le crâne d'un coup d'oreiller bien affûté :
- " Pas ça, patate ! " Elle se fit de suite plus câline :
- " Enfin, pas maintenant ... " Je décidai d'être plus coopératif et fis mine de me souvenir brutalement :
- " Oui ! Alors, miss foldingue ! Le chien ! Ouaf ! " Je m'installai dans le lit, prêt à m'en payer une tranche. Bien sûr, c'est à ce moment qu'elle se leva en trombe pour aller se laver les dents. Son beau cul blanc m'évoqua la fuite d'un daim, d'une antilope ou d'un autre rongeur similaire. Je lui avais fait part de cette observation alors que nous regardions ensemble un documentaire animalier sur ledit bestiau, ce qui me valut une strangulation punitive immédiate. Pourtant, c'était mignon. Moi, je n'ai rien dit quand elle fit le même genre de commentaire à mon égard alors que c'était un phacochère qui se roulait dans la boue ! Pour patienter, je contemplais l'amas de matériel vidéo de notre chambre quand elle reparut. Je lui fis part de mon impression en lui désignant l'empilement de boîtiers électroniques, pas très conseillé dans une chambre à coucher :
- " C'est pas très " Feng shui " tout ça ! "
- " Quoi, pas frenchie, ma série ? "
- " Laisse tomber : je bave d'impatience de t'entendre narrer les exploits de ta copine. " Elle s'assit sur le lit, sans égard pour mes jambes qu'elle écrasait sans s'en rendre compte tellement elle était excitée :
- " Ouais donc ... J'en étais où ... Ah oui ! Je suis partie en courant, toujours sous la pluie, j'arrive chez elle, le portail était fermé. Je le savais, elle m'a dit qu'elle pouvait pas sortir. Je saute le portail, me dégueulasse en tombant parce que c'était tout glissant. J'ai même bousillé mon parapluie. Je sonne, j'entends des bruits bizarres comme dans le film " les morts vivants " : elle pleurait et devait se cogner partout. Elle demande si c'est moi, elle pleure toujours. Elle trifouille la serrure, elle ouvre, je pousse, mais elle était toujours derrière, je finis par rentrer. Je referme la porte pour pas qu'on la voie : elle se traînait à quatre pattes, avec son Jikka sur le dos, collé au ptère, à poil . Lui, apparemment, il attendait que ça se passe. S'il avait eu une montre, il aurait passé son temps à la regarder. " Je me souvins d'un slogan nullissime d'une pub des années soixante dix. Ce fut celui qui me semblait le plus approprié :
- " CHRONOX, la montre des exploits extrêmes. Sinon, il va bien, lui ? " Je m'enquis de la santé du chien, ce qui vexa un peu Carole : elle savait que je ne portais pas spécialement Mélanie dans mon coeur.
Je me souviens très bien de la première fois que je l'ai rencontrée. Carole et elle se fréquentaient déjà pas mal, et mon épouse avait tenu à me la présenter. Nous nous sommes rendu chez elle, et son chien, un bon toutou genre labrador, très calme et gentil, vint me saluer. J'avais déjà entendu son nom, et je croyais - naïf que je suis - que c'était des initiales, J.K., de la même façon que nous avions re-rebaptisé notre chauffe-pieds mobile W. Je ne connaissais pas l'origine de son nom - et pour cause - donc j'improvisai, ce qui est une seconde nature chez moi :
- " Salut Jean-Kristof ! " Une harpie hystérique vint aussitôt me détromper :
- " Non ! C'est pas comme ça qu'il s'appelle ! on a déjà du mal à le faire obéir ! " Devant tant de chaleur humaine, et avant qu'elle aie le loisir de m'arracher les yeux, je lui fis montre de mon savoir vivre :
- " Oui, bonjour à vous aussi, chère voisine ! et à toi aussi, Jean-klaude. "
- " Vous le faites exprès ? Il s'appelle Jikka ! JI-KKA ! " Je lui montrai ma bonne foi et ma volonté de ne pas la pousser à la rupture d'anévrisme :
- " J'avais compris : il s'appelle J.K, comme John Kennedy. Il n'y a pas de quoi s'énerver. " Là, Carole intervint, sa chère copine tremblant comme un flan fourré au vibromasseur :
- " Mélanie, je te présente Luc, mon petit Mari ! Tu vois, je t'ai pas menti, il a beaucoup d'humour ! " Mélanie me jetait ce regard que les boxeurs ont l'un pour l'autre entre deux rounds, assis sur leur tabouret. Je lui fis la bise, sur la défensive tout de même :
- " Salut, moi c'est Luc. Comment t'appelles-tu, jolie créature ? Où est ta maman ? Excuse-moi pour l'horrible méprise que j'ai commise, mais c'est la faute de Carole, elle ne m'a pas prévenu que tu n'as aucun sens de l'humour ! " Là, j'avoue que je suis allé trop loin, mais elle se prêtait tant à mes expériences psychologiques que c'eût été un péché de ne pas en profiter. À ma grande surprise, mes yeux restèrent dans leurs orbites. J'étais passé en force, j'avais dépassé le point de rupture. Mélanie ne bronchait plus, et même s'était bien calmée :
- " Heu ... Excuse-moi ... - on se tutoie, hein ? - c'est vrai que je suis un peu acariâtre, C'est mon mari Paul qui me cause des soucis. " J'ai saisi la perche :
- " Paul ? on est collègue ? Lui aussi est apôtre ? " L'atmosphère s'était détendue. Je ne suis resté quand même qu'une heure. Je me sentais un peu de trop, d'autant plus qu'elles étaient parties sur un débat passionnant au sujet de leur feuilleton préféré, " Dominique à la recherche du temps perdu " :
- " À ton avis, tu crois que c'est Michel, le père de Dominique ? "
- " Non, t'es folle, il a failli coucher avec dans le vingtième épisode ! "
- " Ah ouais, t'as raison ! Mais ça peut être son oncle ... Ouais ... ça c'est possible ! "
- " Non plus, il est homo ! " Je glissais ma réplique dans leur débat :
- " Bon, salut les filles ! C'est pas que je m'ennuie, mais c'est tout comme ! " Je lui fis la bise et m'éclipsais, en chatonnant le tube de Soeur Sourire quelque peu modifié, assez fort pour qu'elles puissent encore m'entendre :
- " Dominique-nique-nique dans tous les épisodes, dans toutes les po-si-tions... " Ce n'est que plus tard que Carole m'apprit la cause de son emportement : c'est que Jikka répondait à certaines versions de son nom de façon bien précise, et, comme je devais m'en approcher, Mélanie a paniqué. Elle préférait faire ça toute seule, dans l'intimité, si j'ose dire... Mais reprenons le récit de Carole :

- " Ouais, donc, je me suis accroupie pour lui faire un gros câlin car elle pleurait beaucoup, et Jikka en profita pour me lécher la pomme. Je l'ai rassurée en lui disant que j'avais l'habitude des bêtes, qu'elle ne devait pas s'inquiéter, que je savais garder un secret, et patati ... "

Carole en avait en effet l'habitude. Non pas qu'elle eût pratiqué elle-même la chose - quoi que j'en aurais jamais la certitude - mais en tant que fille de fermier, elle était familière de ce genre d'incident. Je me rappelle que, quand j'avais une dizaine d'années, en vacances dans son village, elle venait me chercher en courant quand ses parents procédaient à l'accouplement de bestiaux quelconques - ils refusaient toute dérive du progrès, comme l'insémination artificielle - quand nous n'étions pas déjà fourrés ensemble. Nous nous cachions dans la grange, à plat ventre dans la paille, et l'on riait comme des fous. Carole m'avait bien expliqué à quoi ça servait, mais on trouvait ça à la fois fascinant, dégoûtant, et très rigolo. J'étais quand même inquiet :
- " Alors je devrais te faire ça pour te faire des enfants quand on sera mariés ? "
- " Ouais, mais j'ai pas envie. C'est dégueulasse, et ça doit faire vachement mal. Ma mère, tu verrais comme elle gueule ! Je les ai vus, un soir, dans la grange - juste derrière où on est - mon père se secouait sur elle, très vite, un peu comme mon Blacky sur la chienne des Pastorel, nos voisins. Ma mère elle osait pas s'en aller, ou elle était coincée parce qu'elle bougeait les jambes. Je suis partie en courant quand elle a eu trop mal, et mon père, il grognait comme le verrat, comme s'il était content de lui faire du mal. Après, j'ai revu ma mère, elle était toute molle. J'ai pleuré, j'y ai dit que j'ai vu Papa lui faire mal, elle m'a embrassé et m'a dit que c'est comme ça que nous on fait les bébés, et que je ne devais pas avoir peur de Papa, que je comprendrais plus tard, et que ça s'appelle faire l'amour. " Elle m'avait ému, et je me sentais coupable pour tous les hommes qui font autant de mal aux femmes :
- " Moi, je te ferais jamais de mal " Lui promettais-je en lui faisant un gros bisou sur la bouche.
- " Ça, mon petit Luc (j'avais deux ans de moins qu'elle, mais je l'ai rattrapée depuis**), j'en suis sûre. " Je n'ai pas tenu ma promesse. Moi aussi, je l'ai fait crier. Et je ne lui ai pas fait d'enfants. Par la suite, à quatorze ans, elle assistait son père lors des saillies. Mais reprenons le fil de son récit ...

- " J'ai regardé l'étendue des dégâts : il était entré à fond dans son cul et il était bloqué. " Je l'interrompais :
- " Dans son cul ? tu veux dire son petit trou à hémorroïdes ? " Elle acquiesça d'un mouvement de la tête. " Eh bien ! Je savais qu'elle se soignait par les plantes, mais pas par les animaux ! il ne lui reste plus qu'à essayer le règne minéral ! " Carole réfléchit et dit :
- " Heu ... Je crois que c'est déjà fait ... En regardant ses fringues dans un tiroir, j'ai trouvé un gode en verre ... " Je continuais à tomber des nues :
- " Eh ben, si on me l'aurait pas dit j'aurais pas cru ! " Carole reprit :
- " Donc, je regarde de près, j'y mets les mains et tente d'extraire la queue de Jikka en serrant doucement la base et en tirant doucement dessus, mais il était encore trop excité. Il faut dire que Mélanie bougeait sans arrêt. J'ai été chercher de la glace dans son frigo que j'ai mise dans un gant de toilette. J'ai tapoté doucement le chien aux endroits stratégiques, ça l'a libéré presque de suite. J'ai ensuite fini de le dégager à la main. Une fois sorti, Jikka a été boire un coup, s'est léché les choses et s'est endormi. C'était pas le cas de Mélanie ... " Je l'interrompais à nouveau :
- " Pour boire un coup, c'est pas la dernière, et elle se lècherait elle-même les choses si elle était plus souple. " Carole ne fit pas attention à mon assertion :
- " Je l'ai prise sur mes genoux, sur le canapé du salon. Je sais pas si je te l'ai dit, mais elle était toute nue. Je lui ai fait un gros câlin sur mon coeur, je l'ai bercée en lui parlant doucement, jusqu'à ce qu'elle soit complètement calmée. Là, elle m'a dit qu'elle ne voulait pas se faire prendre par là. Ce n'était pas la première fois qu'elle pratiquait la chose avec son chien, mais ce coup-ci, ça ne c'était pas passé comme d'habitude. Elle m'a dit qu'elle était attirée par le sexe, mais pas par les hommes, et qu'elle essayait tout ce qu'elle pouvait pour prendre du plaisir. Je lui ai dit que je connaissais bien les animaux et que si elle le voulait, je pourrais l'assister ... Et là elle m'a donné un baiser sur la bouche tellement elle était contente. Ensuite nous avons parlé longtemps et je suis rentrée... Heu ... Tu m'en veux pas ? " Elle guettait ma réaction, inquiète. J'étais un peu surpris : c'était la première fois que nous avions -tous les deux, une aventure extraconjugale. Enfin, à ma connaissance. Mes frasques passées ne comptaient pas, cela n'avait pas été génial... Je pris quand même le temps d'accuser le coup pour répondre :
- " Moi, ça me gêne pas. Tu sais que je t'ai toujours fait confiance, et que nous avions juré de toujours rester libres. C'est pour ça qu'on s'aime toujours autant. Mais pourquoi tu as bondi tout à l'heure en me disant que t'étais pas gouine ? "
- " Oh ! Pas gouine-gouine... J'aime bien regarder les filles, c'est tout... " Nous ne sommes pas vraiment un couple libéré, Mais le fait de ne pas être jaloux ni possessif n'a pas cessé de renforcer notre amour. Je la rassurai un peu plus :
- " Tu sais, moi aussi j'ai quelque chose à t'avouer, encore bien plus croustillant, mais ce n'est pas le moment. " Carole fut vivement intéressée :
- " Ah bon, toi tu t'éclates et tu veux pas en faire profiter ta petite femme ? "
- " Tu comprendras pourquoi quand je te le dirai, c'est lié. "
- " Et tu penses me faire mariner combien de temps ? "
- " Pas longtemps. Si tu ne relèves pas toi-même l'indice, je te dirai tout demain matin, à neuf heures au plus tard. " Je vis fleurir un champ de points d'interrogation dans ses jolis yeux gris clair :
- " Je comprends rien à ce que tu racontes : quel indice ? pourquoi neuf heures ? "
- " Voilà tout ce que je peux te dire : l'indice, tu le trouveras sûrement. Neuf heures, parce que si je te dis " demain matin ", tu serais capable de me réveiller à quatre heures pour me le demander. " Tout ce cirque lui avait chauffé les sangs. Elle arracha mes couvertures, se jeta sur moi en me bloquant les poignets et me souffla au visage :
- " Maintenant, on baise ! " Je la retournai d'un coup avant que ses seins aient fini de balancer au-dessus de ma poitrine, puis l'embrassai fougueusement. Je lui explorai tout le corps de mes lèvres, lui agaçant les tétons au passage, en me disant que je repasserai m'occuper d'eux. Je descendis embrasser ses cuisses et sucer ses gros orteils. Elle adorait ça, mais étant très chatouilleuse, je n'insistais pas trop. Je remontais brouter sa touffe rousse - son nom officiel est " salade de carottes râpées " - qui était ma foi déjà bien assaisonnée. Une fois à point, je suis revenu sucer ses seins avant de la pénétrer doucement. Nous faisons toujours l'amour lentement - on est pas aux pièces ! - et nous y prenons toujours autant de plaisir. Cela ne dura pas longtemps car nous étions très excités. Nous avons atteint l'orgasme ensemble, comme presque toujours. Il arrive qu'elle prenne son pied avant moi, ou après, ce qui est plus problématique pour moi, mais dans l'ensemble, nous arrivons toujours à prendre notre plaisir. Il arrive que nous nous endormons l'un dans l'autre, mais en général, ça ne dure pas longtemps... J'étais encore très excité, mais, une fois que nous avons fait l'amour, Carole a beaucoup de mal à me sentir encore, d'autant plus qu'elle mouille beaucoup et que j'ai des éjaculations assez abondantes - enfin d'après ce que j'ai pu en déduire d'après moultes comparaisons avec mes semblables. Je décidai de repartir à l'attaque, comme le petit soldat courageux que je suis et lui dit d'un ton qui interdisait tout refus :
- " Chérie, je veux encore manger ta salade de carottes ! " Docile, elle ne se fit pas prier, se remit sur le dos, cuisses bien écartées. À vrai dire, nous aimons bien nous caresser encore après l'amour, et nous y reprenons souvent du plaisir une nouvelle fois. J'étais au-dessus d'elle, presque complètement à l'envers, la débarbouillant à petits coups de langue, tout doucement, titillant de temps en temps son petit trou rebelle qui restait désespérément serré, depuis toutes ces années, comme les cordons de la bourse de Guy Roux***. Je fus tiré de mes méditations footballistiques par un propos surréaliste de Carole :
- " Ça fait longtemps que je n'ai pas fait de carottes à la crème ... " Interloqué, je lui répondis :
- " Je ne veux même pas savoir par quelle association d'idée tu es venue à penser à ça. Quelle gourmande ! "
- " Oui, je suis une gourmande ! d'ailleurs, approche que j'avale ton petit poireau sauce blanche ! " Elle m'attira sur elle et me planta dans sa bouche. Elle venait juste de commencer à me sucer quand je ressentis une drôle de sensation entre les fesses : elle avait fini par trouver le cordon et tirait dessus... Elle me recracha brusquement pour parler :
- " Mais qu'est-ce que c'est que ce truc ? C'est un tampon ? " Je retournai m'allonger à côté d'elle :
- " Tu as trouvé l'indice. Maintenant, je vais tout te dire ... " Ce que je fis, en omettant toutefois les passages les plus ... chocolatés.
- " Je suis donc allé trouver Denis. Il était dehors et plutôt mal luné, comme souvent. Il m'a invité à boire une bière, et là, je ne sais pas pourquoi, si c'est l'alcool, ou l'orage, ou les deux, mais ça a dérapé. Il a commencé à m'appâter, et moi j'ai avalé la ligne et l'hameçon. Enfin, plutôt son asticot... " Je ménageai une pause pour épier sa réaction. Au lieu d'être offusquée ou blessée, elle parut plutôt excitée :
- " Ah ouais ? Tu aimes les hommes, toi, maintenant ? Depuis quand ? "
- " Depuis longtemps, je crois. Je ne le désirais pas vraiment, mais je voulais que lui me désire... C'est difficile à expliquer. Je ne t'ai pas raconté mes quelques expériences homosexuelles, je crois que c'est le moment. Oh ! Ce n'est pas bien méchant, j'avais douze - treize ans : je me laissais tripoter par mes petits camarades... Mon expérience la plus poussée a été en voyage organisé en Espagne. J'avais un copain, assez obèse, qui avait le béguin pour moi. D'ailleurs, il s'appelait Denis aussi… Mais on l'appelait Skelettor… Les enfants sont cruels… Il était toujours collé à moi. Maintenant, avec le recul, je pense qu'il attendait que je lui fasse des avances. Toujours est-il qu'une nuit - d'ailleurs nous ne sommes restés qu'une nuit dans cette auberge de jeunesse - il est venu me retrouver dans mon lit. Il a caressé maladroitement mon sexe à pleine main, puis s'est allongé sur moi en m'embrassant. Il s'est masturbé en se caressant sur mon ventre. Il a joui en silence et nous sommes restés longtemps comme ça, partageant sa semence entre nos ventres. Il s'est retiré sans un mot et il est retourné dans son lit. Je me suis essuyé tant bien que mal avec mon pyjama - ma mère à dû croire que cela venait de moi - puis nous nous sommes tenu par la main une bonne partie de la nuit. Malheureusement, je l'ai cruellement rembarré une autre fois que j'étais avec lui et qu'il allait me peloter. Le pire, c'est que je l'avais invité dans ma chambre. Je lui avais crié, en colère, quelque chose comme " Va faire tes cochonneries chez toi ! " Il est parti sans un mot, Il ne m'a plus jamais suivi. Je n'ai jamais cherché à renouer avec lui, ni à expliquer mon geste. Pourtant, j'avais honte de m'être comporté aussi méchamment et injustement. " Carole était de plus en plus intéressée :
- " Tu ne t'en étais jamais vanté… Ensuite, avec Denis-notre-voisin ? "
- " Je l'ai sucé et j'ai voulu qu'il me prenne. Il ne s'est pas fait prier. Il m'avait bien préparé avant. " Carole me glissa d'un air coquin :
- " Oui, il aime bien élargir le cercle de ses amis… " Je la grondai :
- " Tu es méchante, tu me piques mes réparties ! " Je repris :
- " Ça se passait très bien jusqu'à ce que Diane débarque. Si elle a pissé dehors, c'est qu'elle nous avait vus en pleine action et qu'elle avait très envie. Elle voulait être en pleine possession de ses moyens pour entrer en scène. D'ailleurs, elle t'a vue t'enfuir. " Carole se rebella :
- " Mais j' me suis pas enfuie ! J'étais pressée, c'est tout… "
- " Donc, elle nous regardait depuis un petit moment sans rien dire jusqu'à ce que Denis la voie, je ne sais pas comment, parce qu'on lui tournait le dos. Une impression d'être épié, sans doute… "
- " Ça a dû ronfler dans les chaumières ! " Ça devait être une expression de son pays…
- " Même pas. Nous sommes restés comme deux ronds de flan. Elle n'était même pas en colère. Elle a voulu qu'on continue, mais le cœur n'y était plus. "
- " C'est bizarre, moi je crois que j'aurais gueulé. "
- " Tu m'étonnes, je te croyais plus ouverte d'esprit. "
- " Ouais, mais ça doit faire un choc. Continue. "
- " Comme on était plus vaillants, elle nous a motivés un peu. Elle m'a frappé en m'insultant et s'est mise à me travailler la rondelle avec ce qu'elle avait sous la main. Elle a envoyé Denis tenir son hot-dog au chaud dans ma bouche, pour ne pas qu'il refroidisse. D'ailleurs, Diane était en train de me pénétrer avec une grosse bougie pendant que vous téléphoniez. On ne l'aurait pas cru, hein ? " Carole ouvrit de grands yeux incrédules :
- " Alors ça, non… "
- " Quand elle a estimé que j'étais à point, elle rappela Denis Qui me pénétra avec facilité. Elle était derrière et se collait à lui pour le pousser à coup de reins. Elle le trouvait trop timoré, apparemment. Elle m'a fait m'allonger par terre et s'est mise sur mon visage pour que je la lèche. Seulement, elle avait ses règles. " Carole fit un bond :
- " Mais c'est dégueulasse ! Comment tu as pu faire ça ? " Je levai la main :
- " Calme-toi, calme-toi… Elle avait un tampon. À part la ficelle, ça m'a pas gêné plus que ça. J'ai oublié de te dire, elle m'avait attaché les couilles à une corde et elle tirait dessus pour me faire obéir. " Je voyais qu'elle luttait pour ne pas exprimer le fond de sa pensée.
- " Ah oui ! Comme pour les taureaux, mais eux c'est les naseaux… "
- " Si tu veux… Denis avait repris du poil de la bête et il voulait nous rejoindre. Comme elle ne voulait pas de lui - il avait déjà servi - elle l'a invité à me prendre par devant. "
- " Comment ça ? "
- " Il m'a relevé les fesses par de gros coussins, j'ai relevé les jambes et il m'a pris comme ça. Ils ont joui tous les deux sur moi, et sont partis sur le canapé. J'ai oublié de te dire m'avais mis plein de choses dans le cul, une banane entière, de la bière… et que son mari m'avait pris deux ou trois fois... Et bien, ce traitement m'a obligé à me soulager. Diane m'a fait faire mes besoins aux toilettes, m'a fait me laver. En passant par la cuisine, elle a trouvé une casserole de purée. Elle l'a ramenée au salon et me l'a servie dans un plateau qu'elle a mis par terre. Elle m'a forcé à manger à quatre pattes, comme un chien. Pendant ce temps, Denis en a profité pour me sauter, et moi, je léchais toujours mon plateau.
- " Ah oui... D'accord... En effet... "

- Ensuite, elle m'a fait m'allonger sur le canapé, à leur place. Elle m'a sucé pendant que je m'occupais de Denis. Pour finir, elle m'a mis un tampon et elle m'a fait faire la même chose sur elle. Elle a dit qu'on les enlèvera tous les deux demain matin. Je ne sais pas pourquoi, un genre de pacte, ou un truc dans ce genre. On a bu un verre, on a papoté, elle m'a dit de revenir demain pour faire un montage vidéo. Au fait, ils ont tout filmé. " Carole fit de nouveau un bond :
- " Ah les salauds ! Tu vas voir qu'ils vont te faire chanter ! Je parie qu'ils ont tout manigancé ! " je la calmai d'une caresse sur l'épaule :
- " Mais non… C'est un système de vidéosurveillance automatique… C'est le propriétaire précédent qui avait installé ça. Il était complètement parano, je crois même qu'il a tiré sur sa femme insomniaque une nuit où il croyait être cambriolé. Il est…parti précipitamment, la vidéo est restée et les Müller ont acheté la maison comme ça. Voilà, j'ai fini. " Elle avait les yeux perdus au plafond :
- " Ben mon cochon ... Moi qui voulais faire sensation ... " Un ange passa, écarlate, les paumes des mains sur les oreilles. Elle semblait ailleurs, incrédule :
- " Et tu as pris du plaisir à te faire traiter comme ça ? Te faire torturer et te faire utiliser par un couple comme un gadget sexuel ? "
- " Oui, énormément. C'est bon de s'abandonner complètement, de se soumettre aux désirs des personnes qui vous convoitent... tu devrais essayer. C'est vraiment une expérience à tenter. "
- " Excuse-moi, mais j'ai du mal à digérer tout ça. On en reparlera demain, si tu veux... "
- " D'accord, je ne voulais pas insister de toute façon. Je te laisse méditer tout ça, mais dis-moi si tu m'en veux. Ah ! au fait, Diane n'est pas blonde... Elle est chauve ! " Je me levai en me tenant les fesses. Carole me retint :
- " Où tu vas ? "
- " Je vais l'enlever. "
- " Non, laisse-le, reviens ... Je trouve ça ... Marrant. En plus, comme ça, tu me pèteras pas au nez ! " Là, elle se trompait, j'ai eu la soirée pour vérifier : ça n'y faisait pas grand-chose. Enfin ... Elle avait retrouvé sa bonne humeur, et elle avait encore envie de moi malgré ce que je lui avais raconté. J'avais eu peur d'avoir cassé quelque chose en elle. Je me remis en position, et sentis que Carole me tirait de nouveau sur le cordon, à deux reprises :
- " Tchou ! Tchouuu ! "
- " Sale gosse, c'est pas un jeu ! " Je la pénétrais de mes doigts en lui léchant les petites lèvres et en lui grignotant le clitoris. Nous avons encore joui ensemble, moi bruyamment, et elle, bâillonnée par mon sexe, poussait des cris étouffés. Nous nous sommes embrassés pendant encore un long moment, puis nous nous sommes couchés, pour faire dodo cette fois. Je commençais à m'endormir, les draps rabattus à mes pieds à cause de la chaleur quand je sentis une main griffue de maraudeur venir cueillir mes précieux fruits. Je me suis alors tourné, et j'ai senti qu'elle s'intéressait à mes fesses. Je me relevai pour enfin retirer mon tampon :
- " Je crois que j'ai oublié quelque chose ", fis-je à ma tendre épouse vaincue par le plaisir. Je me rappelai que Diane m'avait ordonné de le garder jusqu'au matin. W lorgnait mes fesses comme s'il guettait une proie :
- " Ouissecasse-toi ! " Il partit bouder au pied du lit. Moi, je me recouchai. En serrant les fesses.


À suivre dans " La carotte Nantaise 3: Les lendemains qui chantent. "


* Ce tragédien grec aurait été tué par une tortue lâchée par un aigle pour briser sa carapace : bonne nouvelle, la tortue s'en est tirée...

** Si, si, c'est possible ! Les femmes vieillissent moins vite que les hommes !

*** Pour ceux qui ne le connaissent pas, c'est un entraîneur de Football, aujourd'hui à la retraite, souvent brocardé pour son avarice.

 

ŠLE CERCLE BDSM 2007